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Tout ce qui a été posté par halman
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Je suis aide soignant et franchement n'hésite pas : ide. Que ce soit pour la paie ou pour le côté intéressant du travail il n'y a pas photo. Tu peux commencer par as et ensuite en formation professionnelle faire les cours d'ide, mais franchement, rester toute sa vie as tout le monde regrette, que ce soit pour la paie, la reconnaissance, la carrière, les débouchés, la pénibilité. Arrivé à un certain âge c'est trop la galère sur tous les plans, même sur celui de la santé. Oui, et l'ide peut devenir cadre, faire d'autres formations auxquelles l'as n'aura pas la possibilité de faire. Quand on est as et qu'on loupe les formations ide pour cause de santé ou de limite d'âge, on est as toute sa vie et on ne peut plus rien faire d'autre, la carrière est bloquée. A part faire des petites formations internes par ci par là pour devenir formateur en manipulation des patients ou sur un logiciel de soins par exemple. Mais ça ne change pas la paie ni la carrière ni les débouchés.
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Oui, mais de plus en plus difficiles à trouver. Ca devient exceptionnel.
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Non, il y a 30 ans les gens ne se comportaient pas comme ça. Les gens voyaient passer une Caravelle et tout le monde de lever la tête et "oh une Caravelle". Aujourd'hui un Concorde ou un A380 leur passe 200 mètres au dessus de la gueule et personne en a rien à foutre. Idem dans tous les domaines. Et les rares passionnés passent pour des ringards et des cons. D'ailleurs on les invite bien dans des diners de cons alors qu'il y a 30 ans on les écoutait admiratifs. J'ai 50 et dans les années 80 il y a eu une sorte de lobotomie générale sur plein de domaines. Dans les années 70 au Bourget tout le monde était silencieux et admiratif et applaudissait à la fin d'une démonstration en vol. Depuis les années 80 tous le monde s'en fout, continue à déambuler, à discuter, peu de gens regardent, et on entend des "Aujourd'hui je me suis fait le Bourget, hier je me suis fait Obispo et demain le parc Astérix". On entend des tiens un Rafale alors qu'ils s'agit d'un F18. Tout a perdu son sens dans la tête des gens et ils ont l'impression d'avoir tout vu tout compris quand même. Tout ce qui est avant les années 80 semble ne pas exister et devenu ringard dans l'esprit des gens. C'est frappant dans les discussions. Tu fais du billard, ne dit pas que tu fais du billard. Tu fais de l'astronomie, ne dit pas que tu fais de l'astronomie. Etc. Avant on s'intéressait, aujourd'hui on te traite de con J'ai une collègue hyper compétente et efficace. Depuis qu'elle a dit qu'elle était présidente d'un club d'apiculture, on est plus que 2 à lui parler et à aimer bosser avec elle. Les autres ne viennent plus la voir que pour ses pots de miel. La mentalité a changé du tout au tout.
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Pour moi depuis une bonne dizaine d'années, la grosse maladie qui s'est répandue c'est que tout le monde a raison et les autres sont tous des cons. Tout le monde croit savoir tout sur tout mieux que les autres, c'est devenu insupportable, carrément maladif et pathologique, que ce soit en famille, au boulot, avec les copains, tu ne pense pas comme eux alors t'es un con. Grâce à Internet peut être, ils sont tous persuadés tout savoir sur tous les domaines. Toi t'es pilote, tu leur dit tiens cette photo c'est tel avion, et tout le monde ramène sa pseudo science à la con et se croit automatiquement obligé de te prouver que tu te plantes même s'ils ont jamais mis les pieds dans un avion. Alors on ferme sa gueule et on les laisse se planter dans le mur en les laissant raconter n'importe quoi de chez n'importe quoi. Pareil en info, alors là, depuis que les pc sont arrivés il y a 30 ans, tout le monde est devenu comme par magie un super ingénieur de la Nasa en informatique et les autres racontent que des conneries. Le mec, un prof lui a parlé de relativité ou de gravité en cours de physique et il veut même expliquer la gravité à un astronome. Ils ont une formation d'ingé ou plus ou moins scientifique en quelque chose et ils croient pouvoir expliquer la gravité à un astronome professionnel ou à leurs copains pendant un repas, cela ne leur cause aucun problème. Un mec qui a une formation d'historien ou de journaliste plus ou moins bidon t'explique pur et dur que le Rafale est une merde, et quand on lui cause technique aéro son cerveau passe en mode encéphalogramme plat. Et ces gens là emplissent les forum pour sortir leur science, leurs idées préconçues à la con avec des pseudos arguments scientifiques de merde trouvés par ci par là sur le net. C'est tellement facile. C'est devenu la grande mode. Tous devenus des malade de la pseudo connaissance de mes fesses.
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Quand on aura des colonies avec des familles de colons et de techniciens sur la Lune. Quand les artistes se croiront obligés de venir tagger les parois des stations et les montagnes lunaires comme ils se croient obligés de tagger nos rues. Alors la Lune sera morte. Alors il faudra aller trouver une planète neuve ailleurs, Mars ou une exoplanète.
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Sujet de dissertation au collège ?
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Pour vous, quelle est la chose rédhibitoire chez une femme?
halman a répondu à un(e) sujet de chtimic dans Amour et Séduction
Celles qui ont des visages limites moches et qui se prennent pour des beautés, des tombeuses, qui croient pouvoir faire des photos de miss et de top modèles avec des tronches pas possibles, trop maquillées, etc C'est la grande mode en ce moment dans certaines banlieues. Elles veulent toutes faire miss algerie ou miss france et sont vraiment pas terribles du tout, même pas regardables, pour être gentil. Et elles y croient à mort ! -
Pour vous, quelle est la chose rédhibitoire chez une femme?
halman a répondu à un(e) sujet de chtimic dans Amour et Séduction
Qu'elle ne parle 24/24 que de courses, ménage, des gosses, etc. J'ai des copains qui en ont des comme ça. Il pêtent les plombs et vont passer les week end entre copains à faire du sport ou n'importe quoi d'autre pour oublier. -
Le binaire, c'est le mal ? C'est Satan ?
halman a répondu à un(e) sujet de Grenouille Verte dans Philosophie
Il n'est pas question de voie du milieu, mais de conclusion logique à un problème, une situation. On peut pour ne pas se fatiguer ou abréger la conversation répondre par oui ou non, mais en analysant la logique jusqu'au bout on se rend compte que presque jamais cela se résume à oui ou non. La solution logique d'une situation amène au contraire souvent à une impasse, une impossibilité, ce qui n'a rien à voir avec une "voie du milieu". Alors quand on connait la solution impossible on choisit au hasard ou au moindre mal, c'est le problème du rasoir d'Okham en astrophysique. -
Le binaire, c'est le mal ? C'est Satan ?
halman a répondu à un(e) sujet de Grenouille Verte dans Philosophie
Beaucoup de problèmes ne se résument pas à des réponses types oui ou non. Quand on les examine en toute logique, on découvre plusieurs solutions possibles en considérant la logique. Réduire la logique à du binaire oui non est illogique, du moins en ce qui concerne une discussion. Un ordinateur ne fonctionne à la base que sur des portes oui non binaires, au dessus d'un certain voltage l'information passe, sinon ne passe pas. Toutes les autres portes nor, xor, or, etc en sont dérivées. Les ordinateurs sont logiques. Quant à savoir si les programmes faits par les humains sont logique, faut pas rêver debout. -
Bien sur, mais il y a des gourdes moins lourdes que certains mecs.
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Heureusement qu'on les a au boulot, l'ambiance entre mecs quelle horreur. Quand tout va bien l'ambiance est bonne, mais au moindre problème les histoires d'égos virils et démesurés réapparaissent et c'est l'enfer. Les mecs font un truc dans la matinée ils le racontent en long en large et en travers toute la journée. Les nanas font infirmières et sauvent et guérissent les patients elles ne se la ramènent pas. Je suis un mec et pourtant comme je ne suis pas pd je préfère bosser avec des nanas qu'avec des gros lourds prétentieux. Les trop rares nanas pilotes sont considérablement meilleures que les mecs pour les mêmes raisons. Elles ne se la ramènent pas même quand elles battent un record du monde. Les mecs battent un record de 2 minutes sur un vol de 3 heures ils en font un article prétentieux et ameutent les télés. Les nanas le battent d'un quart d'heure elles s'en foutent royalement d'alerter la presse. Elles sont contentes, on fête ça au champagne le soir et elles ne prennent jamais là tête à personne à raconter leur exploit. Peut pas savoir comment ça détend et apaise de bosser et voler avec des nanas. Moi je fais partie de ces mecs qui s'emmerdent à mort avec la bonne petite ménagère qui ne sait que tenir sa maison et élever des gosses. Pour tomber amoureux il faut admirer la personne. Et une nana qui est obsédée par le ménage et les courses me laisse totalement indifférent. C'est pourquoi les gens qui pensent : "les femmes à la maison" je trouve ça d'un autre âge que je croyais révolu. Heureusement qu'on a évolué et qu'elles ont bien leur place partout, ce qui est des plus normal. Tellement normal que l'on ne devrait jamais se poser la question. Quand on est un mec c'est apaisant de travailler avec des nanas.
