Aller au contenu

deja-utilise

Membre
  • Compteur de contenus

    6 039
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par deja-utilise

  1. deja-utilise

    Débuter en philosophie

    Bonjour, Il n'y aucun mal à ça, car tous les philosophes le sont d'une façon ou d'une autre, en effet les philosophes sont par définition des apprentis dans le Savoir, une fois arrivé au terme de ce parcours, on devient en théorie un Sage, si tant est que cela soit possible. Dit autrement, nous sommes dans le questionnement tous égaux tant que la sagesse n'a pas été atteinte, un peu de la même manière pour un marathonien qui n'a pas franchi la ligne d'arrivée, il n'a donc pas fini la course au même titre que celui qui est derrière lui de plusieurs dizaines de minutes, on est soit en train de courir soit arrivé, abandon mis à part ! Les " isme " peuvent être effectivement des courants philosophiques ou de pensées, tout comme des idéologies, tels le racisme, l'anti-féminisme, le colonialisme ou le spécisme, voire des courants " politiques ": le socialisme, le communisme, le capitalisme, etc... Pratiquement pour toute philosophie on va trouver, sauf si on n'a pas d'écriture, un auteur que l'on prendra pour le père de cette doctrine, sachant que bien souvent les disciples comme le rappelle " carnéade " dérivent de la pensée du maitre, soit d'un pas de côté, soit franchement en opposition par la suite, il n'y a pas de règle qui se dégage, tout comme il y en a des " fidèles " comme la scolastique nous l'a montré pendant des siècles. Oui, je peux citer Descartes qui s'est multiplement trompé en tant que philosophe, on pourra se reporter à Antonio Damasio et son livre évocateur " L'erreur de Descartes ", tout comme - mais c'est plus " hard " à lire - à ceci: https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02691728.2022.2146469 où il est écrit en substance vers la fin de l'article que les conspirationnistes pensent " à la manière de Descartes ", c'est-à-dire trop par rapport à soi-même comme seule référence ! Si on veut une approche critique des philosophes, bien que non exhaustive, on pourra lire aussi: Examen critique et raisonné des philosophes contemporains, de leur vie, doctrine et opinions. Une philosophie de vie, comme dans la Grèce antique, n'est pas liée directement à une science, bien que souvent il y avait une certaine cosmogonie plus ou moins latente dedans. De plus, la Philosophie est bien souvent affaire d'idée générale, de concepts, d'interprétation, il est dès lors difficile de la prendre en défaut, car la science teste des cas particuliers expérimentalement, et non pas des idées directement, pas plus qu'elle est bien logée pour donner son avis sur l'Art. Historiquement, comme les schémas le montraient, la Philosophie était " Une " puis au fil du temps, elle s'est réfractée en de multiples matières filles, dont des branches scientifiques, il y a donc toujours un lien plus ou moins lâche de parenté entre elles. Le nier serait absurde, même si chaque science cherche sans cesse à reconstruire ses bases en s'émancipant de ses racines philosophiques, bien que ce soit rigoureusement impossible, tout comme le baron de Münchhausen voulant se sortir du fossé en se tirant lui-même par ses cheveux. Le stoïcisme tout comme le nihilisme ont trait à la notion de valeur, ou plus précisément s'attachent à des considérations axiologiques, ce qui est totalement étranger à la Science, qui quant à elle, crée des modèles, pour faire des prédictions, le tout à grand renfort de mesures et de statistiques, bien qu'il existe aussi une approche qualitative de la Science, disons plus observationnelle. Autrement dit, tant que l'on reste dans des registres de fonctionnements indépendants, on ne risque pas de trouver de contradiction, un peu comme il ne peut y en avoir entre la vision et l'audition. Il ne faut toutefois pas oublier que les théories scientifiques sont aussi le fruit de constructions sociales, à ce titre, elles ne sont pas purement objectives, mais bien plutôt intersubjectives, dit autrement il y a consensus, ou dit encore de manière plus caricaturale, c'est une opinion admise collectivement dans le cadre de bonnes raisons. Il n'y a pas une si grande différence de nature entre une croyance lambda et une croyance scientifique que l'on appelle savoir, il suffit simplement de s'intéresser à l'histoire des sciences pour voir justement l'évolution des idées scientifiques, comme des théories, etc... De même, si on veut être puriste, par nature la Science se contredit elle-même, raison de son évolution, de son perfectionnement, elle n'a pas besoin pour ça de la Philosophie, qui a elle reflué aux marges des différentes disciplines, pour ma part, la Philosophie est à ce jour essentiellement " interstitielle " avec les sciences, sauf pour ses domaines de prédilection a-scientifiques, comme l'éthique, quoique ce soit partiellement vrai à présent. Je n'ai pas connaissance d'une telle généalogie, mais la Philosophie n'est pas une activité complètement autonome, elle s'inspire aussi et de plus en plus des travaux scientifiques, donc les courants ne dérivent pas tous d'un ancêtre bien déterminé purement philosophique, il y a régulièrement métissage d'avec des conceptions étrangères à la Philosophie elle-même, il sera donc extrêmement laborieux d'en retracer une généalogie, sauf dans les temps historiques les plus reculés, là où la Philosophie n'avait pas encore enfanté les sciences expérimentales. Non pas à ce que je sache, c'est pourquoi il y a un temps ici-même, j'avais également parler de méta-philosophie, qui engloberait bon an mal an toutes les idées de manière la plus cohérente et consistante possible. Mais le problème se pose également en science, elle a elle aussi tendance à se diffracter toujours plus en de myriades sous-branches, on ne voit donc pas comment regrouper toutes les sciences en une seule aujourd'hui, on n'y arrive déjà pas avec seulement deux théories dans la même discipline ( la Physique ) : la mécanique relativiste et la mécanique quantique. Donc au même titre qu'à ce jour on utilise la biologie pour le vivant, la géologie pour la Terre, la mécanique pour les ensembles physiques, etc... il se peut fort bien qu'il nous faille là aussi composer avec les différentes doctrines philosophiques suivant le problème auquel on fait face, bien que le premier réflexe serait non pas de s'en remettre à une philosophie particulière ou une pensée d'un philosophe, mais à des résultats scientifiques qui permettent de solutionner l'interrogation, ensuite si on fait chou-blanc on se tournera contraint et forcé vers la Philosophie...
  2. deja-utilise

    Débuter en philosophie

    Bonjour, Au temps pour moi ! Je n'en suis pas certain, j'ai même peur que cette façon de voir les choses soit propre au monde occidental, du moins à la Philosophie occidentale. Je ne prétends pas être féru des philosophies orientales, mais il me semble par exemple avec la taoïsme, que l'idée du dao est de trouver un certain équilibre, un juste milieu dirions-nous, l'expérience pouvant en ce cas être un précieux guide, indépendamment de tout raisonnement, de même qu'avec le cynisme qui flirte avec l'anarchisme par endroits, il n'y a alors que des oppositions de points de vue, d'ailleurs la plupart des philosophies anciennes prônent bien plus une philosophie de vie, basée sur des vertus, que des raisonnements ou une analyse comme c'est le cas en Europe depuis les Lumières. Même si bien évidemment, baignant dans cette culture-ci, j'ai aussi une préférence pour l'argumentation raisonnée, d'autant plus que je suis aussi issu d'une filière scientifique comme " fioda ". Néanmoins, je réitère mon propos antérieur, parfois ce qui concoure à l'acquiescement ou assentiment philosophique repose plus sur l'affectif que tout autre chose, on le voit assez clairement avec tous les philosophes qui ont flirté peu ou prou avec la théologie dans leurs œuvres, il y a d'emblée un acte de foi, que ne peut faire autorité un raisonnement. À l'inverse des raisonnements fallacieux ont eu force de loi pendant des siècles... Oui c'est possible, on peut même s'agissant de montrer le faux ou l'erreur, utiliser simplement un exemple ou un contre-exemple, on peut ainsi se passer de tout raisonnement, dans une version disons minimaliste de cogitation. Je rappelle toutefois, que le raisonnement aussi impeccable soit-il peut malgré tout mener au fourvoiement, comme il en irait de même avec l'application parfaite de règles de calcul dans une série d'opérations, pour la bonne raison que l'on pourrait tout aussi bien se tromper de données en entrée, tout comme d'appliquer les mauvaises opérations ou dans le mauvais ordre pour le cas en question, chaque calcul intermédiaire étant juste mais inapproprié au problème. Si la Vérité est Une, l'erreur quant à elle est multiple et protéiforme, à chaque étape le faux-pas nous attend, nous avançons le plus souvent tel un funambule sur une ligne invisible, où ce qui lui est extérieur est le faux... J'entends, mais je dois y mettre là aussi un bémol, en ce qui concerne la Religion, son " essence ", i.e. sa raison d'être, est à rechercher dans le " vivre ensemble " - suivant des prescriptions - bien plutôt que vers la quête de sagesse en elle-même et pour elle-même ( on le voit très nettement dans le livre culte d'E. Durkheim: Les formes élémentaires de la vie religieuse ), au mieux avec l'âge on acquière une certaine maturité - que l'on peut partager - par la force des choses ( relâchement des hormones donc moins d'impulsivité nuisible et accumulation d'expériences, ce que l'on pourrait appeler un pragmatisme plutôt que sagesse ). Pour la " développement personnel " la finalité affichée est la recherche du bien-être, non la sagesse à nouveau. Je pense qu'il faut bien avoir à l'esprit la distinction qui existe entre Philosophie et philosophie de vie, la deuxième peut effectivement très bien s'accommoder de préceptes religieux et de conseils d'épanouissement individuel, alors que la première est " l'art et la manière de se poser des questions et d'y répondre ", l'idéal étant bien sûr, d'ensuite mettre en application pour soi-même les résultats obtenus, sinon cela n'est qu'un simple passe-temps intellectif, voire un gagne-pain, ou encore moins flatteusement un moyen de gonfler son ego vis-à-vis d'autrui, de se distinguer dans un écosystème de niche.
  3. deja-utilise

