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Jedino

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Tout ce qui a été posté par Jedino

  1. L'optimisation fiscale n'est pas la fraude fiscale. Ou, au mieux, n'en est qu'une forme. Vous avez le droit, cela dit, d'être optimiste.
  2. Fraude fiscale : 60 à 80 milliards par an selon les estimations de perdu pour l'Etat Fraude sociale : 20 milliards par an environ de perdu pour l'Etat, dont 8 à 15 milliards de travail au noir Fraude aux prestations sociales : 1,5 milliards par an environ selon l'estimation faite par la Cnaf, 2 à 3 milliards selon la source ci-dessus Coût annuel du RSA : 10 milliards au total J'ajouterai, pour étayer l'idée que la malhonnêteté est l’apanage des gens modestes, les données suivantes montrant cet étonnant fait selon lequel les entreprise de plus de 2000 salariés, plus nombreuses que celles de 500 à 1999 salariés, payent en proportion presque trois fois moins que celles de 500 à 1999 salariés. Quant aux coûts sociaux qui choquent tant, sur les données de 2014, on peut voir que la quasi-moitié concerne ce qui est en lien avec les personnes âgées, un tiers avec la santé, et le dernier sixième se partage entre les différentes aides (logement, famille, pauvreté et exclusion dont l'essentiel passe dans le RSA, invalidité et handicap). Mais oui, il est plus facile de gober les mensonges de quelques politiques que d'aller vérifier qui est vraiment celui qui triche dans l'histoire.
  3. Je suis de ceux qui sont en mesure de faire la différence entre les deux, et j'ai lu Celine comme j'écoute Cantat. Par contre, je n'exclus pas la possibilité qu'il soit difficile de différencier les deux et, si tel est le cas pour la plupart, alors il faudrait être en cohérence sur tous les sujets et sur toutes les personnes et donc oeuvres concernées. Ce n'est néanmoins pas ma position. De plus, la musique a pour "défaut" d'être plus difficile à dissocier de son auteur, c'est là le problème en quelque sorte : un livre est fait un jour et peut être lu éternellement, mais la musique, elle, ne peut se dissocier du spectacle qu'offre le musicien (même si en soi on peut écouter aujourd'hui via d'autres méthodes, la base qu'est le concert ne l'est pas). Ma remarque au départ se faisait en réaction au fait qu'apparemment les jeunes sont influençables par Cantat et sa musique, comme si le "jeune" était le seul à pouvoir être influencé en ce bas monde. J'ai un peu dérivé ensuite, mais je rappelais juste qu'il est naïf de penser qu'un adulte n'est pas influencé.
  4. Voyage jusqu'à bout de la nuit est vu comme un classique. Et je suis parfaitement d'accord avec toi, tout comme on ne risque rien à écouter Cantat. Il n'empêche qu'un esprit malléable pourrait très bien mélanger les choses paraît-il, comprenant que si on lit les oeuvres de Céline, sachant qu'il a pu avoir les positions qu'il a eu, c'est qu'au fond ce n'est pas si gênant que ça. Ou toute autre mauvaise interprétation qu'on peut bien imaginer.
  5. Comme ce message semble passer inaperçu, je tenais simplement à rappeler qu'il respire l'intelligence. Croyez-le ou non, les jeunes ne sont pas plus influençables que les "vieux", et le sont parfois même moins car moins fermés aux nouvelles choses. Je tenais à rappeler aussi qu'un jeune normalement constitué est en mesure de faire preuve de discernement. Sinon, il serait temps de s'inquiéter de la lecture de Céline à l'école.
  6. Je suis d'accord avec toi Savoranol. Que les proches, concernés par ces drames, ne le pardonnent pas, je le conçois parfaitement et le comprends. Mais moi qui ne suis pas le moins du monde concerné par ces affaires, sachant qu'il a purgé sa peine décidée par la justice, je n'ai aucune raison de rejeter cette personne, bien que je ne cautionne pas du tout de tels actes. La question que soulève cette polémique est plutôt de savoir si après de tels actes il est possible et raisonnable de revenir au devant de la scène. Celle-ci se faisait depuis plusieurs années, il n'a jamais vraiment cessé de faire de la musique, et ce n'est pourtant que maintenant qu'on en parle. Cet entretien avec inrocks ne doit pas être le premier qu'il fait depuis sa sortie j'imagine, mais c'est celui-ci qui est mis en lumière et crée un cercle vicieux : plus on le met en lumière, plus on le trouvera scandaleux. Il ne fait pourtant que le métier qu'il a toujours occupé et pour lequel il est doué, et celui-ci depuis des années maintenant puisque ça fait maintenant plusieurs années qu'il avait chanté avec Shaka Ponk ou fait quelques chansons sous le nom de Détroit.
