tison2feu
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Tout ce qui a été posté par tison2feu
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Je trouve néanmoins émouvante la tournure que prend la fin du poème. "Importer une nouvelle langue", cela signifie ni plus ni moins tuer la langue des ancêtres et ce faisant toute une culture qui l'accompagnait. Chaque mot provençal, par sa charge affective et culturelle, avait un je-ne-sais-quoi de sacré. Le remplacer par un mot étranger s'apparente à un sacrilège. Ce poème me fait penser à une longue agonie, un chemin de croix où humiliations et insultes ("arriérés") ne sont même pas épargnées au locuteur provençal qui voit, jour après jour, chaque mot de sa langue chérie remplacé par un mot vidé de sens affectif et culturel.
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Oui, d'ailleurs la géométrie et la symétrie ne facilitent-elles pas la reproduction de la vie, sa transmission ou sa mémorisation, comme la présence d'un refrain ou d'un même son dans la poésie ? Chaque plante est chargée d'une poésie silencieuse.
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NIGLO est un mot formé à partir de l'allemand IGEL "hérisson". En Espagne, les gitans ont un autre mot pour dire hérisson : MANCÓN, emprunté probablement au grec. L'étude des emprunts aux langues iraniennes, arméniennes, grecques, etc. ont permis de suivre presque pas à pas les pérégrinations des Tziganes depuis leur foyer de dispersion dans l'Inde du Nord-Ouest. Malgré ces emprunts, le vocabulaire tzigane est fondamentalement indien.
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Rectifications : Il fallait lire "galiote" (et non "galéote" comme je l'ai écrit plusieurs fois), et c'est sans doute préférable d'utiliser, comme tu le fais, le terme de "petite galère". A oublier également mon histoire de "pouvoir important" de cet écrivain. Celui-ci n'a pas de pouvoir de vie et de mort : il n'a dû que chercher à sauver sa peau en acceptant, sous la menace, de pendre ses compagnons d'équipage capturés par les gens de Martigues.
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Le témoignage très précieux de Boisset m'inspire cette autre réflexion : sur cette galéote, il y a un écrivain (secrétaire) qui semble avoir un pouvoir important; peut-être tient-il un journal de bord, ce qui tendrait à prouver que cette piraterie est tolérée sinon planifiée, les "pirates" devant rendre des comptes à des autorités supérieures (aragonaises, catalanes, etc.). Ces autorités devaient fermaient les yeux sur les actes de barbarie commis, dans la mesure où cela permettait de remplir les caisses de leur royaume !
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Oui, catalane, mais aussi la piraterie aragonaise. J'étais plongé dans la lecture d'un article : "Îles, corsaires et pirates dans la Méditerranée médiévale", avec cette citation du troubadour - et non "trouvère" (sic) - languedocien Peire Vidal à propos du navigateur Enrico Pescatore: « Larcs es et arditz e cortes, et estela dels Genoes, e fai per terra e per mar tots ses enemichs tremelar ». Plus proche de l'époque de Boisset, Toulon est cité dans cet extrait: "Les îles offrent aussi des refuges : c'est dans les îles de la mer Tyrrhénienne qu'en 1404, le cavalier castillan Petro Niño pourchasse les corsaires de port en port. Parti de Toulon, à l'aube après une nuit de tempête, lui apparurent les îles tyrrhéniennes les plus septentrionales. Une fois reposés à Capraia, les équipages « prirent les rames et les galères et partirent à la recherche des corsaires, par toutes les îles petites. Ils allèrent à l'île de la Gorgone, à l'île de Pianosa et fouillèrent tous les ports dans les bouches de Bonifacio qui est en Corse. Là ils trouvèrent une embarcation aragonaise. Ils revinrent alors en Sardaigne, à Longosardo et à Alghero », d'où ils continuèrent la chasse, explorant l'une après l'autre les côtes de l'île. https://journals.openedition.org/medievales/500#ftn8
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Ta précision au sujet du nombre (breganso = mot singulier) incite en effet à se poser encore et encore des questions du point de vue historique (histoire de Bregançon; situation historique de la Provence du temps de Boisset; qui peuvent être ces "pirates" ?, etc.).
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Génial ! L'hypothèse de Mistral s'éclaire davantage. En lisant le début du texte de Boisset, on aurait pu penser un bref instant que breganson signifie Bregançon : "Une galéote armée de Bregançon (sous-entendu "partie de Bregançon") fut à l'embouchure du Rhône..." puisque les noms de lieu ne portent pas de majuscule. Mais, dans la suite de la phrase, tout laisse à penser que breganson = êtres animés, qualifiés de "pirates" par Mistral.