    Débuter en philosophie

    Il faudrait lire je pense le 5ème lien que j'ai donné, qui donnent des réponses à ces questions, il n'y a pas que des diagrammes dans les liens hypertextes que j'ai donnés ! On pourrait aussi s'intéresser à Karl Popper avec son œuvre maitresse: Conjectures et réfutations. Par essence, une philosophie n'est pas une science, elle ne peut pas d'emblée être réfutée, comme tout ce qui s'apparente à la métaphysique d'ailleurs. Ou alors il faut faire des prédictions pour rentrer ainsi dans le champ des sciences, et donc devenir réfutables ! C'est tout le problème des doctrines, dogmes ou idéologies, elles sont rarement construites sur des données empiriques seules, mais reposent beaucoup sur des affects, de types " sentiment " ou intuition ( les lois naturelles découvertes reposent toutes sur l'usage de l'induction, qui n'est pas prouvable en lui-même, et encore moins démontrable ), qui en eux-même ne sont pas contestables/réfutables... Toutefois, chaque science endosse une vision du monde ou une méthode d'appréhension de celui-ci qui repose sur un point de vue philosophique, mais quand une théorie est réfutée, cela n'entraine pas forcément la disparition de la doctrine philosophique sous-jacente, par exemple le positivisme n'a pas disparu suite à des écueils applicatifs dans tel ou tel domaine ou sur tel sujet particulier, il est encore largement omniprésent.
  4. deja-utilise

    Débuter en philosophie

    Bonjour, Le raisonnement même pur ne peut pas uniquement s'appuyer que sur lui-même, même les mathématiques ont besoin d'axiomes de départ pour élaborer ensuite un raisonnement pour prouver des résultats. Le raisonnement n'est qu'un chemin permettant d'aller d'un point A, de départ, vers un point B, l'arrivée ou le résultat. C'est encore plus critique dans des questions qui s'éloignent du canon logico-mathématique. Pire même, comme l'a montré Raymond Boudon dans L'art de se persuader d'idées fragiles, douteuses ou fausses, c'est que même celui qui se trompe utilise également un raisonnement, qui peut être parfaitement rationnel, si on endosse ses critères ou choix de départ ! Ce qui distingue la Philosophie de tout autre domaine, n'est autre que ce qui la compose étymologiquement, à savoir une quête vers la Sagesse, en ce cas, le raisonnement en lui-même n'est pas si indispensable que ça, Bouddha en étant un exemple parmi d'autres, comme André Thoreau ou même Diogène de Sinope. Il y a d'autres ingrédients utiles et nécessaire pour devenir ou tendre vers la sagesse, et l'un d'eux étant une réceptivité ou sensibilité au monde, qui n'est pas réductible à un simple raisonnement... Cela parait évident dans les questions - de philosophies - éthiques et de justice par exemples. Bien cordialement, D-U
  5. deja-utilise

    Débuter en philosophie

    Bonjour, à titre de préambule ou d'amuse-bouche, Très schématiquement et grossièrement: http://www.astroariana.com/IMG/jpg/PhiloCercle2.jpg https://image.jimcdn.com/app/cms/image/transf/none/path/s068208749cf74998/image/ic5b0cbba4c7e5ebc/version/1439999195/image.jpg https://www.sabix.org/bulletin/b37/37-28.gif ( où la partie complètement à gauche devrait porter l'étiquette " Philosophie ", avant les " règnes ", chrono-historiquement ) https://i.pinimg.com/originals/96/6d/81/966d818233a723464a1bf903f344b72c.png https://www.scienceshumaines.com/science-et-philosophie-une-histoire-d-amour-en-cinq-actes_fr_32186.html https://www.scienceshumaines.com/l-art-de-penser-15-philosophes-au-banc-d-essai_fr_527.htm En ce qui concerne l'épistémologie, c'est assez délicat, puisque c'est l'étude critique de la Connaissance, il faut a priori et a minima avoir suffisamment de connaissances et d'expérience pour en soutirer toute la quintessence ! Comment un profane - ne connaissance ni les règles, ni le but - en baseball pourrait juger de la pertinence des actions des joueurs ou des participantes en natation synchronisée ou encore un béotien au jeu d'échecs ?
  6. deja-utilise

    Philosophons

    " Un nouvel article de recherche publié dans The Journal of Personality and Social Psychology présente les résultats de six études testant l'excès de confiance chez les débutants et ce que cela signifie pour leurs performances. Les auteurs, Carmen Sanchez de l'Université Cornell et David Dunning de l'Université du Michigan, ont fourni des preuves impressionnantes de ce qu'ils ont appelé « l' hypothèse de la bulle du débutant ». Selon cette hypothèse, les personnes qui commencent par apprendre une tâche ou une compétence commencent généralement avec un sentiment de prudence ou d'incertitude jusqu'à ce que, après quelques premiers succès, la « bulle du débutant » s'installe. À ce stade, ce qui semblait initialement difficile semble beaucoup plus facile qu'on ne le craignait initialement. C’est à ce moment-là que l’excès de confiance entre en jeu et que les débutants deviennent des incompétents inconscients. Bien entendu, il s’ensuit généralement une « période de correction » au cours de laquelle l’excès de confiance s’atténue et les compétences continuent de s’améliorer. [...] Bien que des recherches supplémentaires soient certainement nécessaires, ces résultats mettent en évidence les dangers d’un excès de confiance, en particulier pour les personnes débutantes qui peuvent avoir une vision exagérée de leurs propres capacités. Bien que le temps et l’expérience puissent aider dans une certaine mesure, les gens doivent également comprendre que nous serons toujours vulnérables aux théories exubérantes, quelle que soit notre expérience. " Avec Google Translate: https://www-psychologytoday-com.translate.goog/us/blog/media-spotlight/201711/is-little-knowledge-really-dangerous-thing?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp Article dans sa version originale: https://www.psychologytoday.com/us/blog/media-spotlight/201711/is-little-knowledge-really-dangerous-thing
  7. https://www.scienceshumaines.com/les-theories-du-langage_fr_893.htm
  8. deja-utilise

    Philosophons

    Bonjour, j'ai aussi participé à des " cafés-philo ", je dois dire que je n'y pas vécu la même expérience, et j'ai été stupéfait de constater que chacun y allait de sa petite opinion, de son avis ou de son ressenti, etc... Loin donc de refléter une réflexion, un raisonnement ou apparenté. C'est effectivement plus que regrettable, j'ai connu aussi un épisode douloureux, en classe de terminale Technologique(!) - je ne suis donc pas issu de l'ENS par exemple, où j'avais proposé une idée qui avait été aussitôt rejetée et raillée par la prof de philosophie. Je suis farouchement contre l'élitisme - et même toute forme de hiérarchie, surtout si il est utilisé pour dénigrer ou se valoriser, en revanche constater qu'untel est plus fort ou grand que tel autre, n'a rien de rabaissant, tout comme des niveaux différents de compétences, ce sont des faits/constats et rien d'autre, l'erreur consistant soit de la part du protagoniste soit de celle du l'observateur à en donner un jugement de valeurs ! Je partage quand à moi totalement la vision de Pierre Hadot, qui prône de conjuguer Philosophie au sens de discipline intellectuelle et philosophie de vie de la part du philosophe, avec des principes de vie en lice, par exemple dans La philosophie comme manière de vivre. La philosophie comme tout autre chose, mais la sentence est plus aigüe encore pour elle, n'échappe pas à un mésusage malheureusement, et cela me navre également. Je dois avouer que la limitation première de mes congénères vient plus souvent de leur manque d'entrain et de persévérance dans l'effort à dépasser leur condition, est ce qui me pose question, plutôt que de remarquer ou m'arrêter à ce que certains sont plus doués que d'autres, c'est dans la dynamique que je focalise mon attention plus que le niveau en lui-même atteint, quelqu'un désireux de comprendre est à mon sens ce qu'il y a de plus important... Qui plus est, c'est gagnant-gagnant, selon ce crédo: Docendo discimus.
  9. deja-utilise

    Philosophons

    Bonjour, Oui et je ne crois pas avoir laissé entendre le contraire, la différence sera dans l'approche effective et efficiente d'une recherche de réponse - de même que sur la part qualitative du questionnement, tout comme le sportif du dimanche peut lui aussi avoir les mêmes aspirations qu'un athlète chevronné, cependant dans l'application concrète du sport en lui-même, nous aurons des performances très différences en terme de résultat... Ce que l'on vise et ce que l'on obtient sont deux choses bien distinctes. Vu le nombre de personnes que j'ai pu rencontrées jusqu'à présent, le plus souvent en face-à-face, je suis quand même au regret de dire que les questions existentielles " intéressantes " des gens ordinaires, sont assez rares et/ou très limitées, y compris chez des personnes cultivées, diplômées ou ayant une place de choix dans la société. Bonjour, mais mon " jugement " repose sur l'expérience étayée et non des inférences verbeuses sans fondement ! La preuve, on ne m'oppose ici aucun argument face à ce que j'ai dit/exprimé. P.S.: J'ai peur qu'ait été introduit en particulier deux ignorances de la part de mes détracteurs, la première concerne le fameux " effet Dunning-Kruger " où ceux qui possèdent peu de compétences/connaissances se croient du même niveau que les experts/spécialistes, comme si en l'occurrence on avait tous un don pour la philosophie sans aucune pratique, et la seconde fait le trait d'union avec ce que je viens d'écrire, c'est qu'il a été montré - par des scientifiques - que pour détenir un niveau d'expertise dans quelque domaine que ce soit, il faudra y consacrer au moins 10 000h - autrement dit plusieurs heures assidues par jour, tous les jours pendant des années ! De plus, on ne compte plus les résultats des sciences cognitives qui montrent les différentes limitations de l'esprit humain et autres imperfections pour conduire un raisonnement fiable. Si donc " prétention " il y a, c'est de soutenir quelque chose qui ne se vérifie pas au quotidien, ni scientifiquement, on ne peut pas être compétent ou rivaliser avec un spécialiste juste parce que l'on trouve ça injuste ou immoral, il faut quand même en revenir au principe de réalité, le chanteur sous la douche occasionnel n'est pas du même niveau qu'un chanteur expérimenté et/ou qui s'entraine continuellement depuis des années, à grands renforts de supervisions et de feed-back... ! C'est un simple aussi constat de bon sens, n'importe quel joueur de foot n'obtient pas un niveau d'excellence d'emblée, mais vivote avec ses possibilités présentes, ou un apprenant d'une langue étrangère du même acabit qu'un natif.
  10. deja-utilise

    Philosophons

    Bonsoir, N'y a t-il pas une différence qualitative entre une personne ordinaire qui croit faire de la philosophie en se posant éventuellement des questions peu ou prou existentielles et une personne rompue à l'art philosophique, comme il en existe une entre un profane et un expert en général, entre un musicien chevronné et un débutant, un sportif de haut niveau et une jeune recrue, Tartempion et un médecin, un apprenti aux échecs et un maitre, etc... ? Est-ce que madame ou monsieur tout-le-monde fait vraiment de la philosophie ou bien plutôt se vautre - dans 3 sens sur 4 de sa polysémie - dans son antique adversaire, la rhétorique ? Où effectivement, la doxa, l'affect et les préjugés dominent l'enjeu quand ce n'est pas purement et simplement de la bêtise qui s'exprime, telles la ruse ou la tromperie/fourberie, l'ignorance, l'inculture, l'illogisme, la naïveté/crédulité/insouciance, etc...
  11. Bonsoir Valona,

    je ne voudrais surtout pas vous paraitre discourtois ou provocateur, voire gratuitement rabaissant, loin de moi ces quelconques intentions primitives, je voulais essentiellement vous signaler une erreur d'orthographe dans votre sujet de votre blog " petits tours dans les cités ", en effet sauf erreur de ma part, on écrit rez-de-chaussée. Vous y exprimez votre ressenti en visiteuse, il vous est propre et en un certain sens incontestable, je pense qu'il serait malgré tout différent si vous deviez y vivre plusieurs jours d'affilés, sans pouvoir vous en émanciper, et pirement si vous n'aviez pas d'autre alternative que d'y séjourner sur le long cours, autrement dit, la façon d'apprécier les gens n'est pas indépendante d'un échappatoire permettant d'opérer un changement situationnel et même émotico-cognitif !