  7. Là n'est pas la question. On peut être tout à fait intelligent et prendre les mauvaises décisions. Et quelles mentalités ? Quand on explique à quelqu'un qu'il doit y laisser certains de ses droits, et qu'en plus de cela rien ne démontre que cela changera quoi que ce soit de positif, il y a quand même lieu de se questionner et de manifester un certain avis "mauvais" à l'égard de ce qui est proposé. Que ce soit Macron ou un autre, ce n'est pas le sujet. En l'occurrence, les entités libérales admettent apparemment aussi que ce choix n'est pas le bon après des dizaines d'année à le préconiser, c'est donc vraiment que ce choix n'est pas le bon.
  8. Et donc, c'est quoi la bonne recette pour relancer l'économie ? Car si tout le monde atteste que la méthode employée est la mauvaise, y compris les instances qui l'ont préconisé longtemps, je pense quand même qu'il est légitime de se poser la question de savoir si ce qui est proposé est vraiment ce qu'il faut faire, ou si ce n'est pas simplement un acte de pure idéologie bien ancré dans la logique gauche/droite, tout au contraire de ce qu'il aimerait laisser penser.
  9. Donc les offres d'apprentissage ne baissent pas car certains disent qu'il y a du boulot dans certaines voies particulières. Ecoutez, j'ai documenté le sujet pour vous prouver le contraire, mais si vous le dites. Restez donc dans vos préjugés à l'égard des jeunes.
  10. Je signifiais simplement qu'il ne dit la "vérité" que sur des sujets de comptoir, et qu'il ne manquait pas d'oublier de signifier d'autres vérités qui sont bien chiffrées et scandaleuses. Mais l'hypocrisie n'a pas de frontière, en effet. Ensuite, la fainéantise du peuple français est aussi caricaturale que de parler d'autres préjugés sur d'autres peuplades de ce monde. Le fait de voir des offres est trompeur : même en temps de crise, des emplois sont là. La question est de savoir s'il y en assez, et ce n'est pas le cas. La question suivante est de savoir si les gens sont qualifiés pour cela : dans l'ensemble, non plus. Et quand une entreprise attend de toi que tu aies dix ans d'expérience pour la rejoindre, fainéant ou pas, ça ne suffira pas à répondre à son besoin. Tout ça pour dire que sur des cas particuliers tu trouveras des preuves de la bêtise que Macron avance, mais que d'un point de vue global, ce sont des inepties bonnes qu'à taper dans une fourmilière qui n'attend qu'à être secouée. Risible, donc. En effet, la France a surtout besoin de comprendre qu'elle a des secteurs porteurs qu'elle gagnerait à mettre en avant et qu'elle gagnerait à former les gens dans ces directions-là. On nous arguera qu'il manque de l'argent pour faire cela. L'argent existe, mais Macron se passera bien de dire qu'il s'en va dormir ailleurs.
  11. Vous fondez donc votre argumentaire sur un documentaire vu sur TF1 qui présente des cas particuliers de déficit pour expliquer le chômage aujourd'hui ? Vous êtes de fait intimement convaincus que la fainéantise est le caractère de millions de personnes qui préfèrent être payés à l'oeil par l'Etat plutôt que d'aller se salir les mains dans des métiers qui peuvent manquer de main d'oeuvre ? Je vous propose des réponses. La première, c'est que globalement, les offres d'apprentissages ont baissé ces dernières années, comme l'indique cet article. C'est l'une des raisons qui explique la baisse du nombre d'apprentis juste après le brevet, et cela n'enlève rien à la montée des apprentis dans des secteurs différents après l'obtention du baccalauréat. Pour répondre ensuite à la question de "pourquoi tant de chômage alors qu'il y a du boulot", je me contenterai de partager cet article qui explique très bien que cela dépasse la logique individuelle de "ça me fait chier de bosser" pour s'expliquer à des échelles plus macro : https://www.alternatives-economiques.fr/social/au-fait-pourquoi-y-a-t-il-du-chomage-201603290800-00003211.html
  12. Je suis fainéant, j'aurais besoin d'aide pour comprendre quelque chose sur le lien ci-dessous : https://www.economie.gouv.fr/facileco/evasion-fiscale-chiffres-france-europe Sur le premier tableau "taux de contribution effective par taille de l'entreprise en 2007", j'ai du mal à comprendre comment il est possible que les entreprises de 500 à 1999 salariés, qui sont moins nombreuses de 25% que celles de plus de 2000 salariés, contribuent trois fois plus que celles à 2000 salariés et plus. Pourriez-vous m'expliquer ce décalage étonnant dans les chiffres au fainéant cherchant du boulot, à qui on explique que les entreprises payent trop d'impôts, surtout les plus grandes ? Ou faut-il attendre que notre Président, qui dit tant de vérités comme elles sont, finissent par dire celles qui sont vraies ?
