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Scénon

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Tout ce qui a été posté par Scénon

  1. Ce que je réprouve dans le domaine de l'amour c'est l'idée largement répandue que les hommes au cœur froid et indifférent, ou cruels, ou cyniques, ou qui d'une façon ou autre ne font pas la cour à une femme, se voient châtiés par le fait qu'ils ne plaisent à aucune d'elles, n'auront accès à aucune et sont condamnés à rester seuls toute leur vie. C'est dégueulasse! :(
  2. Scénon

    Philosophie et vérité

    Blaquière, pas grand-chose à redire aux sens que vous signalez pour tous ces mots latins et grecs, même s'il y a assez peu d'étymologie dans ce que vous écrivez.
  3. Les Anciens disent que le sommeil et la mort sont frère et sœur; que le sommeil est une centième partie de la mort; que ceux qui meurent sont comme plongés dans un rêve (parfois un cauchemar) dont, cette fois, ils ne se réveilleront plus.
  4. Tous les commentateurs ne sont pas de cet avis. De toute manière, ce n'est qu'un cas particulier parmi tous ceux qu'on pourrait citer. Quand Orphée (ou quel que soit le nom de l'auteur des écrits orphiques) décrit sa descente aux enfers, certains diront: “Ce ne sont que des fables», et d'autres: “Il décrit une expérience vécue”, et ainsi de suite pour tous les autres, sans exception. Vous avez raison. En fait, je pensais à la fameuse parabole du mauvais riche: torturé de soif dans l'enfer, sans espoir de soulagement, il supplie son Seigneur de pouvoir au moins retourner sur terre le temps d'avertir ses proches pour qu'ils n'imitent pas sa mauvaise conduite et ne finissent pas par subir le même sort que lui. Le Seigneur lui répond quelque chose comme: “Ils ont Moïse et les prophètes. S'ils ne les croient pas, ils ne te croiront pas non plus.” Car après tout, à l'instar du mauvais riche avant sa mort, ces proches disent croire les prophètes; or ces derniers témoignent bien des fois de leur expérience de l'autre monde. Je vous concède que si votre grand-père revenait témoigner de l'autre monde, vous seriez sans doute sérieusement ébranlé. Cela dit, même le témoignage de votre grand-père ne serait pas pour vous une preuve tangible: vous ne seriez pas allé, vous, dans l'autre monde pour voir ce qui s'y passe.
  5. D'accord. Et même si je ne cherche pas à vous intégrer à des statistiques, votre attitude semble en tout cas ne pas être la troisième parmi celles que j'ai décrites un peu plus haut.
  6. Euh... vous parlez de la question que je vous pose? ou de celle qui concerne la vie après la mort?
  7. Votre attitude correspond sans doute à la deuxième?
  8. Une deuxième réflexion qui me vient à l'esprit en relisant toute la discussion précédente: Plusieurs intervenants (voir les interventions n° 47, 52, 71, 118, 129) affirment, ou au moins suggèrent assez nettement, qu'il n'existe pas le moindre témoignage sur ce qui se passe après la mort. Ne s'agit-il pas d'un préjugé? Comme l'écrit avec raison Amissa somnium (n° 93 et 113), les sceptiques n'avancent pas la moindre preuve. Les descriptions du genre abondent pourtant, tant chez les anciens Grecs et Romains que dans le judéo-christianisme. Un seul exemple, des plus célèbres: La Divine Comédie de Dante. Ce genre d'auteurs sont même explicitement appelés «témoins». Certes, un “témoignage” de ce genre ne constitue pas non plus le moindre début de preuve pour qui n'est pas lui-même passé par la mort. Tous ces témoignages ne sont peut-être que des élucubrations d'imposteurs ou de poètes à l'imagination fertile. C'est pourquoi je vois trois attitudes possibles vis-à-vis de ces (prétendus) témoignages: - une attitude plus ou moins passive: on y croit, et on conforme sa vie à cette croyance (c'est autour de cette croyance que s'organisent les grandes religions); - une autre attitude passive: on n'y croit pas, et on n'a pas la moindre raison d'orienter sa vie vers une “vie après la mort”; - une attitude “scientifique”, et la seule qui soit sceptique au vrai sens du terme: on cherche à répéter l'expérience décrite par les “témoins” pour en vérifier l'éventuelle réalité. Pour Cassandre, par exemple, qui a besoin, dit-elle, de “voir et toucher” (n° 128), la troisième attitude serait peut-être indiquée? Quant à ce qu'écrit Maxime (n° 167), à savoir que la réapparition de son grand-père décédé serait une preuve de “vie après la mort”, je ne suis pas certain de la validité de cette “preuve”.
  9. La discussion de toutes les pages précédentes m'inspire plusieurs réflexions; en voici une: J'ai connu (professionnellement) un jeune garçon qui hélas! abusait parfois de l'alcool. Un jour, après avoir beaucoup bu, il voulut prendre le volant. Ses amis le lui déconseillèrent vivement. Il refusa de les écouter. Il avait à peine fait quelques kilomètres quand, perdant le contrôle de son véhicule, il provoqua un grave accident: il est mort sur le coup. Il avait à peine vingt ans et c'était un garçon très intelligent (intellectuellement parlant), malgré la stupidité évidente de son dernier comportement. Peut-on dire qu'avant son dernier voyage, fatal, ses amis cherchaient à lui “faire peur”? Et quand le gouvernement fait des campagnes de sensibilisation destinées au grand public, sur les dangers du fait de conduire après avoir consommé de l'alcool, cherche-t-il à nous “faire peur”? Oui, sans doute parfois, par des images “choc” de carcasses de voiture, de visages ensanglantés, par le son de sirènes d'ambulance, de voix humaines en pleurs, etc. Mais quel est surtout le but de ceux qui mettent ainsi en garde? De “faire peur” pour le plaisir de “faire peur”? De “contrôler les esprits”? Tout le monde sera d'accord, je pense, pour dire que ceux-là cherchent d'abord à sauver des vies humaines; et que même s'il existe d'autres moyens de dissuasion (propos bienveillants, admonestations sévères, interdictions formelles, ruses ou astuces, etc.), “faire peur” en est sans doute un. De même, peut-on réduire au seul désir de “faire peur”, et ainsi de mieux “contrôler les esprits”, les dires de ceux qui parlent d'un Jugement après la mort, ou d'un paradis et d'un enfer? Ne pensez-vous pas que la question mérite au moins d'être posée?
  10. Scénon

