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Scénon

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Tout ce qui a été posté par Scénon

  1. Scénon

    Philosophie et vérité

    Il n'est pas certain que la Vérité de Pythagore par exemple, pour ne citer que le premier à s'être appliqué le titre de philosophe, soit aujourd'hui beaucoup mieux accueillie par tous les penseurs, de quelque bord qu'ils soient, que le “savoir vrai” par les “ayants-droit”, même quand elle “est matériellement sous leurs yeux en toute évidence”... Sans doute feindront-ils de ne pas la voir. Si elles ne font que “vouloir” être la Vérité sans l'être effectivement, la question de savoir si leurs créateurs sont d'authentiques philosophes ou d'habiles penseurs n'a probablement plus aucune importance.
  2. Scénon

    Philosophie et vérité

    Le problème n'est pas de s'accorder ou non sur l'absurdité étymologique d'un «raisonnement irrationnel», ni même d'accepter ou de refuser, pour le besoin de la discussion, votre définition ou encore le sens courant, actuel et commun du mot «raison». La question est de savoir si c'est cette raison-là qui mène à la vérité philosophique, ou si c'est un tout autre “outil” ou “organe”, celui auquel bon nombre de philosophes ont donné le nom de raison, et qui a si peu à voir avec votre raison raisonnante, envers laquelle ces mêmes philosophes émettent précisément de nettes réserves.
  3. Scénon

    Philosophie et vérité

    Comme vous l'avez écrit plus haut, le tout est de définir les mots. Le mot latin ratio est un des plus difficiles à traduire en français. Il correspond souvent au grec logos. Le Logos était un dieu déjà bien avant l'avènement du christianisme, et il a bien peu de caractéristiques en commun avec ce que beaucoup croient devoir entendre de nos jours par «raison» ou «rationalité»; et ces derniers termes, dans leur sens “rationaliste” dégénéré, sont décriés par bien des philosophes.
  4. Scénon

    Philosophie et vérité

    (Soupir) Décidément, vous voyez des gourous et des techniques de gourou partout... Mon “qui sait” veut dire: Panthère est peut-être le nom du père historique de Jésus; rien d'autre. J'ai écrit aussi: «Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude». Donc, certes, je n'en sais rien du tout. L'hypothèse que vous défendez, et qui du reste s'appuie sur une réflexion à la limite autrement plus “ésotérisante”, est peut-être la bonne, qui sait? (pardon!)... Gare à votre méfiance vis-à-vis des gourous et des ésotéristes: à force d'en bouffer, on en devient un. Je subodore derrière votre “peut-être” un secret dont vous savez sans doute beaucoup plus que vous ne dites...
  5. Scénon

    Philosophie et vérité

    Pour ma part, je n'identifie pas «penseurs» et «philosophes», loin de là! L'amour de la sagesse ne doit pas être confondu avec des des raisonnements intellectuels, quand bien même ces derniers seraient judicieux et soigneusement développés et exprimés. Pour reprendre une comparaison qui n'est pas de moi: un «penseur» serait comme un gynécologue qui a bien étudié la femme, et qui est capable de la définir, froidement, sous bien des angles. Le philosophe est un amoureux, aimé à son tour, qui partage la couche de celle qu'il aime, et qui est seul à la connaître (au sens biblique du terme). En fin de compte, le philosophe n'a que faire de l'avis des penseurs. Les penseurs, eux, sentent parfois confusément que le philosophe jouit de quelque chose qu'ils devinent mais ne parviennent pas à approcher avec leur intellect. Cela ne signifie pas que l'objet de la philosophie, appelons-la ici la vérité, soit flou ou évanescent, mais comme une femme, cette vérité ne se découvre et ne se livre qu'à son amoureux.
  6. Scénon

