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Tout ce qui a été posté par Carnéade
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Il ne soutient pas les islamistes, il ne soutient que leur cause.
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Je trouve ce que tu dis très pertinent. S'il s'agit de science, c'est une étrange habitude pédagogique que de vouloir enseigner les choses selon leur ordre réel et non selon l'ordre de leur découverte (distinction empruntée à Descartes, sous les appellations "ordre des matières" et "ordre des raisons"). C'est faire comme si les choses étaient entièrement connues et figées dans leur ordre, que les savants auraient pour mission d'exposer sans rien y changer. Je suppose que l'on peut appeler cela essentialisme en effet, bien que je déteste ce mot. S'il s'agit de philosophie, il est encore plus évident que l'on peut commencer par ce que l'on veut (au hasard des rencontres d'idées ), et que la pratique de la réflexion doit précéder l'apprentissage des conclusions que l'on serait censé en tirer, d'autant que ces conclusions ont toutes les chances d'être fort douteuses.
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Tu n'as cité que la moitié de mon message. Je ne propose pas de généraliser à tous les musulmans ce que l'on peut dire de quelques-uns, puisque j'invite à ne pas me contenter de ce que l'on voit. Il n'empêche que ce serait une autre faute que de refuser de voir. Voir n'est pas conclure. Bref, ne concluons pas trop vite, ne soyons pas aveugles non plus. C'est pour cela que nous avons besoin d'un dialogue.
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Il faudrait la source pour répondre. Pourrais-tu nous fournir l'extrait d'où tu as tiré cette idée?
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La question me semble inséparable de celle de la violence. L'islam est-il un remède à la violence? Ou bien un facteur de violence? Ou bien est-il neutre? Compte tenu de ce que je vois (le terrorisme) et de ce que j'entends (l'appel à la guerre dite sainte) c'est la réponse n°2 qui semble s'imposer. Mais méfions-nous des jugements hâtifs. C'est aux musulmans d'expliquer en quoi consiste leur foi quant au rapport à la violence. Pas seulement de dire que l'islam est pour la paix, ce qui ne veut rien dire, mais nous expliquer où il en est. Il me semble que nous souffrons grandement d'une absence de dialogue.
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C'est aux musulmans qu'il appartient de le dire. Quant aux non musulmans, ils ne peuvent répondre à cette question qu'en jugeant l'arbre à ses fruits.
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Qui a dit qu'il fallait avoir les mêmes pensées que Truc ou Machin? S'intéresser à un texte, ce n'est pas renoncer à penser, bien au contraire. Ce n'est pas parce que l'on pense par soi-même que l'on ne pense rien, c'est évident. On pense par rapport à quelque chose qui est déjà là : une affirmation, une opinion commune dont on ne se satisfait pas, parfois, mais aussi un problème dont on n'a pas de solution immédiate, ou enfin la pensée d'un autre, avec laquelle on entre en dialogue. En quoi cette dernière façon de penser serait-elle un renoncement à penser par soi-même?
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C'est effectivement le projet de Hegel, explicitement. Mais c'est peut-être aussi celui de toute philosophie, mais le plus souvent de manière implicite. Si l'on essaie de définir la particularité de la période contemporaine, par rapport à l'histoire de la philosophie, il me semble que le plus marquant est le renoncement au rêve de construire un système théorique rationnel et intégral, la Vérité dans son ensemble. Il faut pas mal d'outrecuidance de nos jours pour oser dire "mon système, c'est la vérité"! Mais renoncer à l'exposé intégral de la vérité absolue, ce n'est pas renoncer à la vérité, c'est seulement en avoir une conception plus modeste. Enfin, si quelqu'un se dit "stoïcien", (ou n'importe quoi d'autre qui indique une appartenance doctrinale), cela ne saurait nous renseigner suffisamment sur ce qu'il pense. Une étiquette ne constitue pas une marchandise.