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Nous savons juste que c'est Mistral qui considère que Boisset a employé ce mot bregançons dans le sens de "pirates". Mais je me demandais, sans certitude aucune, si Boisset n'aurait pas employé ce mot bregançons pour décrire simplement des soldats originaires de Bregançon embarqués sur cette galiote. (Cela nécessiterait de lire Boisset dans le texte pour se faire une meilleure idée !)
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Finalement, c'est l'étymologie du terme bregansons utilisé par le chroniqueur Pierre Boisset qui pose problème dans ce bout de phrase "una galiota armada de bregansons". Il faudrait savoir dans quel contexte ces termes sont employés... Je ne sais comment s'appellent, en provençal, les habitants de Bregançon; sont-ils des bregansons ?
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En tapant "brigantin étymologie" sur Google, une même étymologie est donnée par le Littré et surtout le CNRTL : 1/ Le Littré : https://www.littre.org/definition/brigantin BRIGANTIN ÉTYMOLOGIE Bas-lat. brigentinus ; ital. brigantino, anciennement vaisseau de course. On a dit que ce mot venait de brig ou brick ; mais brig ou brick ne comporte aucun suffixe de ce genre : brig-antin. Il faut y voir un dérivé de brigant : brigant-in ; c'est-à-dire le vaisseau destiné à la course. 2/ Le CNRTL : http://www.cnrtl.fr/etymologie/brigantin BRIGANTIN, subst. masc.: Étymol. et Hist. 1360-1400 brigandin (Froissart, t. IV, ch. 18 dans Du Cange, s.v. brigentinus : Une maniere de vaisseaux courans, lesquels on nomme Brigandins); id. brigantin (Id., Chron., XIV, 213, Kerv. dans Kemna : nos petits vaisseaulx que on appelle brigantins [var. brigandins]). Empr. à l'ital. brigantino « petit bâtiment rapide muni de voiles et de rames » (Sain. Lang. Rab., p. 118; Vidos, p. 256; Kemna, p. 199; EWFS2; Hope, p. 31) attesté dep. 1379 déc. (Carlo Anton. Marin dans Jal). L'ital. brigantino est un dimin. avec suff. -ino (-in*) de brigante proprement « celui qui fait partie d'une troupe, d'une compagnie » [navire d'escorte], v. brigand (Migl.-Duro; Devoto); la forme brigandin p. infl. de brigand*. 3/ Idem dans le Dictionnaire étymologique de la langue française (Le Robert).
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Grappes de pamplemousses et de raisins. Et fleurs de menthe.
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Très riche d'enseignement ! René Merle se fonde sur le témoignage de Bernard Boisset, chroniqueur d'Arles du XIVe et XVe s. qui emploie ce mot bregançoun dans le sens de pirate ("una galiota armada de bregansons"). L'étymologie la plus répandue de Brégançon, tout comme celle de Briançon, renvoie à la racine celtique BRIG- qui désignait des sites de hauteur ou des gens nobles (les habitants des hauteurs= "brigantes", le roi étant le "le très haut"). Peut-être y a t-il eu un déplacement sémantique au cours des siècles, les sites de hauteur étant des lieux d'insécurité, ou alors s'agit-il de deux étymologies différentes. Et le mot français "brigand" est quant à lui un emprunt à l'italien brigante "qui va en troupe", "soldat à pied", dérivé de brigare "guerroyer.
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Bonsoir, Ce quatrain, lu en début d'après-midi, m'a intrigué, non pas en raison de la présence de "petit tison" devenu "torche allumée" , mais à cause de ce vers: "j'avais pris le patron de la clé du cellier". J'ai besoin de donner un sens à ce qui m'a échappé en première lecture. Dans ces cas-là, je laisse mariner pendant quelques heures, afin de laisser venir les idées ! Ici, le "patron" de la clé du cellier ne serait-il pas le modèle de la clé ou le double de la clé du cellier dont se serait emparé le poète (ou qui aurait été confectionné par lui à cet effet) dans une auberge afin de vider à l'oeil quelques bouteilles ?! Dans le dictionnaire de S. J. Honnorat, le mot "patroun" a le sens de "modèle, papier ou carton découpé de manière à représenter les contours qu'on veut suivre".