    Philosophie et vérité

    Il n'est pas certain que la Vérité de Pythagore par exemple, pour ne citer que le premier à s'être appliqué le titre de philosophe, soit aujourd'hui beaucoup mieux accueillie par tous les penseurs, de quelque bord qu'ils soient, que le “savoir vrai” par les “ayants-droit”, même quand elle “est matériellement sous leurs yeux en toute évidence”... Sans doute feindront-ils de ne pas la voir. Si elles ne font que “vouloir” être la Vérité sans l'être effectivement, la question de savoir si leurs créateurs sont d'authentiques philosophes ou d'habiles penseurs n'a probablement plus aucune importance.
  11. Scénon

    Philosophie et vérité

    Le problème n'est pas de s'accorder ou non sur l'absurdité étymologique d'un «raisonnement irrationnel», ni même d'accepter ou de refuser, pour le besoin de la discussion, votre définition ou encore le sens courant, actuel et commun du mot «raison». La question est de savoir si c'est cette raison-là qui mène à la vérité philosophique, ou si c'est un tout autre “outil” ou “organe”, celui auquel bon nombre de philosophes ont donné le nom de raison, et qui a si peu à voir avec votre raison raisonnante, envers laquelle ces mêmes philosophes émettent précisément de nettes réserves.
  12. Scénon

    Philosophie et vérité

    Comme vous l'avez écrit plus haut, le tout est de définir les mots. Le mot latin ratio est un des plus difficiles à traduire en français. Il correspond souvent au grec logos. Le Logos était un dieu déjà bien avant l'avènement du christianisme, et il a bien peu de caractéristiques en commun avec ce que beaucoup croient devoir entendre de nos jours par «raison» ou «rationalité»; et ces derniers termes, dans leur sens “rationaliste” dégénéré, sont décriés par bien des philosophes.
  13. Scénon

    Philosophie et vérité

    (Soupir) Décidément, vous voyez des gourous et des techniques de gourou partout... Mon “qui sait” veut dire: Panthère est peut-être le nom du père historique de Jésus; rien d'autre. J'ai écrit aussi: «Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude». Donc, certes, je n'en sais rien du tout. L'hypothèse que vous défendez, et qui du reste s'appuie sur une réflexion à la limite autrement plus “ésotérisante”, est peut-être la bonne, qui sait? (pardon!)... Gare à votre méfiance vis-à-vis des gourous et des ésotéristes: à force d'en bouffer, on en devient un. Je subodore derrière votre “peut-être” un secret dont vous savez sans doute beaucoup plus que vous ne dites...
  14. Scénon