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Il y a beaucoup d'idées dans ton message qui mériteraient un dialogue, mais je préfère ne parler que d'une chose à la fois. Laquelle choisir? Puisque l'autorité me semble être le point commun à tous les sujets ici esquissés, et que pour l'instant nous ne sommes pas totalement d'accord, je voudrais préciser ce que j'ai voulu dire, et que je maintiens, sous la formulation suivante, que je reproduis pour des raisons de commodité : rien ne fait autorité en philosophie, si ce n'est ce qu'un raisonnement nous amène à reconnaître. L'autorité a son rôle à jouer dans la vie du philosophe, et rien ne lui interdit de croire ce que sait quelqu'un mieux que lui. De plus, l'idée selon laquelle l'argument d'autorité ne vaut rien en philosophie, forme un peu plus radicale de ma formulation, ne peut être imposée par voie d'autorité sans contradiction. Mais lorsque l'on se livre à l'activité appelée "philosophie", si l'on est amené à s'intéresser à ce que dit une autorité incontestée (ou pas, d'ailleurs), c'est non pas pour abandonner la question qui lui a été posée, mais pour comprendre les raisons qui poussent cette autorité à dire ce qu'elle dit. C'est en ce sens qu'il n'y a aucune contradiction entre la philosophie et la foi. Celui qui croit peut certes s'en tenir là, et ne pas chercher à comprendre. Mais il peut tout aussi bien, et même mieux, faire tout le contraire. Or, pour comprendre ce que dit le maître, car c'est bien de cela qu'il est question, il faut penser ce que l'on pourrait lui objecter, et ensuite écouter comment le maître (dans l'hypothèse où il en est vraiment un) réfute ces objections, ou bien les intègre à son propre discours. Le fond de la question selon moi, c'est de comprendre que le véritable respect intellectuel, ce n'est pas de cacher la vérité ni même de cacher ce que l'on pense, par peur de fâcher le maître; c'est au contraire de lui faire suffisamment confiance pour lui montrer que ce qu'il dit doit être corrigé.
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J'avais laissé de côté cette question, et je le regrette car elle propose aussi une piste intéressante. Je répondrai de façon un peu lapidaire et énigmatique : toute philosophie ambitionne de les contenir toutes!
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A ta première question, à savoir si on peut appeler "philosophie" les machins en -isme que tu énumères, je répondrai que c'est en effet l'usage, donc on peut! Cela va plus vite que de dire "manière de se représenter le monde fondée sur une activité philosophique", qui serait selon moi plus correct. La deuxième question est très intéressante. Est-il arrivé que la science ait réfuté une philosophie? Cela mérite une discussion. Pour ma part, je dirai d'abord que la science ne peut réfuter que la science, et c'est ainsi qu'elle avance, ou à la rigueur on peut dire que la science a réfuté certains préjugés. Mais la philosophie n'est ni une science ni une idée spontanée irréfléchie (définition du préjugé), donc elle est hors de portée de la science. Pour le confirmer, je crois que tu as la bonne idée : à celui qui pense que la science a pu réfuter une philosophie de donner un exemple! Cependant, sans renier ce que je viens d'écrire, je reconnais qu'il arrive que, par le progrès de la science, certaines représentations soient mises à mal. Cela affecte-t-il telle ou telle philosophie au point qu'elle soit vouée à disparaître? Je ne crois pas. Quant on s'est trompé, on s'adapte, on intègre la correction dans sa nouvelle vision des choses, qui reste la même que l'ancienne, mais dans une nouvelle version. A propos de la généalogie que tu désirerais trouver, c'est délicat. En effet, chaque disciple est appelé à s'éloigner de son maître, et à explorer de nouveaux horizons. Par exemple, si l'on regarde les débuts de la philosophie, Aristote, disciple de Platon, est celui qui a appris au monde à ne pas penser comme Platon, et c 'est normal!
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Je n'ai certainement pas voulu dire que la philosophie se réduisait au raisonnement. Toute forme d'opération intellectuelle pouvant aider à clarifier ses pensées a sa place, c'est évident. Mais j'ai dit, en effet, que seul le raisonnement, en philosophie, fait autorité. Redisons la même chose autrement : rien ne fait autorité en philosophie, si ce n'est ce qu'un raisonnement nous amène à reconnaître. Il est tout à fait possible de penser que le raisonnement ne peut rien nous apprendre de positif, mais seulement mettre en évidence des erreurs ou des contradictions. Cette manière de voir, proche du scepticisme, me plaît beaucoup. Mais elle est tout à fait compatible avec l'idée que seul le raisonnement peut faire autorité. Quant au rapport entre philosophie et sagesse, je suis, là aussi, très porté à croire qu'il est essentiel. Mais le fait est que bien des hommes, une majorité même, cherchent la sagesse bien ailleurs que dans la philosophie, essentiellement dans la religion, ou dans telle ou telle forme de "développement personnel". Donc, cela ne peut définir adéquatement la philosophie.
