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En effet. De même, on accusait Socrate d'être athée, car de ne pas vénérer les dieux athéniens; on pouvait très difficilement l'accuser d'être athée au sens général où l'on comprend ce terme aujourd'hui. Il faut bien dire que les païens reconnaissaient tous les dieux de toutes les religions, y compris celui du judéo-christianisme, ainsi que les liens qui les unissaient les uns aux autres, jusqu'à l'identification réciproque. En rejeter un seul correspondait à ébranler tout l'édifice traditionnel. C'est l'éternel problème de ceux qui se veulent athées “à tout prix”: ils se définissent par rapport à un concept qu'ils seraient obligés à la fois d'examiner et de préciser avant de pouvoir le rejeter, et en même temps d'ignorer ou de laisser dans le flou pour ne pas risquer de se heurter à ce qui éventuellement le fonde. Le philosophe Cattiaux (1904-1953) fait peut-être allusion à ce dilemme quand il écrit: «Les révolutionnaires sont brûlés par Dieu, mais ils ne le savent pas. Qui leur révélera la proximité étonnante de l'Unique? Qui les mettra face à face avec le feu divin afin qu'ils reconnaissent leur Seigneur? Qui les ramènera vers la justice divine qui peut seule les contenter pleinement?» Vous mettez parfaitement le doigt sur le problème!
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Oui, mais le terme grec atheos désigne non seulement, d'une part, celui qui renie en général les dieux ou Dieu, mais aussi, d'autre part, celui qui renie certains dieux reconnus par une certaine religion établie. Voici ce que je trouve: en anglais, on dit atheist; en allemand, Atheist; en néerlandais, atheïst. Il est à noter que leur ancêtre théorique, le mot atheistes, n'existe pas en grec ancien. Le terme français athée remonte directement au grec atheos et au latin atheus. Dans l'usage quotidien, il ne semble pas qu'il y ait une différence entre les deux catégories: le français athée devra bien se traduire par atheist en anglais. Je découvre aussi qu'un atheos, littéralement «sans dieu», n'est pas seulement quelqu'un qui nie Dieu ou qui n'y croit pas, bref qui l'abandonne ou le rejette, mais aussi quelqu'un que Dieu a abandonné. Les païens accusaient les anciens chrétiens d'être athées, puisque ces derniers abandonnaient les dieux honorés dans le paganisme. L'homme occidental se plaint souvent que Dieu l'a abandonné, alors qu'on peut se demander si ce n'est pas d'abord lui qui a abandonné Dieu. Quoi qu'il en soit, l'Occident (ou une partie) serait alors athée dans les deux sens du terme. S'il fallait absolument opérer une distinction entre l'athée et l'athéiste, je dirais que le premier marque un état, un fait, un constat, le second une volonté consciente d'atteindre ou de maintenir cet état. Ainsi, un athée pourrait théoriquement se plaindre de l'absence de Dieu, la regretter; un athéiste, au contraire, prônerait la volonté, le désir d'abandonner Dieu ou d'être abandonné par lui.
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Curieusement, le terme «athéiste» ne figure pas dans mon Lexis Larousse, alors qu'«athéisme» et «athéistique» s'y trouvent. Que serait, à vos yeux, un athéiste?
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Prenons donc de la hauteur, puisque vous nous y invitez: votre très bref message compte une vingtaine de fautes d'orthographe et de ponctuation qui, très sincèrement, nuisent grandement à la compréhension de ce que vous écrivez.
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Napoléon?
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Vous vous rangez donc du côté des représentants officiels des religions? Les représentants du judaïsme taxaient Jésus de “possédé par un démon”; les représentants de l'Église voyaient en Jeanne d'Arc une folle; les représentants officiels de l'islam se sont acharnés de la même façon contre Haladj, un des grands saints de l'islam, qui disait: “Je suis la Vérité”; etc. Je ne m'y retrouve vraiment plus, moi, entre ceux qui se disent athées et ceux qui se disent croyants...
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Vous l'avez déjà faite, cette Blague hier !