  13. C'est prévu pour la Chine et imaginé par d'autres aussi pour deux raisons : c'est un tremplin vers d'autres planètes pour les aspects scientifiques et, surtout, c'est vu comme un moyen de relayer une activité économique dans l'espace que serait l'exploitation des astéroïdes les plus gros. Il est en revanche inutile aujourd'hui, en effet, d'aller sur la Lune pour aller sur la Lune. Cela a été fait plusieurs fois, inutile de se redémontrer que c'est possible.
  14. Qu'est-ce qu'un sujet philosophique ? Un sujet qui questionne, chose que tu fais là, la première de toute les questions étant de questionner la philosophie elle-même. Mon enseignement de philosophie en terminale avait commencé par là, en tout cas. Comme cela a été dit ici et là, ce n'est pas tant le sujet qui importe que la façon d'apporter ta réponse, ou devrais-je dire plutôt ton raisonnement, que celui-ci soit fait seul et de façon personnelle, ou comme ici en interaction et par le dialogue. Il ne faut pas être trop dur ensuite avec les sujets qui peuvent paraître "simple" ou parfois posés de façon un peu "niaise" dans la formulation. Sauf à vouloir rebuter ceux qui s'y essaient, nous avons je pense pour la plupart posés des questions mille fois posées, parfois mal formulées, et souvent déjà mille fois débattues. Les raisons qui nous y mènent sont au départ souvent les mêmes, à savoir certaines questions qui nous habitent, et parfois nous hantent et représentent une certaine souffrance. En effet, nous cherchons souvent au départ des réponses à nos questions. C'est à ceux qui sont là depuis un moment d'expliquer qu'avant de trouver les réponses, bien difficiles à atteindre, il faut apprendre à cheminer vers elles. La philosophie est un travail, c'est-à-dire un effort, en ce sens qu'elle est davantage une méthode, une réflexion, qu'une science qui expliquera quelques phénomènes du monde. En cela, la philosophie enseignée à l'école n'est pas là pour donner des réponses mais pour donner des outils de raisonnement. C'est ainsi que je conçois les choses. La raison est simple : d'une réponse, je peux me satisfaire aisément et je n'ai aucun problème à me construire seul une réalité qui me conviendra parfaitement. En revanche, en confrontant ce que je crois savoir, en me forçant à expliquer, réexpliquer, nuancer, me corriger, j'apprends à dépasser mes propres dogmes et facilités dans les réflexions que je peux mener plus ou moins adroitement. C'est pourquoi la nature du sujet, ou même sa façon d'être posée, comptent moins que la qualité des échanges qui en découleront.
  15. C'est vrai que les petits bonhommes ne facilitent pas la discrimination vu qu'ils n'ont pas de nez.
  16. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai pas dit qu'aucun l'était, j'ai dit qu'en proportion ils l'étaient bien moins. Ce n'est pas un fait inconnu, par exemple, que certaines personnes d'extrême gauche ont viré à l'extrême droite en cette période. D'autre part, je n'ai aucun mal à l'admettre si tel est le cas, n'étant pas, au contraire de vous, dans un aveuglement idéologique vous amenant à haïr certains de vos semblables, les fameux "gauchistes". Et qu'entendez-vous par "les premiers collabos" ? J'attends un fait, pas votre opinion.