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Je ne pense pas que remplacer la foi en Dieu par la foi en Nietzsche soit un véritable progrès (ni d'ailleurs que Nietzsche s'en réjouisse forcément dans sa tombe). Je pense encore moins que ce serait cela, pratiquer la philosophie. Nous pouvons nous entendre sur le critère minimaliste proposé par Don Juan, il n'y a de philosophie que là où le raisonnement, et seulement le raisonnement, est ce qui fait autorité. Quant à remplacer la foi en Dieu par la foi en l'Homme, certains (mais pas Nietzsche!) ont essayé en effet. Si l'on arrive à s'entendre sur ce que cela peut vouloir dire (car cela sent fort le fameux baratin, "bullshit" en anglais, et il faut nettoyer tout cela), il pourrait être très intéressant d'en discuter, pourquoi pas?
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"La philosophie n'est pas une doctrine, mais une activité" (Wittgenstein). Ceux qui dénigrent la philosophie en fait se dénigrent eux-mêmes, car rien n'oblige, évidemment, à se livrer à cette activité de façon stupide et inutile. Mais peut-être que sans formation il est difficile de trouver "comment faire", d'où ta question. Mais donc, premièrement, pour être initié à la philosophie rien ne vaut la participation à un cours fait par une personne compétente dans des conditions convenables. Mais je suppose que ce n'est pas ce que tu demandes. Je dirai alors, deuxièmement, que la connaissance des doctrines ayant eu une grande influence dans l'histoire des idées est certainement une très bonne chose, c'est sans doute une nourriture indispensable, mais ce n'est pas de la philosophie. La philosophie commence à partir de l'interrogation critique, soucieuse de comprendre au mieux ce que l'on pense et ce qui est en question. C'est pourquoi le dialogue, à condition de trouver quelqu'un qui accepte de s'y livrer dans le souci de vérité, set irremplaçable. Enfin, troisièmement, on trouve partout, et même dans un simple manuel scolaire, des présentations historiques de doctrines célèbres. Mais cela ne permet pas d'en comprendre ce qui en fait l'intérêt, qui exige la fréquentation des textes eux-mêmes. Il est donc hautement recommandable d'essayer de lire patiemment quelques extraits de textes écrits par de grands auteurs, afin d'en tirer la substantifique moëlle, comme disait Rabelais.
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Comment défendre la langue française
Carnéade a répondu à un(e) sujet de pluc89 dans Langue française
Il existait naguère une charmante institution, un peu désuète, dont la mission principale était de transmettre l'amour de notre belle langue ainsi que les règles en usage permettant de l'honorer. Je veux parler, on l'aura compris, de l'Instruction Publique. Comme on le dit généralement, tout cela ne nous rajeunit pas. -
Que faites-vous pour Halloween ?
Carnéade a répondu à un(e) sujet de panda_en_kimono dans Inclassables
Tout pareil, je ne célèbre pas les fêtes américaines. -
J'aime bien cette manière de poser la question. Cela ne fait-il pas trois réponses possibles? 1) les objets métaphysiques existent et leur existence est saisissable par l'être humain. 2) les objets métaphysiques existent, mais sont insaisissables. 3) les objets métaphysiques n'existent pas. Or, ces trois réponses ont en commun de susciter des objections fortes. A suivre...
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Qui est , pour vous, le plus grand écrivain Français de tous les temps ?
Carnéade a répondu à un(e) sujet de Ximène dans Littérature
Objectivement, il y en a plusieurs! La règle du jeu dit : un seul! Donc, ce sera avec des regrets mais sans hésiter Marcel Proust. -
Bénédiction des couples homosexuels
Carnéade a répondu à un(e) sujet de paulau dans Religion et Culte
Qui a besoin d'une bénédiction? -
Je ne sais pas. Je demande sincèrement quelle est cette puissance de la métaphysique qui paraît-il crève les yeux. La métaphysique est une activité intellectuelle passionnante et prestigieuse, mais néanmoins apparemment sans effet réel. C'est d'ailleurs en ce sens que l'on emploie souvent le mot. "C'est de la métaphysique" veut dire, souvent, ça n'a aucun intérêt réel, c'est hors du monde, c'est une élucubration d'intellectuel inapte à la vraie vie, etc. Je ne suis pas du tout d'accord avec cette façon de voir. Donc, je me réjouirais de voir la métaphysique réhabilitée. On me dit qu'elle est puissante, pourquoi pas? c'est une forme de réhabilitation. Mais je ne comprends pas en quoi elle est puissante. Avant de dire si je suis d'accord ou pas, je voudrais que l'on me montre de quoi il est question.