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Je vous crois volontiers, d'autant plus que bien d'autres personnes disent la même chose. Je ne prétends d'ailleurs pas que les latinophones se rencontrent en masse à tout coin de rue. Mais comme vous le dites, c'est peut-être une question d'intérêt pour le phénomène. C'est un peu comme quand on a acheté une nouvelle voiture: par miracle, on voit soudain surgir un peu partout d'autres usagers de la route roulant dans le même modèle. Il m'est arrivé, à moi ou à des amis, d'avoir des échanges en latin à Rome (et pas au Vatican, n'est-ce pas? mais dans la rue) et ailleurs en Italie, en Belgique, en Tchéquie, en Russie, ou avec des Allemands, des Autrichiens, des Espagnols, des Polonais, des Hollandais, des Lituaniens, des Slovaques, des Finlandais, etc. Il va de soi que si on essaie systématiquement d'aborder les gens en français, en espagnol ou en anglais, il est peu de chances qu'on entende prononcer le moindre mot latin. Et comme je l'ai écrit plus haut: en France même, les latinophones sont rarissimes; les touristes capables de s'exprimer en latin ne tenteront probablement même pas de demander leur chemin en cette langue.
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Vous marquez un point, apparemment. Votre «très longtemps» est peut-être un peu exagéré. Au temps de Voltaire, toute l'Europe connaissait le latin et on l'utilisait fréquemment comme langue diplomatique. Quant au «ridicule», heureusement il ne tue pas... Je ne suis pas devin, et je peux tout à fait me tromper sur la langue internationale à venir, s'il en vient une autre. Historiquement, ce que vous dites sur la langue du vainqueur «toujours» imposée n'est pas universellement vrai. Ainsi, quand Charlemagne a créé son empire, ce n'est pas la langue germanique qui devint la langue internationale, c'est le latin. Autre exemple: l'empire romain d'Orient avait d'abord le latin comme langue officielle avant d'adopter définitivement la langue des régions vaincues, c'est-à-dire le grec. Ou encore, plus original: quand le barbare Théodoric avait conquis toute l'Italie, il gardait soigneusement séparés les vainqueurs germaniques et les vaincus latinophones, avec une préférence pour le latin à la cour royale. Jusqu'au début du XXe siècle, les études scientifiques étaient encore régulièrement publiées en latin, y compris dans l'Union soviétique, par simple souci de pouvoir êtres comprises par la communauté internationale. L'histoire enseigne que ce qui s'est longtemps imposé et répandu peut très aisément revenir; nous n'en sommes pas encore là avec la langue anglaise, loin de là même. Aujourd'hui, la radio et la presse finlandaise, par exemple, diffusent régulièrement en latin: ce pays n'a jamais fait partie d'aucun empire latinophone. Quant aux locutores Latini, on en trouve encore pas mal dans tous les pays de l'Europe – sauf en France, ou en tout cas proportionnellement beaucoup moins qu'ailleurs. Est-ce un bien ou un mal? je l'ignore.
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Bien sûr, mais historiquement la langue internationale de l'Europe c'est le latin. Spéculer que l'anglais le restera (je ne dis pas que c'est ce que vous faites), ce serait raisonner à court terme. Le latin a infiniment plus de chances de reprendre le dessus – et en ce domaine, la France est aujourd'hui incontestablement à la traîne. C'est possible.
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Linguas mortuas? Tu dicis. La France est à peu près le seul pays européen où l'on refuse d'apprendre à parler le latin, langue internationale de l'Europe.
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Tant mieux alors, et Pascal Bruckner a tort de s'inquiéter.
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Ce ne sont pas certes des matières quelque peu élitistes mais... Ce sont certainement des matières éminemment élitistes. La question est de savoir si la France est encore capable de créer des élites. Je crains que non.
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Et elle avait raison. Je bénis le Ciel tous les jours d'avoir eu la chance d'étudier le latin et le grec qui ne servent à rien, alors que d'autres ont eu à apprendre, à leur place, des matières qui sont utiles. J'ai toujours préféré le otium, le loisir ou l'oisiveté, au negotium des gens affairés, occupés et agités. Les Arts et les Lettres, sous toutes leurs formes, sont gratuits, mais l'Occident a perdu toute notion de gratuité. Les écoles sont devenues des usines utilitaires.