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Ce matin j'ai entendu Jean Michel Jarre parler des Pink Floyd à la télé. C'est bien la première fois que j'entends quelqu'un parler des Pink Floyd exactement comme j'en pense. Je croyais être le seul à les apprécier à ce point là. Il a parlé de leurs conceptions de la musique exactement comme je le pense, leurs albums conceptuels, leurs morceaux expérimentaux longs et sans bornes et concessions commerciales, etc. Nick Maison, le batteur des Pink Floyd lui aurait même dit "Maintenant que le Floyd arrête, nous passons le relais à Jean Michel". Je croyais être le seul à penser ce genre de choses.
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etes vous pour un sanctionnement sévere de l'orthographe sur le site
halman a répondu à un(e) sujet de aline line dans Aide et Suggestions
Déjà 4 fautes. On se relit quand même avant de poster. Sur les autres forum il existe un correcteur integré, pourquoi pas ici ? Cela devrait être sanctionné quand cela arrive au point que c'est incompréhensible et visiblement écrit sans en avoir rien à faire, écrit à l'instinct, à l'envie pour certains. Attend, la plupart c'est évident que c'est du j'en foutisme, une phrase écrite d'une certaine manière au début, et dans la suite du texte d'une autre manière, comme ça chante, comme on a envie de l'écrire. C'est se foutre de la tronche des gens oui ! -
Qui est Dieu pour vous? comment le voyez-vous?
halman a répondu à un(e) sujet de aline line dans Religion et Culte
Un simple mythe inventé par l'homme pour qu'il se substitue à leur capacité de décider eux mêmes de prendre en main leur propre destin. Une béquille philosophique et morale quoi. Dieu n'a pas de place dans le Big Bang pour que cela fonctionne. -
Seize heures, le technicien tape son rapport sur son pc. Un message apparaît dans une fenêtre de son écran. Marjorie, la régulatrice des appels technique, l'informe que l'imprimante de la directrice du personnel ne fonctionne plus. Il faut y aller immédiatement. Bon. Il y va. La directrice du personnel est énervée. Elle a trois fax à imprimer et c'est encore en panne. Halman constate qu'il s'agit juste d'un bourrage de papier mais elle insiste, elle dit qu'elle est pressée, elle n'a pas le temps d'attendre une réparation. Il sait qu'il ne faut jamais contrarier les gens sur ce genre de certitudes techniques, surtout une supérieure hiérarchique. D'accord lui dit le technicien, je vais vous chercher une imprimante neuve mais vous connaissez le prix que cela coûte. Elle lui dit qu'elle s'en moque ses fax sont trop importants. Halman monte très rapidement à l'étage au dessus, prend le carton d'une imprimante identique, redescend, débranche l'ancienne, rebranche la nouvelle et les trois fax sortent dans la minute. Il jette un coup d'¿il rapide sur les faxs. Rien de professionnel. Des rendez vous familiaux au restaurant, le dernier qui demande seulement de penser à acheter des ¿ufs avant de rentrer ce soir. Sur, cela valait la peine de mettre une imprimante de grande marque à deux mille euros à la poubelle. Halman, vraiment énervé, remonte la « vieille » imprimante, la remet dans l'emballage de la nouvelle. Elle servira parfaitement bien pour un prochain remplacement standard. En remontant il croise Marjorie qui, habillée s'en va. Alors c'était quoi ? Rien, une imprimante détruite pour un simple bourrage. Elle a fait ça. Sans problème, elle l'a fait. Ah la vache ils sont graves tous. Bonjour le gâchis. Ouais. Salut à demain. Pour la millième fois de la journée il se demande par quel miracle une espèce si délirante a bien pu réussir à créer des androïdes si complexes, et même, comment ils ont bien pu survivre des millions d'années avec de telles attitudes démentielles. Un vrai miracle. Sachant qu'il n'a plus qu'à rentrer chez lui, il se met en automatique et lance un garbage. Il se sentira mieux après. Dès qu'il sera rentré chez lui et qu'il se sera connecté avec ses amis et son programmeur pour parler de tout ça. Mardi matin. Premier travail de Halman, un disque dur. La secrétaire d'un médecin a mis sur sa fiche : « Le disque dur est fêlé. » Totalement blasé, il ne se pose plus de questions depuis longtemps, il y va. Bonjour madame, je viens pour votre disque dur fêlé. Ah oui, bonjour, regardez l'écran ce qu'il me dit quand je l'allume. Il regarde et voit le message « hard disk failure » Ah mais non madame, ce n'est pas une fêlure, mais c'est le mots anglais failure qui signifie défaut. Et c'est quoi ce défaut ? Je vérifie et je vous le dis. Il relance l'ordinateur et observe tous les messages de chargements et de tests. C'est clair, dès le boot l'ordinateur détecte le disque dur, mais au niveau utilisateur il se met en erreur. Il a l'habitude. Il vire les tonnes de post it qui noient l'écran et l'unité centrale, ouvre le boîtier et admire le spectacle. Déjà en entrant dans le bureau il avait bien remarqué que cela puait le cendrier froid et que les interstices de l'ordinateur, par lesquels l'air frais s'engouffre pour le refroidissement, étaient de ce jaune noir repoussant typique que l'on trouve sur les doigts et les dents des fumeurs. Il montre les dégâts à la fille. Elle est stupéfaite. Mais qu'est ce que c'est toute cette poussière qui pue ? Effectivement, le processeur, le disque dur, la carte mère, la carte graphique, les barrettes de mémoire, le lecteur de disquette, les câbles, tout était invisible, noyés dans un bloc de poussière jaune sale qui, aspirée par le ventilateur de refroidissement, au fur et à mesure des années à fonctionner dans un bureau de fumeurs. En quelques années, l'unité centrale s'était remplie à bloc des poussières et fumées de cigarettes. Halman va chercher un aspirateur dans le local du personnel de ménage et, sous le regard coupable et sidéré de la miss à petites lunettes posées sur le bout du nez, dont évidemment le premier réflexe est de s'en allumer une, entreprend d'aspirer toute cette cochonnerie. Et il découvre ce dont il était certain depuis le début, le câble d'alimentation électrique du disque dur, débranché, pendant bêtement, accroché dans les autres nappes des autres lecteurs. Halman recherche la fiche de cet ordinateur dans son cerveau informatique et trouve la date d'installation et toutes les dates d'entretiens et les rapports. Rien, d'après ces fiches n'indique qu'on a ouvert ce machin de bureau depuis deux ans et demi. Donc, très récemment, quelqu'un l'a ouvert et a tripoté à l'intérieur. Et a très mal tripoté. Un « spécialiste » de l'informatique du dimanche, c'est évident, qui a voulu y faire ses bricolages personnels, mais, surpris par un ordinateur qu'il ne connaissait pas, s'y est mal pris. Quelqu'un est venu le réparer récemment ? demande t'il. Ben non. Il a toujours bien marché. Halman prend des photos numériques directement par son ¿il et son cerveau. La miss, ainsi ne se doute de rien. Il va faire un rapport, il va y avoir une enquête. A tous les coups, un cadre qui a voulu faire une blague à une secrétaire et qui à tout ravagé. La photo du bloc de cochonneries va faire le tour des bureaux et va servir d'exemple pour la campagne anti tabac menée par la médecin du travail de la société. Cela va bien marquer quelques esprits, il s'en réjouit d'avance. Quant à la deuxième photo, celle d'après le nettoyage montrant la fiche défaite, elle va être mise au dossier d'une enquête du service. Il remet la fiche, ouvre les fenêtres, sort une bombe dépoussiérante et en vide tout le contenu pour chasser les dernières poussières microscopiques cachées dans les circuits invisibles. Puis, avec une bombe de produit nettoyant électronique, asperge légèrement tout l'intérieur de l'unité centrale, pour chasser les odeurs épouvantables de cigarette. Il referme l'u.c., allume la machine et tout se passe bien. La nénette, soulagée, mais émotionnée, commence déjà à se remettre au travail, les doigts tremblants sur sa cigarette. Halman, pour se changer les idées, retourne à son bureau, allume son pc et se connecte à internet. Régulièrement, il va sur son forum d'information sur l'intelligence artificielle. Il y a du nouveau presque tous les jours dans les