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Tout ce qui a été posté par Arkadis
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La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Oui il est nécessaire alors de s'appuyer sur les concepts d'extériorité et d'intériorité. Pour être franc je m'appuie là sur ces concepts tels que développés par un philosophe arabe musulman que j'ai déjà cité, lequel renouvelle ces concepts. Le concept d'intériorité est un vieux concept occidental mais je suis surpris par la manière dont ce philosophe l'emploie. En tout cas cela me parle. Je vais prendre un exemple "occidental" plus parlant (ce philosophe arabe musulman emploie des images qu'un occidental ne parvient pas à comprendre). Nous parlons sans cesse du "cerveau" face auquel "je" me tiens. Mais comment puis "je" me tenir à DISTANCE du cerveau si je suis matière ? Du coup le débat est le suivant : suis je mon cerveau ou pas ? Je vais être plus abstrait encore. L'observateur ne peut observer que ce qu'il tient à distance. Comment observer ce que je ne tiens pas à distance ? Le scientifique observe la "chose" qui est là, A DISTANCE. Bon, en parlant ainsi je renouvelle des concepts vieux comme le monde (le sujet contre l'objet) mais je les expose autrement. Et nous t'aimons en retour ! -
La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Vous employez des tournures complexes pour finalement exprimer des "choses" simples, auxquelles j'adhère. -
La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Ce que les autres disent, ou, plus modestement ce que je dis, est le résultat de longues réflexions. Quand je dis : la matière est ce que je peux tenir à distance, évidemment c'est le résultat de longues réflexions, intimes ? comment dire ? cela ressortit à un ressenti, à une impression propre (ce qui n'est pas rien). Mais comment l'autre pourrait il d'emblée accéder à ce ressenti, à ce vécu intime ? Evidemment ce n'est pas possible. Il faudrait écrire le processus, le comment j'arrive à dire cela, à faire partager l'idée de distance que j'oppose à l'idée de non distanciation radicale. Dès lors que nous créons nos propres visions du monde, dès lors que nous osons la singularité de nos représentations il faudrait expliquer. -
La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Tu réponds par un émoji positif, ce qui m'a agréablement surpris. Cela dit c'est vrai, je discute ici, mais je ne sais pas dans quelle situation psychique ou réelle peut être l'interlocuteur. C'est délicat le rapport humain. J'ai une réelle sympathie pour toi. -
Le problème est-il toujours le projet ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de timot-33 dans Philosophie
Il est possible que, lorsque nous ne sommes plus pressés par la réalité (contrainte) sociale, (retraité par exemple) nous ne voyons plus vraiment à quoi peut bien correspondre l'idée de projet. Finalement nous sommes le reflet de notre condition sociale. -
La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Je n peux pas deviner dans quel état psychique tu es. Je n'ai pas ce don de divination. -
Je ne me souviens plus du nom de qui a dit : pour un Francais dire c'est faire.
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La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Récemment je postulais ceci : la matière est ce que je peux tenir à DISTANCE. L'observateur (sciences) tient à DISTANCE ce qu'il observe. J'observe, je suis à distance, ce que j'observe est matière, ce que je peux tenir à distance. Est ce que je peux tout tenir à distance ? Non. Ce que je ne peux pas tenir à distance est autre, et n'est pas saisissable par la science. La science ne couvre donc pas tout ce qui existe ou est, la science ne peut pas rendre compte que de ce qu'elle ne peut pas tenir à distance. Bien sûr je suis en recherche, ce que j'écris là est recherche, pas affirmation d'une vérité. -
Oui il y a le contexte culturel actuel, nous sommes en France (en Europe continentale), le mot "idéologie" est mal vu, en raison du passé. "Idéologie" réfère, vu notre histoire, au nazisme ou encore au stalinisme. Ce n'est pas simple de s'extraire de son contexte historique. Cela dit je ne vois pas en effet d'opposition radicale entre philosophie et idéologie. J'ai ce sentiment d'ouverture et de fermeture, c'est un "ressenti" en fait. Ca vaut ce que ca vaut.
