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Fraction

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Tout ce qui a été posté par Fraction

  1. Avoir ce que je ne mérite pas me déprime. Bien que, comme beaucoup, je mérite plus que je n'ai. Une étude sociologique a prouvé que les gens préfèrent être moyens parmi les pauvres plutôt que riches parmi les très riches. Le néant nous conditionne, il nous borde et nous offre une pression sécurisante et signifiante. La providence est infantilisante. Les hommes libres souhaitent s'affranchir de la créance morale de la divinité et de la chance. Comme ils souhaitent s'affranchir de l'infantilisation punitive. Le mérite est une valeur sociale-démocrate largement revendiquée. Mais ce n'est pas le seul mérite qui détermine le salaire de l'effort. C'est la valeur marchande qui détermine le salaire, et seuls les français moyens ont l'impression que c'est le mérite intime qui le détermine. Pour obtenir ce qu'on mérite, il suffit d'endurer. Mais pour obtenir ce qu'on vaut, encore faut-il être reconnu, par un marché ou une société.
  2. Bonsoir, Je sais que votre message fait suite à notre discussion, et je rougis à l’idée qu’on me regarde tout nu. Je n’aime pas parler de moi. J’ai une expérience tumultueuse, accidentée et mystique. Mon intellect est davantage la conséquence de mon asociabilité qu’il n’en est la cause. Je n’ai pas l’intelligence du prédateur, je suis un benêt repenti, assoiffé d’absolu. Mon intelligence n’est pas conçue pour mener une équipe, un projet, un empire. Elle est conçue pour édifier la vérité, représenter l’absolu, même si c’est un vœu pieux. Je suis tombé dans un piège cognitif dont la nécessité réduit à néant toute tentative de libération : c’est le non-retour. J’ai réussi à tuer la récursivité de Dieu et celle du Big bang, pour mieux faire valoir la récursivité de la Conscience. Cela m’a coûté une solitude définitive, mais offert la liberté. Mais me direz-vous : qu’est-ce que la liberté sans moyens et sans altérité ? Peut-être dois-je compromettre ma vérité avec l'évidence altérée de l'autre et du monde. C'est ce que je tente de faire sans trop d'espoir. Cordialement, Fraction
  3. "Banlieue rouge" est une réduction un peu hypocrite de ma part pour sociologiser le débat plutôt que de l'ethniciser, ce qui n'aurait pas de sens dans mon propos. La révolution française doit être assumée, et je l'assume, tout en reniant la Terreur et le génocide des aristocrates. Mais d'autres nations occidentales n'ont pas guillotiné leur roi et, ma foi, elles ne s'en portent pas plus mal aujourd'hui. Non, l'insurrection n'a jamais été une nécessité populaire en occident. On est passé de la monarchie absolue à la monarchie constitutionnelle sans révolution. On aurait pu passé de la monarchie constitutionnelle à la démocratie républicaine sans effusion de sang. Sans doute parce que les bourgeois pesaient suffisamment sur les caisses publiques pour imposer un droit à la propriété plus libéral.
  4. Qu'il existe des CRS incompétents est un fait notoire. Ils doivent être jugés et évincés, à condition que l'IGPN reste libre et objective. Mais cette réalité ne doit compromettre le ministère de l'Intérieur que dans sa politique de ressources humaines, et non dans sa doctrine, qui n'a pas été respectée par les CRS fautifs.
  5. En banlieue rouge, il y a des claques qui se perdent, je suis d'accord. Mais le saviez-vous : qu'un manifestant agresse un CRS physiquement n'est pas un jeu, mais un délit. La révolution n'est pas une fête, c'est un crime. L'insurrection n'est pas le sens de l'histoire, c'est sa négation, et cela justifie une réponse proportionnée.
  6. Bonjour, Oui, on peut penser parfois que la racaille tient le haut du pavé. On peut même penser qu'elle s'approprie la culture, musicale notamment, en haut de l'affiche. Mais c'est peu compter sur les ressources populaires, et les ressources nationales. Les mœurs sont en déliquescence depuis 1970, âge symbolique d'une rupture générationnelle. Passe-t-on de l'ordre à la décadence, ou d'un ordre à l'autre ? Cette déliquescence n'a fait que s'accentuer avec le temps, et s'accélérer avec une conception chosifiante et aliénante de la République, jusqu'à même sa prostitution. Mais le peuple ne possède pas la Nation, et la République est une personne morale autonome, capable de confisquer l'autorité en cas de nécessité imminente. Politiquement parlant : les libéraux et les souverainistes modérés sauront-ils faire valoir les valeurs régaliennes à la hauteur des enjeux de la modernité et de sa violence, de plus en plus gratuite ? Ou alors les nationalistes ont-ils le monopole de l'autorité et de la sécurité ? J'ose espérer que la police n'ait jamais à sortir une arme létale de sa poche. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis. Mais nous ne sommes pas non plus chez les bisounours, et les provocations physiques se multiplient. J'aimerais témoigner d'une expérience intime. Mes parents sont divorcés, et lorsque j'étais enfants, je passais un week-end sur deux chez mon père. Curieusement, lorsque j'étais chez ma mère, j'avais envie de pleurer : je me plaignais, et je me rebellais. Mais lorsque j'étais chez mon père, l'envie de pleurer me passait, je n'étais même pas triste intimement : c'est magique. Cordialement, Fraction.