    Philosophie et vérité

    Pour ma part, je n'identifie pas «penseurs» et «philosophes», loin de là! L'amour de la sagesse ne doit pas être confondu avec des des raisonnements intellectuels, quand bien même ces derniers seraient judicieux et soigneusement développés et exprimés. Pour reprendre une comparaison qui n'est pas de moi: un «penseur» serait comme un gynécologue qui a bien étudié la femme, et qui est capable de la définir, froidement, sous bien des angles. Le philosophe est un amoureux, aimé à son tour, qui partage la couche de celle qu'il aime, et qui est seul à la connaître (au sens biblique du terme). En fin de compte, le philosophe n'a que faire de l'avis des penseurs. Les penseurs, eux, sentent parfois confusément que le philosophe jouit de quelque chose qu'ils devinent mais ne parviennent pas à approcher avec leur intellect. Cela ne signifie pas que l'objet de la philosophie, appelons-la ici la vérité, soit flou ou évanescent, mais comme une femme, cette vérité ne se découvre et ne se livre qu'à son amoureux.
  15. Scénon

    Philosophie et vérité

    Nous avons peut-être affaire là, tout simplement, à une information précieuse concernant le personnage historique de Jésus, qui sait? Je ne vous cache pas que son analyse faite sur le site chrétien dont vous parlez me semble un peu trop recherchée: on aurait transformé une jeune parthenos (avec un epsilon) en un légionnaire appelé Pantheros (avec un êta)? Pourquoi Celse (ou sa source) se donnerait-il la peine de préciser que Marie était une pauvre fileuse, convaincue d'adultère et chassée par son mari charpentier? Si ces détails sont vrais, celui d'un légionnaire nommé Pantheros a quelque chance de l'être aussi. Nous ne le saurons sans doute jamais avec certitude, et cela ne jette pas la moindre lumière sur la religion à mystères qu'est le christianisme. Cela va dans le sens, en tout cas, que la tradition vétéro-testamentaire et aussi la païenne prêtent aux mots païdion et puer, c'est-à-dire celui de «prophète». Certains passages du Nouveau Testament sont même assez suggestifs ou explicites sur ce point. Une fois encore, l'ignorance crasse a chamboulé l'exégèse chrétienne traditionnelle, somme toute très peu originale, pour faire de ces «petits enfants» nos bambins, charmants et adorables sans doute, mais qui n'ont rien à voir avec ceux dont parle Jésus dans la lignée de la tradition judaïque à laquelle il appartient.
  16. Scénon

    Philosophie et vérité

    J'ai retrouvé une traduction partielle du Contre Celse d'Origène, réalisée par Marcel Borret et parue chez les éditions du Cerf, malheureusement toujours sans disposer du texte grec. Toutefois, le terme grec rendu ci-dessus par «simple d'esprit» est traduit par Borret par «petit enfant»: Il y a donc de grandes chances que Celse ait employé le mot nêpios, «enfant», «puéril», «simplet», «sot». L'Évangile selon Matthieu (5, 3) parle des ptôchoï tôï pneumati, de ceux qui sont, littéralement, «mendiants pour l'Esprit». Comme vous le voyez, c'est très différent.
  17. Scénon

    Philosophie et vérité

    L'interprétation traditionnelle est telle que, au contraire, la formule embrasse très peu de gens. Même parmi les chrétiens, peu nombreux sont ceux qui sont ou se sentent vraiment en manque d'Esprit Saint, qui le recherchent, qui le demandent et qui le quêtent (c'est le sens du mot grec). Pour le reste, je ne nie pas que le christianisme ait fini par recruter largement dans les couches populaires, ce dont les dires de Celse se font l'écho; mais c'est un autre sujet. Je n'ai pas le texte original de Celse sous les yeux, mais je ne suis pas certain du tout qu'il fasse allusion aux paroles du Christ dont il est ici question.
  18. Scénon

    Philosophie et vérité

    Jamais la tradition n'a interprété ces paroles du Christ comme s'appliquant aux niais, voire aux handicapés mentaux. Elles s'appliquent uniquement à ceux qui sont en manque de l'Esprit Saint, à ceux qui s'en savent dépourvus et qui souhaitent en être comblés. Ce n'est qu'assez récemment que les imbéciles, qui ramènent tout à leur propre niveau de compréhension, en sont arrivés (sur base de traductions bibliques imparfaites) à imposer leur vision qui consiste à assimiler les “pauvres en esprit”... à des imbéciles.
  19. J'ai enfin compris le cynisme de ces propos.
  20. Vir es fortitudinis mirae, sed nondum quicquam respondisti neque ad rem huius fili neque ad argumenta mea.
  21. Responsum tuum nihil pertinet ad rem de qua agitur, Dalek. Quid putas, quaeso, tu de argumentis meis?
  22. Argumentum ad nauseam, vel recte dicere aliis nihil respondentibus, dicitur esse sophisma quod e dictis semper iteratis constat. Quid hoc, o Titio, ad disputationem quae pertinet ad linguam ab omnibus usitatam? Libenter te ausculto.
  23. Hoc est verum, et iam toties dixi nullam linguam novam esse inveniendam ut omnes Europaei inter se loquantur.
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