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La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Oui il a des compétences avérées. C'est pourquoi je le prends au sérieux. Même si, au final, je le critique. Je pense qu'il n'est pas possible de le rejeter comme ca, avec mépris. Il a ses propres désirs, comme tout homme. Je pense qu'il tente de maitriser l'avenir, façon de maitriser (peut être) la mort, c'est une passion finalement sympathique ! -
La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
J'ai lu récemment un livre de Guillemant, "La route du temps" mais j'ai fini par décrocher. Il parle dans ce livre des synchronicités, phénomènes étonnants, relevés notamment par Jung. Je ne serai pas étonné que vous ayez fait ce type d'expériences vu votre sensibilité. Là où je ne le suis pas c'est lorsqu'il veut provoquer lui même ce type de synchronicités. La synchronicité est un phénomène troublant parce que INATTENDU. Si le phénomène est attendu il n' y plus de synchronicité. Ce qu'il veut c'est MAITRISER ce type de phénomène. Je n'ai pas ce type de désir ou de volonté. C'est sans doute là que je diffère de vous, il est probable que vous êtes séduite par l'idée que vous pourriez maitriser ce type de phénomène. Je n'ai pas ce désir de maitrise. -
Je n'ai pas votre vision des comportements. Je dirai que le philosophe ne clôture pas l'espace dans lequel il se meut, au contraire de l'idéologue qui clôture ce même espace. Cela dit beaucoup de philosophes finissent par clôturer leur monde de réflexion. C'est même leur tentation. Tout clôturer. Pour tout maitriser. Pour tout contrôler. C'est humain ce genre de tentation. Le philosophe qui ne clôture pas son espace de réflexion est évidemment capable d'action, ce n'est pas forcément un contemplatif.
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La physique de la conscience, qu’es aquò ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Amaranthe007 dans Philosophie
Il est vrai que Guillemant intrigue. Il met en avant ses compétences scientifiques qui paraissent crédibles, donc pourquoi pas le lire ou l'écouter, sachant que voici un homme inspiré par la RAISON (scientifique). Je me suis mis à le lire et à l'écouter tout en me rendant compte qu'assez rapidement je m'assoupis et je m'endors. Je me donne alors comme impératif de rester attentif et je m'aperçois qu'en définitive cet homme qui parle de magie et de réenchantement du monde me dit : tu peux agir par la pensée, rien que par la pensée sur le réel, tu peux même écrire ton futur, qui certes est déjà écrit (théorie de l'univers bloc), mais tu peux le changer (super). C'est séduisant. J'ai même envie de le croire. C'est excitant, d'autant que tout le monde a rêvé un jour qu'il pouvait influer sur le réel rien que par la pensée. Je me rappelle de certaines expériences privées où je pensais : je veux que cela arrive, puis je regardais les résultats, ca ne marchait pas (merde alors !) mais j'en déduisais que je ne VOULAIS pas assez. Bref j'ai renoncé à ce type d'expériences. Donc Guillemant est séduisant, bon sang, comme j'aimerais agir sur le réel rien que par la pensée. En plus il est en bonne compagnie, il y a Einstein, sur la fin de sa vie, qui dit : le passé, le présent et l'avenir sont des illusions. Ce n'est pas n'importe qui tout de même Einstein. Cela m'a tellement intrigué cette sortie d'Einstein que je me suis intéressé sur sa fin de vie. Il fréquentait alors Gödel qui travaillait sur la relativité générale. Gödel avait fini par trouver une solution aux équations d'Einstein, solution qui concluait que, dans certains cas, il n' y avait plus de passé, ni de présent, ni de futur. Tout était sur une même ligne, il n' y avait certes pas de voyage dans le passé comme certains l'affirment, il y a que le passé n'est toujours pas passé et reste présent. Cela dit c'est tout de même génial. J'en reste baba, Gödel c'est tout de même un type hors du commun. Tellement hors du commun qu' Hawking a pris la conclusion de Gödel au sérieux et a voulu changer les équations d'Einstein rien que pour éviter la solution mathématique de Gödel. Bien sûr il s'agissait de solutions mathématiques mais même les savants les pus fins restent humains et finissent par confondre mathématique et réalité. Einstein est affecté par un décès et rêve qu'il n' y a pas de temps (la mort n'existe pas). Il cherche en outre à consoler la veuve. Bon je laisse tomber Guillemant à regrets, bon sang j'aimerais tellement agir par la pensée sur mon futur. Je finirais bien par étriller @Amaranthe007 qui manifestement a un faible pour Guillemant (serai je jaloux ?). Mais @Amaranthe007 a son génie à elle quand elle parle soudain de l'espace, qui est en définitive un "ressenti" lié aux perceptions. Cà alors voici que cette femme est lumineuse (pour moi). @Amaranthe007est disponible pour un certain délire certes mais elle voit ce que je n'ai pas vu. Pas simple finalement les rapports humains. -