    Je sais par ailleurs, puisque nous avons eu l'occasion d'à peine dialoguer sur un autre forum, que vous aimez écrire, alors même que je vous confessais là-bas que ce n'était pas à l'inverse particulièrement mon cas, et que d'autre part, vous êtes en Licence de Physique si je ne me trompe pas, ayant moi-même suivi un tel cursus au mitan de mon existence. Est-ce que je peux alors me permettre de vous demandez quelle matière ou science vous appréciez plus particulièrement dans vos enseignements, puisque je reste un aficionados de la Science et que je revendique même l'étiquette d'épistémologue à mon endroit, en tant qu'amateur ou plus précisément comme non-professionnel ?

    L'avenir nous dira si nous aurons des occasions d'échanger à nouveau ou non, cependant, j'ai d'ores et déjà une question lancinante qui taraude quelque peu ma cervelle, je ne comprends pas ce qui vous pousse ou motive à mettre en récit public votre quotidien, qu'est-ce que cela vous rapporte, vous procure ou quel effet vous en soutirez ou quel finalité visez-vous en vous y adonnant ? C'est quelque chose qui m'échappe assez complètement à vrai dire en tant que pratique sur les " réseaux sociaux " y compris à consonance forumique, d'où mon interrogation pour le moment insoluble...

     

    Merci pour votre temps de lecture.

    Bien à vous, Blob ( pour faire éventuellement le lien avec notre précédent entretien, écourté, par ce que je qualifierais des perturbateurs - en ce cas non endocriniens )