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«Hyriée avait accueilli Jupiter et Mercure avec hospitalité. Il leur demanda la faveur de lui accorder la naissance d'un enfant. Pour faciliter l'exaucement de sa prière, il leur immola un bœuf et le leur servit comme repas. Jupiter et Mercure exigèrent alors que la peau fût retirée du bœuf, puis ils ordonnèrent d'accueillir leur urine dans cette peau, ensuite d'enterrer celle-ci. Un enfant en naquit qu'Hyriée, conformément à l'événement, appela Urion, mais par élégance et habitude, ce nom est devenu Orion.» (Hygin, Astronomie, II, 34) Voilà en réalité la naissance du Monde dont parlent les différentes traditions païennes et judéo-chrétienne – monde qui n'a rien à voir avec l'univers étudié par un Einstein, par un Hawkins, etc., ou par les créationnistes.
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Soit! elle était sérieuse, tant mieux. Et vous avez raison de douter: je n'ai sincèrement plus le courage d'y répondre en développant, en détaillant, ou parfois simplement en suggérant, comme il m'est arrivé de le faire à plusieurs occasions dans le passé. Je me bornerai donc à une réponse très brève: dans quelque domaine que ce soit, pour savoir ou connaître plutôt que de croire, de douter ou d'être incrédule, il suffit de tenter d'expérimenter. C'est simple et efficace, on s'instruit toujours, dans un sens ou dans l'autre.
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Vous illustrez à la perfection ma thèse, formulée précédemment, selon laquelle une preuve éventuelle, par exemple de l'existence de Dieu, au fond, n'intéresse quasi personne. À peine m'avez-vous posé cette question, qu'à ADM – qui dit avoir trouvé la preuve – vous répondez: Votre question m'était donc adressée sans sérieux, ou sans intérêt réel, ce qui ne m'étonne pas et ce pour quoi je ne vous en veux pas. Ne le prenez pas mal, mais je passe mon tour.
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Ce n'est pas mon problème.
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Sur l'histoire qui se répète toujours. Depuis la nuit des temps, “Dieu” fait recette. Certains donc, prétendument au nom de Dieu, écrasent leur prochain. Ce n'est pas une raison pour confondre ces usurpateurs avec les quelques rares, s'ils existent, qui parlent réellement au nom de Dieu. Bien sûr que non ! Dire ça ne prouve rien du tout !
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Connaisseurs de Dieu, évidemment: prophètes, sages, philosophes, saints... La liste des titres conférés est longue et importe peu. Quant à leurs noms, vous en connaissez bon nombre aussi bien que n'importe qui: Isaïe, Ézéchiel, Mahomet, Jésus, Paul, etc. Vous n'avez qu'à supprimer vous-même ceux que vous tenez avec certitude pour des imposteurs. Vous le voyez, la réponse n'est ni originale ni même surprenante; j'aurais tout aussi bien pu passer mon tour.
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C'est un reproche que l'on m'a fait parfois, peut-être à juste titre. Mais comme un autre internaute l'a dit dans ce topic, on passe son temps à dire et à redire les mêmes choses, on se lasse, et on perd courage. Pour répondre donc à votre question: ce sont soit des connaisseurs qui ont formulé le concept Dieu, soit des imposteurs ou prétendus connaisseurs. Les autres croient à leurs propos ou ils n'y croient pas.
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Vous ne vous trompez pas.
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J'ai suivi ce fil depuis le début, même si je suis intervenu très tard. L'athéisme n'est pas une religion. Mais hélas! je ne suis pas “on”. Ce sont de vils manipulateurs qui ont exploité le concept, parfois pour raison d'asservissement.
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Non. Je ne peux que me répéter: ce ne sont pas les croyants qui ont mis le concept “Dieu” sur le marché. J'en ai déjà parlé avec vous à plusieurs reprises. Mais vous pouvez bien sûr continuer de croire, sur ce point-là aussi, ce que vous voulez.