    Philosophie et vérité

    Nous avons peut-être affaire là, tout simplement, à une information précieuse concernant le personnage historique de Jésus, qui sait? Je ne vous cache pas que son analyse faite sur le site chrétien dont vous parlez me semble un peu trop recherchée: on aurait transformé une jeune parthenos (avec un epsilon) en un légionnaire appelé Pantheros (avec un êta)? Pourquoi Celse (ou sa source) se donnerait-il la peine de préciser que Marie était une pauvre fileuse, convaincue d'adultère et chassée par son mari charpentier? Si ces détails sont vrais, celui d'un légionnaire nommé Pantheros a quelque chance de l'être aussi. Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude, et cela ne jette pas la moindre lumière sur la religion à mystères qu'est le christianisme. Cela va dans le sens, en tout cas, que la tradition vétéro-testamentaire et aussi la païenne prêtent aux mots païdion et puer, c'est-à-dire celui de «prophète». Certains passages du Nouveau Testament sont même assez suggestifs ou explicites sur ce point. Une fois encore, l'ignorance crasse a chamboulé l'exégèse chrétienne traditionnelle, somme toute très peu originale, pour faire de ces «petits enfants» nos bambins, charmants et adorables sans doute, mais qui n'ont rien à voir avec ceux dont parle Jésus dans la lignée de la tradition judaïque à laquelle il appartient.
  7. Scénon

    Philosophie et vérité

    J'ai retrouvé une traduction partielle du Contre Celse d'Origène, réalisée par Marcel Borret et parue chez les éditions du Cerf, malheureusement toujours sans disposer du texte grec. Toutefois, le terme grec rendu ci-dessus par «simple d'esprit» est traduit par Borret par «petit enfant»: Il y a donc de grandes chances que Celse ait employé le mot nêpios, «enfant», «puéril», «simplet», «sot». L'Évangile selon Matthieu (5, 3) parle des ptôchoï tôï pneumati, de ceux qui sont, littéralement, «mendiants pour l'Esprit». Comme vous le voyez, c'est très différent.
  8. Scénon

    Philosophie et vérité

    L'interprétation traditionnelle est telle que, au contraire, la formule embrasse très peu de gens. Même parmi les chrétiens, peu nombreux sont ceux qui sont ou se sentent vraiment en manque d'Esprit Saint, qui le recherchent, qui le demandent et qui le quêtent (c'est le sens du mot grec). Pour le reste, je ne nie pas que le christianisme ait fini par recruter largement dans les couches populaires, ce dont les dires de Celse se font l'écho; mais c'est un autre sujet. Je n'ai pas le texte original de Celse sous les yeux, mais je ne suis pas certain du tout qu'il fasse allusion aux paroles du Christ dont il est ici question.
  9. Scénon

    Philosophie et vérité

    Jamais la tradition n'a interprété ces paroles du Christ comme s'appliquant aux niais, voire aux handicapés mentaux. Elles s'appliquent uniquement à ceux qui sont en manque de l'Esprit Saint, à ceux qui s'en savent dépourvus et qui souhaitent en être comblés. Ce n'est qu'assez récemment que les imbéciles, qui ramènent tout à leur propre niveau de compréhension, en sont arrivés (sur base de traductions bibliques imparfaites) à imposer leur vision qui consiste à assimiler les “pauvres en esprit”... à des imbéciles.
  10. J'ai enfin compris le cynisme de ces propos.
  11. Vir es fortitudinis mirae, sed nondum quicquam respondisti neque ad rem huius fili neque ad argumenta mea.
  12. Responsum tuum nihil pertinet ad rem de qua agitur, Dalek. Quid putas, quaeso, tu de argumentis meis?
  13. Argumentum ad nauseam, vel recte dicere aliis nihil respondentibus, dicitur esse sophisma quod e dictis semper iteratis constat. Quid hoc, o Titio, ad disputationem quae pertinet ad linguam ab omnibus usitatam? Libenter te ausculto.
  14. Hoc est verum, et iam toties dixi nullam linguam novam esse inveniendam ut omnes Europaei inter se loquantur.
  15. Scénon

    On raconte que...

