Pirlouit2017

L'insulte peut conférer au sublime, lorsqu'elle est habilement tournée. Tout l'art rhétorique tourne autour de l'ambition de disqualifier et réduire à l'ébahissement son contradicteur. Citons l'un des plus beaux exemples historiques, d'une missive assassine adressée par le grand Voltaire à ce cher Jean Jacques : 30 août 1755 J’ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ; vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas. Vous peignez avec des couleurs bien vraies les horreurs de la société humaine dont l’ignorance et la faiblesse se promettent tant de douceurs. On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi. Je ne peux non plus m’embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada, premièrement parce que les maladies auxquelles je suis condamné me rendent un médecin d’Europe nécessaire, secondement parce que la guerre est portée dans ce pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un sauvage paisible dans la solitude que j’ai choisie auprès de votre patrie où vous devriez être. J’avoue avec vous que les belles lettres, et les sciences ont causé quelquefois beaucoup de mal. Les ennemis du Tasse firent de sa vie un tissu de malheurs, ceux de Galilée le firent gémir dans les prisons à soixante et dix ans pour avoir connu le mouvement de la terre, et ce qu’il y a de plus honteux c’est qu’ils l’obligèrent à se rétracter. Dès que vos amis eurent commencé le dictionnaire encyclopédique, ceux qui osaient être leurs rivaux les traitèrent de déistes, d’athées et même de jansénistes. Si j’osais me conter parmi ceux dont les travaux n’ont eu que la persécution pour récompense, je vous ferais voir une troupe de misérables acharnés à me perdre du jour que je donnai la tragédie d’Oedipe, une bibliothèque de calomnies ridicules imprimées contre moi, un prêtre ex-jésuite que j’avais sauvé du dernier supplice me payant par des libelles diffamatoires du service que je lui avais rendu ; un homme plus coupable encore faisant imprimer mon propre ouvrage du Siècle de Louis XIV avec des notes où la plus crasse ignorance débite les impostures les plus effrontées, un autre qui vend à un libraire une prétendue histoire universelle sous mon nom, et le libraire assez avide et assez sot pour imprimer ce tissu informe de bévues, de fausses dates, de faits, et de noms estropiés ; et enfin des hommes assez lâches et assez méchants pour m’imputer cette rapsodie. Je vous ferais voir la société infectée de ce nouveau genre d’homme inconnu à toute l’antiquité qui ne pouvant embrasser une profession honnête soit de laquais, soit de manoeuvre, et sachant malheureusement lire et écrire se font courtiers de la littérature, volent des manuscrits, les défigurent et les vendent. Je pourrais me plaindre qu’une plaisanterie faite il y a plus de trente ans, sur le même sujet que Chapelain eut la bêtise de traiter sérieusement, court aujourd’hui le monde par l’infidélité et l’infâme avarice de ces malheureux qui l’ont défigurée avec autant de sottise que de malice, et qui au bout de trente ans, vendent partout cet ouvrage lequel certainement n’est plus mien, et qui est devenu le leur ; j’ajouterais qu’en dernier lieu on a osé fouiller dans les archives les plus respectables et y voler une partie des mémoires que j’y avais mis en dépôt, lorsque j’étais historiographe de France, et qu’on a vendu à un libraire de Paris le fruit de mes travaux. Je vous peindrais l’ingratitude, l’imposture et la rapine, me poursuivant jusqu’au pied des Alpes, et jusques au bord de mon tombeau. Mais, Monsieur, avouez aussi que ces épines attachées à la littérature et à la réputation ne sont que des fleurs en comparaison des autres maux qui de tout temps ont inondé la terre. Avouez que ni Cicéron ni Lucrèce, ni Virgile ni Horace ne furent les auteurs des proscriptions de Marius, de Sylla, de ce débauché d’Antoine, de cet imbécile Lépide, de ce tyran sans courage Octave Cépias surnommé si lâchement Auguste. Avouez que le badinage de Marot n’a pas produit la Saint-Barthélémy, et que la tragédie du Cid ne causa pas les guerres de la Fronde. Les grands crimes n’ont été commis que par de célèbres ignorants. Ce qui fait et ce qui fera toujours de ce monde une vallée de larmes c’est l’insatiable cupidité et l’indomptable orgueil des hommes, depuis Thamas Couli Can, qui ne savait pas lire, jusqu’à un commis de la douane qui ne sait que chiffrer. Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent ; et elles font même votre gloire dans le temps que vous écrivez contre elles. Vous êtes comme Achille qui s’emporte contre la gloire, et comme le père Malebranche dont l’imagination brillante écrivait contre l’imagination. Monsieur Chapui m’apprend que votre santé est bien mauvaise. Il faudrait la venir rétablir dans l’air natal, jouir de la liberté, boire avec moi du lait de nos vaches, et brouter nos herbes. Je suis très philosophiquement, et avec la plus tendre estime, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur, Voltaire

Réponse pertinente : la musique parvient, le plus souvent, à mettre le Beau Sexe suffisamment sous hypnose pour en faire ce qu'on veut.