  7. Rendez-vous compte de ce que vous dites : "le malheur peut rendre heureux" (?!) Ma version est moins paradoxale : la conscience cherche le sens, et le sens peut être douloureux.
  8. _ La volonté est récursive : on "veut vouloir" systématiquement, et l'on ne peut pas "vouloir ne pas vouloir". _ La véracité est récursive : on "croit croire", et l'on ne peut pas "douter qu'on croit". _ Le réalisme est récursif : on peut douter de la réalité en tant qu'objet, mais pas de sa perception en tant que telle. Mais le bonheur n'est pas récursif : on peut vouloir le désespoir, le stress, l'angoisse, si tant est qu'ils ont un sens.
  9. Que ce soit possible n'en implique pas la systématicité.
  10. Dites-moi ce qu'il y a de jouissif ou même d'excitant dans une équation du second degré. Ce n'est pas le sujet humain qui calcule, mais la chose humaine. Le système de références (le sujet) calcule le système de représentations (l'objet mental). La volonté est une "synapse" motrice pour ce référentiel. Or elle est parfaitement capable de fonctionner à froid : par autorité ou transcendance. Ceux qui perçoivent l'humain comme une machine à jouir n'en sont pas les meilleurs promoteurs. La chose humaine est belle et noble, son verbe est totipotent, et la réduire à sa seule qualité de jouisseuse, de consommatrice, de demandeuse est un mépris à la limite de l'indignité. Personnellement, mon appétit pour les champs d'exploitation et d'investigation est un sens donné à la vie, malgré son stress, son angoisse, et son désespoir inhérents.
  11. Bonjour, Votre perception de la systématicité de la quête du bonheur ne m’étonne pas, à vrai dire. Cela m’évoque lointainement la position de Schopenhauer quant à son exclusivité de la volonté. Mais a posteriori, il faudrait être fou pour penser que la volonté est exclusive. Je crois que cet apriori est biaisé par une confusion des différents paramétrages naturels de la conscience. Lorsqu’un logicien cherche une tautologie, il ne cherche pas le bonheur, bien que chaque objet mental ait une synapse volontariste motrice. Ce qui anime le calcul, ce qui définit cette volonté, c’est la véracité et la justesse, la quête d’un orgasme froid et insipide ontologiquement dissociable de la quête de jouissance. Que la conscience soit une grammaire systématique implique un sujet systématique. Mais ce sujet peut parfaitement être d’ordre causal, rationnel, ou froidement déontologique. Le sujet humain, la chose humaine, et l’être humain, coexistent en une seule entité. Mais le sujet humain est grammaticalement substituable par la chose humaine ou l’être humain. Si vous connaissiez des hommes de devoir, que je ne suis que par intermittence, vous constateriez qu’ils sont souvent psychorigides et très économes en festivité et en jouissance. Non, la quête du bonheur est loin d’être systématique, et la chose humaine n’a rien à envier au sujet humain en matière de projet et même d’avidité. Cordialement, Fraction
  12. Bonsoir, Le bonheur consiste souvent à renoncer à ses rêves immatures, angéliques, irréalistes. En gros, se satisfaire d'une condition médiocre et d'une existence inepte serait une clé du bonheur. La belle affaire. Vous laissez entendre que le bonheur serait la finalité de l'existence. Si c'est le cas, je ne suis pas d'accord avec vous. D'abord parce que l'exclusivité du bonheur est un despotisme comme les autres. Les dépressifs et les mélancoliques sont des "gros nazes" exclus de la société festive. Cette société-là n'est pas plus tolérante que la société économique, et l'amour est un eugénisme bien plus impitoyable que la grille de sélection productive. Ensuite, je souhaite tordre le cou à une idée reçue largement répandue : Le moteur le plus puissant de l'humanité, ce n'est ni l'argent ni l'aspiration au bonheur. Le moteur principal de l'humanité c'est la déontologie, c'est-à-dire le sens du devoir. Si la ménagère se lève tôt le matin, c'est pour nourrir ses oisillons. Ce n'est pas pour se faire refaire la poitrine. Si nous n'étions productifs que lorsque notre chef nous regarde, en attendant que la paye tombe, alors nous serions indignes de notre emploi, et nous mériterions qu'il nous infantilise. Cordialement, Fraction
  13. Fraction