  17. Vous me rappelez de quel bord politique était les principaux chefs de Vichy ? Et les communistes n'ont pas collaboré. Si vous faites allusion au fait que l'URSS a signé avec l'Allemagne pour retarder la guerre, cela n'a rien à voir et il est bien naïf de penser qu'elle allait rester longtemps. D'autre part, ils ont largement participé, et tôt, à la Résistance. Bien plus en proportion, probablement, que toute autre parti politique à ce moment-là. De même, les socialistes, dans la mesure où ils n'ont pas été traités de la meilleure des manières par Pétain le communiste, n'ont probablement pas été les plus fervents collaborateurs. Mais il est vrai que l'objectivité ne vous étouffe pas dans votre rancoeur.
  18. Reste qu'en moyenne les "patriotes" de droite et d'extrême droite étaient moins gênés par les nazis que les "gauchistes" dont vous parlez. Sauf à se mettre des œillères devant les yeux.
  19. Jedino

    Projet de création de site

    La première question qui me vient, à moi, c'est : quelle différence avec Youtube ou Dailymotion si le but est (au mieux) de concurrencer le premier ?
  20. Je te le concède, et cela évitera de tourner autour du sujet, certains termes sont galvaudés. Il suffit de voir à quel point il est facile d'être apparemment fasciste. Possible, cela dépend pour beaucoup de la culture aussi des personnes. Tu peux sans doute trouver des différences sans aller si loin dans le militantisme politique. D'ailleurs, ce n'est pas un problème que de l'être. Ce qui te gêne là-dessous, je suppose, c'est que ce soit un militantisme que tu estimes voué à porter les valeurs de la religion musulmane à la hauteur de la loi, voire de la Constitution. Oui et non. Oui, car le fait de se rassembler qu'avec ceux estimés semblables, indépendamment des raisons, amène à se replier sur son groupe. Non, car tu peux avoir de la xénophobie malgré cela et tu en auras sans doute toujours après, certains étant indécrottables. Mais pour la majorité, en effet et comme je le disais, peut-être peu clairement, le fait d'être amené à se replier sur sa communauté, indépendamment des causes, limite évidemment l'ouverture au dialogue avec quiconque à l'extérieur. Cependant, et c'est là finalement ce que je souhaite dire à ce sujet, c'est qu'il est important de ne pas simplifier le problème en expliquant que la seule raison de cette situation est leur tendance communautaire intrinsèque, ce qui est faux puisque beaucoup sont intégrés par ailleurs. Maintenant, les solutions sont identiques et dépendent beaucoup du degré de fermeture de cette communauté. Ah oui ? Comment crois-tu que les femmes sont parvenues à acquérir des droits, notamment vestimentaires, en ce cas ? Ce n'était certainement pas en restant soumises au système qu'elles ont réussi à se défaire du machisme ambiant. L'oppression est bien souvent une volonté de conformisme social, et dans tous ces cas-là nous sommes là-dedans. Et je ne fais pas une comparaison mais une analogie pour voir que les causes (et non pas les conséquences) de ce désamour sont bien souvent les mêmes et qu'il est proportionné, comme on peut le voir, au nombre de personnes dont il est question. Il suffit d'ailleurs qu'une minorité ne soit pas conforme à ce que nous attendons d'eux pour estimer que l'essentiel ne sont pas conformes à ce que nous attendons d'eux. Je note toutefois qu'on se demande assez peu souvent ce qu'ils peuvent attendre de nous, de la France. Et, à mon avis et pour l'essentiel, c'est simplement de vivre en paix, "transparent" comme tu disais. Très clairement, en effet, l'école est le premier vecteur d'intégration. Là-dessus, nous sommes parfaitement d'accord. Mais c'est vrai de toute personne et de tous ceux qui peuvent être mis à la marge pour une quelconque différence.