Quel niveau de complexité de l'esprit est nécessaire pour appréhender celui du monde ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de timot-33 dans Philosophie
En lisant ce fil je pensai à la complexité de l'univers sous son aspect physique, la physique classique, la relativité, la mécanique quantique, tous sujets complexes, surtout dans leur approche mathématique. Je ne pensai pas du tout à la psychologie. Pourtant le monde psychique est bien sûr lui aussi complexe. Deux mondes différents, deux univers différents, qu'il est possible de singulariser en parlant de l'un comme "extériorité" et de l'autre comme "intériorité". Ce concept, intériorité, est revisité d'une manière étonnante par Mohamed Amer Meziane dans son livre "Au bord des mondes". Y a y il un dragon dans le sous-sol ? Il raconte le choc entre occidentaux et orientaux. L'occidental ne peut pas comprendre que le sous sol puisse être la tanière du dragon. Ou alors il le comprend comme "poésie". Mais il ne s'agit pas de poésie à l'occidental. Le dragon existe vraiment, mais il loge dans les mondes "intérieurs" dans l'intériorité, qui n'est pas pure spéculation mais qui est bien réalité. L'esprit, vu sous un angle psychologie, psyché, est bien une réalité, que l'occidental ne comprend pas , il cherche cette réalité dans l'extériorité. Il ne parvient à comprendre qu'il est aussi "sujet", mais quand il parle du "sujet" il parvient à réaliser ce tour de force : il finit par réussir à faire du sujet un objet, à force d'en parler. -
Les développements de la physique quantique conduisent à parfois mentionner le concept de "chose en soi" propre à Kant en raison d'une nouvelle interrogation quant aux concepts de temps, d'espace et de causalité. La première fois que je lus la CRP, la Critique de la raison pure, je finis par décider que la chose en soi était la cause du phénomène, c'était plus simple bien que faux. Dans la construction de son œuvre Kant finit par faire de la causalité une catégorie de l'entendement, un concept pur. Dit plus simplement la causalité est un mécanisme propre à l'esprit humain qui organise les données brutes de la sensibilité. La causalité s'applique au phénomène, rien qu'au phénomène. La causalité n'appartient pas à la chose en soi. La chose en soi ne peut pas être cause de quoi que ce soit. Kant dans la Préface de la seconde édition de la CRP rejette cette proposition : "qu'un phénomène existerait sans qu'il y ait rien qui apparaisse". Cette phrase est subtile. "Quelque chose" et non pas "rien" apparait, mais ce quelque chose apparait, non pas en tant que telle mais en tant que phénomène. Il faudrait trouver une image qui illustre cela. J'imagine la chose en soi comme quelque chose de fantomatique qui passe à proximité des formes a priori de la sensibilité, l'espace et le temps, lesquelles précipitent ce qu'elles happent de la chose en soi fantomatique en phénomène. La chose en soi n'est donc pas une chose qui causerait le phénomène, elle participe en fait de la même réalité que le phénomène, mais en tant qu'elle n'apparait pas aux sens et n'est pas saisie par l'espace et le temps (Confer Jacques Rivelaygue, Leçons de métaphysique allemande, tome II, page 142). Dans le cadre de la physique quantique il existe des recherches tendant à élaborer de nouvelles représentations des phénomènes électromagnétiques. Nous avons le photon comme représentation mais lui même renvoie à deux représentations sensibles : la particule et l'onde. Dans une vidéo publiée par David Louapre, dans sa chaine YouTube Science étonnante, "les photons existent ils ?" David Louapre tente une régression représentative du photon. Il finit par proposer une nouvelle représentation sensible mais il nous dit qu'en fait cette représentation n'est toujours pas satisfaisante. Il est pris dans une contradiction : toute représentation sensible prend bien sûr place dans la sensibilité alors qu'il tente de s'affranchir justement de toute sensibilité, de tout sens. Au bout de cette régression il ne peut tomber que...sur un concept, une pure abstraction. Il n'est plus possible de se représenter "la chose" qui finit en photon. Cette chose non représentable pourrait bien correspondre à la chose en soi, ou, puisque nous en sommes à penser la chose en soi, au noumène.