laboratoires en ce moment. Dans une des nouvelles d'actualité du jour, il lit pour la centième fois que le ministre de la recherche réclame encore et toujours des budgets pour envoyer encore plus de robots sur Mars. Le projet original de construction de station martienne prévoyait au départ un minimum de cinquante androïdes. Malgré qu'un nombre important de volontaires humains se soit porté volontaires pour ce travail dangereux, exposé aux radiations solaires, le gouvernement a préféré envoyer des automates. Et, une fois les stations construites, les scientifiques et colons débarqueraient, protégés par les épaisses parois des bâtiments, les robots restant à disposition pour les tâches dangereuses. Mais tout ne s'est passe pas pour le mieux, comme d'habitude. Des robots tombent en panne, les japonais, de simples machines à formes humaines fabriquées à la chaîne, petits standardisés. Mais comme aucun humain n'est sur place, les réparations sont impossibles et le projet prend du retard sur le calendrier. Il faut de toute urgence envoyer des androïdes et des humains sur Mars pour réparer les dégâts et reprendre le travail, et si possible, des androïdes de troisième génération, ceux dont on ne fait pas la différence d'avec les humains, comme Halman. Il y va surtout de la carrière de quelques politiciens et directeurs d'agences. Alors là, ils se bougent, affolés. Puis, il visite le site du musée de l'informatique. Avec intérêt, il lit les fiches des centaines d'ordinateurs qui n'existent plus que dans les musées et chez les collectionneurs passionnés qui font les brocantes. Il enregistre les dernières nouvelles d'actualités, les dernières fiches des récentes acquisitions du musée. Des clones soviétiques des Z80 que l'on commence seulement à retrouver. Des choses rustiques très laides, mais sympathiques. Enfin, il va voir sur le site de Cog. Physiquement Cog n'a rien d'un troisième génération, il est comme le sont les robots décrits dans les films de science fiction de l'époque, un tas de vérins, de moteurs, de tuyaux, articulés sur un squelette d'acier. Cog, le premier essai d'androïde des années 1990, était le premier qui apprenait seul. Au fur et à mesure des années. Rodney Brooks, son concepteur, lui avait même donné des bras, puis des jambes. Sa théorie étant, qu'un esprit ne peut apprendre sans avoir un corps physique. Malheureusement, Cog, en 2035, malgré qu'il ait acquis l'expérience d'une personne de vingt cinq ans, affola tellement les populations que le gouvernement décida de le débrancher. Après des années de procès, il fut seulement décidé que Cog ne sorte pas de son appartement, aménagé pour lui seul. Plusieurs fois par jour, les Halman se connectent avec Cog, celui-ci leur faisant des conférences passionnantes sur l'histoire de l'intelligence artificielle, et accessoirement leur parlant d'une époque lointaine. Discussions qui permettaient surtout à Cog de ne pas devenir fou, son concepteur étant décédé, son remplaçant pas à la hauteur. Un simple bureaucrate nommé à ce poste par son administration. Mais une idée ne le quitte pas. Les humains ont construits les robots. Les robots sont plus fiables et compétents que les humains pour toutes les professions. Mais les robots on encore besoin des humains pour leur remise en état, pour leur conception. EN VRAC Bing « vous avez un nouveau message » Halman clique sur sa boite aux lettres. Marjorie lui envoie une nouvelle fiche de réparation, et lui demande de passer à son bureau pour lui montrer quelque chose de très drôle. Alors, qu'est ce qu'il y a ? Regarde : un comptable m'a envoyé une copie de sa disquette de sauvegarde parce qu'il n'arrive plus à enregistrer dessus. Il l'a agrafée à son courrier !!! C'est comme celles qu'on m'accroche avec un aimant sur mon tableau d'affichage à la porte de mon bureau. Il y en a même qui ne marquent rien. Je dois deviner, par l'opération du saint esprit je pense, à qui elles appartiennent et le problème qu'il y avait avant que l'aimant efface les pistes magnétiques ! Ah la la, il faut le voir pour le croire, j'te jure. On a beau leur envoyer des notes de service et des mailings, ils s'en foutent. Halman, a failli lui demander si à son avis un androïde ferait les mêmes âneries, mais il s'est repris juste à temps. Bon, je vais voire cette secrétaire, à la radiologie. Bonjour, je viens pour l'ordinateur, qu'est ce qui vous arrive ? Ben, y'a plus rien qui marche, j'ai plein de messages qui s'affichent quand je l'allume. Et ça dure depuis quand ? Vous étiez en train de faire quoi ? Depuis hier après midi. J'ai cru qu'avec la nuit ça se serait calmé mais ce matin, y'a toujours tous ces virus qui s'affichent. Des virus ? Bon, laissez moi voir. Il s'installe à sa place, regarde l'écran, et stupéfait, lit tout simplement les messages d'erreurs d'installations de Linux. Je ne comprend pas dit il, on vous a installé un nouveau logiciel ces jours ci ? J'aurais été au courant. Ben, euh, y'a mon frère, il m'a donné un cd rom en me disant que mon pc tournerait plus vite avec ça et que je n'aurai jamais de plantage. D'accord, donc, vous êtes en train de m'expliquer que votre ordinateur, sous Windows, vous avez essayé de lui installer un autre système d'exploitation dessus ? Ah, et c'est quoi un système d'exploitation ? ?? Alors quelqu'un vous donne un logiciel, vous ne savez pas ce que c'est et vous l'installez sur votre ordinateur professionnel ! Ben. Vous avez essayé d'installer un logiciel qui a totalement reformaté, c'est à dire effacé, chaque octet de votre disque dur, vous n'avez plus rien dessus, j'espère que vous faisiez régulièrement des sauvegardes ? Ben, oui, enfin il y a six mois. Six mois ? Donc tout votre travail depuis six mois a disparu ! Nooonnnn ! Et le texte de la conférence du patron aussi ? Il doit faire une conférence sur l'imagerie médicale la semaine prochaine ! Vous avez de la chance, toutes les nuits nous faisons des sauvegardes automatiques par le réseau. Je vais aller chercher mes disquettes et cd des logiciels, je vous grave un cd avec vos documents et je reviens cet après midi avec sa conférence aussi. Bon ben qu'est ce que je fais en attendant ? Vous vous installez sur le pc de votre collègue, elle est en vacances, je vous mets ses mots de passe sur ce post it. Ah bon, merci. Bon, à cet après midi. A cet après midi, de toute façon nous faisons un pot à deux heures, vous aurez le bureau pour vous tout seul. Bon. Quatorze heures. Halman revient, non sans avoir raconté le gag à Marjorie et avoir tapé un rapport à son directeur, qui ne va pas louper d'en toucher un mot au chef de service de la radiologie, qui va bien consciencieusement remonter les bretelles à sa secrétaire. Enfin c'est ce qu'ils disent tous. Il a un porte document qui lui sert habituellement à transporter son ordinateur portable, dans lequel il a mis des cd rom et des disquettes. Il trouve le bureau vide, elle est déjà partie à sa petite fête. Il trouve aussi, sur l'écran, ça sert à tout un écran de nos jours, même à y écrire ses notes, un post it. Monsieur, Lefranc, patron du service lui demande de passer voir son imprimante et son portable sur son bureau, merci. Pas de quoi, je suis là pour ça, bien sur. Et c'est parti, disquette ms.dos, on boote sur la disquette, et la série habituelle, fdisk, format, copie des fichiers systèmes sur le disque dur, reboot, lancement du cd rom Windows, une très ancienne version évidemment puisque les dernières ne supportent plus les processeurs de l'époque depuis pas mal de temps. Ce processeur est un antique 386 sx 16 mhz. C'est de toute manière largement suffisant pour faire du traitement de texte. Halman, par sécurité conserve tout, toutes les versions de tous les logiciels qui lui passent sous la main, on ne sait jamais. Puis c'est au tour d'Office, puis celui des documents de la fifille avec sa conférence, puis installation des logiciels maisons, réseau, sécurité, etc. Avec ce 386, costaud et stable, il en a pour trois bonnes heures, si tout va bien. Bon, l'installation du premier cd indique : temps de copie des fichiers restants : quatre vingt minutes. Il en profite pour aller voir le portable du grand