  21. Tout le monde se sent un peu victime du système, c'est ça qu'est embêtant. Suffit de voir ceux qui sont assommés par les impôts. Je ne comprends pas Et nous sommes parfaitement d'accord : il ne s'agit pas de reconnaître, mais d'admettre le fait qu'un être humain, quel qu'il soit, appartient nécessairement à plusieurs groupes sociaux avec des codes différents. Cela, c'est un fait. Nous ne sommes pas les mêmes avec nos amis, notre famille, au travail, ou toute autre situation amenant à des groupes différents. Bien évidemment que si qu'il y a des soucis avec la communauté asiatique : elle est victime fréquemment de violences à son égard, mais aussi la moquerie. On entend simplement plus parler du musulman parce que, apparemment, c'est la cause de tous nos maux. Un bouc-émissaire, classiquement, le bouc-émissaire n'étant pas sans cause celui-ci, mais pas non plus le diable qu'on aimerait dessiner. En fait, tout ce qui est différent pose problème. Pour certains, cela s'est amélioré, je te le concède et c'est heureux, mais on en est pas encore à pouvoir dire qu'aucun élan xénophobe n'habite au moins une partie de la population. Cet élan à l'extrême droite est au moins là depuis la fin du XIXème, sans interruption d'ailleurs. Dans les années 1930, tu as eu des lois protégeant la "main d'oeuvre nationale". Les choses se sont calmées après la Deuxième Guerre mondiale, c'est vrai, mais depuis que ce spectre est relativement "passé", la xénophobie est l'une des choses qui reprend de la ferveur. Et là, je parle des années 70/80. Ce ne sont donc pas les premiers et ce n'est pas nouveau, et les problèmes sont largement proportionnés par les difficultés que nous avons par ailleurs, notamment économiquement. Ont-ils conscience qu'on parle d'une minorité de musulmans, l'essentiel étant comme eux, toi et moi ? D'autre part, a-t-on la même exigence à l'égard des bonnes sœurs, certes peu nombreuses mais que j'ai pu croiser, ou de tout autre signe d'appartenance ? Je sens dans cette logique comme un deux poids deux mesures, tu m'en excuseras. Si je demande à une personne portant le costard, qui manifeste sa reconnaissance de richesse par là, l'enlèvera-t-il parce que je lui demande ? Suis-je vraiment légitime à lui demander ? Qu'ils attachent une symbolique à leurs vêtements, grand bien leur fasse. Cela ne me concerne pas, sauf à estimer qu'il y a un code à écrire et à définir de comment il est raisonnable de se vêtir. Et je te l'accorde, j'ai pour horreur ce code implicite laissant penser que la chemise, le costard, sont des tenues "sérieuses". Va-t-on donc supprimer cela car cela insupporte mon égo ? Ou est-il plus raisonnable que chacun fasse bien ce qu'il veut ? Et je te l'ai dit, face à l'adversité tu as trois positions : l'indifférence, la soumission ou la rébellion. La rébellion, ici, consiste à le faire d'autant plus qu'on exige de toi de ne pas le faire. Crois-tu qu'un dialogue consiste à donner des ordres ? Et tout ceci sera encore renforcé par notre tendance à vouloir en faire une communauté fermée pour d'autant plus pouvoir en parler. Un cercle vicieux, en somme. Le nommer facilitera sans doute son identification mais ne règlera en aucun cas le problème. Crois-tu sincèrement qu'après avoir exigé cette personne sera ouverte à discuter avec toi, d'égal à égal ? Par métaphore, crois-tu que ceux qui sont employés se considèrent comme les égaux de leurs responsables ? Tu sais sans doute mieux que moi que c'est bien souvent hypocrite au mieux, conflictuel au pire. Qu'ils soient une communauté n'est en soi pas un problème tant qu'elle respecte le droit du pays : le souci est si cette communauté est leur seule alternative, donc si aucun autre groupe ne vient enrichir leurs existences. De fait, un repli n'est pas surprenant, et une fermeture au reste non plus, surtout si le reste t'indique que tu es bien à ta place, que cette place soit la "bonne" ou la "mauvaise".