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Le gouffre entre le public et le privé reste saisissant. Prenons tel ou tel sujet de philo soumis à la réflexion du public, que ce public soit une classe de philo, le forum ou tout autre collectif. Chaque individu du collectif considéré va se saisir du sujet et émettre un discours dont il pense qu'il doit prendre place dans une "parole" un "verbe" qui, pour lui, régit, conventionnellement, culturellement ce collectif. Nous aurons alors un développement qui prendra place dans la "parole" collective. Cette parole collective est en outre subodorée, imaginée, supputée par l'individu ce qui rend encore plus problématique, pour l'auditeur, le développement considéré. Le collectif auquel se réfère le locuteur peut n'appartenir qu'à lui. Il s'adresse alors à un collectif qui n'existe plus que dans sa mémoire. Il peut ainsi parler de l'Evangile (qu'il soit athée ou croyant) face à un collectif réel qui s'en fout. Néanmoins son discours n'est pas vain : il rentre alors en relation avec un collectif de sa mémoire avec lequel il règle ses comptes. Il évolue dans son intériorité. Pourquoi pas. Mais, quoi qu'il en soit, l'individu, que le collectif auquel il s'adresse soit réel ou imaginaire, fera une développement philosophique dont il n' imagine pas qu'il pourrait régir ses rapports privés. C'est cela qui est parfois saisissant. C'est que le développement philosophique élaboré face à un public réel ou imaginé peut rentrer en contradiction flagrante avec le comportement privé du locuteur, donc avec la "loi" privée du locuteur.. Nous sommes bien sûr tous exposés à cette contradiction. Mais la contradiction devient explosive quand la loi privée du locuteur vint carrément subvertir la loi publique, la parole publique de ce même locuteur. Cette loi privée peut parfois prendre une extension inattendue et gagner tout le collectif considéré qui fera sienne cette loi privée dans son rapport avec les autres collectifs. Soudain la loi privée devient loi tribale qui tente alors de s'imposer à tout autre collectif. C'est ce qui se passe par exemple sur le plan international. Progressivement la loi tribale s'impose actuellement à la loi internationale, au droit international. Cette transgression a commencé avec l'action de l'Occident, mené par les USA, en Europe (je pense à ce qui s'est passé en Yougoslavie), ou encore en Afrique, elle a pris un nouveau développement avec l'action de la Russie en Géorgie, puis en Ukraine (en passant par la Crimée, etc), puis aujourd'hui avec l'action d'Israël, etc. Nous assistons aux développements de lois tribales qui transgressent le droit international sans que l'on sache jusqu'où iront ces lois tribales.