  12. Bonjour Loufiat, je vais éviter de perdre trop de temps à revenir sur les définitions précises des termes puisque tu y sembles insensible, je me contente donc de te suivre du mieux possible, sur ce que tu cherches à dire plutôt qu'à ce que tu écris littéralement, du moins, dans la mesure du possible, quand bien même je suis conscient qu'une telle entreprise aurait de nombreuses limitations et inconvénients. À titre d'information ( Psychologie de la communication et persuasion, De Boeck, LMD ) : " Qui dit quoi, à qui, par quel canal, avec quels effets ? ", le schéma de la communication proposé par Lasswell a influencé à la fois les premières recherches [...] et la pensée du sens commun en matière de communication. La terminologie " langage " me semble effectivement plus heureuse que celle de " parole ", qui n'en est qu'une forme d'expression. Toutefois, j'apporte d'emblée une précision qui nous vient de Wittgenstein: " Définir la signification [ - du langage - Ndr ] par l'usage a, en effet, conduit Wittgenstein à mettre l'accent sur la nature de l'acte intentionnel ( comprendre, s'attendre à, désirer, supposer... ) qui confère ses règles à l'usage. { Si l'on exclut du langage l'élément de l'intention, écrit-il, c'est son fonctionnement tout entier qui s'effondre }. [...] D'une façon générale, la notion de { jeu de langage } a bouleversé bien des habitudes de penser. ( BESNIER, Histoire de la philosophie moderne et contemporaine, volume 2 ) Donc, pour ma part, au-delà de la superficialité des actes de langage, se trouvent des fonctions plus déterminantes de la " nature " humaine, intra-psychiques, c'est-à-dire qu'au lieu de me contenter de créer un sens à la seule vue de feuilles ballotées dans l'air, il me parait plus pertinent de chercher les causes de ces mouvements, et les lois qui les induisent, les mouvements apparents devenant dès lors des épi-phénomènes, tout comme les actes du langage ne sont que l'expression de forces invisibles, plus pertinentes. Pas vraiment, étant donné que la Parole est incluse dans le Langage et que celui-ci est inclus dans la Communication, la première est un sous-sous-ensemble de la dernière. Si contradiction il y a pour la " parole " alors la " communication " en souffre également, tout comme n'importe quel organe touché du corps aura des répercussions sur lui, un organe défaillant rend le corps lui-même défaillant. ( Psychologie de la communication, chapitre 8: les fondements pragmatiques des actions, langagières et non langagières, dans la communication ) : " Reprendre la question de la définition de la communication, effectuée par des actes langagiers et verbalisés, semble indispensable d'abord au niveau de l'intention communicative. Celle-ci serait représentable comme la tentative d'un locuteur pour rendre manifeste une intention de sens potentielle, soit une configuration floue de représentations mentales, en la sémiotisant à travers des formes linguistiques mais aussi para-linguistiques, gestuelles et mimétiques. [...] Le sens supposé est donc co-construit et négocié, de fait, progressivement de façon interactive dans les situations interlocutives, mais aussi dans les situations monolocutives de lecture ou d'écoute... [...] Des connaissances et des croyances sur le monde, supposées partagées entre producteur et récepteur, doivent être activées pour ces opérations inférentielles. La saisie de la { cohérence textuelle } en dépendrait directement et donc la reconstruction des { significations discursives } qui permettra l'intercompréhension jugée nécessaire. Des connaissances spécifiques sur la catégorisation de la situation et de l'action en cours et sur l'emploi des genres ou des superstructures textuelles sont pré-requises. " Bien que ne faisant pas de distinguo entre " parole " et " communication ", je te rejoins malgré tout sur les insuffisances du langage dit naturel, bon nombre de philosophes du passé et de logiciens s'en étaient effectivement plaints, Ludwig Wittgenstein avec " sa première " philosophie avait voulu y mettre un terme, avant de se raviser plus de dix années plus tard avec " sa deuxième " philosophie. Tu as parfaitement raison avec la notion de " bruit ", simplement celui-ci n'est absolument pas lié au langage lui-même, mais à ceux qui l'utilisent ( si un dessin est mal exécuté, ce n'est pas la faute à l'outil, crayon ou pinceau, mais à l'acteur lui-même le dessinateur ), je te propose de prendre connaissance pour ce faire de l'excellent ouvrage rédigé à " 3 mains " Noise pour te rendre à l'évidence. Enfin, vouloir encore une fois faire une démarcation catégorique entre l'animal-humain et l'animal non-humain n'a pas de sens pour quelqu'un qui a de solides notions de biologie évolutionniste, qui s'intéresse à la ( neuro-)psychologie animale ou à la culture comparative, cela ne peut être que le fruit d'un esprit mal informé sur ces sujets, voire béotien: il n'y a aucune rupture entre les espèces, il n'y a rien qui soit à proprement parler le propre de l'Homme, vouloir le faire malgré tout relève du préjugé, du parti-pris ou du dogmatisme, c'est d'autant plus cocasse que la plupart des expériences en psychologie s'appuient sur des animaux, comme par exemple la fameuse " théorie de l'esprit " mise historiquement à jour chez le capucin ou le macaque, puis une fois établie chez l'Homme, il s'est trouvé de plus en plus de voix - majoritaires - pour dire que c'était le propre de l'Homme que d'en faire preuve - et la nier chez les animaux non-humains ! Quel retournement complètement hérétique et absurde de situation ! Oui, mais ce flou ou cette indétermination vient essentiellement de nos cervelles, de nos esprits mal tournés, non de l'outil de communication ou de réflexion lui-même, en l'occurrence le langage. D'ailleurs, le langage mathématique est quasiment dépourvu de ces problèmes, tout bonnement parce que l'esprit mathématique purifié se projette au travers de son vecteur de communication. Si la source réflexive même est faible, alors sa médiatisation aura la même faiblesse à son bord inévitablement. Pour le dire autrement, c'est l'humain et sa psyché qui est d'emblée dysfonctionnelle, imprécise, vague, incertaine, obtuse, limitée, erronée, inflexible, embrouillée, ignorante, capricieuse, versatile, etc... Et c'est là où personnellement, je ne vois guère de différence entre un primate humain et un autre animal, parce que ce qui motive l'un ou l'autre est fondamentalement le même: la recherche de plaisir et l'évitement des souffrances, qu'il y ait ou non un agent d'enrobage qui vient maquiller tout cela, sous des oripeaux civilisationnels, n'est que de la poudre aux yeux, n'importe quel humain se comporte à mes yeux comme n'importe quel autre animal, simplement, il a à sa disposition tout un jeu d'outils cognitifs ou matériels, hérités des générations antérieures, qui lui donne une marge de manœuvre bien plus grande et même considérable, mais intrinsèquement ou ontologiquement, la source motivationnelle est identique, les pulsions sont les mêmes, seuls changent les modes opératoires d'expressions de celles-ci ! L'imagination peut revêtir bien des formes, et elle sera d'autant plus fertile qu'elle aura des matériaux culturels pour s'épanouir, c'est donc en lien direct avec la stimulation sociale, ce n'en est qu'effet corollaire et non une capacité typiquement humaine, il suffit qu'un individu ne puisse être dès son enfance stimulé et son imagination sera tout aussi pauvre qu'un animal domestique ou sauvage, c'est donc le résultat d'une sur-stimulation sociale, et comme nous vivons dans un monde de plus en plus collectiviste et connecté, notre imagination croit d'autant, avec son florilège de mots pour en rendre compte. Le souci est justement que cette imagination - au sens très large - ne semble plus avoir de limite, que cela nous détourne en revanche de la précision et la justesse de penser correctement, comme dans une sorte de vase communicant, ce que l'on gagne d'un côté, c'est au détriment de l'autre. La pensée floue de " mes " congénères est tout sauf quelque chose de positif à mes yeux, il n'y a dès lors pas lieu que je m'y attarde outre mesure, si ce n'est indirectement pour combattre davantage la mienne propre, en aucun cas pour juguler celle d'autrui, ma vie entière n'y suffirait pas, pour ne serait-ce qu'une seule personne et peut-être même sur une seule idée qui plus est ! Je comprends à présent très bien le fonctionnement cognitif humain pour ne pas ressentir le besoin de me perdre dans les dédales des jeux d'apparences issus de l'usage épidermique du langage, pas plus qu'il serait passionnant de faire des corrélations entre les gouttes d'eau qui viendraient s'écraser sur les vitres de la fenêtre par temps de pluie, mieux vaut connaitre les lois de l'hydrodynamique, qui elles pourront justement rendre compte des cas particuliers. Comme tout jeu, on peut certes épiloguer indéfiniment là-dessus, mais à mon sens, c'est un peu comme de brasser de l'air avec ses bras, ça occupe, mais ça ne sert à rien concrètement. En revanche, savoir ce qui pousse les gens à agir, en parlant ou en faisant ceci cela, à quoi ils sont sensibles/réceptifs, comment ils y répondent en général, comment ils s'y prennent, quelles erreurs ils commettent systématiquement, qu'est-ce qu'ils ne prennent pas en compte, à quoi sont-ils aveugles, en quoi la hiérarchie des valeurs idiosyncratiques influence t-elle leurs décisions, leurs manières de tenir une réflexion ou d'argumenter, la part qui incombe à leur passé infantile pour penser le monde, quelles sont les entraves au changement à la révision, etc... Plutôt que rester confiner à la surface des effets de ses forces souterraines, il est plus sage d'aller voir de très près ces forces mêmes ! Le langage n'étant au mieux qu'un vecteur de celles-ci, et dans mon cas, un moyen de sondage parmi d'autres. J'ai déjà répondu magistralement à cette question, je n'y reviens pas. Comme je le dis souvent: " Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre ! " Moi aussi quelque part, mais je l'inscris dans un cadre encore plus vaste, celui de la Mise en scène de la vie ordinaire, cet immense Théâtre que l'on appelle la vie en société, ce drame ou cette tragédie que chacun tente de faire vivre en jouant son rôle attitré ou revendiqué, d'acteur social. On en revient à une histoire de jeu, qui m'indiffère assez, puisqu'en changeant les règles, même légèrement, on changera les effets, c'est-à-dire que l'on pourra obtenir à peu près n'importe quoi en sortie, une chose comme son contraire, telle que l'Histoire nous le montre d'ailleurs, il ne m'intéresse donc pas de donner du sens à ce qui n'est que contingences au final, à l'inverse, trouver les invariants dans ce maelström me semble plus pertinent, efficient et judicieux, et cela se joue au plus profond de nos cerveaux, bien avant même le langage: ce qui nous " vitalise " si je puis dire, ou nous pousse à agir, que cet acte soit langagier, cognitif ou autre, tout en tenant compte de toutes les strates suivantes de développement, un peu comme si pour comprendre le corps humain, je voulais tout autant savoir à l'échelle de la molécule, qu'à celle de la superstructure holistique qu'est le corps entier lui-même, en passant par les cellules, la physiologie, les hormones, etc... Ne le regarder qu'au travers par exemple du système immunitaire serait une grave erreur, comme ça l'est aussi de ne comprendre/investiguer une relation humaine qu'à travers la parole... ou l'Économie à travers la monnaie/argent... P.S.: Que font les gens quand ils parlent, selon moi ? Ils parlent pour ne rien dire, en fin de comptes ! ( Leurs paroles sont interchangeables, qu'ils disent une chose ou une autre importe peu, seul l'effet salutaire ou expiatoire compte. En presque 25 ans de carrière actuellement, j'ai dû " parler " avec environ 30 000 personnes dans ce laps de temps, je pense avoir pour ce faire un échantillon statistique suffisamment représentatif pour étayer mes vues, et l'élément limitatif est rarement ma personne, bien au contraire... ) Ils font du bruit qui essentiellement tourne autour de leurs états d'âme, c'est-à-dire sur un plan émotionnel/affectif, d'un point de vue épistémique cela vaut en général peanut, ils brassent de l'air avec leur langue, mais entre l'avant et l'après conversation/discussion/dialogue, ils n'ont pas progressé d'un iota dans leur compréhension ou leur sagesse ou alors de manière illusoire, en revanche ils se sentent mieux, le langage pour madame et monsieur tout-le-monde n'a qu'une fonction cathartique l'immense majorité du temps, ils se font du bien en somme, une accolade ou un enlacement pourrait tout autant faire l'affaire, voire un jeu, un fou rire partagé. L'autre petite partie du temps, le langage est purement fonctionnel, ce que tu appelles dans ton jargon personnel " communiquer ".
