
Tout perdait de sa clarté, de sa couleur, et de sa positivité. Elle paraissait entrer en chacun des objets, des amis, et des étrangers que je pouvais croiser, transformant mon âme sans même me le faire remarquer. Tout allait vers l’obscurité. Combien de fois avais-je cru apercevoir les nuages d’un démon amusé autour de moi? Combien de fois aurais-je à défaire cette réalité pour me maintenir en ce monde désuet? Suffisamment pour ne plus être autorisé à y sombrer.
Mais je pense que, de tout ceci, rien n’est vrai. Tout est invention de mon esprit, mensonge de mes émotions, manipulation de mes envies. Cette créature inexistante qui m’habite ne me dévore pas plus qu’un corbeau mort perché depuis mille ans à attendre sa proie. En vérité, elle n’est plus qu’un souvenir, une pensée singulière, une dépouille assez forte pour m’affecter toujours aujourd’hui. Chaque cadavre a finalement son poids, et il faut le porter loin avant de n’être en droit de s’en séparer. Cela revient à posséder une chaîne au bout du pieds, et de spéculer sur les raisons qui m’amènent à la garder.
Heureusement, il suffit de peu pour se libérer, déverser sur le sol toute cette chair pourrie et délavée, oublier qu’un soir ou un matin, il y a eu l’écriture d’un texte délirant afin de tenter d’y échapper.
J'aurais aimé avoir du talent à l'image de cet homme-là.
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