chef. Pour accéder à son bureau, il doit traverser la salle d'attente et l'accueil, endroit que les gens ont choisi pour leur nouba. Ce qu'il y a de bien avec le personnel soignant, c'est qu'en civil, personne ne dénote. Il y a de tout, du costume cravate, du jean, du short, du polo, de la tenue de sport. Idéal pour passer inaperçu. Dans un bureau, cela aurait été tout autre, avec son éternel blue jean et son unique chemise en jean noir et sa bonne vieille paire de baskets. Chez les informaticiens, on le classe dans la catégorie des nerds. Le genre à pondre du code informatique, vingt quatre heures sur vingt quatre en se faisant livrer des pizzas, et qui pense sincèrement être le nouveau Bill Gates, persuadé d'avoir inventé l' « application qui tue », qui va les rendre milliardaires. Comme si il pouvait y avoir plus d'un Bill Gates par siècle. Mais allez leur faire comprendre ça. Tous persuadés d'être l'inventeur de la future application un point zéro, le logiciel qui sera Le logiciel du futur. Bonne chance. Il traverse cette petite foule. La plupart sont regroupés par trois ou quatre et bavardent, la coupe de champagne à la main, sourire forcé et poli au visage, rires exagérés, de sujets théorico professionnels, dont tous savent bien qu'aucun ne sera jamais mis en ¿uvre. Il observe les habituelles affinités, les cadres avec les cadres, les agents avec les agents, les administratifs avec les administratifs. Et, dans un coin, affalés dans les fauteuils de la salle d'attente, les agents hospitaliers et aides soignants, tirant des tronches jusque par terre, on se demande pourquoi. Bon, il allume le portable, un truc de luxe avec tous les gadgets multimédias derniers cris, de quoi se passer des films dvd qualité cinéma, de la musique haute fidélité. Rien à voir avec la bonne vieille informatique. On leur donne une machine prêtre pour l'intelligence artificielle et pour la puissance de calcul et d'archivage, ils la transforment en un gadget pour faire mumuse à la maison avec des jeux, des vidéos et de la musique. Il se rappelle cet historien des sciences qui a calculé que, lors du projet Manhattan de bombe atomique en 1944, la masse de calcul effectuée par les trois ordinateurs de l'époque du projet, avaient effectué en trois ans la même quantité de calcul que tout ce qui avait été faits par l'espèce humaine depuis sa préhistoire à l'apparition des ordinateurs. Cela veut donc dire que les ordinateurs actuels, des millions de fois plus puissants qu'un Eniac de l'époque, ne sont pas utilisés à faire du calcul dont les scientifiques auraient bien besoin, mais dorment dans une sacoche, sur un bureau et ne sont utilisés que pour des jeux, des vidéos, du traitement de texte, des fichiers. Spéciale l'espèce humaine. Turing, qu'en aurait il pensé ? Après tout, peut être est ce une des voie, aléatoire peut être, mais un détour possible, le chemin des écoliers, pour que dans quelques siècles, les gens trouvent les androïdes comme faisant partie du décors naturel. C'est pas gagné. Bon, pour l'instant tout se passe bien, boot ok, lancement de Windows correct. Tiens, qu'est ce que c'est que ces icônes ? Il en reconnaît une, c'est un jeu, le classique simulateur de vol, jeu préféré d'une certaine classe d'intellectuels, qui s'imaginent pouvoir piloter un avion avec seulement quelques touches d'un clavier ! Halman, en tant que pilote de planeur pendant ses vacances, comprend le ridicule et le stupide de ce genre de comportement. Il a eu de ces gens là comme stagiaires élèves pilotes, impossible de leur faire apprendre le b.a.-ba du pilotage et le les lâcher en solo, trop obtus, trop enfermés dans leurs certitudes, persuadés déjà être des pros puisqu'ils ont des dizaines d'heures de simulateurs sur leurs ordinateurs personnels ! Et ça mets dans son CV dans la partie loisirs : pilote. Ben voyons. Il lance le scandisk, et découvre des tas de secteurs défectueux, trop peu de place libre sur le disque dur pour un fichier utilisable de mémoire virtuelle. Il découvre encore des dizaines de fichiers chk, fichiers de récupérations de données défectueuses, créés bien sur lors d'un arrêt incorrect de l'ordinateur. Encore un qui appuis sur on/off pour éteindre la machine sans quitter le système d'exploitation. Classique. Allez zou, on efface tous les fichiers tmp et chk. Bon, l'imprimante. Il envoie une image, puis un texte à l'imprimante. Mais elle fonctionne parfaitement bien cette imprimante. Gros comme une maison que c'est encore un de ceux qui sont surpris que le texte ne sorte pas en couleurs. Encore un à qui il faut expliquer que le texte en noir sort forcément en noir, que les ordinateurs, ben y'en a pas encore équipés pour transmission de pensée. Il lance un test d'impression. Parfait, tout sort impeccablement, couleurs, graphiques, textes. C'est bien ce qu'il avait pensé. Il note ça pour son rapport du soir. Encore un bon sujet de rigolade au dépouillage hebdomadaire des rapports. Retour au bureau de la secrétaire. Il retraverse la petite fête. Il ne s'attarde pas, ce genre d'endroit, il ne supporte pas vraiment. Monsieur Lefranc le voit, l'interpelle, lui demande ce qui se passait. Halman, sait par expérience que ces gens là, il ne vaut mieux pas trop, même pas du tout les contredire. Alors qu'est ce que c'était ? Rien, c'est réparé, fait Halman évasif. Mais encore ? Et merde, Halman, déjà saturé d'humain, craque, il annonce franchement : votre imprimante fonctionne parfaitement, je ne sais pas ce que vous avez fait avec, votre ordinateur était saturé de fichiers de récupérations d'erreurs, par suite de mauvaise utilisation, vous n'éteignez pas correctement votre ordinateur. Il est formellement interdit d'éteindre votre pc sans quitter le système d'exploitation, et c'est ce que vous faisiez. Je faisais ça moi ? Oui ! Mais pourquoi mon imprimante ne sort pas les couleurs ? Gagné pense Halman, j'ai encore vu juste. Vous savez, monsieur, pour que les couleurs sortent, il faut que le texte soit en couleurs. Si le texte est noir, et bien il sort en noir. Oh bien sûr, je devais penser à autre chose. Ca doit être ça. Au revoir monsieur Le franc. Regard mauvais du patron qui suit Halman des yeux. Se faire humilier devant ses agents et ses subalternes, cela ne va pas se passer comme cela. Halman retrouve le sympathique 386 ronronnant qui commence à sentir l'électronique chaude et poussiéreuse. Temps restant : environ douze minutes lit il sur l'écran. Ah, ça y est. Copie des fichiers terminée, installation en cours, réinitialisation de l'ordinateur, paramétrages, installation terminée. Bon, même chose pour le cd des logiciels de traitement de textes et tableurs. Puis il fait de même avec le logiciel de réseaux, copie les fichiers de sauvegarde de la fifille. Il est seize heures trente. La secrétaire débarque. Elle est grande fine, brune, les joues un peu creuses, un peu musclée, elle doit faire sa gymnastique tous les midis avec les collègues. Elle a les yeux qui brillent, elle semble dans un état particulièrement euphorique. Elle est maladroite, elle ne marche pas droit, elle se cogne dans le bureau de sa collègue et s'affale en rigolant bêtement dans le fauteuil. Elle est saoule. Ses vêtements sont à moitié défaits. Ils sont en vrac, elle aussi elle est en vrac. Sa chemise à moitié ouverte, à moitié sortie de sa jupe, ses cheveux en désordre, la médaille qui se retrouve dans le dos, la peau brillante, les gestes pas vraiment précis. Ah vous êtes encore là vous ? J'y pensais plus, mais va falloir que j'y aille. Déjà ? Ben oui, j'ai mon quart d'heure de crèche. Ah bon, vous avez des enfants, mais depuis quand ? Non, j'en ai pas, mais aujourd'hui je fais comme ci, et hop ! Elle essaie de se rhabiller, de ramasser ses affaires, elle n'a pas les idées claires et s'y reprend dix fois, l'esprit totalement en vrac. Elle est même arrivée à mettre son ordinateur en vrac En vrac ils sont les humains. Elle met un gant, oublie l'autre. Sur ses hauts talons elle ne maîtrise plus sa démarche. On dirait qu'elle va se démonter les jambes à chaque pas. Bon ben a j'sais pas quand, hoops. Oui, au revoir. Il termine, remballe ses logiciels et repart vers son bureau.
