Plasticité mentale et extrapolation quantique
Bonjour,
Vous croyez tout savoir du doute ?
Et si on jouait à un jeu ?
C’est un jeu de plasticité mentale qui va vous plonger dans une cosmologie surréaliste.
I) Dans la série "on ne nous dit pas tout", voici ce que vous ne pourrez jamais percevoir, ce qu'on ne pourra jamais vous dire, et qui pourtant vous conditionne dans une précarité totale.
Je vais vous énoncer des propositions apparemment absurdes et vous allez les modéliser, envisager leur vérité, concevoir leur déterminisme global.
1_ Vous êtes dans une bibliothèque, vous fixez un livre, vous faites un tour sur vous-même, et tous les livres ont changé d’apparence, à l’exception de celui que vous avez mémorisé.
Seulement, il vous est, par définition, impossible de le savoir.
Vous comprenez le principe ? Allons plus loin.
2_ Un hypnotiseur vous a convaincu que vous vous appeliez Claude. Ensuite, de retour chez vous, tout votre entourage s’est mis à vous appeler Claude spontanément.
Seulement, au moment où on vous appelle Claude, vous êtes persuadé de vous appeler ainsi.
3_ Votre mère a appris la langue française en même temps que vous. Elle n’avait qu’une seule leçon d’avance : celle dont vous aviez besoin pour devenir. Le reste de son discours, celui qui vous était incompréhensible alors, était constitué d'onomatopées.
Seulement, vous ne pouviez évidemment pas le déduire.
4_ Lorsque vous faites la vaisselle, que votre esprit est concentré ailleurs, la télévision, restée en bruit de fond, prononce des phrases incohérentes.
La télévision émet dans votre spectre mental, elle est toujours là où vous l’attendez, elle peut difficilement vous empêcher de dormir ou saturer vos conduits, puisque vous l'avalisez.
Là où vous n’avez rien vu, il n’y a rien, et là où vous avez vu du flou, il n’y a que du flou. Rien ne s’explique en amont, tout se justifie en aval.
Seulement, votre manque de vigilance ne vous permet tautologiquement pas de le percevoir.
5_ Lorsque vous étiez enfant et que vous lanciez un ballon en l’air, sa trajectoire décrivait un triangle. Puis votre conscience scientifique a mûri, et le ballon a fini par décrire une parabole. Vos médias ont également mûri avec vous, avec votre capacité de reconnaître.
Seulement, vous n’auriez pas pu filmer ce phénomène, car votre rétroaction l’aurait censuré.
6_ Avec votre femme, la guerre est ouverte, c'est l'enfer des nerfs. Elle s’est assise à côté de vous alors qu’elle était enrhumée, puis elle a éternué dans votre direction. Un peu parano, vous en avez interprété qu’elle l’a fait exprès pour vous contaminer. C’est faux, elle n’est pas suffisamment perverse. En revanche, si vous n’aviez pas dû interpréter cela, elle ne se serait jamais assise à côté de vous !
C’est le tort majeur et la raison mineure du schizophrène incompris.
7_ Votre ami a vu un film au cinéma, il vous en a fait la description. Mais, au moment d’aller voir le film, vous avez oublié ce résumé. Le résultat est sans appel : la description n’a rien à voir avec le film.
"Ce que tu me dis ne peux pas être vrai puisque je vais l'oublier."
Vous commencez à cerner : vous êtes la seule référence de vos environnements. Vous, vos mémoires et vos sens critiques.
8_ Vous êtes assis sur une chaise. Mais la chaise que vous touchez et celle que vous voyez sont différentes. C’est votre système interprétatif qui les synchronise en aval, rétroactivement. Un peu comme le cinéaste synchronise le son et l’image initialement dissociés. Ainsi, l’interprétation a posteriori précède votre perception si docile.
Et puisque votre interprétation moule votre perception, elle est définitivement piégée par l’illusion de cette matrice objectivante.
9_ Vous êtes critique ? Vous croyez ce que vous voyez ? Mais sachez que l’inverse est vrai aussi : vous voyez ce que vous croyez. Et voilà ! Le circuit est bouclé. Ce processus circulaire est extrapolatif. C’est-à-dire que votre environnement est, dans une large mesure, une extrapolation de vos croyances (mais pas que). Vous identifiez une réalité, vous la conscientisez, vous la formalisez, et le moteur inconscient l’extrapole et vous la représente encore plus aboutie. La réalité reconnaissable est devenue encore plus réelle et mature qu’avant votre conscientisation. Vos environnements sont des microcosmes culturels intrinsèquement cohérents, mais sans réelle cohésion globale.
