Aller au contenu

tison2feu

Membre
  • Compteur de contenus

    3 165
  • Inscription

  • Jours gagnés

    1

Tout ce qui a été posté par tison2feu

  1. tison2feu

    Regards sur notre monde

    Sur la question de la tonalité-sentiment, l'explication pourrait se trouver dans l'usage même de la langue allemande puisque, avec Heidegger, nous sommes souvent confrontés à des problèmes de traduction. Nous avions déjà rencontré un autre mot "disposition" (affective) dont le sens n'était pas évident. D'après une note explicative figurant à la suite du texte, j'ai lu que l'allemand Stimmung est un mot-clé qui, sur proposition de Heidegger en personne, a été traduit en français par "disposition". Or, le mot français n'épouse pas du tout les harmoniques de Stimmung, dont la racine stimmen indique l'accord, la juste correspondance ou consonance : la Stimmung de l'angoisse est disposition accordée, en consonance avec le rien. On se rend compte que l'emploi du mot Stimmung vient éclairer la présence d'un autre mot allemand traduit cette fois par "tonalité" (Je ne suis pas germaniste, hélas, et je crains de ne pas être clair !). Bon, laissons un peu la Stimmung de l'angoisse ou celle de l'ennui heideggerien, cet "ennui profond, s'étirant comme un brouillard silencieux dans les abîmes de l'être-là, [qui] confond toutes chose, les hommes et nous-même avec eux, dans une étrange indifférence." Ah ! "Le degré zéro de l'angoisse" par Dompteur (https://dompteurdemots.com/2018/05/21/le-degre-zero-de-langoisse/), rien de tel pour nous sortir du gris et froid heideggeriens ! "Toute théorie est grise, mais vert florissant est l'arbre de la vie". J'aime ton fragment philosophique où flirtent sentiment profond et poésie, tant le style est soigné. Le problème avec toi, Dompteur, c'est que chaque fois que je termine de te lire, je me trouve sans mots, comme si tout avait été dit par toi, et sans qu'il y ait à "redire". Ou alors juste un mot, peut-être, au sujet de cette "surabondance" vécue comme un trop-plein angoissant, laquelle me fait penser à la présence du Désir en nous - non pas éprouvé comme "manque" au sens platonicien, mais Désir surabondant. C'est noté pour Bataille, à ajouter sur ma pile de lectures en attente, qui touche désormais le plafond de ma chambre
  2. tison2feu

    Regards sur notre monde

    Désolé, cher Zenalpha, si je suis passé à côté de ce que tu voulais signifier à propos de cette "certaine philosophie" pompeuse voire trompeuse. Tu visais donc particulièrement Heidegger... J'avais fait l'impasse sur Heidegger, dans ma réponse précédente, n'ayant pas une connaissance suffisamment approfondie de sa philosophie. Je suis parfaitement aux courant de ses errances politiques mais aussi du contexte socio-politique de l'Allemagne de l'époque (le rêve d'une grande Allemagne...). Et de son intérêt pour les philosophes grecs qui, eux, pratiquaient en exercice et visaient une certaine sagesse... Néanmoins, j'ai besoin de comprendre par moi-même où la philosophie de Heidegger peut nous conduire. J'avoue avoir été littéralement subjugué en lisant et relisant Qu'appelle-t-on penser ? (cours universitaires hebdomadaires donnés par Heidegger), puis des extraits de Introduction à la métaphysique. Je n'y ai jamais trouvé Heidegger pompeux, dans les écrits en question, mais au contraire étonnamment accessible, compte tenu de sa manière fascinante d'exposer sa pensée, de la synthétiser par moments, de la répéter si nécessaire mais toujours d'une façon légèrement différente, puis de la redéployer ensuite vers de nouveaux horizons selon des enchaînements logiques. Alors "fascination" ? "manipulation"? Pour l'instant, je ne sais...
  3. tison2feu