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Pour la circoncision d'A...j'ai offert à la mère, Noa, la petite fille de mon épouse, l'Histoire universelle des Juifs d'Elie Barnaviavi. Elle fut étonnée : pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je possède un tel livre ? Je me suis aperçu que, si elle était à cheval sur les commandements hébraïques elle était en revanche assez peu documentée sur l'histoire des Juifs ( l' histoire des enfants de Juda devrais je dire). Je réussis à l'intéresser en lui brossant rapidement l'incroyable épopée de Sabbataï Tsévi (accompagné par le non moins incroyable Nathan de Gaza). En l'intéressant à cette histoire particulière je l'initie tout doucement à s'intéresser à l'histoire des Juifs. Les Juifs ne sont pas les seuls à ne pas connaitre leur histoire. Il est possible d'en dire autant de tout "peuple". Du coup ces peuples fondent leur identité sur la religion ou sur l'idéologie ou encore sur la génétique. Au cours de ma vie je me suis aperçu que la seule manière de tempérer les religions, les idéologies ou encore les discours sur la génétique, c'est de s'intéresser à l'Histoire sur de très longues périodes. Encore faut il parvenir à s'intéresser à l'Histoire en se retirant de la religion ou de l'idéologie ce qui n'est pas simple, sinon le risque c'est de s'intéresser à l'Histoire que pour autant elle justifie la religion ou l'idéologie. La différence entre approcher une identité personnelle ou collective par l'histoire et l'approcher par la religion, l'idéologie, la culture etc. c'est la différence entre approcher un évènement à partir d'un point de vue extérieur et à partir d'un point de vue intérieur. Le problème c'est qu'il est impossible d'étudier un évènement sans transiter par le point de vue intérieur. La pensée est toujours intériorité. La seule chose que nous pouvons faire c'est donner une place la plus importante possible au point de vue extérieur en se donnant pour discipline d'observer absolument tout de qui se dévoile à soi, même ce que nous ne voulons pas voir. C'est bien sur difficile. Surtout lorsque nous sommes concernés à titre personnel.
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L'effort à m'imaginer de m'introduire dans un café quand je viens sur le forum est un effort pour balayer les illusions propres engendrées par ce type de medium. L'imagination je l'utilise alors pour tenter de toucher terre, de ramener le forum à une réalité tangible. La réalité tangible c'est qu'il y a environ une trentaine de personnes, en moyenne, qui viennent ici, et mon imagination je l'utilise alors pour garder constamment en mémoire active qu'il s'agit de venir discuter, dans un lieu physique, au milieu d'une trentaine de personnes. Je peux imaginer le bar où un petit groupe de personnes parlent, et la salle où le reste de personnes écoutent sans intervenir. Si je parviens à garder cela dans mon imagination alors je me rends compte, je prends conscience que les gens qui viennent parler ici, viennent EN FAIT parler d'eux. L'illusion, si je ne fais pas cet effort d'imagination, c'est de croire que les gens viennent parler des sujets qu'ils lancent. Comme dans un bar les gens qui parlent parlent d'eux en utilisant tel ou tel sujet. Le sujet de discussion n'est pas ce qui importe pourtant, ce qui importe c'est de parler de soi par le truchement du sujet choisi. Et si les gens viennent parler d'eux, je peux en déduire, par symétrie que je viens parler de moi. Sauf bien sûr si je choisis de ne rentrer en relation avec personne. Je suis alors non plus dans un rapport affectif mais dans un rapport autre, plus difficile à définir, dans lequel le forum joue, pour moi, un rôle difficile à définir aussi. En définitive, sur le forum, comme dans un bar les gens viennent vivre un rapport AFFECTIF. Comme dans la vie courante les hommes viennent vivre un rapport affectif en se cachant tandis que les femmes viennent vivre ce rapport affectif de manière beaucoup plus tranquille et manifeste. Que nous rentrions tous dans un rapport affectif pourquoi pas, mais le rapport affectif a des limites sur un forum comme dans un bar. Le rapport affectif est éphémère, même lorsqu'il peut être profond, ce rapport ne dure pas. Le gens rentrent dans un rapport affectif certes, mais un rapport affectif dans lesquels ils ne s'engagent pas. En fait dans un forum comme dans un bar personne ne s'engage. Les gens viennent y prendre un moment de partage affectif, mais ils anéantissent cette affectivité dès qu'ils tournent les talons. Il ne s'agit pas d'illusion non plus, il s'agit de MOMENTS de partage affectif, des moments seulement, mais des moments quand même. Bien sûr il peut être tentant de faire durer ces moments, mais alors nous tombons dans l'addiction. Il peut être agréable de connaitre des moments d'ivresse grâce au vin, mais vouloir faire durer ces moments d'ivresse engendre une addiction qui finit par nous aliéner.