Seulement, vous ne pouvez pas en douter sans devenir paradoxal.
10_ Si vous tombez accidentellement sur le journal intime de votre femme, alors le vice de la curiosité intrusive vous prendra peut-être les tripes. Intuitivement, vous vous direz que le contenu de ce journal est déjà déterminé, et qu'il ne vous reste plus qu'à l'observer, le lire objectivement. C'est une grave erreur : dans le temps propre de votre femme, ce journal est effectivement déterminé, mais pas dans le vôtre. Aussi, ce que vous y trouverez se déterminera au fur et à mesure de votre lecture, et peut-être y trouverez-vous vos propres ténèbres, alors que votre abstinence les en aurait exclus. Voilà une extrapolation quantique contre-intuitive bien difficile, voire impossible, à prouver expérimentalement.
11_ Si vous mettez votre professeur de mathématiques en échec, il utilisera l’argument d’autorité, ou une posture condescendante pour ne pas perdre la face. Jusque-là, on reste dans une humanité cohérente. Lorsque vous contredites vos supérieurs, un scénario transcendantal vous fera perdre votre répartie : votre mémoire, votre vigilance, votre posture, vos nerfs, parce que si vos transcendantaux perdent la face à vos yeux, alors vos environnements deviendront chaotiques, voire un peu gogols.
Seulement, en dépit de votre violence ressentie envers les institutions, les transcendantaux, vous avez comme signé un contrat inconscient de reconnaissance envers eux, qui vous protège davantage qu’il ne vous contraint.
12_ Lorsque vous regardez une lumière rouge un certain temps, puis que vous fixez un mur blanc, vous pouvez apercevoir une couleur cyan sur ce mur : c’est son opposée. Les scientifiques vous expliqueront qu’il s’agit de l’activité normale de vos cônes photorécepteurs. Mais cette propriété est réductible en coût subjectif : c’est votre sensibilité, négative, qui vous inflige un coût, le cyan étant le coût subjectif du rouge. Et c’est l’ensemble de votre épreuve consciente qui fonctionne ainsi, ainsi le coût de la démence est la dépression, comme les lendemains de fêtes arrosées. Les lois, les prix et les causalités de vos environnements ne sont que des régulateurs géniaux et formels de ce principe premier. C'est un peu comme si vous jouiez au flipper, en mode action-réaction, ou que vous écoutiez un jukebox qui serait branché sur vos ondes.
13_ Maintenant que vous avez visualisé votre exclusivité référentielle, je vais vous demander un effort d’abstraction et d’extra-temporalité.
Ce que vous ont appris vos professeurs à l’école étaient les évidences de votre expérience perceptive à venir. En gros, ils ont rempli les cases interrogatives de votre perception finale du monde.
Mais, reconnaissez-le rétrospectivement, vos professeurs étaient alors incapables de conceptualiser leur discipline.
On ne vous a pas appris les mathématiques ni les sciences, mais leurs éléments de langage et leurs tautologies directement reconnaissables.
On vous a appris, par exemple, les équations différentielles comme un signifiant, un langage, tout en ignorant leur signifié et leur champ d’application.
L’école ne vous a rien appris d’autre que du langage, dont vous avez le quasi-monopole grammatical et l’exclusivité conceptuelle, parce que seule votre conscience est capable d’organiser cette grammaire inductive et transcendantale.
Et plus vous mûrissez, plus le langage environnemental élémentaire se complexifie.
Le Soleil ne peut pas voir son ombre, et votre éveil ne peut pas voir l’incohérence de votre environnement, comme lorsque vous rêvez et que votre rêve s’adapte à votre vigilance, à votre discernement mental, votre spectre.
Réalité / Rêve = Vigilance mentale !!!
Malheureusement, dans une vie gratuite, il ne faut pas vous attendre à tomber sur des agrégés de philosophie. Le maître des clés du roman de votre vie ne possède pas la clé de la bibliothèque dans laquelle vous êtes enfermé.
Moi-même je ne peux vous offrir qu’une brève émancipation d’observateur, qui, si vous m’assimilez, absorbera votre acteur en immersion.
En outre, rien de ce que votre esprit a exprimé ou invoqué ne peut vous tuer, et ça va même plus loin : vos médias et vos environnements ne peuvent pas vous faire régresser, entendez par là que c'est seulement en leur qualité de complément d'objet endogène qu'ils peuvent le faire localement.
II) Obsolescence du repère
_ Comment avez-vous pu croire que la matière organique qui vous compose aie pu bâtir spontanément la cathédrale qu’est votre organisme ?