  13. Bonjour Loufiat, je crois enfin savoir/comprendre où tu veux en venir, bien que cela m'ait semblé alambiqué. Je veux bien, mais comme il est tout le temps soutenu que la " parole " est le propre de l'Homme, il est difficile de l'occulter ou d'en faire l'impasse, y compris dans ton propre discours. " Le sens du mot « parole » est également lié à la distinction entre l’homme, seul capable de parole, et l’animal, qui communique autrement. " https://major-prepa.com/culture-generale/introduction-theme-parole/ Je veux bien que tu m'accuses d'être confus, mais jusqu'à présent il m'apparait strictement l'inverse quand tu t'exprimes: " Si ce concept de « parole » est réservé à l’oral, on utilise celui de « discours » pour décrire l’ensemble des usages de l’écrit et de l’oral. " https://ecouter-parler.fr/langage-langue-et-parole-une-distinction-fondamentale/ " Métaphoriquement, la parole est devenue toute communication s'adressant à l'esprit (parler avec le regard, la gestuelle, le silence) " https://fr.wikipedia.org/wiki/Parole N'aurait-il pas été plus simple d'accepter ou de reconnaitre que tu utilisais la notion de " parole ", selon ta propre conception, dans un sens synonymique de " communication ", tout simplement, comme je le disais depuis le début !? C'est une remarque certes intéressante, je l'admets, bien que je ne la développerai pas présentement, car je voudrais abonder dans ton sens, voir infra. Néanmoins, même si mes connaissances sont lacunaires, pour donner quelques pistes à ta deuxième partie, il est extrêmement rare de constater dans la nature des animaux exhibant des psychopathologies, peut-être la raison en est qu'ils ne sont pas viables ou que quelque chose les empêche de survivre assez longtemps pour qu'ils soient observés, ce serait bien évidemment encore plus difficile de le constater dans un environnement artificiel - parc ou laboratoire - sur un échantillon extrêmement réduit, puis de l'étudier, et même de l'identifier comme tel ( risque d'accusation d'anthropomorphisme assez récurrente ). En somme l'absence - non observation - de quelque chose n'est pas la preuve de son absence - non existence ! ( C.f.: les cygnes noirs par exemple ). Je ne réponds pas spécifiquement à ce passage, juste pour enfin en venir à ce que j'ai annoncé en introduction. Je pense à présent que ce dont tu cherches à exprimer ou là où tu souhaites en venir, dans ce Topic, se trouve plutôt dans ce registre - de la performativité, en l'occurrence langagière : " Toute réalité sociale repose sur des actes performatifs et des « croyances partagées », c’est-à-dire, les représentations collectives qui façonnent nos manières de penser à l’échelle individuelle, et ce, souvent inconsciemment. Ainsi les idées, la pensée sont contrôlées par le contexte social et culturel, et en sont partiellement dépendantes. Et c’est un des fondements de la sociologie de la connaissance selon Peter L Berger. En effet, celle-ci « rejette l’idée fausse selon laquelle la pensée se produit indépendamment du contexte social dans lequel des hommes particuliers pensent des choses particulières3. » " https://fr.wikipedia.org/wiki/Performativité Ce que je peux non seulement entendre, mais que je soutiens/plussoies également, ayant moi-même lu " La construction sociale de la réalité ", de T. Luckmann et P. Berger, il y a un ou deux ans.
  14. Bonjour Loufiat, merci pour ta patience malgré le fait que je te malmène. Je dois tout d'abord expliciter une chose vis-à-vis de toi, si des fois cela n'était pas clair, je ne dis pas tant que ce que tu écris serait faux en soi, mais que ton acceptation de la notion de " mentir " est réductrice ou incomplète, te conduisant à faire un lien bilatéral et exclusif entre parole et acte de mentir, ce que l'on nomme en mathématique une bijection, c'est cela que je remet en cause, tu prends donc une fonction injective pour une bijective. Si donc, tu es d'accord que les comportements des animaux sont le répondant de ceux des humains et vice-versa, ta difficulté doit se trouver ailleurs que dans l'éthologie, dans le comportement ou dans les actes. Je vais essayer de t'aider à démêler tes idées, si tant est que ce soit possible, car toi seul en est l'acteur. Pour commencer je te propose deux situations, la première serait celle où une personne demande à une autre de montrer qui est coupable d'un vol, chez des enfants par exemple, l'enfant répond par le geste, en pointant du doigt, tout en sachant qu'il trompe disons l'adulte qui le questionne, n'est-il pas justement en train de mentir, quand bien même sa réponse est purement gestuelle ? La seconde serait, entre personnes sourdes et muettes, ou l'une d'entre elles avec un non-déficient, ne peuvent-ils pas là aussi se mentir en usant du langage des signes ? J'en reviens aussi aux définitions elles-mêmes des mots usités, par exemples: " Exprimer une chose fausse ( 2ème acceptation ) " https://dictionnaire.lerobert.com/definition/mentir Est-ce que " exprimer " se limite obligatoirement à l'acte de parole ? Quand on exprime une émotion, doit-on absolument la dire ? " Dire un mensonge. " https://www.littre.org/definition/mentir Ce qui est intéressant ici, c'est qu'il est carrément exposé que " mentir " c'est dire un mensonge, mais alors, il vient qu'on peut émettre un mensonge sans le dire, consécutivement/logiquement ! Du coup, qu'est-ce qu'un mensonge ?: " Affirmation contraire à la vérité faite dans l'intention de tromper. " https://www.cnrtl.fr/definition/mensonge Une difficulté subsiste dans cette phrase, qu'entend-on par " affirmation ": " 1-Action d'affirmer, de donner pour vrai un jugement 2-Action, manière de manifester de façon indiscutable " https://dictionnaire.lerobert.com/definition/affirmation D'où il vient que cela ne nécessite pas forcément l'usage de la parole, tout autre moyen de communication est recevable ! CQFD. Espérant cette fois-ci avoir été suffisamment clair et limpide, sur la sémantique et les concepts dont il est question. Et de surcroit parfaitement accessible aux aimables lect·rice·eur·s de ce fil de discussions par la même occasion. Pour finir, via des exemples concrets: " Pour un humain adulte, le mensonge est un acte généralement maîtrisé. Quand bien même la morale nous pousse à l’éviter autant que possible, nous mentons souvent sans même nous en rendre compte, avec une facilité étonnante. Pourtant, ce n’est pas une opération simple, au niveau cognitif. En effet, le mensonge repose sur plusieurs concepts qu’il faut bien cerner pour comprendre sa complexité. En tout premier lieu, il s’agit d’une histoire de perception : chaque individu a une perception unique de la réalité, ce qu’on appelle en éthologie l’Umwelt. Or, la première étape pour influencer la réalité perçue par autrui, c’est d’avoir conscience qu’elle est différente de la sienne : c'est la première difficulté. C’est un talent que l’on peut mesurer dans un autre contexte que le mensonge, puisqu’il s’agit simplement de percevoir ce que les autres voient ou non, en se mettant à leur place. Une fois cette notion en tête, alors le menteur peut influer sur ce que l’autre perçoit pour le tromper. Cela demande un certain niveau d’abstraction, et donc un certain effort cognitif, ce qui représente la deuxième difficulté majeure. En pratique, nous constatons des capacités variables chez les différentes espèces, cela dépend énormément de la motivation qu’ils ont à tromper (recherche de nourriture, défense ou survie, prédation, etc…). " https://wamiz.com/chiens/conseil/chiens-peuvent-mentir-14498.html " Essayons d’abord de définir les contours d’un bobard. Le mensonge est avant tout un acte du langage ou de la communication qui consiste à altérer la vérité, généralement pour obtenir un bénéfice à plus ou moins long terme. Une performance intellectuelle qui nécessite de pouvoir projeter ses intentions finales à plus ou moins longue échéance avec pour objectif de manipuler un tiers. Longtemps, les spécialistes ont considéré que seul l’homme en était capable. Pourtant, de nombreux comportements d’animaux peuvent être interprétés comme des mensonges. Ainsi, le pluvier, qui s’éloigne en feignant une blessure à l’aile détournant ainsi le prédateur qui s’apprête à dévorer sa nichée, ment : il n’est pas blessé, mais il sauvera sa couvée. Le coq ment, quand il fait mine de découvrir une source de nourriture pour attirer à lui des poulettes crédules : il n’y a rien à picorer, mais il se reproduira. Et l’arai-gnée mâle, qui offre un paquet à sa belle pour la saillir ? Il ment également : son paquet est vide, mais il s’en sortira sans se faire dévorer. La plupart des chercheurs ne voient dans ce type de comportement qu’une réaction instinctive de l’animal. Certes, il y a tromperie, puisque l’animal se sert d’un subterfuge. Mais comme l’écrit l’anthropologue Gérard –Lenclud (2) : « La sélection naturelle a doté son organisme d’un répertoire de réactions dans lequel il puise devant la situation. » Bref, il ment plus par instinct de survie que par intelligence. La question devient plus épineuse lorsqu’on se penche sur les primates. Une équipe du Trinity College de Dublin, en Irlande, a analysé le comportement de 24 espèces de singes. Résultat : tous se racontent des salades. « Notre analyse comparative montre que plus une espèce s’engage dans la voie de la collaboration entre individus, plus elle s’engage dans le mensonge », soulignent les chercheurs pour qui le mensonge aurait évolué après l’apprentissage de la coopération. On ne s’étonnera donc pas que les grands singes soient particulièrement doués dans ce domaine. Kanzi, un bonobo né au zoo de San Diego, aux États-Unis, et qui a été l’objet de recherches à la Georgia State University, est capable de dissimuler une clé, de faire croire qu’il l’a perdue, puis de la récupérer pour ouvrir seul son enclos. Quant à la célèbre femelle gorille Koko, qui parle en langue des signes, elle accusa un chat d’une bêtise qu’elle avait commise. Ces deux-là pipeautent sciemment ! " https://www.peuple-animal.com/article,lecture,57_mon-chien-peut-il-me-mentir-.html