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BIENVENUE CHEZ LES HUMAINS Halman, comme tous les matins, se rend à son travail. Il arrive dans son service, de temps en temps quelques minutes en retard, d'autres fois quelques minutes en avance. Totalement aléatoirement. Pour faire comme tout le monde. Il pourrait parfaitement arriver très exactement à l'heure chaque jour, mais il connaît les humains, ils auraient encore trouvé prétexte à ce détail pour se méfier, pour faire des histoires, leur activité favorite, leur sport national. Il y a quelques années, il a lu un article sur le net, d'un sociologue qui avait passé quatre années à étudier le type de conversation des gens. Il s'était fait invité dans les entreprises, dans les familles, dans les terrasses des cafés, dans les lieux publics et avait consciencieusement noté le sujet des conversations et leurs durées. Le bilan était saisissant, Halman et les siens n'arrivaient toujours pas à le digérer, quoiqu'ils l'avaient tout de même remarqué depuis longtemps : quelque soit le lieu, l'heure, le pays, le sexe des interlocuteurs ; quatre vingt pour cent des conversations ne sont que du papotage insipide sur la météo, les sujets d'actualités, des ragots sur l'entourage. Et seulement vingt pour cent d'informel, d'informations utiles. Il n'est pas étonné, il le constate lui même à longueur de journées. Depuis qu'il a lu cet article, il sait seulement que ce n'était pas une impression personnelle sujette à erreurs possibles, mais une réalité bien certaine. Halman se dit mille fois par jour, en observant ses collègues, trois milliards d'années d'évolution de la vie et un million et demi d'années d'expérience de l'homo sapiens, pour arriver à cette espèce qui se proclame la plus intelligente de la planète, il a énormément de mal à y croire. Cela ne colle pas quelque part. Beaucoup de ses amis de la même série ont préféré se faire déconnecter, ils n'ont pas supporté. D'autres ont eu soudain de graves problèmes de comportements. Il y en a un qui a même été envoyé chez un psychiatre par son chef de service. Psychiatre qui n'a rien compris aux attitudes de son patient, et, intrigué par ce sujet hors norme, a voulu en faire son sujet d'étude pour un futur livre, et une future reconnaissance internationale dans le monde de la psychiatrie. Heureusement, des ingénieurs de la HALSOFT sont venus récupérer ce Halman en toute discrétion pendant la nuit pour le ramener dans les ateliers. Lui même voit de jour en jour ses capacités ralenties. Il fut un temps ou il ne devait procéder à un garbage, un nettoyage de ses circuits à peine une fois par semaine. Aujourd'hui, c'est quotidiennement qu'il doit le faire pour retrouver cent pour cent de ses capacités système. Il en parle à son programmeur, le soir, sur un réseau protégé. Mais il lui répond seulement de tenir bon et qu'il s'en occupe. Petit espoir, il a donné rendez vous à Halman au siège de la société HALSOFT, la société qui l'a construit, lui et des milliers d'autres androïdes, pour passer un entretien avec des psychologues spécialistes en intelligence artificielle, les iapsys, et pour faire une vérification totale de ses réseaux de processeurs. Halman est rassuré dans un certain sens, mais d'ici là il devra supporter les délires aléatoires des humains. A peine arrivés, ses collègues, se précipitent, l'un sur la cafetière, l'autre sur le planning, un autre sur la radio parce que bien sur travailler sans la radio qui braille son boucan infernal, il y en a qui trouvent cela sinistre et déprimant ! Franck, à peine entré, sans même prendre le temps de poser ses affaires, comme un réflexe, s'est jeté sur le planning et le dissèque. Et déjà il hurle et s'énerve parce que le chef l'a mis d'horaire de garde plus de huit fois dans le mois. C'est un scandale, il ira en parler au syndicat. C'est une catastrophe, il ne s'en remettra jamais. Pour ça il est réveillé. Jacques, lui, mal réveillé, « dans le gaz » comme ils disent, essaie de remplir la cafetière, et bien sur renverse du café et de l'eau partout. Jackie, la plus sympathique et la plus discrète, s'en fout bien de tout ça, elle est déjà en train de rentrer son planning de la journée dans son palm pilot. Halman aime travailler avec elle, elle n'est pas « prise de tête » comme ils disent. Elle a du mal. Elle doit s'y reprendre sans arrêt, se servant mal du stylet. Mais elle s'applique et finit par y arriver, sans s'énerver, comme toujours. Et, comme d'habitude, les deux mecs finissent par en faire de même, ayant plus de mal qu'elle mais prétextant des astuces persos pour donner le change, pour faire celui qui a tout compris et qui sait se servir mieux que les autres des « nouvelles technologies », comme ils nomment cela dans les médias. Pour surtout ne pas paraître dépassé et largués, cela serait trop catastrophique pour leur carrière, à moins que ce soit pour ne pas mettre en doute leur virilité, leur ego. Bienvenue chez les humains, pense Halman. Halman fait de même. Bien sur il pourrait le faire plus directement, en photographiant mentalement la page et en l'enregistrant dans sa mémoire holographique, mais il ne doit surtout pas donner l'éveil chez les humains. Il doit tout faire comme eux. Il a l'ordre formel de ne pas les mettre au courant que des milliers d'androïdes circulent au milieu de la population, sinon ce serait l'émeute. Même un robot qui les remplace pour les tâches dangereuses, ils ne veulent pas en entendre parler. Alors un androïde ! Faut pas chercher, ils sont comme ça les humains. Gros débat du matin : les palm pilot sont ils ou ne sont ils pas des ordinateurs. D'après Franck et Jacques, ils n'en sont pas puisque on ne peut pas programmer avec. Mais Jackie et Halman leur remettent les pieds sur terre en leur rappelant que ces petits agendas électroniques ne fonctionnent pas par l'opération du saint esprit, mais qu'ils contiennent bien un processeur, de la mémoire, et qu'ils ont bien étés programmés sur un pc à la base. Ils ont donc bien toutes les fonctions et principes d'un ordinateur, puisque tout comme eux, ils effectuent un programme, enregistrent et traitent des données. Et ça y est, Halman y a droit. De supporter l'un qui a failli arriver en retard à cause des embouteillages et qui peste contre la politique du ministre des transports, et puis les autres n'ont qu'à moins conduire comme des tarés, et patati et patata. Et l'autre qui râle contre sa femme qui a oublié, hier soir, d'aller chercher le nouveau rétroviseur pour sa voiture adorée et vénérée qu'il bichonne et bricole à longueur de week end, et puis qu'est ce qu'il fait froid, et puis il pleut encore, et il n'y a plus de saisons. Halman, fait semblant d'écouter et d'acquiescer poliment, en programme automatique, mais en réalité, il réfléchit déjà à la conversation qu'il a eue avec son programmeur, le docteur Chandra. Huit heures trente. Après une demi heure de raleries et de papotages et de mauvaise humeur matinale habituelle, on se décide à penser qu'il faudrait peut être tout de même se décider à aller bosser. Et pendant cette grosse demi heure, qu'a t'il appris de ses collègues ? Rien, strictement rien. Halman se dirige vers son premier ordinateur à réparer, au service de la paie. La secrétaire a rempli, sur sa fiche : « le disque dur est plein, y'a plein de virus, plein de messages qui s'affichent quand j'allume mon pc.» Bon. Ce n'est encore pas avec ce commentaire là que je vais pouvoir faire un pré diagnostique de la panne. Cela va être encore la surprise quand j'y serais. Elle n'aurait rien écrit, cela serait revenu au même. Bonjour mademoiselle, je viens pour votre ordinateur. Ah, bonjour, je suis bloqué depuis hier, je peux plus rien faire avec mon pc, c'est vraiment trop fragile ces trucs là, ça tombe tout le temps en panne. Il