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Etrangement, je trouve la question inverse beaucoup plus claire, et fort intéressante. D'où vient l'impuissance de la métaphysique, activité intellectuelle pour laquelle par ailleurs j'ai une profonde estime?
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La réponse est facile : Non! Une nouvelle question pourrait alors surgir : d'où vient que des personnes qui ont passé une grande partie de leur jeunesse à se constituer un bagage culturel et philosophique très riche n'aient rien d'autre à proposer que l'exhibition de leur fausse supériorité? Je crois que cela manifeste tout simplement l'extraordinaire puissance et l'indépassable stupidité de l'amour-propre. Qui peut dire qu'il en est exempt? D'ailleurs, celui qui dirait : "Moi, je suis ainsi fait que je ne me soucie absolument pas de l'opinion d'autrui", prouve par là-même qu'il est très désireux que l'on pense cela de lui!
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Je suis bien entendu totalement d'accord avec ton affirmation. Il est essentiel que la philosophie soit, au moins en théorie, ouverte à tous. Mais il se pose avec elle le problème de l'imposture. Rien n'est plus facile de que de prétendre faire de la philosophie quand on n'en fait pas, voire quand on fait exactement le contraire, à savoir étouffer la recherche de la vérité sous les querelles d'opinion. C'est pourquoi c'est juger trop rapidement, je trouve, que d'attribuer à la prétention le discours de ceux qui osent dénoncer comme imposture ce qui se prétend philosophie et n'en est absolument pas. Bien sûr, cela peut être de la prétention, en particulier quand le discours est noyé sous des références allusives. Mais cela peut être aussi une manière de restaurer la possibilité d'échanger librement, sans polémique, et dans le respect des règles universelles de la logique.
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Le pape accorde le droit de vote aux femmes lors du prochain synode
Carnéade a répondu à un(e) sujet de Umpokito dans Religion et Culte
Je me souviens bien de l'affaire et ce que tu dis est exact. Le pape Jean-Paul II, ainsi que ses prédécesseurs et son successeur (en laissant cependant de côté le cas de François, qui a ouvert la porte vers une évolution, mais pour l'instant très floue) a rappelé un point de la doctrine catholique sur lequel il était très attendu : Toute relation sexuelle non conforme à la norme constitue un péché mortel. Par "non conforme à la norme", il faut entendre hors mariage, ou rendue artificiellement inféconde par l'usage de contraceptifs. Si l'on se place d'un point de vue moral, cette position est évidemment ultra minoritaire, et sera largement discutée et contestée, pour de bonnes raisons. Mais d'un point de vue sanitaire elle est inattaquable : entre personnes chastes n'ayant aucun contact sexuel la maladie ne se transmet pas. -
Puisque Dieu n'existe pas, sur quoi peut-on fonder notre morale ?
Carnéade a répondu à un(e) sujet de Blaquière dans Philosophie
Descartes savait très bien qu'il existait des athées, il n'y a aucun doute là-dessus, ni sur son indépendance d'esprit. Sa croyance est fondée sur deux pôles très différents. 1) Comme Kant au siècle suivant, Descartes est fidèle à l'instruction religieuse reçue dans son enfance. Je ne pense pas qu'il se soit demandé s'il fallait croire ou pas, il lui a suffi, d'un point de vue subjectif, d'être satisfait de ce que la religion qui fut la sienne offrait à son intelligence. 2) En tant que philosophe, Descartes pose la question de Dieu non pas par rapport à la religion, mais par rapport à l'ordre du monde et à l'intelligence qui semble en émaner. Faut-il faire confiance à la raison humaine quand celle-ci manifeste sa capacité de comprendre? Oui absolument! Descartes est donc le contraire d'un fanatique, si un fanatique est quelqu'un qui pense qu'il faut croire en ce qui est irrationnel, et qu'il faut mépriser la raison. Mais cette confiance en la raison ne peut se fonder que sur Dieu, pensé comme le principe qui domine l'univers et fonde son ordre. D'où le célèbre adage qu'on lui doit : "Nul athée ne peut être géomètre" (géomètre signifiant, on l'aura compris, savant en géométrie). Un athée ne peut pas croire que les mathématiques sont vraies puisque pour lui l'ordre du monde n'est qu'un désordre aléatoire.