  15. Bonjour Elisa, je suis dans le principe d'accord avec vous, je voudrais simplement apporter quelques éléments de réponses pouvant infléchir le jugement, au moins pour le cas présent. La notion d'épistémé n'est pas toujours simple à comprendre, et je ne prétends pas la maitriser entièrement non plus. D'un autre côté, l'épistémologie cherche justement à répondre à la question de la qualité de nos connaissances, leurs valeurs effectives, c'est en ce sens là que j'ai utilisé l'adjectif épithète " épistémique ", dit autrement, dans le sens de relatif à la qualité du savoir. Il était donc dans mon intention de faire comprendre à Loufiat son intérêt à surveiller la véracité/pertinence/adéquation/judiciosité de ses connaissances. Vous conviendrez je suppose, que le point soulevé par vous-même, était en le cas cité, à destination exclusive du forumeur, il en était le destinataire privilégié, et en rapport avec son propre niveau de culture. Par ailleurs, et bien que je sois d'accord avec cette remarque générale de vous, je dois aussi avouer que le niveau de cette rubrique Philosophie n'a, ses dix dernières années, jamais était aussi faible, et a contrario de l'Education Nationale, je ne cherche aucunement à niveler par le bas ! En revanche je suis tout-à-fait disposé à ajuster mon degré de langage à mon interlocut.eur.rice et même à donner des explications sur les passages obscurs ou mal exposés, voire peu pédagogiques, mais j'ai rarement ce genre de requête, hormis Ambre Agorn. Je suis pour le dire autrement un adepte des vues de Lev Vygotski, avec sa notion de zone proximale de développement, vous prêchez donc en quelque sorte un convaincu !
  16. Bonjour Loufiat, Je comprends ton aigreur sur ce que je t'ai dit antérieurement, ainsi que ta réticence à m'écouter, étant donné la lourdeur des implications de ce que j'écris, en effet les gens préfèrent la simplicité à la complexité, ça les rassérène plus efficacement, c'est une réaction humaine récurrente, comprendre un phénomène avec une Loi universelle - simple - et définitive fonctionne comme une béquille psychologique, à l'inverse il est bien plus inconfortable et même pénible d'être sans cesse dans le doute, dans le scepticisme, dans la révision de son savoir ou de ce que l'on croit savoir. L'incertitude ou l'inconnu sont des choses que les humains fuient comme la peste, à l'instar de la solitude et de l'ennui, pour ce faire, ils sont tout-à-faits prêts à endosser une explication, y compris farfelue, contrairement à pas d'explication du tout, ainsi va la nature humaine - ce qui explique les croyances diverses et variées ! Je peux donner un lien introductif, mais il y aurait d'autres sources potentielles ailleurs: https://r.search.yahoo.com/_ylt=Awr.QrOVyAtlBRYEp9JjAQx.;_ylu=Y29sbwNpcjIEcG9zAzIEdnRpZAMEc2VjA3Ny/RV=2/RE=1695299862/RO=10/RU=https%3a%2f%2fvisuels.l214.com%2fsites%2feducation.l214.com%2f2020%2foutils-pedagogiques%2fMJA5-quand-les-animaux-mentent.pdf/RK=2/RS=GdTStbINuMheHDvhuQT3NyZRBGs- Et un renvoi sur une page sur ce forum, où malheureusement le lien vers la vidéo " Cervelle d'oiseau " diffusée à l'époque sur France 5 n'est plus disponible, je n'ai pas réussi à la retrouver ailleurs, il était question justement de corvidé tout-à-fait capable de sciemment tromper leurs congénères ou des humains, pour garder en l'occurrence sa nourriture pour plus tard: https://www.forumfr.com/sujet655093-intelligence-animale-et-humaine.html?page=8#comment-9697946 J'ai encore récemment lu sur des oiseaux ou des primates, je ne suis plus sûr, qu'ayant un vocabulaire ( cris distincts ) pour désigner des menaces aériennes, de type aigle, ou terrestres, de type serpent, en user parfois pour tromper d'autres membres de leur espèce, en vu de récolter quelque chose égoïstement. Leur " langage " est certes sommaire et limité, mais ils emploient des moyens de communication par vocalises, soit pour s'entraider/coopérer, soit parfois pour se tromper/mentir ! Mentir est avant toute chose un état ou une disposition d'esprit, celui-ci n'a donc pas toujours besoin d'un vecteur langagier articulé pour s'exprimer concrètement, sauf à vouloir le réduire à cette seule condition, comme par ailleurs on peut à loisir limiter intellectuellement le spectre électromagnétique à la seule bande étroite de la lumière visible - pour les humains ! Cela reste un artifice commode, pour notre espèce en l'occurrence, mais qui ne reflète pas toute la réalité du monde. Je viens de lire une interview avec le sociologue Bernard LAHIRE, qui confesse aujourd'hui qu'étant jeune sociologue sa vision était bien trop fermée sur sa propre discipline, et donc aveugle en ce temps-là à l'intérêt de l'interdisciplinarité comme il la loue à présent, je pense/crois ( désolé de ne rien affirmer ici et te décevoir ) que tu te trouves dans cette même situation juvénile qu'il a été, à ta charge il me semble de te faire violence pour embrasser plus de domaines de connaissances et revisiter tes positions actuelles sectaires... Bon courage ! ( Ne le fais pas pour moi, mais uniquement dans ton propre intérêt épistémique )
  17. Bonjour Loufiat, je ne m'attends pas à une réponse de ta part, pas plus que précédemment, sinon ce serait chose faite je pense si tu avais l'intention de le faire; je ne t'en tiens absolument pas rigueur, étant libre et en droit d'agir ainsi. Malgré tout, puisque nous sommes sur un espace public de discussions, je ressens le besoin d'intervenir, non pas sur tout ce que tu écris, alors même qu'il y aurait beaucoup à redire, mais seulement sur le point suivant représentatif de ce qui se trame, mon but n'est bien évidemment pas de m'acharner sur toi, je pense que tu n'es pas conscient de ta propre façon de fonctionner, ce qui t'empêche accessoirement de profiter de ce que je distille sur ton fil de discussions. Donc si j'interviens c'est essentiellement pour nos aimables lecteurs, ainsi que pour moi-même, ayant peu d'espoir de t'y voir réagir, et ce le cas échéant, à la hauteur de mes expectatives - proportionnelles à l'instruction/capabilité du protagoniste. Pour expliciter un chouïa, par citation interposée, ce que je laisse entendre à ton endroit, je citerai Abraham Maslow: " Celui qui ne possède qu'un marteau [ intellectuellement, ndr ], aura tendance à tout voir sous forme de clou ! " Je m'excuse d'avance, à ton égard, pour le désagrément procuré par le développement et la teneur de mon message suivant: Je ne reprends donc que ce point précis, comme je l'avais fait la fois précédente, ce qui permet plus de précision et de clarté, plutôt que la dispersion et la dilution. Je crois que tu ne te rends absolument pas compte du parti-pris, en amont, qui se joue derrière ton affirmation, il appert que tu ne vois pas ici que tu entretiens un raisonnement circulaire, qui au final n'explique rien. En effet, tu pars implicitement du préjugé que l'Homme est la seule créature douée de langage ou de la parole, ensuite tu réduis l'acte de mentir à la seule parole, ce qui te permet de faussement conclure que mentir est le propre de l'Homme, en excluant les autres animaux non-humains. Il suffit par exemple de simplement prendre connaissance des acceptations du verbe mentir sur le site du CNRTL, pour se rendre à l'évidence, en particulier les paragraphes B et C : https://www.cnrtl.fr/definition/mentir Tu opères certes une distinction, entre mentir et tromper, comme on pourrait le faire aussi entre une chemise et un T-shirt, ou entre le rouge et le bleu, mais cette discrimination est à bien y regarder totalement superficielle, en effet, cette chemise et ce T-shirt peuvent être faits de la même matière, avec les mêmes outils, les mêmes techniques de filage et surtout ont même vocation, celle de vêtement, il en va pareillement pour le rouge et le bleu, qui en première impression sont bien sûr différents, mais finalement ne sont l'expression qu'une couleur différente, ce n'est qu'une question de longueur d'onde, le phénomène physique sous-jacent étant rigoureusement le même. Ainsi quand on cherche le fondement profond de l'acte de mentir, on ne peut s'empêcher d'y voir exactement la même chose que celle de tromper, au-delà de la simple apparence différentielle langagière, de même que la parole n'est qu'un moyen parmi d'autres de communication, la hisser à ce point comme mesure de toute chose, c'est s'imposer à porter des œillères ! Ce qui par voie de conséquences transfigure tout ce qui pourrait être intéressant de comprendre avec une autre grille de lecture, un autre caléidoscope... ****************** Je rejoins quand à moi Edgard Morin sur son souhait de l'interdisciplinarité des savoirs et de la compréhension du Monde, et au même titre que Nietzsche fustigeait contre les historiens, je fais sensiblement la même chose contre toutes les personnes peu ou prou étrangères aux Sciences - et donc à l'esprit scientifique, ou encore Schopenhauer qui médisait sur ceux qui savent beaucoup sur presque rien... Je ne peux donc être compris et entendu que par celles et ceux ayant été sensibilisés, avertis ou introduits à de ce dont je parle, pour les autres cela semblera incompréhensible ou pire, à l'instar d'un membre d'une peuplade primitive qui prendrait pour de la magie ou du surnaturel de la haute technologie, un savoir très supérieur au sien. Pasteur disait que la chance sourit aux esprits préparés, je dirais quant à moi, que la compréhension ne peut advenir que pour les esprits préparés correctement, à la fois qualitativement et quantitativement, ou intensivement et extensivement. ( Compréhension qui n'est pas réductible au simple fait de donner du sens, une signification à, par l'entremise de la rhétorique par exemple comme tu tentes de le faire ici, illustrant par ailleurs le sujet même de ton topic ! Mea culpa ) Encore une fois, avec toutes mes excuses pour les sentiments négatifs occasionnés par mon intervention, j'ai conscience du choc émotionnel et de la blessure de l'ego en jeu, mais c'est bien souvent le prix à payer pour avoir une chance de sortir de son indolence ou de sa torpeur dogmatique comme qui dirait...
  18. Bonjour @Ambre Agorn je fais suite si tu veux bien à ton interrogation sur le développement du tout-petit et l'émergence des concepts/idées/notions chez lui, sans passer par le langage ou au-delà de celui-ci. Je voulais déjà t'en faire part pendant les vacances, mais je n'avais pas trouvé d'occasion de la faire, ce sera donc chose faite présentement. Je t'invite avec ferveur, si tes finances te le permettent, à lire l'excellent livre de Mariano SIGMAN, qui synthétise très bien l'essentielle de la connaissance actuelle ( qui autrement demanderait plusieurs autres bouquins ) sur le fonctionnement cognitif de l'humain, y compris chez le nourrisson ou le bébé: https://www.cerveauetpsycho.fr/sr/selection-livres/la-vie-secrete-de-l-esprit-25153.php Ça vaut vraiment l'investissement pécuniaire, à mon avis... Et ce sera autrement mieux et plus fiable/pertinent que n'importe quel livre de philosophie sur ces mêmes questions, où les réponses seraient plus hasardeuses ! Biz2U