    Regards sur notre monde

    Salut Zenalpha, Bien que ton intervention s'adresse à notre ami Dompteur, je te fais part bien volontiers de quelques observations qui me viennent à l'esprit. Je partage avec toi le même intérêt pour l'histoire des idées, même si je me suis rendu-compte autrefois (il y a plus de deux ans lorsque j'intervenais régulièrement sur ce forum ou ailleurs, en section philo) que je ne faisais que parler de philo et non pas philosopher... Qui plus est, parler de philosophie suppose d'avoir un très bon bagage philosophique que ne possèdent hélas pas la plupart des intervenants sur un forum généraliste (parler de tel ou tel philosophe suppose en effet de parler en totale connaissance de cause, c'est-à-dire d'avoir lu, analysé minutieusement, etc. au moins un ouvrage philosophique en son entier si nous le citons, ou à défaut d'avoir lu les oeuvres principales de ce philosophe, avant de se risquer à le critiquer). Un forum généraliste ne se prête pas vraiment, sauf exception, à ce type de discussion sur l'histoire des idées. Au sujet du blog de Dompteur, contrairement à toi, j'y vois une philosophie riche et vivante, nullement idéaliste, en rupture avec la philosophie académique et autres modes de "pensée géométrique". Cela me fait penser vaguement aux mots de Frédéric Schiffter, dans Philosophie sentimentale : "Un philosophe peut m'instruire ou m'éclairer, mais son oeuvre n'exerce sur moi aucun charme si en filigrame de ses concepts, de ses thèses, de ses arguments, je ne perçois pas le récit d'un chagrin personnel. Sous le masque du cérébral, j'aime deviner l'orphelin, l'amoureux, l'abandonné, le déclassé, le décalé - l'"animal malade"." Je pense que le rapport à la vérité d'un philosophe (petites vérités subjectives : morales, éthiques, métaphysiques, esthétiques, psychologiques, politiques, épistémologiques) n'est pas, et n'a pas prétention, à être identique à celui d'un scientifique (petites vérités objectives). Je ne partage pas, moi non plus les réflexions de Bruce, exemple parfait du contre-sens philosophique consistant à juger des philosophes avec un regard contemporain. J'ai zappé immédiatement, sans doute trop conscient de la portée des écrits d'Aristote, tellement en avance sur son temps..., premier philosophe à avoir étudié l'ordre de la pensée indépendamment de son contenu, et selon sa forme (logique formelle). Sur le divorce entre philosophie contemporaine et philosophie analytique, j'entends bien tes préférences et celles de Rovelli pour cette dernière. Mais dans la mesure où le philosophe est en droit de s'intéresser aussi à l'essence des choses et du monde, je n'ai aucune raison quant à moi d'écarter ni la métaphysique, ni encore moins la philosophie "sentimentale", aux cheminements de pensée intimes, pénétrants, puissants (la force des sentiments), tellement vivants et humains, de certains philosophes contemporains moins connus du grand public.
  4. Ici, les idées que j'ai exprimées sont celles de quelqu'un qui note des faits anthropologiques ou des faits de langues, et qui tente d'établir des relation entre ces faits. Cette approche, plutôt "scientifique", n'a donc pas de rapport avec ce qu'il est convenu d'appeler "philosophie", même si science et philosophie ont toutes deux en commun ce pouvoir de nous sortir de nos habitudes de penser (tout comme la poésie).
  5. Je partage tout à fait ton sentiment quant à l'égale importance à accorder au devant comme au derrière, mais il me semble intéressant, du point de vue de l'histoire des idées, de s'interroger sur le fondement de ces structures de pensée inversées. Je pense que tout cela va bien au-delà de simples "jeux de l'esprit", cette formulation ayant l'inconvénient de n'apporter malheureusement aucune éclairage quant à l'histoire des idées. (Ceci ne s'adresse pas à toi, mais j'en profite pour préciser, que mon dernier post se divisait en deux paragraphes, le premier consacré uniquement à l'esprit des ancêtres, avec réflexion éclairante de François Cheng sur ce sujet, et où il n'a jamais été fait allusion à la notion d'âme ; et un second paragraphe, plus personnel, où j'aborde la question de façon plus générale concernant le monde-autre et les notions d'd'esprit, d'âme, etc.).