D'autant plus qu'elles ne se comprennent déjà pas elles-mêmes...

Ton allusion à un régime ayant remis au goût du jour la mythologie germanique impliquerait-elle que, pour toi, le devenir de la femme est la Walkyrie ?

Que de raisons négatives ! On ose espérer que dans la plupart des cas il s'agisse de fascination réciproque.

A l'instar des autres majeurs protégés.

Discréditer jusqu'à le délégitimer le régime précédent, c'est toujours en vue d'un coup d'Etat. Or il peut arriver qu'en tentant d'honnêtement comparer les sujétions, la préférence reste au premier. Je n'ai jamais dit que le cas se retrouvait journellement.

Au contraire ! Je soutiens que les contorsions de leur esprit s'affranchissant de la rationalité participent de l'enchantement du monde. Et que l'extrême minorité qui possèdent une intelligence redoutablement supérieure s'avèrent par essence composites et donc subtiles car abritant sous une grâce féminine un cerveau purement masculin. Une femme brillante, c'est un hermaphrodite sans incongruité dans son anatomie extérieure ! Aucune n'est une grande politique. Mais c'est ce qui fascinait chez une Cléopâtre !

La différence fondamentale est que la gamme du niveau intellectuel des femmes est moins étendue que celles des hommes. Alors que ces derniers se répartissent aléatoirement entre le seul cerveau reptilien et le génie à l'état brut, l'immense majorité du Beau Sexe se situe au stade moyen, recourant à la rouerie de l'intelligence sociale pour progresser (quand elles ne sont pas tirées par le bas par un conjoint sélectionné sur des critères excessivement hormonaux). Aussi, lorsque l'une d'entre elles se révèle véritablement capable d'humour, de finesse et de profondeur, alors là on tombe dans le "stupor mundi". Et ces femmes d'exception s'avèrent souvent de grandes politiques.

Un monde où les femmes sauraient clairement ce qu'elles voudraient et l'assumeraient pleinement ? Ce serait intellectuellement des plus stimulants. Mais au prix de la disparition de l'un des grands mystères de la vie : l'inconséquence féminine ! Comme cela ne sera jamais, nous en sommes réduits encore et toujours et plus que jamais dans ce domaine à concilier Esprit et Foi.

Pire qu'une perte de temps : un non-sens philosophique que ce mépris ! Car pour éprouver ce dédain, il faudrait s'illusionner, ne serait-ce qu'un court moment, et réellement songer à une identité d'essence ou à tout le moins d'espèce, erreur ontologique conduisant inévitablement à l'échec dans l'analyse jusqu'à mener sur la pente gluante de la hiérarchie, c'est à dire déjà se commettre en se comparant. Pour moi, nulle excentricité de ce genre ! Et je n'aborde l'escale de ce lieu qu'avec la curiosité du naturaliste qui s'émerveille de la diversité des différents Règnes qui s'y rencontrent. Car quoi de plus enthousiasmante que cette peinture impressionniste qui mêle le bourdonnement entomologique aux effluves d'une botanique des marais, en passant par la lourdeur compacte minérale ! Non vraiment, rafraichissant tableau de matin du monde, encore vierge de tout questionnement ou angoisse métaphysique, et que l'on foule du pas de l'explorateur d'un temps d'avant la pensée, rassérénante quiétude qui charme l'Esprit et le mène jusqu'aux portes de l'extrême bienveillance, avant que de sombrer dans un profond sommeil. Les éléments de cet endroit dégagent un puissant effet hypnotique des plus réparateurs !

Exercice qui nécessiterait le désir de descendre de son Aventin, afin d'enseigner des masses informes et incapables d'autre chose qu'au mieux de ruminer, au pire de vagir voire de braire. Il faudra donc requérir toute l'abnégation d'esprit et l'infinie patience de cœur d'un être supérieur, afin que de consentir à pareille plongée dans la fange de l'ignorance de ceux qui ne sauraient prétendre sérieusement au titre de mes semblables. C'est encore la vacuité qui les occupera le mieux et je ne vois meilleur exemple que de leur souligner celle qui consisterait, pour eux, à exiger l'édification d'infrastructures destinées à les faire se mouvoir dans les airs. Ce serait plagier l'histoire de ce souriceau cherchant à s'envoler vers la demeure solaire ou, plus justement en fonction de leur conformité d'intellect et de corps, celle de cette grenouille voulant se faire bœuf. Puisqu'il est constant que les masses ne peuvent se dispenser de l'illustration pour tenter d'approcher laborieusement un raisonnement, je leur adresse donc le secours d'un exemple. Imagine-t-on plus futile et plus absurde que s'échiner à former un aéroport breton ? Comme si des têtes obtuses, encornées de bigoudènes et baignant dans le vaporeux éthylique, pouvaient s'imaginer vocation autre que flotter dans la soue d'une bauge, lorsqu'elles écorchent, dans leur parler inarticulé, notions célestes à elles autant accessibles que l'est la Voie Lactée à quelque fouisseur ! En vérité, je vous le dis : nulle Quimpéroise ne s'élèvera l'âme autrement qu'en biberonnant le goulot d'une production frelatée.