  22. Les médias ne sont sans doute pas sans responsabilité, mais ils ne sont au fond que le reflet de ce qu'ils estiment être la pensée de nous, Français, puisque c'est nous qui faisons l'audimat et donc ce qui a valeur ou non monétairement. Le racisme peut exister dans tous les sens, il n'est pas utile de le préciser. Je ne sais pas s'il faut aller en revanche jusqu'à l'interdiction d'un certain vocabulaire ou le muselage des artistes qui sont tout autant en droit que quiconque de s'exprimer. Ma réserve est vraie de manière générale pour tous les interdits : cela ne vaut que dans l'espace public, l'espace privé étant plus difficile à régir si rien n'en sort. De fait, interdire quelqu'un de s'exprimer ne changera rien à son opinion, et c'est pourtant l'opinion qui doit être changée. On est là, je crois, dans un paradoxe : l'interdiction est faite pour protéger ceux qui sont agressés (verbalement), mais en réalité cela ne fait que masquer une pensée qui est bien là. Or, pour ne serait-ce qu'essayer de toucher une pensée, il faut au contraire pouvoir dialoguer avec elle. Eduquer ne peut se faire dans le tabou, mais tolérer la violence verbale n'est pas davantage raisonnable. Avec un tel schéma, le problème que tu poses ne sera pas réglé puisque tu proposes davantage la restriction de s'exprimer là où, au contraire, il faudrait pouvoir le faire plus et, surtout, mieux. La situation est nécessairement différente, en effet. Il n'en reste pas moins que la communauté juive était/est souvent vue comme renfermée sur elle-même, massée dans certains quartiers, en quelque sorte sectaire. Et ce qui est sectaire est souvent craint, vu comme mystérieux, et donc par extension vu comme dangereux. De plus, la vision que certains Français ont de ces personnes est-elle, elle, différente ? Sont-ce les premiers à venir en France pour vivre mieux ? Sont-ce les premiers qu'on accuse de venir "voler" le travail de Français ou vivre sur le dos de la France ? N'y a-t-il vraiment pas une once de xénophobie ambiante et pas tout à fait récente chez les Français, parfois même chez ceux qui sont eux-mêmes issus de l'immigration ? Là encore, tu réduis ta pensée à un sens : ils ont une culture, une religion, qui pose des difficultés et amène de rares personnes à se tourner vers des solutions radicales. La question du diplôme ici n'a en fait rien à voir, et je ne comprends toujours pas pourquoi on insiste tant là-dessus. Est-ce qu'il y a un problème ? Assurément. Est-ce que ce problème est seulement lié à ce qu'ils sont eux ? Assurément pas. Je te propose une expérience de pensée. Imaginons que tu migres dans un pays. Imaginons que tu le fasses, par exemple, dans l'espoir de vivre un peu moins bien que ça ne l'est dans ton pays. Imaginons maintenant qu'une fois arrivé on t'explique que tu es un problème. Imaginons que certaines personnes que tu croises dans la rue et dans ta vie te regardent d'un air étrange, presque accusateur. Imaginons qu'on te refuse systématiquement du travail et qu'on t'explique que ta place n'est pas ici. Face à un rejet réel ou ressenti, trois attitudes me semblent possibles : l'indifférence, la soumission ou la rébellion. La plupart sont dans les deux premiers cas, avec ou sans repli sur leur propre communauté (quoi d'étonnant à ce que les gens se referment entre eux si on leur dit qu'ils ne sont pas les bienvenus ?). Certains dégénèrent dans le dernier. Oui, le problème se pose, mais pas uniquement chez eux : nous aussi, nous avons à le poser. Quand on m'explique qu'on est regardé de travers dans la rue, voire insulté, quand on me démontre qu'il y a une véritable discrimination à l'embauche alors même qu'on va être diplômé d'ingénieur, quand je me fais dire qu'ils sont véritablement en train d'envahir avec conscience notre pays, je te le demande : le problème se réduit-il à une communauté par essence problématique ? Je ne le crois pas. Le drame est en effet de penser que le problème se résoudra comme cela, qu'une intégration est le fait d'une personne qui vient dans un groupe et s'y fait accepter. Sauf que là, comme toujours, tout se fait dans les deux sens : si la personne n'essaie pas de se faire intégrer, cela pose un problème ; mais si le groupe refuse de l'intégrer et ne va pas vers cette personne, là encore, il y a problème. Si certains refusent de s'intégrer, et il y en a sans doute (mais c'est vrai de manière générale, ça n'est pas lié à ces personnes-là en particulier), as-tu vraiment le sentiment que nous soyons tous par notre attitude si accueillants ? Alors non, cela ne règlera pas le problème du terrorisme, mais une cohésion sociale véritable en réduira forcément le risque. Car poser un problème et l'admettre est une chose, admettre ses solutions en est une autre. Et la solution, comme pour le psychologisme, ne se réduit pas à simplement couper certaines libertés. Dans notre société individualisante, nous avons tendance à oublier que le dialogue fait parfois quelques miracles et, ma foi, qu'il est l'essence de la démocratie si je ne me trompe pas sur sa définition. En revanche, tant que tu réprimes, soupçonnes, accuses, exclus en acte ou en pensée, verbalement ou physiquement, il ne faut pas s'étonner que les réactions ne sont pas celles de la cordialité. Cela ne veut pas dire que des moyens moins cordiaux ne sont pas nécessaires, mais ils ne sont que des palliatifs à notre échec, à tous.