  6. (Toujours dans le cadre de l'histoire de l'esprit et de ses origines) La présence de l'esprit des ancêtres sera jugée d'autant plus manifeste si l'on tient compte du cadre spatio-temporel dans lequel s'est opérée cette croyance jusqu'à nos jours. Par exemple, l'homme chinois, qui se place d'instinct dans la grande lignée humaine, voit ceux qui l'ont précédé DEVANT soi, et il se voit entraîner DERRIÈRE soi ceux qui vont venir ; à ses yeux le passé est devant, et le futur derrière soi (Cf. L'écriture poétique chinoise, François Cheng, p. 130). Dans mes rêves, je VOIS le mort et, qui plus est dans la réalité, je le VOIS devant moi, parmi la grande lignée humaine, compte tenu de ma VISION spatio-temporelle ! Je pense que ce mode de pensée très ancien permettait de valoriser l'existence d'un monde-autre, notamment la croyance en l'existence de l'esprit, de l'âme, etc. La VISION occidentale est complètement inversée puisque, généralement, le passé est perçu comme étant DERRIÈRE, et le futur DEVANT soi. Si bien que le souvenir de la grande lignée humaine et la croyance en un monde de l'esprit se sont trouvés comme mis à l'écart, relégués derrière soi, perdus de VUE, oubliés.
  7. C'est un immense gâchis auquel nous assistons aujourd'hui. Nos enfants diront : ils étaient libres et ils ne le savaient même pas (sauf ceux qui se sont battus pour acquérir cette liberté de parole). Libres de se cultiver, et libres donc d'apprendre à parler et agir en connaissance de cause. Mais par paresse intellectuelle généralisée, cette liberté de parole est devenue une pseudo-liberté consistant à donner son avis sur tout, sans modération aucune (au sens propre et figuré), et en parfaite méconnaissance de cause. De toute façon, inutile de se voiler la face : toute société est constamment à la recherche d'un équilibre, comme l'a si bien montré l'auteur de "La pensée sauvage". Puisque trop d'individus sont devenus incapables d'utiliser avec mesure leur propre liberté d'expression, c'est la société française elle-même qui risque de reprendre inéluctablement les choses en main en apportant, dans les prochaines années, de sérieux ajustements à cet idéal de liberté.
  8. En effet, ce n'est pas un hasard si, sur ce forum, la science est la cible privilégiée de quelques esprits religieux complètement fanatisés tel Maroudiji qui s'imagine investi d'un devoir de prêcher la bonne parole. Pour preuve de ce discours, sa dernière intervention en section "religion", dans son topic "L'Inde et le Mahabaratha" où il s'adresse à un intervenant : "En quoi mes enseignements t'ont il aidé ?! Déclarer que ces temples ont été construits pour le peuple faible d'esprit, c'est que tu n'as absolument rien compris à la philosophie que j'explique dans tous les sens et sur tous les sujets. Tout comme Blaquière, déjà-utilisé, tison2feu et tant d'autres." Il est donc bien question de livrer un "enseignement" (sic), en jouant sur le double tableau de la philosophie et de la religion, et dont le caractère idéologique peut très bien échapper au lecteur non averti en section philosophie. Je tiens à préciser que ni moi, ni d'ailleurs notre ami Déjà Utilisé, ne sommes intervenus la moindre fois sur le topic de Maroudiji, ce qui montre la malhonnêté intellectuelle d'un tel individu qui se permet de diffamer certains intervenants dans leur dos, en leur faisant dire ce qu'ils n'ont jamais dit. Cela en dit long sur les pseudos valeurs morales défendues ici même par ce triste personnage.
  9. Désolé, Déjà, mais tu abordes trop de questions à la fois, même si je conviens que les questions que tu soulèves sont bien souvent intriquées. Je m'étais juste accordé un petit "break" à l'occasion des fêtes. Pour le reste, je n'ai pas de raison de mettre en "ignoré" qui que ce soit ; au contraire, c'est toujours enrichissant d'observer la façon de raisonner de tout un chacun (les fous raisonnent même plus que la moyenne !), et d'observer les faux raisonnements si fréquents en ces lieux où il est permis de dire à peu près tout et n'importe quoi (le grand rêve soixante-huitard était de donner la parole à tout le monde... pour le résultat que l'on sait désormais !). A chacun d'en tirer les conclusions, en fonction de son temps libre. A l'an prochain, peut-être !
  10. "se tordre de rire " -------> Réaction émotionnelle. Mais RIEN sur le fond, comme 95% de tes interventions sur ce forum.
  11. Je comprends tout à fait, cher Déjà, ton souci de nuancer ces notions d'"esprit scientifique" et de "sciences modernes", mais cela ne devrait pas, à mes yeux, éluder pour autant le bien-fondé de l'intervention d'Annalevine face aux propos tenus par Maroudiji au sujet de "la méthode scientifique, qui se doit d'être libérale par principe" (sic). Je trouve dramatique, quant à moi, qu'un rat de forum (mi-troll, mi-fake), ignorant tout de ce que peut bien être une méthodologie scientifique, vienne ici nous expliquer sans complexe ce que se doit d'être la méthode scientifique.
  12. Salut Déjà, Tu sembles donc ne même pas être prêt à accepter que la caractéristique fondamentale des Sciences modernes est la rigueur méthodologique sans quoi il n'y aurait aucun progrès dans la recherche scientifique ? Rigueur en tout : méthodes, démonstrations, outils de mesure, etc. Je trouve ta position assez consternante !
  13. tison2feu