Vingt ans après la Commission Montebourg, quelqu'un croit-il encore sérieusement au sérieux des tribunaux de commerce ? http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/10/22/l-impossible-reforme-des-tribunaux-de-commerce_4510196_3232.html

Constituer des renforts pour ceux déjà présents dans le Minnesota, afin de pouvoir prétendre à un irrédentisme sur une partie du continent nord-américain. Après tout, l'Anse aux Meadows, c'était avant-hier.

Le régime bolivarien se constitue évidemment d'un Exécutif fort, qui fonctionne sur un mode plébiscitaire. Je crois d'ailleurs me souvenir que Simon Bolivar était un fervent admirateur du Consulat de Bonaparte. Il ne faut donc pas s'attendre de sa part à un fétichisme particulier vis-à-vis du parlementarisme. Après, à quoi a-t-il lui-même succédé ? La "droite parlementariste" vénézuélienne souhaite-t-elle vraiment se parer des oripeaux d'une défense démocratique, elle qui s'est caractérisée par son affairisme et ses compromissions qui ont permis à un Chavez d'être à ce point populaire, en dépit d'un coup d'Etat avorté en 1992 ? En bref, je ne suis pas sûr que le retour de la vieille clique de l'Action démocratique et ses alliés parvienne à une bien plus grande stabilité que Maduro. Un statu quo ante Chavez me semble même devoir immédiatement déboucher sur des révoltes populaires. Car en renonçant aux symboles du bolivarisme, il enlèverait la part de rêve. Si l'opposition vénézuélienne était sage, elle adouberait Maduro et en ferait le nouveau Lula. Il est fort à parier que les pitreries de Mélenchon laissent de marbre les autorités de Caracas, qui, avec tout leur côté folklorique, font réellement de la politique.

Es-tu au courant que depuis ton époque hippie la globalisation et l'ouverture des frontières sont devenues une réalité ? Crois-tu que tu peux élever tranquillement Biquette et fixer le prix de ton lait en fonction de tes besoins, sans être soumis à la concurrence d'éleveurs d'Europe orientale voire d'autres continents, avec des fourchettes salariales autres, et ce tout en devant respecter nombre de normes techniques et d'hygiène qui font que la moindre exploitation du secteur primaire atteint des niveaux d'endettement record ? Tu crois que les agriculteurs se suicident par conviction philosophique ? Tu m'indiqueras donc le nombre d'artisans ébénistes indépendants qui restent en France et parviennent à nourrir leur famille, avec répartition géographique.

Tu veux donc discuter restauration des frontières et des douanes. Sinon, tes postulants jeunes agriculteurs seront peu nombreux à rêver d'être à 500 € par mois avec une dette à rembourser 1000 ou 2000 fois supérieure, pour des cours entre les mains de la grande distribution qui fait jouer la concurrence mondiale. Idem pour tes artisans ! Tu chercheras le compagnon ébéniste qui a encore la moindre chance d'en vivre, sauf à se faire recruter par le Mobilier national.

Au temps pour moi alors. Ce qui met alors Nantes à 5h30 de Marseille.

Principalement parce qu'il faut rallier la gare de Lyon depuis Montparnasse. S'il n'y avait pas ce changement, ça pourrait mettre dans les 5 heures, ce qui au vu des horripilants contrôles dans les aéroports (et l'impossibilité de passer un rasoir pour être un peu présentable) et le fait qu'il faut ensuite rejoindre le centre redonneraient une certaine pertinence au ferroviaire. Dans un monde parfait, les lignes aériennes intérieures seraient assez résiduelles et réservées à la jonction des antipodes, style Nice/Biarritz ou Grenoble/Brest, sans parler de la Corse bien entendu.

Et le fait qu'il soit préféré d'éloigner les aéroports des villes, est-ce un point négligeable ? Croyez-vous que l'immobilier autour d'Orly et Roissy soit autre chose que sinistré ?

Tu oublies que pour Marx, tout est économique. Il n'y a donc pas d'identité autre que de classe. C'est ce qui rend d'ailleurs sa pensée incomplète et sa méthode insuffisante pour expliquer tous les mécanismes historiques. Pour Marx, Pierre l'Ermite ne peut qu'être un non-sens.

Tu es donc une ennemie du libre-échange. Donc une obscurantiste, une extrémiste, une terroriste même qui veut en attenter aux circuits de marchandisation. Ta parole devient illégitime, dangereuse même et donc devant être censurée. Répète : la GPA est un progrès !

Marx s'inspirant de quelques nobles s'ennuyant et voulant régenter leur douaire ?

En ce cas, il faut bien des aéroports.

Rallier Nantes à New York par le train nécessiterait de construire un pont surplombant le Détroit de Béring et de réaliser une quasi circumnavigation, à travers la Sibérie et le Yukon. Est-ce si intéressant sur le plan énergétique ? Certains semblent oublier qu'un aéroport international comprend notamment des long-courriers.