  19. Chère Ambre, je dois à nouveau confesser que tu n'es pas banale, tu sembles sans cesse dépasser tes propres limites/limitations - antérieures, c'est tout-à-fait remarquable - surtout émanant de moi. Il me semble avoir lu quelque chose de lui récemment, dans Pour La Science je pense, mais cela n'avait pas trait à ce que tu soulèves présentement. Sans doute est-il possible d'étendre cette notion " d'histoire " à la pratique scientifique et les interprétations qui en découlent, mais je ne pense pas que ce soit le sujet présent. En revanche, j'ai ouïe-dire que dans une perspective de persuasion ou pour convaincre autrui, effectivement de raconter une histoire plausible ou vraisemblable et qui fasse sens pour l'auditeur, avait toutes les chances de lui soutirer son assentiment. On l'aura vu avec le président américain sortant, pourtant adepte du bullshit/pipi-d'chat/fake-news, il a su rassembler/fédérer son électorat, en justement racontant des histoires, simplistes dont l'objectif ou la teneur était clair·e et intéressant·e pour son auditoire/récepteur. Aujourd'hui, nous vivons sociétalement dans un tel univers mental, à défaut de s'y entendre sur celui Physique. Ainsi exposé, nous sommes toi et moi sur la même longueur d'onde sur ce point - même si ce n'est pas le seul angle d'attaque. Merci pour ce compendium. Suivant l'une des 4 façons ( bien que j'ai omis d'inclure celle auto-référentielle, liée aux habitudes, réitérations et répétitions: une croyance qui tourne sur elle-même, telle une boucle qui part et arrive du même point, et acquérant la force d'une " vérité " pour son porteur, par l'usage ou la simple exposition ) de se saisir de la " vérité " comme je l'ai exposé peu avant, on sera contrait d'en passer par le langage pour que l'efficience du procédé soit compréhensible, par exemple dans le cadre d'un accord, d'un consensus, du moins si la teneur sociale est complexe, puisqu'il peut exister des accords tacites, tels qu'on pourrait les voir chez de très jeunes enfants en train de jouer plus ou moins ensemble, y compris chez ceux ne maitrisant pas ou peu leur langue maternelle. Je dirais que tout dépend du cas de figure envisagé ou retenu, et puisque il existe à la fois une gradation dans chacune et que ces 4 façons peuvent plus vraisemblablement se combiner en chacun de nous, en des proportions variables selon les situations et les moments, il sera très difficile de trancher catégoriquement, en l'occurrence d'avoir nécessité de recourir au langage, toutefois, plus la complexité du phénomène étudié sera grande, plus il sera probable que le langage soit non seulement de la partie, mais qu'il soit incontournable. Chez le tout petit, il a été montré à plusieurs reprises, qu'il se comportait littéralement comme un petit scientifique pour appréhender le monde qui l'entoure, et ce, bien avant toute interaction pédagogique avec les adultes de son entourage, dit autrement, l'enfant qui rentre à l'école est déjà plein de connaissances qu'il aura en très grande partie acquises par lui-même, et cela est particulièrement vrai pour sa compréhension Physique du monde, ce qui plus tard lui occasionnera bien des tourments pour se défaire de quelques intuitions pourtant fausses. Par exemple, aujourd'hui comme hier, tout laisse à penser au jour le jour que la Terre est plate, il est donc difficile et contre-nature de faire sien qu'elle est ronde, puisque rien dans la vie réelle de tous les jours ne vient corroborer cette donnée contre-intuitive. Le langage en lui-même ni pouvant pas grande chose, dans sa résorption ( C.f.: Scienceblind, why ours intuitives theories about the world are so often wrongs; " Science-aveugle, pourquoi nos théories intuitives sur le monde sont si souvent fausses " ) ! Car pour y remédier, il faudra cette fois-ci acquérir un esprit scientifique au sens moderne du terme, comme Gaston Bachelard l'expose dans son livre quasi-éponyme. Autrement dit, le langage ici ne joue le rôle que de vecteur d'informations, mais ce qui permet d'atteindre l'objectivité, se situe quand à lui en dehors de celui-ci, dans une méthode ou un état d'esprit ! Qui n'est finalement qu'une rectification et réminiscence de celui dont nous disposions à la naissance ! Pour le dire abruptement et même si cela dépasse le cadre du Topic, la Science n'atteint pas directement le Vrai, mais rejette le Faux, ce faisant, on suppose que l'on se rapproche de la vérité asymptotiquement, petit-à-petit ou pas-à-pas ( ce qui est un postulat tacite ), bien que la mathématisation des sciences ait quelque peu chamboulé cette vision simplificatrice. D'un autre côté, la pratique scientifique est aussi une activité dorénavant sociale, avec son groupe particulier, cette institution informelle planétaire suit ses propres règles et conventions, avec son propre langage spécifique pour chaque domaine/science, il y a donc une construction sociale du savoir, y compris scientifique, étant donné que l'on va se focaliser sur un ou des aspects qui retiennent notre attention au détriment d'autres, nous opérons un choix, nous n'accédons donc pas à la chose en soi, dixit Kant, mais uniquement aux phénomènes que l'on a retenus/choisis, et ce par les/des moyens qui ont été élaborés collectivement. De plus, nous-mêmes sommes influencés par les mots, les concepts employés face à de nouveaux phénomènes, nous adoptons naturellement la manière de voir qui aura mis en évidence le phénomène et même son explication le plus souvent, puisque nous ne repartons pas toujours de zéro pour nous l'approprier, nous prenons pour argent comptant ce dont on nous rapporte, notre savoir est donc majoritairement issu du monde social, et son véhicule n'est autre bien souvent que la parole ou l'écriture. Les deux/trois possibilités coexistent: subjective, intersubjective et objective, voire, plus vraisemblablement une résultante chimérique des trois, avec une pondération variable selon les individus en lice et le sujet en question, ainsi que les affects engagés - grossièrement. Le souci, enfin mis au clair et en évidence il était temps, c'est que les mots ou les concepts, ne sont pas entendus ou appréhendés identiquement dans chaque ciboulot, car comme tu le disais, chacun a sa propre histoire de vie, et celle-ci module, influence et modèle notre compréhension. On peut s'en rendre compte à la sortie du même film au cinéma avec nos amis, si on parle de celui-ci, on voit bien que nous ne l'avons pas compris pareillement, que cela n'évoque ou ne renvoie pas aux mêmes choses que nos pairs ! C'est une entreprise à la fois subtile et périlleuse, et je dirais que même quand il semble il y avoir accord, rien ne garantit que ce soit dans le même sens, pour les mêmes raisons, causes ou les mêmes finalités ! https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/perception/le-manchot-et-la-crise-du-langage-25442.php article complet: Le manchot et la crise du langage Cerveau & Psycho 2023-09-09.jpg.pdf Et pour aller plus loin sur ce sujet ( non encore lu ), en anglais: https://www.semanticscholar.org/paper/Latent-Diversity-in-Human-Concepts-Martí-Wu/044132e7b5d7e146e9460f6084147488c8785609 J'espère que les bribes d'informations que je t'aurais données, te permettra de te rassurer sur ton sentiment/feeling/intuition légitime !
  20. Pour développer un peu plus en avant ce que j'ai explicité au-dessus, j'aimerais présenter la problématique de manière caricaturale, et qui engloberait 4 manières d'appréhender l'idée, vulgaire/ordinaire, de " vrai " dans ses différentes acceptations usuelles Irl: Une proposition sera tenue pour " vraie ", de manière horizontale si on a adhère par exemples au propos d'une figure d'autorité ou que l'on se range dans le clan de ses pairs auxquels on accorde une valeur importante. Ce qui fait donc autorité parallèlement à nous: on obéit ou on adhère. Une proposition sera tenue pour " vraie ", de manière verticale en " allant vers l'avant ", à partir d'un exemple bien placé, et qui confirme le dire. Exemple qui " confirme ", rétrospectivement, ce qui était pris pour " vrai ". Parfois on use de plusieurs exemples, ainsi on tombe sous le couperet de l'induction, alors que le premier renvoie plus particulièrement au biais de confirmation. Une proposition sera tenue pour " vraie ", de manière là aussi verticale, mais cette fois-ci en " allant à rebrousse-poil ", un cas des plus fréquent cela dit en passant dans la vie de tous les jours, c'est-à-dire, que l'on part de notre jugement émis pour se frayer un chemin, lui-même motivé par le résultat du jugement escompté, jusqu'à une base de départ considérée comme solide, légitime ou crédible, en occultant au passage tout ce qui pourrait faire dévier de la connexion entre le point d'arrivée pris en premier et le point de départ recherché, par la suite, en second. Ici nous sommes dans la justification a posteriori d'un choix/jugement motivé a priori ( ou rationalisation ). Une proposition sera tenue pour vraie, de manière verticale à nouveau, mais en partant de prémisses, d'hypothèse, de postulats, d'axiomes, etc... pour en déduire un résultat, a priori non connu d'avance ou seulement soupçonné/entr'arperçu ou incertain. Ici on part d'un point A, puis par un raisonnement on aboutit à un point B, par des éléments causaux, rationnels, logiques et/ou nécessaires. Typiquement la démarche scientifique, c'est une vérité conditionnelle. Il y a donc 4 façons pragmatiques d'aller jusqu'à " nous " et notre détention du " vrai " présumé tel !
  21. Bonjour @Loufiat et @Ambre Agorn, j'ai lu les deux dernières pages de vos interventions réciproques, loin de moi l'idée de m'immiscer en " maitre à penser " dans votre dialogue, je souhaite simplement attirer votre attention, en ce qui concerne la " vérité " dans ce topic, que ce n'est pas la vision de l'un ou la vision de l'autre qui serait la " bonne ", mais plutôt celle de l'un et de l'autre si je puis dire, et plus encore ! En effet, pour faire simple et schématique, je dirais que la vision d'Ambre est d'origine subjective, même si la notion de vérité est à rapprocher en général plus de l'ordre de la croyance/interprétation que de la Vérité, de part le fait en l'occurrence, comme Ambre le soutient par la terminologie employée d'histoire, que cette appréhension de la vérité individuelle s'appuie nécessairement a minima sur une priorisation/hiérarchisation des valeurs intériorisées, cet ordonnancement en particulier et même les valeurs en elles-mêmes peuvent être différentes d'une personne à une autre, suivant le milieu de culture, d'éducation, des rencontres, de son caractère ou sa personnalité, etc, disons donc d'une idiosyncrasie. Pour ce qui concerne Loufiat, le fond de son approche est ici intersubjective, elle vise un consensus, comme on peut en trouver dans une norme ou une charte par exemple déontologique, une fois la référence convenue, on pourra savoir si on s'en écarte ou non, de beaucoup ou de peu, ici nous avons affaire à une normalisation ( morale, technique, politique/sociétale, etc... ) de la décision, issue du groupe. Dans ces deux cas évoqués par vos soins qui sont complémentaires, et en quelque sorte à l'envers l'un de l'autre, nous avons soit une approche holistique de type sociologique ( on comprend l'individu à partir du Tout ), soit une approche atomistique de type sociopsychologique ( on comprend le Tout par la sommation des individus ), je peux indiquer qu'ils se rejoignent par le fait que dans ces deux cas de figures, l'individu ou les individus sont partie-prenante dans leur jugement, ils y sont d'une manière ou d'une autre inclus, par leurs idées, idéaux, valeurs, croyances, opinions, coutumes, traditions, normes, moralités, lois, etc... Il existe une autre approche de la Vérité, qui cette fois, rejoint ce que j'en avais dit au début de ce topic, quelque chose de plus objectif, c'est-à-dire indépendamment du sujet qui l'exprime, interchangeable si il y a toute sa raison par n'importe qui d'autre, comme on peut le voir en Mathématique, en Physique ou en Justice, voire dans la vie quotidienne sur des considérations phénoménologiques ( Rachid est-il oui ou non sorti de la pièce ? ). Comme je le disais tantôt: la Vérité, est le rapport juste que l'on fait sur - un tronçon de - la Réalité. Sans vouloir vexer aucun de vous, ce dont vous vous êtes entretenus n'est pas sur le concept même de Vérité, mais sur une " simili-vérité " d'ordre pratique ( Popper quant à lui parle au sujet de la Science de vérisimilitude ), cela a seulement l'apparence du vrai pour l'individu ou pour le collectif, suivant une référence ou une jauge, voire une accord, qui dépend pourtant de ces derniers - une personne ou plusieurs, ce sont donc soit des interprétations soit des conventions à proprement parler, basées sur des préférences individuelles ou groupales. P.S.: Je ne développe pas ce point, mais on sait aujourd'hui que l'enfant ne nait pas vierge de tout concept, de toute compréhension innée, autrement dit, il sait/comprend avant qu'on le lui enseigne par mimétisme ou langage, par exemple l'enfant a une appréhension instinctive de la grammaire, bien avant tout enseignement à ce sujet, mais il en va de même des lois simples de la Physique, de la Logique ou d'Éthique.
  22. deja-utilise