    Regards sur notre monde

    Par "disposition" sans doute faut-il entendre compétence à éprouver, puisqu'il ne s'agit pas non plus d'un état d'âme aux yeux de Heidegger. Mais je peux me tromper. Ta seconde question m'interpelle parce que je dois t'avouer ne pas être certain, quant à moi, d'avoir éprouvé au moins une fois dans ma vie ce sentiment d'angoisse (ou encore celui de l'ennui), à savoir me sentir gagné par une sensation de malaise prolongé sans pouvoir en déterminer l'objet. Si je suis angoissé à l'idée de ma mort prochaine ou de l'imminence d'un danger, ce type de sentiment a un objet déterminé (le danger imminent), et ne peut donc pas être taxé de "sentiment" au sens où l'entend Heidegger. Le mot "angoisse" évoque aussitôt l'idée de suffocation capable de génèrer des troubles et insomnies, etc., proche de la névrose. Je ne trouve pas d'autre mot que celui d'"étonnement" pouvant remplacer à mes yeux celui d'"angoisse", étant précisé qu'il s'agirait alors du plus grand étonnement que je puisse éprouver dans ma vie à l'épreuve du vide. Peut-être faut-il considérer ce sentiment d'angoisse comme étant une "épreuve" de plus ou moins longue durée, plus ou moins entretenue, selon les individus. Puisque nous avons tous des tempéraments différents.
  14. tison2feu