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La Wallonie veut changer la règle de l'accord avec "avoir"
tison2feu a répondu à un sujet dans Langue française
Ah d'accord ! Je ne savais pas que tu donnais à "transparence orthographique" ce sens très précis. Au temps pour moi ! -
La Wallonie veut changer la règle de l'accord avec "avoir"
tison2feu a répondu à un sujet dans Langue française
C'est vrai, mais avant l'exemple du verbe "manger" tu avais écrit : "L'orthographe ce n'est pas la langue, mais son code écrit. Rendre l'orthographe plus transparente, ce n'est pas changer la langue." Sans trop vouloir pinailler , je fais juste observer que rendre l'orthographe plus transparente en promouvant la suppression de la règle de l'accord après avoir, eh bien, c'est changer la langue, c'est admettre que cela aura un impact sur la langue parlée. -
La Wallonie veut changer la règle de l'accord avec "avoir"
tison2feu a répondu à un sujet dans Langue française
Et le T de cuiTe dans "la crêpe que j'ai cuite" ? Si je n'applique plus la règle de l'accord après le verbe avoir, cela m'oblige à ne plus prononcer ce T. C'est donc la preuve que cette modification de la règle de l'accord touche pas seulement l'écrit mais l'oralité, contrairement à ce que tu as écrit plus haut. CQFD -
La Wallonie veut changer la règle de l'accord avec "avoir"
tison2feu a répondu à un sujet dans Langue française
"Las crêpes que j'ai cuites et dégustées". On entend le T et le E muet dans cuites, suivi éventuellement d'une liaison Z. Cette réforme contribue donc à modifier non seulement l'orthographe mais la prononciation/la langue. Pourquoi - sinon pour des raisons politiques - supprimer une telle règle qui est d'une simplicité biblique ? J'aime bien la citation de Marot, citée plus haut, parce qu'elle définit l'un de ces grands principes qui ont structuré notre langue. C'est très difficile ensuite d'apporter des modifications, car si l'on touche à un pion, c'est tout l'édifice qui est déstabilisé. PS: Le terme "alcool" avait été cité plus haut (par ledébile). Le français écrit ce mot avec un C parce qu'il a été emprunté au latin qui l'écrivait avec un C. -
Après trois années d'"hibernation", le plus gros des cycas a opéré sa métamorphose: une nouvelle couronne d'environ 40 branches !
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Je ne savais pas qu'il s'agissait d'un sonnet et qu'il devait donc y avoir une suite !!! (Je ne connaissais pas du tout ce sonnet et, pire encore, je ne sais à peu près rien de la littérature occitane dans son ensemble). Grâce à toi, il est possible d'aller de découverte en découverte. Ce sonnet est très vivant et savoureux en effet.
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Belle illustration de l'art de "courtiser" les femmes avec courtoisie et respect. Le fin'amor (amour courtois) s'oppose de façon révolutionnaire au manières des vilans. "Ne nous étonnons pas, écrit Jean Rouquette, que cette révolution, qui marque la naissance de l'Europe moderne, soit le fait de la classe d'âge des jeunes, socialisée jusqu'à nos jours avec son cap de jovent : classe "dangereuse", âge du risque auquel ne suffit plus l'aventure des armes, et qui transpose le service féodal en service amoureux, l'exaltation guerrière en jòi d'amor civilisateur" (P. 18, La littérature d'oc)
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Le poème de Bellaud est un bijou ! Cette impression de "tout petit" est suggéré aussi par l'emploi de diminutifs ("Columbetto", "armetto"). Le poète produit un double effet de rapprochement et de complicité entre lui et sa bien-aimée. C'est très réussi.
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Ci-dessous la transcription graphique (et non phonétique) des différentes versions en langues d'oc de la première phrase de la Parabole de l'Enfant prodigue. Ce qui me semble intéressant, ce sont les diverses traductions de "ne... que". (Français : "Un homme n'avait que deux fils") Languedocien : "Un òme aviá pas que dos dròlles" Provençal : "Un òme avia rèn que dos fius" Auvergnat : Un òme aviá mas dos garçons" Limousin : Un òme aviá mas dos filhs" Gascon : Un òme n'avèva pas que dus hilhs" (Catalan : Un home només tenia dos fills")
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C'est certain ! Une initiation à l'Alphabet Phonétique International (API) dès le plus jeune âge permettrait de transcrire en API aussi bien les sons de sa langue maternelle que ceux de langues étrangères. Je pense que cela pourrait permettre à la fois de se spécialiser dans une ou deux langues, mais aussi de s'initier partiellement à un bien plus grand nombre de langues étrangères (et donc de s'ouvrir à d'autres cultures/modes de penser). Je ne parle même pas de l'intérêt immense que cela représenterait pour le linguiste comparatiste qui pourrait ainsi passer facilement d'une langue à l'autre en n'utilisant qu'un seul alphabet. Sur Wikipedia, il est possible d'entendre la prononciation de chaque son répertorié par l'API (en cliquant sur le triangle noir correspondant) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Alphabet_phonétique_international