    "Dieu" ?

    Oui, le verbe de Dieu peut transiter par le nôtre, sans corrompre le libre-arbitre. Mais l'ingérence causale est proscrite. Le miracle n'émerge que par la contradiction paradoxale entre le causal et le moral. L'hallucination schizophrénique, individuelle ou collective, emprunte les sillons du crédible. C'est comme un fusible, une chaîne causale qui ne pourrait se compromettre qu'à son maillon faible.
  14. Fraction

    "Dieu" ?

    Bonjour, Que l’homme ait pu écrire sa propre histoire aurait été incestueux. C’est comme choisir son propre salaire. Mais alors qui l’a écrite ? Quel genre de dieu aurait bien pu écrire l’histoire du 20ème siècle ? A vrai dire, ce siècle ne ressemble ni à Dieu, ni aux hommes, ni aux institutions. M’est d’avis que la schizophrénie est bien meilleure candidate à la rédaction. Nous sommes tombés dans un piège : la création est circulaire, et extrapolative. L’autosuggestion implique des ressources personnelles hors du commun. Plutôt que de changer le monde, il serait plus judicieux de promouvoir un nouvel homme : Un homme optimiste, bienveillant, qui n’a pas peur, et qui arrête de se plaindre. En outre, un certain cynisme est préférable au pêché de contrition. Parce que douter de sa conscience est transgressif, bien plus que de douter de Dieu. Parce que c’est la conscience et non Dieu qui est récursive. Le sacrilège authentique c’est le crime contre la conscience. Nous avons créé un monde contractuel dans lequel chaque bien et chaque comportement a un prix. Le prix peut être juste, mais pas uniquement. Il oscille entre le prix coûtant et la solvabilité maximum. Cordialement, Fraction
  15. Bonsoir, Le cannabis est anxiogène, et les jeunes n'ont pas besoin de ça. Mais le cannabis est une réalité, un business mondial, et puis, finalement, il n'est pas si destructeur que ça. La prohibition a perdu la guerre. Je suis éboueur, et lorsque je balaye une rue de Paris, je ramasse deux ou trois sachets de cannabis par jour. Le cannabis focalise la conscience et lui offre la fulgurance, en échange de son défaut de vigilance globale. Le cannabis a déconnecté beaucoup de jeunes, qui n'avaient pas suffisamment de maturité pour amortir l'effet narcoleptique. La solution universelle consisterait à dépénaliser le cannabis pour les personnes maîtresses de leurs actes et responsables de leur esprit : vœu pieux. Or, la loi ne discrimine que l'âge : à 18 ans, on a les mêmes droits qu'à 99 ans. Cordialement, Fraction
  16. Et en admettant que Marine Lepen passe, pensez-vous qu'elle écrira l'histoire au lieu de la subir comme ses trois derniers prédécesseurs ?
  17. Le RN est aussi un insoumis en vérité, un insoumis envers l'Europe. C'est un insoumis envers l'exécutif européen, notamment. En effet, que reprocher à l'Assemblée européenne, d'une proportionnalité intégrale, et qui est le plus grand appareil démocratique du monde ? Mais, la commission européenne étant une hémiplégique castrée, vaut-il le coup de tirer sur cette ambulance ? Le problème de l'exécutif européen, c'est qu'il est incapable d'emprunter, pour des raisons que j'ignore, et que ses investissements ne sont ni massifs ni long-termistes. Du temps des soviets, on disait : si le communisme ne fonctionne pas, c'est parce qu'il n'y a pas assez de communisme, nous ne sommes pas allé assez loin. Je dirait la même chose à propos de l'Europe, c'est peut-être naïf du coup. Mais le rapport d'exécutif URSS / UE est tellement disproportionné que j'en arrive à déclarer que si l'Europe manque de cohésion et d'adhésion aujourd'hui, c'est parce qu'elle a tué son père trop tôt, elle ne lui a même jamais accordé audience. Le marché unique est une bénédiction synergique que vont regretter les britanniques.
  18. A moins d'un duel Mélenchon / Lepen, le deuxième tour de la présidentielle ne sera pas aléatoire. Et le souverainisme exclusif du RN sera trop clivant pour créer la surprise. L'intuition collective sait que le monde est riche, et que nous devons signer des contrats gagnant-gagnant avec lui. Un pays qui s'isole du monde perd l'accélération de ce monde. C'est comme Cuba, la Corée du Nord, ou même l'Iran. Le souverainisme oui, l'isolement non.
  19. La première place du premier tour de 2022 semble acquise à madame Lepen. Reste une deuxième place pour trois candidats crédibles (LFI, Larem et LR). Qui chez LR pour siphonner à sa gauche et à sa droite ? La posture Wauqiez était trop anxiogène pour fédérer à mon sens, c'était un Sarkosy sans son charisme. Alors que la fraîcheur et le volontarisme Pécresse peuvent siphonner un peu partout, à mon avis. Si ce qui reste dans le calendrier Macron est impopulaire, et que sa gestion de crise est contestable, alors il sera fragilisé en 2022, or je ne connais pas beaucoup de présidentiables autres que Monsieur Macron chez Larem. Castaner, Philippe ? Reste qu'une victoire Lepen au deuxième tour m'étonnerait beaucoup (sauf face à Mélenchon), parce que chacun sait que le deuxième tour est toujours modérateur, par une mécanique simple de report des voix. Que le report se fasse de LFI vers RN est-il vraiment crédible ? Cordialement, Fraction
  20. Fraction