    Regards sur notre monde

    Salut Dompteur, Par "sentiment", Heidegger entend ici toute disposition affective qui n'a pas d'objet déterminé, telle l'angoisse, à l'inverse d'autres affects dont l'objet est toujours déterminé ; ma peur, par exemple, est toujours peur de quelque chose, etc. En éprouvant un sentiment sans objet déterminé, je me trouve situé, selon Heidegger, au coeur de l'étant dans son ensemble, face au rien. Dans les paragraphes précédents, Heidegger venait de montrer pareillement la limite des sciences modernes qui, quant à elles, ont l'inconvénient de ne jamais appréhender l'étant dans son ensemble, mais seulement de façon parcellaire. Chaque discipline a un objet déterminé d'étude au-delà duquel tout est relégué à un rien. Qu'est-ce que la métaphysique ? est le titre de la leçon inaugurale de Heidegger à l'université de Fribourg, où il succéda à Husserl. Ce texte, qui fait environ 12 pages, est disponible gratuitement : http://palimpsestes.fr/textes_philo/heidegger/meta29.pdf
  15. Cet aphorisme de Nietzsche (que je lisais avant-hier, quelle coïncidence incroyable !) me semble tout à fait éclairant pour qui s'interroge sur l'origine de la métaphysique et s'intéresse, plus généralement, à l'histoire de l'esprit. Comme cela avait dit dernièrement dans un autre topic, cette origine de l'esprit semble bien résider dans la croyance en l'esprit des ancêtres/morts ; mais rien n'expliquait la prégnance de cette croyance, notamment que ces esprits des morts puissent être encore ressentis comme très présents/vivants autour de nous. Nietzsche apporte une solution au chaînon manquant en imaginant le raisonnement intuitif tenu par les adeptes du monde-autre : le mort continue à vivre car il apparaît aux vivants dans le rêve. Et cela vaut non seulement pour les humains, mais pour l'ensemble des esprits animaux et végétaux pouvant apparaître en rêve. J'ajouterai qu'il en va des rêves comme des esprits : rêves tantôt bons, tantôt cauchemardesques ; donc esprits des morts soit positifs soit nuisibles. D'où l'apparition de rituels divinatoires permettant d'interpréter les rêves, sorte de science prédictive avant l'heure, et d'éloigner les mauvais esprits. C'est passionnant de découvrir les multiples analogies/associations d'idées résultant des raisonnements intuitifs que tenaient nos ancêtres en étudiant simplement le vocabulaire qu'utilisent tous les peuples du monde (plus de 8000 langues à travers le monde !). Par exemple, le basque a un mot inguma qui signifie à la fois "fantôme, cauchemar et papillon", ce qui atteste bien de la véracité du lien établi par Nietzsche entre l'esprit du mort (fantôme, revenant) et le rêve (cauchemar). Ce sont des mots-fossiles dont l'étude me passionne parce qu'ils permettent d'entrevoir des modes de pensée parfois totalement insoupçonnés ayant forgé l'histoire de l'esprit et de l'humanité.
  16. tison2feu

    Raison de l'Existence

    Bonjour, Connaissez-vous ce site de philosophie plus spécialisé : http://philosophie.forumgratuit.org Sans doute pourriez-vous y présenter votre travail ? Cordialement
  17. tison2feu