  23. Et dans laquelle la méfiance est présente et grandissante, en effet. Sans parler des préjugés. C'est aussi le symptôme, comme tu le dis à propos de tes exemples, d'un défaut bien souvent de culture (même si le savoir n'est pas le garant d'une pensée tolérante à l'égard de tous). Il y a en effet, comme tu le soulèves, la force du conformisme qui amène tant à se méfier des dits extrêmes que de se méfier de ce qui est différent ou vu comme étranger car justement "non conforme". Les choses sont plus claires quand elles sont lisses, comme un gazon parfaitement tondu où aucune brindille ne dépasse. Plus encore, et historiquement, dès lors que des problèmes se posent, et particulièrement les économiques et sociétaux, un bouc-émissaire est souvent donné. Il en était ainsi du banquier juif complotant pour dominer le monde, il en est aujourd'hui du musulman venant envahir l'Europe pour prendre notre argent qu'on leur donnerait grassement. Bref, nous simplifions la réalité, par essence complexe, pour pouvoir se rassurer et mieux l'appréhender. Avec les risques que l'on connaît et peut imaginer. JMLP est sans doute cultivé mais cela ne l'empêcherait pas d'être xénophobe, négationniste ou raciste (qu'il le soit ou non, je ne connais pas cette personne, mais certaines de ses sorties sont loin d'être modérées à ces sujets). Que ce soit lui ou un autre, le savoir n'interdit en rien ces convictions. Il suffit de voir Goebbels qui était loin d'être un abruti si l'on en croit ses diplômes. Au contraire, il est assez aisé d'être victime d'un biais de confirmation, assez commun, et de finalement voir ce qui arrange ce que nous pensons comme vrai.
  24. Ah mon but n'était pas de tirer sur ta tentative, mais il ne faut pas s'aveugler sur le constat pour aller de l'avant ! Il n'y a aucun lien de cause à effet entre le trait de caractère et la position politique, et il s'est vu des gens sauter du coq à l'âne sans aucun souci. Je partage ton non-fatalisme et, si j'en ai donné l'impression, c'est que je me suis mal exprimé. Tout ce miroitement autour de la personne est un constat que je fais, j'ai profondément en horreur tout ceci, et je me scandalise des scandales vestimentaires que l'on peut faire. Je me rappelle encore de la remarque de BFM sur la tenue de Poutou au débat qui était somme toute normale. Il n'est pas suffisant d'être "élégant" pour qu'on le croit, mais c'est assez souvent nécessaire, sans quoi nous aurions des gens habillés normalement et non pas en costards comme candidats. Il y a justement, si, un souci à associer les deux car tu peux penser que tu sauras faire la part des choses, et c'est sans doute vrai : mais dès lors que tu mélanges les patates et les carottes, tu finiras tôt ou tard par te tromper. C'est dans la clarté que le débat peut s'élever. Si tu ne fais pas cette distinction entre la personne et son discours, il n'est pas scandaleux de boycotter certaines voix dès lors qu'elles expriment de l'intolérable, l'intolérable étant défini par la loi. Si tu fais cette distinction, cette voix peut intervenir, à la condition toutefois de respecter les règles (je ne suis pas partisan d'une libre-expression totale et débridée dès lors que cela n'est pas respectueux). Quelqu'un de mauvaise foi, ou transgressant les lois, ne peut pas se plaindre sans une once de mensonge à soi d'être mis à l'écart par la suite et d'être mal écouté. Mais il est anormal, également, d'exclure quelqu'un, d'autant plus que l'isolement n'amène généralement pas à une intégration véritable aux règles de la majorité. Autrement dit, il est anormal qu'une majorité tyrannise une minorité et ne l'écoute pas (sauf prétexte précis car je reste persuadé que la tolérance ne doit pas être naïve, et il est anormal de laisser quelqu'un exprimer sa haine à l'égard de personnes publiquement à mes yeux), mais il est anormal aussi qu'une minorité abuse de son droit de s'exprimer et vienne ensuite se plaindre d'une exclusion. Tout ceci est à double sens, tout comme le dialogue. Et si l'association est inévitable, ce que tu trouves normal finalement, la minorité est prise au piège par son identité : l'étiquette mise, il est difficile de s'en débarrasser. Par exemple, il ne suffit pas de changer le nom d'un parti pour que ce parti soit considéré autrement, surtout si les personnes restent les mêmes. C'est une conséquence inévitable de la l'association que de faire des deux une seule chose, sans aucune distinction.
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