Des mômes et des pansements
Moi non plus je n'étais pas prête pour un môme, c'est sûr, j'était moi-même une môme et le suis encore aujourd'hui comme je le serai demain et le jour d'après parce que penser qu'on arrête un jour de l'être est une dinguerie qu'on se raconte. Forcément, des gosses qui élèvent des gosses qui élèvent des gosses qui élèvent des gosses, ça foire à la chaîne. Trop d'égos tentant de se réparer en bouchant leur abysse existentiel avec une compresse humaine qui promet de les aimer sans faille mais qui évidemment n'en fera rien. De toute façon, le passé ne se répare pas. Il se range quelque part et fait semblant d'être silencieux. Non... On ne cesse jamais d'être un enfant. Il n'y a que la composition de la peau qui mute et s'épaissit. Que les os qui s'allongent puis s'affaiblissent. Mais l'adulte est une utopie. Un concept. Un individu de légende qui n'existe nulle part Nous ne sommes tous jamais que des enfants vieillissants. Des mioches ridés avec cannes et dentiers. Moi peut-être encore plus que les autres, parce que les gamins blessés ne font vraiment que régresser. Peut-être pour retourner d'où ils viennent et pouvoir tout recommencer.
Morgane Montoriol - Carolina Reaper
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