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Les textes philosophiques fondamentaux peuvent bien sûr être lus par chacun, quelles que soient ses connaissances, de même que les textes religieux les plus connus peuvent être lus par des non-religieux par exemple. Mais invariablement vient s'insinuer, entre le texte et le lecteur, quel qu'il soit, ce que j'appelle finalement, aujourd'hui, le Glauque (faute de mieux). Il finit toujours par s'insinuer un soi-disant "sachant" qui dénie au lecteur, quel qu'il soit, le droit de comprendre, de sentir, comme il l'entend le texte originel. Les sachants ont bien sûr le droit de penser ce qu'ils pensent mais le non-sachant a tout autant le droit de penser comme il pense. Le soi-disant sachant, quand il s'agit de philosophie ou de religion, s'insinue et tente de créer un rapport de force glauque voire pervers. "Je vais te dire ce que tu DOIS penser" dit le glauque. Je vais te dire ce que tu DOIS penser. C'est sans doute cela qui devient exaspérant. Après tout celui qui commente un texte disons "matérialiste" par exemple a droit à donner son sentiment, sa pensée, bien sûr, et s'affirmer matérialiste, mais en général il ne se contente pas de cela, il faut toujours qu'il ajoute un commentaire glauque qui signifie : toi le lecteur tu dois penser comme je pense. Un texte philosophique ou religieux doit pouvoir être lu par chacun quelle que soit sa culture philosophique ou religieuse, et chacun doit pouvoir donner son sentiment quant à la chose écrite. Chacun doit pouvoir PROPOSER son sentiment (sa pensée en l'occurrence) humblement. Mais non ca ne se passe jamais comme ça, il y a toujours un premier de la classe (je suis le meilleur philosophe du forum) qui va dire ce que le lecteur doit penser. Cette intrusion subreptice est glauque en ce qu'elle est subreptice, que nous ne la remarquons pas, que nous finissons par tomber dans le piège tendu par le Glauque : nous finissons par tenter d'imposer notre pensée ! Le Glauque a gagné, nous nous enlisons à notre tour dans le Glauque, le pervers parvient à faire du lecteur un pervers. C'est peut être même là son intention, tout corrompre. Il arrive dans ma commune qu'il y ait des réunions de débats sur tel ou tel texte philosophique. Beaucoup de gens y viennent, beaucoup de femmes notamment, et les animateurs font tout pour que chacun(e) donne son sentiment, à soi, sur le texte en question. Il ne s'agit pas de rabrouer la personne qui parle, il s'agit de lui faire dire ce qu'elle pense ou sent dans son âme et conscience. Je trouve que c'est passionnant, car, à propos d'un texte philosophique classique, je m'aperçois de la diversité des pensées et des sentiments, je découvre qu'un texte traité d'une certaine manière par l'enseignement officiel, peut en fait ouvrir sur une multiplicité de points de vue différents du point de vue académique. Il y a parfois un sachant qui tente de rependre le dessus, c'est bien beau tout cela, mais voici ce que nous DEVONS penser de ce texte. J'ai remarqué que souvent, celui que j'appelle donc en l'occurrence le Glauque se met en situation scolaire. Il a appris au lycée ou à l'université à penser comme il FAUT penser, comme on DOIT penser (si nous voulons avoir une bonne note) et il fait son cinéma en conséquence. Parfois il emploie le marteau de la référence à un sachant illustre (un maitre) façon de dire : ferme ta grande G. le maitre a dit. Le Glauque dans ces réunions est vite remis à sa place, d'autant que les gens qui viennent ont souvent un vécu tel qu'il ne sont plus impressionnés par aucun maitre. Cela me rappelle l'énervement de Luther contre les catholiques. Avec les catholiques le manant qui va à l'église ne peut comprendre les Evangiles que par l'intermédiaire des prêtres, du clergé qui SAIT. Luther finit par dire au manant : lis toi même les textes et fais toi même ton opinion. Du coup les textes sont imprimés en masse pour que les manants y accèdent sans la médiation du clergé, la langue allemande prend son essor ainsi que l'éducation, les manants se mettent à lire. Explosion culturelle. Il s'est passé la même chose en Angleterre.