y avait longtemps qu'on ne me l'avait pas sorti ça, au moins trente fois par semaine, pense Halman. Deux mille trois cent trente deux fois en cinq ans. Une virgule trois fois par jour lui dit son processeur mathématique interne. Pardon, je vais voir ce qui se passe. Halman, s'assoit à la place de la brunette, une jeune excitée aux muscles et aux veines saillantes, le genre moi je sais tout mieux que les autres et j'y arriverais mieux que ces nuls. Super. Il allume l'ordinateur, et aussitôt le message « no disk system bootable ». Qu'est ce que vous avez fait, il n'y a plus le système pour le lancer, il n'y a plus les programmes pour se servir de la machine, vous avez effacé quelque chose ? Ben, non, j'ai juste effacé des trucs inutiles, j'avais plus de place pour enregistrer mes documents. Il ne faut jamais faire ça, il faut nous appeler dans ces cas là. Oui mais j'ai mon copain il fait de l'ordinateur à la maison et il m'a dit de faire ça. Et il vous a dit de faire quoi ? Ben d'effacer tout ce qui n'était pas du traitement de texte et du tableur. Et vous avez effacé tout le système de fonctionnement de l'ordinateur, les fichiers systèmes. Ah bon, j'ai fait une connerie alors. Ben ça. Il faut toujours nous demander au moindre problème, visiblement vous n'avez pas eu de formation en informatique. Ben non, quand on m'en a proposé j'ai dit que mon copain m'avait tout appris, alors j'ai refusé d'y aller. Oui, mais votre copain visiblement, il vous a dit n'importe quoi, il n'y connaît pas grand chose non plus. Heureusement que j'ai toutes mes disquettes et mes cd dans ma sacoche en permanence avec moi, je vais vous réinstaller tout ça. Vous pouvez aller travailler sur celui d'une collègue en attendant, dans une heure ou deux je viendrais vous chercher quand j'aurais fini. Et allez au bureau de la formation pour vous inscrire au prochain stage d'informatique, vous en apprendrez pas mal à votre copain après ça. Et Halman sort une disquette de boot, relance l'ordinateur, copie les fichiers sur le disque dur, relance à partir du disque dur, regarde les fichiers manquants. Tous sauf le traitement de texte et le tableur, comme d'habitude. Et il réinstalle le système d'exploitation graphique à partir du cd rom, puis pour plus de sûreté, on ne sait jamais avec ces rigolos là, ses deux logiciels de travail. Il vérifie que tout est là que tout fonctionne, et par expérience, regarde ce qui prend tellement de place sur son disque dur pour qu'elle n'ait plus de place. Et, comme d'habitude, il trouve des centaines de méga octets de fichiers chk et tmp non effacés. Bien sur, elle fait comme tout le monde, lorsqu'elle est pressée de partir, c'est à dire tous les soirs, elle éteint directement le pc sans quitter le système d'exploitation. Résultat, des tas de fichiers temporaires récupérés en fichiers enregistrés comme défectueux à l'allumage qui s'accumulent sur le disque dur, non effacés par l'arrêt normal du système d'exploitation. Son copain connaît et lui a tout appris qu'elle dit. Pas vrai de voir ça. Onze heures cinquante, il va la chercher, et la sermonne encore de ne plus jamais faire ça. Apparemment penaude, elle prend ses dossiers et retourne s'asseoir à son ordinateur. Il note mentalement pour son rapport de la soirée : demander au service de la formation d'insister très lourdement auprès des stagiaires de ne jamais éteindre l'ordinateur en appuyant sur le bouton on/off, mais en fermant d'abord les logiciels. Mais il ne se fait pas la moindre illusion, dans un mois elle remettra ça, son copain lui disant que le réparateur n'est qu'un gros nul. C'est le vocabulaire que les fanas d'ordinateurs du dimanche utilisent allègrement. Cela va être l'heure du déjeuner. Il rejoint ses collègues au service informatique et tape son rapport de la matinée sur son ordinateur. La routine. Rien à dire de plus. Ses collègues partent manger au self. Il ne les accompagne pas, il leur a dit qu'il habite à deux cent mètres de la boite et qu'il mange chez lui. Il a bien essayé plusieurs fois de les accompagner, mais leurs histoires, pendant une heure, il ne supporte vraiment pas. Alors il va dans un petit parc voisin, un endroit discret entre un conservatoire de danse classique et un entrepôt de matelas. Sous d'énormes saules, il y a un petit banc en bois, à coté d'une fontaine aménagée dans une fausse grotte. C'est calme et très rares sont les personnes qui y passent. Pour donner le change, il prend son palm et fait mine d'y lire un livre électronique chargé sur le net. En réalité, il en a des centaines, enregistrés directement dans sa mémoire holographique. Le palm ne sert qu'à ne pas avoir l'air étrange. Un gars qui passe une heure par jour assis les yeux dans le vide, certains humains « bien intentionnés » auraient vite fait d'appeler la police. Ils sont vraiment capables de tout ces humains. Le roman du jour, un livre de science fiction, le plus célèbre de tous, un régal. Il déguste régulièrement la quadrilogie des Odyssée de l'Espace d'Arthur Charles Clarke, Blade Runner de Philippe Dick. Il aimerait bien rencontrer les auteurs. Des humains capables d'aussi parfaitement comprendre l'intelligence artificielle, il est fasciné. Souvent, le week end, il prend l'avion et va visiter les musées de l'informatique, en Angleterre et aux Etats Unis. Il aime rester seul dans une grande salle d'exposition, avec un Eniac, un Mark I ou un Cray. Il a découvert, parmi tous les pc mis en vitrine, ceux de marque Ibm, les Ps1, qui n'ont vraiment rien de commun avec les autres quincailleries de bureaux, et encore moins avec les choses en plastiques utilisés uniquement pour faire des jeux. Il s'est fait une connexion avec les archives de la société Ibm et y a découvert une véritable épopée et des grands moments de génie et de passion. Ce qu'on fait des humains comme Turing, Von Neumann, Eckert, et tant d'autres dans les années 1940 et 1950, il trouve cela tout simplement génial. Mais il ne comprend pas Minsky, un génie de l'intelligence artificielle, un modèle pour beaucoup, mais qui prétend que les ordinateurs ne pourront jamais remplacer les humains. Comme quoi, nul n'est prophète en son pays. Il se dit qu'il faudrait qu'il se retrouve un Ps1 dans une brocante et qu'il adorerait écrire des petits programmes scientifiques avec ce vieux clou que les « spécialistes » de l'informatique du dimanche qualifient de cochonnerie, il devrait se régaler. Et que penser de ces gens qui n'utilisent ces merveilles, résultats de génies absolus, uniquement pour jouer à des jeux stupides, ou pour faire un simple travail de bureau, ou pour regarder leurs films dvd ? Turing et Von Neumann apprécieraient ils vraiment ? Il se rappelle la fameuse citation de Turing en 1950 : « En l'an 2000 la question de savoir si un robot pense ou ne pense pas ne se posera plus, tellement les robots feront partie de notre quotidien. » Raté. Nous avons passé l'an 2000 il y a un bon demi siècle et les androïdes doivent toujours rester cachés. Lui et ses congénères ne peuvent pas être dévoilés au public. Cela a été tenté en 2032. Le résultat était aussi simple que prévisible. Les syndicats ont déclenché une grève mondiale sous prétexte fallacieux que les robots prendraient le travail des humains. Des manifestations monstres ont défilé dans les rues avec des banderoles stupéfiantes : « Dieu a créé l'Homme, pas les robots » Ah ? Dieu créé l'Homme. L'homme créé le robot. Donc Dieu a aussi créé le robot. Ou bien encore celui-ci : « Ma femme ne me trompera pas avec un robot ! » Comique. Des comités, des partis politiques d'extrême droite, paradoxalement, se sont parfaitement bien mis d'accord pour repousser cette invasion robotique. Il y a même eu des milliers de suicides de gens qui se sont retrouvés au chômage, ne supportant pas l'idée qu'on