    (Tout compte fait, je fais peut-être erreur sur la source de Montaigne... Le récit se trouve en tout cas, et là je suis certain, dans les Saturnales de Macrobe, dont je tire aussi l'anecdote suivante:) On raconte que des membres du Palais impérial virent un jour, dans les rues de Rome, un étranger venu de la campagne, un simple particulier, qui leur paraissait le portrait craché d'Auguste. On rapporte la chose à l'empereur qui, amusé, demande qu'on lui amène l'individu. Aussitôt dit, aussitôt fait. L'homme, étonné et inquiet, est conduit jusque devant l'empereur. Ce dernier s'émerveille de leur quasi parfaite ressemblance. Alors, d'un ton badin et lourd de sous-entendu, Auguste lui demande: «Je suppose que ta mère a quelquefois quitté la campagne pour venir à Rome?...» Et l'autre de répondre candidement: «Non, Sire, mais mon père venait ici très souvent».
  16. Depuis le Moyen Âge, l'Église catholique s'est dirigée de plus en plus vers une interdiction totale du mariage des prêtres, pour des raisons financières notamment, semble-t-il. L'Église protestante, qui cherchait à revenir à une situation primitive, a réintroduit le mariage des prêtres. Pour les prêtres de toutes les religions, y compris donc chrétienne, le mariage était possible, mais l'abstinence, au moins temporaire, souhaitable, par exemple avant la pratique de tel ou tel rite. Car le sexe pratiqué par l'homme déchu, pour parler en termes chrétiens, est impur: ce qu'il engendre est voué à la mort. Hélas! on ne parle presque plus du sexe pur, de celui que pratiquent les dieux et les héros, bref, tous ceux qui sont effectivement purs ou revenus à une pureté initiale. C'est ce que le judaïsme, par exemple, appelle «la génération messianique».
  17. Scénon

    On raconte que...

    Pas étonnant: il s'agit de la même histoire. Ce conseiller était bien Hannibal. Montaigne a puisé l'anecdote chez Tite-Live.
  18. Ne confondez-vous par l'impossibilité pour un prêtre catholique de se marier et vœu de chasteté? Quoi qu'il en soit, votre réponse illustre que, comme Blaquière, vous avez une vision de Dieu, ou de la religion, héritée d'une certaine optique catholique, avant tout moderne, mais pas nécessairement traditionnelle. Avec plaisir. En ouvrant l'ouvrage magistral de S. Mayassis, Le Livre des morts de l'Égypte ancienne, B.A.O.A., Athènes, 1955, on peut lire à la p. 110: Dans les Textes des pyramides, on peut lire à propos d'un des principaux dieux (traduction reproduite dans l'article «Atoum» de Wikipédia): Les règles du forum m'interdisent d'ajouter des illustrations à caractère pornographique. De ce point de vue-là, les constructeurs des pyramides étaient un peu moins prudes que nous aujourd'hui...
  19. Tous ont-ils, comme vous, essayé de compléter par le mot “connaissances”?
  20. La sexualité est à ce point omniprésente dans toutes les grandes traditions religieuses que je ne m'explique que d'une seule manière pourquoi vous ne le voyez pas. En effet, qu'on se tourne vers l'Égypte, vers l'Inde, vers la Grèce antique, ou vers le judéo-christianisme, les allusions sexuelles y sont nombreuses, et parfois si grossières que l'homme moderne en paraît parfois davantage “choqué” que nos ancêtres. Il est vrai qu'avec le temps, c'est surtout la religion chrétienne moderne qui a de plus en plus occulté cet aspect. Et quand je vous lis, je me dis qu'à votre insu, vous êtes bien plus influencé, notamment, par l'Église catholique, que vous ne semblez le croire.
  21. Quand on dit que Dieu est tout-puissant pour nous satisfaire, je ne vois aucune raison pour l'émasculer comme vous le faites.
  22. Vous parlez du croyant, ou plus exactement de ce que vous pensez devoir entendre par un croyant. Je vous parle de définitions données par des témoins. Quand Thomas a touché de ses mains son Seigneur ressuscité et s'est exclamé: «Mon Seigneur et mon Dieu», il n'était pas en train de goûter du chocolat ou de contempler l'Himalaya; il palpait le corps même du Ressuscité.
  23. Si quelqu'un mange du chocolat, il peut témoigner que le chocolat est bon, sucré, laiteux, fort, etc. Si quelqu'un voit l'Himalaya, il peut témoigner que c'est une montagne gigantesque, majestueuse, recouverte de neige, etc. Si quelqu'un voit, entend ou touche Dieu, il peut témoigner que Dieu se voit, s'entend ou se touche. Il s'agit de trois expériences différentes, et je ne vois pas bien ce que la dernière aurait à faire avec les deux premières. Si la définition proposée de Dieu est creuse, celles qui définissent le chocolat et l'Himalaya le sont également. Le “flemmard”, je vous le retourne poliment. Le “malhonnête” met fin à notre dialogue.
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