    Les symboles

    La reconnaissance finale rétroagit, extrapole le devenir, coordonne les possibles, comme un moule "dynamique", une matrice, une dimension : une notion.
  21. Fraction

    Les symboles

    Dans ma thèse, c'est la conscience qui a le monopole des associations. Et c'est même elle qui assure la cohérence de la causalité, la continuité du temps. C'est la conscience qui corrèle, qui cultive ses champs, qui extrapole ses croyances. L'état de conscience est un signal rétroactif envoyé vers le passé pour en sélectionner le meilleur possible, ou tout au moins le plus représentatif.
  22. Fraction

    Les symboles

    Lorsqu'on ne vérifie pas sa trajectoire, l'électron se comporte comme une onde de probabilités. Mais lorsqu'on la vérifie, il se comporte comme une particule. Comme si il savait qu'il était observé. Et encore plus étrange : son comportement de particule est antérieur à la mesure.
  23. Fraction

    Les symboles

    Tout dépend où vous positionnez votre curseur dualiste. J'avoue que ma conception n'est ni académique ni populaire. C'est la conséquence d'une extrapolation que l'expérience m'a contraint de faire. Connaissez-vous la physique quantique ? Je suis persuadé qu'elle peut répondre à vos questions mieux que moi, notamment concernant la définition subjective de la matière.
  24. Fraction

    Les symboles

    La perception du placebo et sa vertu psychosomatique sont intriquées sans communiquer, c'est la conscience qui les associe et qui les corrèle.
  25. Fraction

    Les symboles

    Il ne faut jamais rien dire au patient placebo, faute que sa connaissance a posteriori ne rétroagisse sur son remède psychosomatique. C'est en tout cas comme cela que je conçois la cohérence suggestive : la situation finale est la matrice de l'état initial.
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