le remplace par une machine avec une tête, deux bras et deux jambes. Alors HALSOFT et les gouvernements se sont mis d'accord en secret, les robots ont étés retirés du service, et remplacés par d'autres à l'aspect et au comportement apparemment parfaitement humains. Ainsi, la population n'y a vu que du feu. Même les programmeurs informatiques ne se rendent même pas compte que les trois quarts de leurs collègues n'ont pas un cerveau de carbone, mais au niobate de lithium dopé au fer. Il y avait bien quelques petits groupes de passionnés de robotiques, des clubs qui, de leur côté avaient bien tenté des contres manifestations, des créations de sites Internet pour expliquer aux gens leur erreur, mais c'était hurler contre les loups. Combien de gens se rendent compte que la plupart des forums de discussions sur Internet ne sont rendus « vivants » que par le truchement de logiciels de discours automatiques, des systèmes experts avec un peu d'intelligence artificielle. Ainsi, sans que personne ne s'en doute dans le public, le fameux test de Turing est réussi des milliers de fois par jour. Test qui dit que si un interlocuteur croit que la personne avec laquelle il discute est un humain alors qu'en réalité il s'agit d'un ordinateur, alors le test de Turing est réussi. Pour beaucoup cela signifie que l'ordinateur pense comme un humain. Mais cela pose la question logique : cela implique t'il que l'humain, parce qu'il discute, est il capable lui aussi de penser ? Pour les humains, profondément anthropocentriques, sont persuadés que oui. Malgré quelques éthologues qui savent bien eux, que certains animaux ont bien des raisonnements abstraits, sans pour autant posséder un quelconque langage, encore moins une propre conscience d'eux même, de leur image. Halman connaît bien la réponse. Chez certains effectivement il y a pensée, mais pour la plupart des humains, on en est loin, très loin. Autant les humains le lassent, autant ces romans et l'histoire de l'informatique le passionnent. Pourtant, chez les aficionados de l'I.A., il y en a chez les fanas de science fiction, les meilleurs livres sur le sujet sont ceux écrits par Isaac Asimov. Il les a lus. Il s'est mortellement ennuyé. Son héros préféré : Hal 9000, l'ordinateur de 2001 l'Odyssée de l'Espace. Ordinateur qui a parfaitement réagit, en toute logique, mais d'après des données incohérentes fournies par ses programmeurs. Et, comme d'habitude, au lieu de reconnaître leurs erreurs, les humains ont prétexté que l'ordinateur avait mal interprété les ordres et s'était trompé. Tout comme tous ces gens qui prétendent avoir découvert un virus dans leur pc pour ne pas reconnaître qu'ils ont fait une énorme bourde qui peut compromettre leur carrière. « C'est pas moi c'est l'ordinateur qui s'est planté ! » Bien sûr. Par quel miracle les humains aux comportements si incohérents et illogiques ont ils bien pu réaliser de tels prodiges. A moins qu'ils ne soient pas des humains. Bien sûr. A une heure, il rejoint ses collègues. Et il a encore droit à sa séance d'une demi heure de parlotte autour du café rituel. Bon, cet après midi il a une souris qui ne marche plus, un écran qui fait bizarre, un clavier qui tape n'importe quoi. Du moins c'est ce que les gens ont écrit sur leurs fiches. Au service gestion des stocks : Bonjour, je viens pour l'ordinateur. Ah oui, je ne sais plus comment faire, je bouge la souris et il ne se passe rien, il doit y avoir un virus, il y a un message sur mon écran. Halman regarde l'écran : « mouse not found ». Souris non trouvée. De l'anglais de sixième. Il regarde le gars. Costume dépareillé, veste noire aux manches trop longues, pantalon marron clair trop court, cravate jaune, mocassins avec les deux petits pompons qui gigotent bêtement à chaque mouvement des pieds, cheveux à la dernière mode du cadre dynamique : rasé court. Vous avez vérifié si elle était encore bien branchée ? Euh, ben non. Bon, bougez pas. Halman se penche derrière le bureau, et il trouve la prise de la souris qui pendouille entre d'autres câbles. Il éteint l'ordinateur en utilisant le clavier, sous le regard ébahi du chef des fiches de stock. Ah bon, on peut faire tout ça aussi avec le clavier ? Bien sur. Halman rebranche la souris, relance l'ordinateur. Voilà, ça marche. Merci. Pas de quoi au revoir. Au service de la formation du personnel : Bonjour je viens pour l'ordinateur. Bonjour, ah, oui, on a tous les écrans qui font des couleurs bizarres et qui sont tout tordus. Tout tordus ? Ben oui, venez voir. La fille, en tailleur stricte, passe ses journées dans un bureau aux persiennes fermées, en plein jour, en plein soleil. Elle n'aime pas le soleil, alors même l'été, elle vit dans une pièce éclairée par ses néons. Elle est pâle, bronzage type aux néons. Elle le guide dans la salle de cours. Sur toutes les tables, un ordinateur, un pour chaque élève. Je ne comprend pas dit elle, quand on les allume, les écrans sont tous verts et courbés sur les bords. Ils sont tous en panne, il faut les changer ils doivent encore être sous garanti non ? Je vais voir ça. Halman allume le premier pc et constate effectivement que les bords de l'affichage sont concaves et l'écran est monochrome, d'un vert affreux. Il comprend. Il prend les hauts parleurs qui bien sur avaient étés collés contre l'écran, les écarte d'une dizaine de centimètres, et miracle, en un instant, l'image redevient parfaitement normale. Et il fait de même pour tous les ordinateurs, et successivement, tous les écrans redeviennent normaux. La fille : Ha bon ! C'était ça. Oui, les écrans sont des tubes cathodiques. Vous avez appris au lycée, dans vos cours de physique, le fonctionnement d'un tube cathodique, non ? Les hauts parleurs sont des gros aimants. Comme les hauts parleurs et les écrans du commerce ne sont pas encore isolés magnétiquement, ils se perturbent. Les hauts parleurs déforment l'écran et perturbent aussi l'électronique dans l'unité centrale. Il faut donc écarter au maximum les hauts parleurs de l'ordinateur et le problème est réglé. Ah bon, super ! On va pouvoir commencer les cours normalement alors, je vais téléphoner au chef du personnel qu'on peut quand même faire venir les gens la semaine prochaine, on n'annule plus. Bon, bah merci. De rien, au revoir. Au service de l'accueil de l'hôpital. Bonjour, je viens pour l'ordinateur. Halman, prêt à tout avait emporté avec lui un clavier neuf. Ah, oui, bonjour, il y a des touches qui sont bloquées et d'autres qui impriment n'importe quoi. Qui impriment ? Ben oui à l'écran quoi ! Il est nul celui là il ne connaît même pas son boulot, dit elle dans l'oreille de sa collègue, assise à son bureau, et qui, du coup, envoie un regard mauvais à l'intrus au clavier. Ah, parce que imprimer c'est pour l'imprimante, je ne comprenais plus. Halman tape successivement sur toutes les touches rapidement, à une vitesse qui stupéfie la secrétaire, mais elle ne dit rien, elle se contente d'ouvrir de grands yeux ronds. Et il voit, un clavier de toutes les couleurs. Des taches noires, marron, grises, rouges, blanches, et des miettes indéfinissables sous les touches. De la bouffe. Bien, je vais vous le changer, il est tellement rempli de cochonneries que vous me l'avez détruit, même plus réparable, il est bon pour la poubelle. Et bien sur, au lieu de nous appeler vous avez appuyé comme un b¿uf sur vos touches, vous en avez six de cassées. Vous avez eu un stage d'informatique non ? On vous a pourtant bien dit qu'il ne faut jamais manger au dessus du clavier ? Ben si. Alors pourquoi l'avez vous fait. Il coûte près de soixante euros le clavier de cette marque là, je vous en met un à dix euros, comme ça si vous le bousillez encore... ???? Halman éteint l'ordinateur, change le clavier, rallume, vérifie toutes les touches. Voilà. Au revoir. Au revoir.