    Raison de l'Existence

    Décidément, je lis ce matin des réflexions qui m'interpellent au plus haut point. Tu traduis en quelques mots ce que je ressens au plus profond de mois depuis quelques années. J'ai fait le choix de consacrer désormais davantage de temps à ce que l'on peut appeler la recherche fondamentale, dans le domaine pour lequel j'avais été préparé en tant qu'étudiant mais que j'avais abandonné plus tard, à mon grand désespoir, pour raison matérielle. Parce que, comme toi, j'ai acquis la conviction qu'il vaut mieux acquérir la connaissance de "petites vérités" contextuelles et pratiques, fondées sur une méthodologie rigoureuse, si nous voulons savoir au moins une fois dans notre vie, le temps d'un flirt prolongé, ce que peux signifier "toucher du doigt" quelques vérités somme toute fort modestes. Et je ne conçois pas, en ce qui me concerne, de pouvoir prétendre philosopher en faisant abstration de ces "petites vérités", éprouvant un vif besoin d'avoir au moins un pied sur quelque chose de concret et consistant.
  18. Mais oui, cher Dompteur, te connaissant bien, je pense véritablement que tu apprécierais ces Faits divers, si riches en anecdotes et réflexions philosophiques ("Comment devient-on philosophe ou pourquoi le reste-t-on ?", "Littérature, cinéma, musique", "Schopenhauer et Nietzsche", "La morale et l'illusion", "Cioran et Deleuze", etc.). A peu près tout opposait Rosset à Cioran, néanmoins ils restèrent de bons amis. Sinon son ouvrage Le réel et son double reste incontournable, histoire de découvrir sa prose, mais il y en a beaucoup d'autres ! (Avec tous mes voeux philosophiques Dompteur , et longue vie à ton blogue)
  19. Je n'ai pas connu Pascal ; de mon côté, j'ai eu Quéron en Terminales à Toulon (philosophie académique, mais très claire, de ce prof qui traduisait, si je me souviens bien, des inédits de Hegel !). Bon, je retourne à la video où est interwievé Rosset, déjà très âgé. Son sourire et son amour de la vie font du bien. Malheureusement il a la crève ce jour-là, et il il s'est excusé au cas où il s'endormirait durant l'entrevue ! Faut dire qu'un jour Rosset a failli perdre la vie parce qu'il s'était endormi en nageant !
  20. J'avais aussi des collègues de fac à Nice qui suivaient les cours de Rosset. C'était toujours l'euphorie à la sortie des cours, et tard le soir : ils parlaient et parlaient à n'en plus finir tellement Rosset semblait avoir allumé en eux un feu inouï qui les incitait à penser par eux-mêmes ! L'impression que j'ai, à la lecture de plusieurs de ses ouvrages, c'est que cet homme a toujours gardé une grande simplicité et un immense sens de l'humour. J'imagine les éclats de rire de Rosset et de Cioran, assis à une même table, aussi incroyable que cela puisse sembler. Et plutôt que de franchise et de simplicité, je suis impressionné par la pudeur de Rosset (qui était bien conscient que toute oeuvre philosophique dissimule un journal intime). Cette pudeur, dont semble privées une bonne partie des générations nouvelles, elle transparaît dans ses Faits divers où il est prié de se livrer lors d'une entrevue: "La philosophie n'en est pas moins un mode littéraire(...) qui permet d'avancer masqué, comme dirait Descartes, et qui respecte complètement la pudeur, la timidité des êtres qui n'aiment pas s'offrir aux regards ni se dévoiler (je suis un peu ridicule en disant cela, puisque je suis en train de faire exactement le contraire)." Encore cet autre mot de Rosset : "Si c'est un crime d'être philosophe, chez moi ce crime n'est absolument pas prémédité".
  21. Merci pour cet video, Promethee_Hades. Rosset se décrivait comme "glouton" et "mélomane" ! Tout un programme ! (J'en disais un mot, à l'instant même, dans l'autre topic intitulé "Mort d'un philosophe...".
  22. Il ne faut pas désespérer, cher Hell-spawn, car le forum se renouvelle continuellement. Il y a eu déjà de fort belles pointures féminines en philo par le passé ! Quant à moi, je n'ai pas souvenir d'avoir été taxé de "maître" par quiconque. Je me limitais à parler de philosophie contemporaine, sans avoir les capacités ni le temps à philosopher véritablement. Disons que je contribuais à créer une plutôt bonne ambiance, étant trop conscient notamment des questions cruciales portant sur l'éthique de la discussion (thème majeur chez Habermas). En revanche, je n'ai jamais caché mon attrait prononcé pour la façon vivante dont Dompteur de mots savait aborder la philosophie.
  23. Par quoi, cela montre de façon lumineuse comment les religieux du style de Maroudiji tente désespérément d'instrumentaliser la littérature épistémologique (et le génie auto-critique des sciences) pour cracher leur petit fiel venineux sur les sciences !
  24. Eh bien, va faire un tour en section science et informe-toi, puisque tu ne sais pas ce que sont des méthodes scientifiques.
  25. Ces deux points auxquels tu fais allusion (gloire, argent) n'ont rien à voir avec ce qu'il est convenu d'appeler une méthodologie scientifique (qui porte sur des méthodes de travail scientifique selon des règles et lois très précises, etc.). Tu mélanges continuellement fond et forme. Tu éludes les questions de fond (contenu des méthodes scientifiques) pour ne retenir que des questions de forme (relevant de la psychologie des scientifiques, délivrance d'un budget pour la recherche, etc.), et mieux salir ainsi "la science" en général, laquelle contrarie tes croyances religieuses.
×