    Le mensonge

    Bonjour, Il y a bien sûr deux grandes catégories d'usage du mensonge, soit pour s'attirer/s'octroyer des avantages, soit pour se prémunir d'une menace - voire pour autrui - ce topic ne traite que de la seconde. Comment savoir que le mensonge pour " éviter le pire " ici et maintenant soit à moyen et long terme une bonne chose et pour qui ? ( Je ne prétends pas y répondre présentement ) De plus, il n'est pas toujours en fin de comptes tant question de mensonges au sens factuel du terme, que de faire en sorte qu'il y ait une interprétation particulière de ce qui est dit, en minimisant certains passages, en faisant l'impasse sur d'autres ou en en " sublimant " d'autres encore, dans un vocabulaire suffisamment flou, vague ou général, pour que l'audit·eur·rice puisse le comprendre d'une autre façon que la réalité stricte connue de nous. De plus, notre propension pour hoï polloï à mentir sera d'autant plus grande que la menace est perçue comme importante et proche de nous, et ce, de manière pas forcément bien calculée ou maitrisée, par une sorte de réflexe instinctif de préservation. Kant nous dirait avec son impératif catégorique, qu'il faut toujours dire la vérité en toute circonstance, toutefois, on peut se poser la question de savoir si celui à qui s'adresse notre mensonge mérite ce traitement, un peu comme dans la législation française où il est question de repousser un agresseur jusqu'à la hauteur de son agression, on peut donc se dire que face à une menace de blessures graves et/ou morbides, le mensonge serait donc une stratégie d'un niveau moindre grave que l'agression et donc légitime en terme de gravité dans l'adéquation attaque-défense, en ce cas-là. D'un autre côté, vouloir justifier le mensonge de la sorte et adopter une telle tactique généralisée, on en viendrait à mentir aux menteurs, et il n'y aurait dès lors plus aucune valeur à défendre hormis ses intérêts propres, et ne le faire que dans certaines circonstances que nous jugeons dignes ne ferait qu'ajouter de l'arbitraire et la subjectivité à l'affaire, qui nous conduirait à avoir deux poids et deux mesures suivant les interprétants de la situation. Il semble donc, comme en science, que le seul référent auquel on puisse se rattacher et qui permet de garantir le consensus, soit encore la réalité factuelle, i.e. les faits non interprétés, et pour ce faire, nous avons impérativement besoin du vrai. Et puis, il nous est parfois difficile de faire la part des choses entre les évènements en eux-mêmes et les interprétations communes que nous avons d'eux, dans une sorte de construction sociale de la réalité ( C.f.: P. Berger et T. Luckmann ), on le voit très nettement en Histoire ou lors de débats sur l'actualité, je l'ai vu distinctement lors de la première vague du Covid aussi. Dire la Vérité en permanence n'est pas donné à tout le monde, et c'est même socialement quasi-impossible, comme on peut s'en rendre compte dans l'usage de la politesse ou de la bienséance, hypocrites que nous sommes et en tant qu'act·eurs·rices qui excellent dans l'art quotidien de la comédie dans la grande pièce de théâtre que l'on appelle la vie - en société. Beaucoup de personnes, d'un autre côté, ne veulent pas l'entendre non plus ! Donc d'un côté, elle est dure à dire, en général par peur de la désapprobation sociale, et de l'autre elle est dérangeante à entendre car douloureuse... Il semble que personne n'aime la Vérité en elle-même, ce n'est jamais une vertu première ou placée au-dessus de toutes les autres valeurs, malheureusement ! Il m'est arrivé de dire la vérité même en sachant son caractère potentiellement destructeur, néfaste ou négatif pour moi-même ou pour autrui, en particulier dans des situations critiques, immédiates ou médiates. Paradoxalement, pour ma part, il s'avère qu'il m'est plus " facile " de m'écarter de la pure vérité quand tout va bien ( e.g.: ne pas tout dire, laisser l'autre dans ses avis, ses opinions ou ses conjectures ), que lorsque les choses se corsent ou dégénèrent. D'une manière générale: La " force " ne se mesure t-elle pas justement dans l'adversité ?! Tel que faire preuve de courage face au danger - et non de témérité ou d'insouciance. D-U
  23. Bonjour Ambre, je dois confesser que je n'ai pas saisi tout ce que tu as écrit et voulu dire, même si je sens bien ta quête de sens légitime derrière, je ne suis pour le moment pas à la hauteur de tes pérégrinations intellectives, je n'arrive pas à te " suivre " ou à savoir où tu veux toujours en venir, et je m'en excuse. Ne m'en veux pas, si je tire du coup à côté de la cible en te répondant, et ce, sur les quelques points que je peux interpréter. J'ai songé à ce que tu as écrit là, et je me suis dit que je pouvais être d'accord avec toi, si je réduis ton propos à une dimension affective plus particulièrement ou existentielle plus globalement. Seuls ici changent les " modes opératoires ", non les fondements sous-jacents. E.g. Le " fench kiss " serait une invention récente dans l'histoire de l'humanité - 2500 ans, en revanche le sentiment amoureux y serait très antérieur et certainement commun entre nos très lointains ancêtres - les premiers homo sapiens: 300 000 ans - et nous. En revanche sur un plan épistémologique, je ne peux te rejoindre, par exemple, il me semble obvie que l'interprétation des cycles lunaires des femmes et hommes préhistoriques n'a trop rien à voir avec notre compréhension moderne de ces évènements, le phénomène est certes identique pour chacun, mais son explication et donc sa signification sont tout autre dans un cas ou dans l'autre, avec des implications profondes et somme toute radicalement différentes. Oui, d'un point de vue comportementaliste, je dirais que c'est pour bonne part tout bonnement parce que nous faisons partie de la même espèce, et donc nos ressorts psycho-dynamiques de base sont les mêmes, puisque reposant sur un support neuro-chimique identique - aux variations inter-individuelles près - c'est-à-dire en moyenne. Les schémas ou patterns cognitifs sont la plupart du temps relativement similaires, mais ce n'est pas toujours le cas, il suffit de s'intéresser aux personnes avec TSA, TDA/H, psychopathes ou schizophrènes ( qualitatif ), voire HPi ( quantitatif ) par exemples pour s'en rendre compte, on parle aujourd'hui de neuro-diversité, et donc par voie de conséquences d'une appréhension du monde différente, que ce soit à cause d'un dysfonctionnement ou d'un " sur-fonctionnement " par rapport aux gens dits ordinaires/moyens. Oui. Remarques bien, qu'il est tout-à-fait possible malgré tout d'arriver ou d'aboutir au même résultats par des moyens cognitifs différents, ou d'agir identiquement pour des raisons différentes, ce qui me laisse perplexe sur une possible généralisation de ce que tu dis, quand bien même je suis globalement d'accord avec toi, ce sont des limitations à prendre en compte, pour éviter des malentendus ou des quiproquos dans la vie de tous les jours en l'occurrence. Je te donne un exemple vécu connexe, j'ai discuté il y a quelques semaines avec un monsieur d'âge mûr diplômé d'un DEA en philosophie, puis il a décidé pendant sa carrière de repasser les diplômes universitaires pour devenir psychologue, licence, master éponymes entre autres, en plus de son emploi professionnel, à ce stade je me suis dit que nous étions fait de la même veine ou trempe, que nous étions en quelques sortes sur la même longueur d'onde, mais j'ai vite déchanté quand j'ai aussi pris connaissance de son activité professionnelle subsidiaire, il m'a confié qu'il était " magnétiseur " ou quelque chose de cet acabit ! Cela a été un véritable choc, tel un coup de tonnerre tout proche, dans ma tête, comment est-il possible qu'une personne aussi érudite et sensément sage au vu de son parcours atypique pouvait adhérer pleinement et en toute conscience à une telle fumisterie !? Donc de prime abord, j'aurais cru que nous étions " proches " mais en fin de comptes, nous étions parfaitement étrangers l'un à l'autre ! Ce qui peut sembler un détail renverse pourtant complètement et irrémédiablement la situation, tout comme certaines personnes peuvent migrer en un tournemain de l'amour à la haine... Je ne sais pas trop que penser de cet enchainement. Comme j'ai essayé de te le dire dans mon message précédent, les choses ne sont pas aussi propres et/ou mécaniques que cela, par exemple, les actes et non-actes que l'on nous impose de faire ou de ne pas faire étant enfant, vont finir par s'intérioriser en nous, ils vont faire partie de nos pensées d'une manière ou d'une autre. Il y a de multiple couplages, de court-circuits/raccourcis et de rétro-actions qui m'interdisent de penser de manière aussi linéaire comme la phrase que tu évoques, cela peut certes parfois se produire ainsi, mais c'est à mon sens très loin d'être une généralité ou systématique. On sait de mieux en mieux, autre exemple, que le langage de notre culture façonne notre manière de penser ou au moins d'appréhender ou de percevoir le monde environnent, la Langue étant toujours connotée, culturellement, historiquement et idiosyncratiquement. Voilà, nous nous rejoignons sur la complexité de notre fonctionnement interne, à la fois inné, à la fois acquis, et ce, par différents truchements, moyens, directement, indirectement ou de traverse, etc... Un être vivant n'est pas aussi directement accessible qu'un système mécanique, il est rarement le produit d'une seule cause, mais tout au contraire, l'agrégation d'une kyrielle de causes tant externes qu'internes ( imagination et idéologie par exemples ), sans compter que l'environnement immédiat n'est pas sans incidence sur notre réaction présente, tout n'est pas déterminé par des facteurs personnels, ou une essence, mais aussi par l'interaction avec notre milieu proche. Par exemple quelqu'un de colérique, peut dans une situation différente se montrer serviable et doux comme un agneau, on voit dès lors, que ses actes, les paroles émises ou reçues, ses pensées sont connectées aussi à des influences externes immédiates. Nous ne sommes pas des entités isolées ou déconnectées, bien au contraires, nous sommes des nœuds dans un réseau social concret, à tout point de vue, que ce soit pour dire, faire ou penser. On ne mesure pas effectivement toujours bien le poids conséquent/prépondérant que peuvent revêtir les Habitudes, qu'elles soient individuelles ou collectives, sur nos vies. Il a été montré, pour te rejoindre, que ce qui nous était familier, était perçu comme plus " normal ", plus attrayant et aussi plus moral ou de plus grande valeur ! Ce qui enclenche un cycle d'auto-reproduction, étant donné que nous recherchons activement, ce qui nous semble bon, juste et cohérent. On ne perçoit dès lors plus la caractère arbitraire de certaines coutumes ou mœurs, nous y sommes devenus aveugles, en grande partie par notre éducation inhibitrice et réductionniste. Nous sommes formatés par des différents leviers, à la fois mimétique, conformiste, d'obéissance, par désir et envie, par amour, par peur ou respect, etc, mais aussi par notre incommensurable ignorance, que l'on peut voir aisément chez le jeune enfant, qui agit en fonction de ses maigres connaissances, alors qu'en tant qu'adulte on sait bien que sa vision est limitée et donc faussée par ce manque, il n'y a pas lieu de croire qu'il en va différemment des adultes, même si nous avons tous se sentiment rassurant de plénitude cognitive, d'en savoir assez, nous faisons tous la même erreur fondamentale, en effet, cette " plénitude " peut très bien se produire avec un dé à coudre, un sceau, une baignoire ou piscine olympique, pourtant la quantité contenue est fort différente dans chaque cas, autrement dit même un tout petit cerveau peu instruit et bête pourra avoir la même sensation d'être suffisamment rempli qu'une autre très intelligente et érudite ! Socrate a dit: " Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien " Deja-utilise dit quant à lui: " Plus j'apprends et plus je sonde la profondeur de mon ignorance ", qui a le mérite de laisser l'idée que l'on apprend malgré tout quelque chose et que l'on peut aussi paradoxalement mieux prendre conscience de nos limitations intrinsèques, au fur et à mesure que l'on sait plus et mieux. Les moyens de langage peuvent servir à bien des choses, parfois simplement à nous faire redescendre les pieds sur Terre, de notre piédestal où nous étions nous-même positionnés, d'essayer de faire sentir toute la bêtise dont nous sommes faits en réalité et tout ce qui contribue à l'alimenter, perdus que nous sommes dans des illusions que nous avons là aussi créées de toutes pièces et dans lesquelles nous nous complaisons comme Narcisse devant son miroir... J'espère à nouveau avoir modestement contribué à tes réflexions, même si je ne suis pas convaincu d'avoir compris là où te cherches à en venir.
×