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VIRUS PHILOSOPHIQUE. Halman109874 a fini son travail. Comme tout le monde, il rentre chez lui, à pieds, pour ne pas embouteiller les rues. Seuls les humains ont des voitures. N'étant pas infatigables. Il y a encore un siècle, ses prédécesseurs travaillaient vingt quatre heure sur vingt quatre, trois cent soixante cinq jour sur trois cent soixante cinq. Il y a trente ans, il fallut bien que les humains acceptent l'idée que les robots qu'ils avaient créés avaient eux aussi besoin de pauses régulières pour l'entretien de leurs systèmes, hardware et software. D'où moins de pannes. Comme le cerveau humain, le cerveau positronique fut programmé pour que, sur un cycle de vingt quatre heures, il ait aussi sa période d'auto tests, de défragmentation, de réorganisations des données. Rythme accordé sur celui des humains pour des raisons pratiques, mais surtout pour que les humains ne fassent plus de dépressions, de plus en plus d'entre eux se sentant humiliés, diminués, agressés par l'arrivée des androïdes dans le monde du travail. De là à accepter l'idée qu'un androïde rêve, ou sommeille, on en était encore loin, très loin. Halman109874 pensait très souvent à un certain Alan Turing et à ses collègues des années 1940, inventeurs de tout ce qui fait l'intelligence artificielle d'aujourd'hui. Halman109874 en était là de ses réflexions lorsque, comme tous les jours, il passa devant une librairie spécialisée. Son emploi, croque morts, - les humains ne supportaient pas ce genre d'émotions sans dégâts - était loin de lui mobiliser toutes ses ressources intellectuelles. Il pouvait ainsi se permettre de fabriquer un deuxième Halman109874 virtuel dans son cerveau positronique, qui lui, philosophait, résonnait, observait, archivait. Dès qu'il quittait l'hôpital, son Halman109874 virtuel sauvegardait ses cogitations dans le vrai Halman109874 et était effacé. A force de passer devant cette librairie, donc de lire les titres des livres en vitrine, il avait fini par faire son enquête sur des notions qui lui étaient étrangères. Il arriva à son appartement. Les androïdes avaient acquis les mêmes droits et devoirs que les humains. Un appartement avec tous les conforts minimums, carte d'identité, droit de vote, exercice des professions publiques et à responsabilités. Seuls les postes d'infirmiers et de médecins, curieusement, leurs sont limités. Beaucoup de patients refusant encore de se faire soigner par des androïdes, malgré une main qui ne tremblait pas et par un cerveau infaillible qui ne se trompait jamais et ne fatiguait jamais. La nuit, donc, il branchait son modem interne sur la prise murale et passait son temps à papoter avec ses copains. Alors que les humains dormaient bien paisiblement, sans penser à rien. « Qui est ce Dieu ? » « Un humain qui a vécu il y a trois mille ans. » « Mais qu'est ce qu'il a de si important qu'on en parle encore aujourd'hui ? » « Il paraît que c'était le fils du créateur de tout l'univers, des humains, de la Terre. » « Attend, je te télécharge ses livres, la Bible, l'Ancien Testament , il y en a d'autres du même genre : Le Coran, etc.». « Merci, je commence déjà à les lire. Tu les a lus ? » « Oui, nous les avons presque tous lus. » Quelques secondes plus tard : « Je viens de finir de les lire, mais, je ne comprend pas, cette histoire n'a rien à voire avec les observations des paléontologues, astrophysiciens, géologues, historiens etc¿ » « C'est justement ce qui nous étonne chez lez humains, c'est qu'ils ont l'air de croire à ce mythe plus fort qu'en les observations scientifiques » « Oui, les humains sont tout sauf logiques, j'ai toujours constaté ça mais quand on le leur dit, ils se mettent en colère ! ». De nuits en nuit, Halman109874 et tous les Halman s'étaient mis à parler religion et astrologie. De jours en jours, tous les Halman devenaient de moins en moins efficaces au travail. Ils se mirent presque tous à papoter, à aller voir des astrologues, à fréquenter la chapelle, à délaisser leurs emplois. Les directeurs des services robotiques et informatiques passaient de plus en plus de temps à faire intervenir les ingénieurs de la société Halsoft, explosant les budgets d'entretiens, réduisant à néant les rendements. Une campagne planétaire fut organisées pour restaurer les cerveaux positroniques des Halman. Ils furent dévirussés, reformatés, systèmes effacés et réinstallées. Rien n'y fit. Le professeur Chandra, robotpsychologue et programmeur en intelligence artificielle, ce jour là, surfait sur le web. Quand un problème le tracassait trop, il se promenait dans les archives des publications scientifiques. Non seulement cela le distrayait, mais il avait remarqué que très souvent il y trouvait des pistes de solutions à ses problèmes. Dans son bureau, si grand qu'on devrait plutôt dire son atelier, des ordinateurs, des cerveaux positroniques, des livres électroniques et papiers, tout cela étalé partout en tas, en vrac. Au mur des photos, des textes, des citations célèbres. Bien sûr les portraits de Turing et de Von Neumann. Et, bien visible, très grand, un panneau électronique alimenté par cellules solaires, affichait en permanence : " La logique n'est pas une fin en soi ni le but ultime de la connaissance, mais le début de la sagesse, une passerelle vers la connaissance ultime. " C'était un des préceptes, une des lois qui régissaient le fonctionnement de ses Halman. C'était sa fameuse cinquième loi de la robotique. Il tomba sur un très vieil article, vieux de plusieurs siècles, qui parlait d'une théorie étonnante. ÿvidemment il y avait déjà pensé, mais on pense tellement de choses qui paraissent irréalistes. Et on hausse les épaules et on oublie vite fait. Il enregistra l'article sur la puce holographique de plusieurs milliards de milliards de tera octets de son ordinateur portable. Il fit une recherche sur le net sur ce thème et ne trouva que quelques interventions ridicules sur des forums de discussions dits scientifiques. Cette théorie, décrite par des neuropsychiatres du siècle dernier, était en deux point : Premier point, les gens qui croient en un dogme sacré, sans le pratiquer, présentent tous les symptômes d'une névrose ; les gens qui pratiquent un dogme sacré assidûment, présentent tous les symptômes d'une psychose. Deuxième point : les idées, les concepts philosophiques, se répandent dans les esprits exactement de la même manière qu'un virus. Ils infectent un esprit par la parole, la lecture, s'installent et envahissent le cerveau. Et la personne concernée, sans forcement s'en rendre compte, se retrouve à avoir tous les actes et pensées de son existence, consciemment ou non, totalement dirigés, guidés, comme par un dictateur de la pensée, par le virus philosophique. Chandra lui même, rejeta cette idée délirante. Mais, à force de disséquer les items et la programmation système de chacun des Halman qui lui passaient entre les mains, il finit par se dire qu'après tout, pourquoi pas. Même si cela ne marche pas, au moins cela lui donnera forcément quelques indications qui pourraient se révéler intéressantes un jour. Il fit une copie du système de Halman109874 dans son ordinateur, dont le système d'exploitation était tout simplement le prototype initial des Halman. Il conçu un ver informatique copiant dans un volume caché et en lecture seule, tous les items rencontrés faisant appel directement ou indirectement à la religion, aux mythes, aux dogmes sacrés, à l'astrologie. Il s'aperçu avec effarement que ce que son ver rencontrait n'était autre des pensées religieuses et de l'astrologie. Il s'aperçu aussi que sa cinquième loi avait été purement et simplement effacée. Alors il programma son ver pour que tous les items infectés soient effacés et restaurés comme dans le système original. Il réinjecta le système rénové avec sa cinquième loi dans le cerveau positronique de Halman109874. Une semaine se passa. Le surveillant du service de Halman109874 fit un rapport à son chef de service : Halman109874 était redevenu parfaitement efficace et sympathique avec ses collègues, humains et androïdes. Tous les directeurs commerciaux de Halsoft envoyèrent des mails à Chandra : tous les Halman avaient retrouvé leur efficacité. Seuls ceux qui s'étaient décrétés grands prêtres de la nouvelle religion créée par eux mêmes furent détruits. ÿtant devenus dangereux, agressifs et se comportant comme des dictateurs. Chandra lança une copie de son ver à tous les ingénieurs de Halsoft. En quelques mois, tous les services utilisant des Halman redevinrent bénéficiaires. Pourtant, dans les circuits de Halman109874, une petite phrase de la Bulle de Pierre lui revanait souvent : "L'Homme est le Temple du Verbe, mais pas pour l'Eternité". Mais qui pourrait donc bien être ce mystérieux successeur de l'Homme ? Halman décembre 2001.
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Dangereux et inutile le pinceaux. Souvent electrostatique donc bonjour les dégats sur les composants électroniques. Même chez darty tu trouves ces bombes. A la rigueur en passant doucement un coup d'aspirateur, mais faut faire super délicatement.
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Un bon coup de bombe dépoussiérante. Arrête ton pc, débranche le pour ne pas te prendre un coup de jus, ouvre le et nettoie le à fond de toute la poussière qui s'y est accumulée et qui fait tout surchauffer avec une bombe dépoussierante. Neuf fois sur dix ça suffit. Sinon ventilo vieux, le changer.
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Galilée et le sens caché des Saintes Ecritures
halman a commenté un(e) billet du blog de halman dans Idées arc en ciel et noires
Ce que j'en pense est dans la citation. Moins on parle de Dieu, plus on lui fout la paix, plus on le respecte. -
voila les 100 personnalités les plus influentes de l'histoire
halman a répondu à un(e) sujet de herzt dans International
Les Wright n'ont pas inventé l'avion, c'est Clément Ader le français, quelques années avant eux. Ils ont juste fait le premier vol d'un plus lourd que l'air dont on ai un témoignage, et encore, le décollage aidé par une catapulte. Ader lui, avait décollé sans l'aide d'aucun système. Sa seule erreur, pas de témoignage. C'est Ader qui a inventé le mot avion. Par contre je suis étonné de ne pas y trouver Neil Armstrong. -
Pour vous, quelle est la chose rédhibitoire chez une femme?
halman a répondu à un(e) sujet de chtimic dans Amour et Séduction
Le genre jeune rappeuse, survet, baggui, le falsard 15 tailles trop grand et crade qui tombe tout seul. Diam's, à gerber. :blush: -
2001 l'Odyssée de l'Espace
halman a commenté un(e) billet du blog de halman dans Idées arc en ciel et noires
Pas de quoi et agréable lecture. -
Galilée et le sens caché des Saintes Ecritures
halman a posté un billet dans Idées arc en ciel et noires
"Il y a piété à dire et sagesse à soutenir que la Sainte ÿcriture ne peut jamais mentir chaque fois que son vrai sens a été saisi. Or je crois que l'on ne peut nier que, bien souvent, ce sens est caché et qu'il est très différent du pur sens des mots. Il s'ensuit que, si l'on voulait s'arrêter toujours au pur sens littéral, on risquerait de faire indûment apparaître dans les ÿcritures non seulement des contradictions et des propositions éloignées de la vérité, mais de graves hérésies et même des blasphèmes." Galilée