L’ADN, ce n’est jamais que 100 000 gènes sans aucune coordination autre qu’une chimie chaotique, ni aucune motricité autre que la chaleur.
_ Comment avez-vous pu croire qu’avec seulement 100 milliards de neurones, vous auriez pu modéliser l’ensemble de votre être et de vos objets mentaux ?
Essayez de visualiser le nombre incommensurable de caractères de vos mémoires, sans parler de leur structure ultra-plastique.
_ Comment avez-vous pu croire que les milliards d’objets autour de vous ont été conçus par des humains ?
Imaginez le nombre de machines qu’il faut, ne serait-ce que pour construire votre réveil matin, et de surcroît le nombre de machines constructrices de machines, …
Avouez-le, vous y avez cru parce que, dans votre environnement, vous avez rencontré des gens d’une grande qualité intellectuelle, et qui y croient aussi.
Vous leur avez délégué votre esprit critique.
Mais maintenant que vous savez que ce sont des génies, dont le relief n’est qu’illusion, qui croient ce que leur scénario leur dit de croire, vous vous retrouvez bien seul face à votre faculté de juger.
Si vous avez compris ce que j’ai dit, si vous avez réussi à le justifier, il est déjà trop tard : vous êtes contaminé.
Vous êtes soit trop idiot soit trop intelligent pour ce monde.
Vous disposez maintenant d’un moteur à représentations en singularité formelle, c’est-à-dire que toutes les représentations, tous les concepts, vous sont devenus possibles.
III) Rupture dualiste
Ce qui est autour de vous n’est qu’une interface, et ce n’est pas un « quoi », mais un « pour qui ».
Vous allez comprendre.
Les scientifiques qui vous environnent ont su minorer une vérité criante : les couleurs n’existent pas.
Ni l’onde électromagnétique (la lumière), ni vos cônes photorécepteurs (votre rétine), ni vos flux nerveux ne contiennent une quelconque couleur en-soi.
La couleur n’est pas un « quoi » mais un « pour qui ».
Or, si votre environnement a su vous cacher la vraie nature de l’énergie visuelle, pourquoi pas l'ensemble de votre expérience, qui est du même acabit ?
Mon discours n'est donc pas nihiliste mais anthropocentrique, et il abolit la peur de tout que le matérialisme nous a suggéré.
Mais il n’y a pas de conspiration, pas de complot environnemental, pas de Dieu trompeur, pas d’esprit démoniaque, le couple neurone-média évolue dans une parfaite autogestion.
Il a cristallisé dans le scientisme, il a absolutisé la vérité de l’interface, parce qu’elle est intuitivement suffisante et d’une simplicité enfantine.
IV) Déterminisme dimensionnel
Il manque un cadre à tout cela, et je vais vous le simplifier.
Ce cadre, c’est le dimensionnement de votre conscience.
Je vous en offre une énumération avec une autorité que je vais justifier.
Il vous est techniquement impossible de douter de votre véracité, c’est-à-dire de votre sens du vrai, car ce serait paradoxal.
De la même manière, il vous est impossible de décider contre votre volonté, par définition.
De la même manière, il vous est impossible de dénier votre réalisme, ça tombe sous le sens.
Voici les trois dimensions paradoxales qui animent votre éveil depuis toujours, c’est la matrice de votre existence, c'est la grammaire de votre expérience.
Et ces trois dimensions proviennent d’une seule : votre bien propre.
Parce que, synthétiquement, il vous est impossible de vous administrer votre mal propre, celui que vous conscientisez.
Votre bien propre, c’est votre « qui », et votre environnement c’est votre « pour qui ».
Votre « pour qui » navigue dans les sillons de votre « qui » final.
Votre « qui » répond à une formule simple : la conscience d’avoir conscience.
Cette formule est circulaire, récursive, gratuite, explosive et sans limite de plasticité.
C'est ce que j'appelle le moteur paradoxal, mon livre, que je vous invite à lire.
Ça y est, maintenant vous pouvez dire que vous en savez sur le doute, mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin.
S'il existait la moindre réalité, un Tout, alors cette réalité aurait une infinité de sœurs jumelles, parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Or l'infini n'est qu'une notion, et l'ineptie d'un tel ensemble de clones peut nous interroger sur la notion même de réalité, qui ne saurait qu'être d'une incarnation prototypique et idéelle, et en aucun cas charnelle.
La Vérité est un absolu, alors que nous, nous ne sommes que des réels. Il va donc sans dire que nous sommes tous des imposteurs. Mais nos dimensions, projetées dans notre plasticité, peuvent faire de nous des hôtes circonstanciels de la Vérité.
Cordialement, Fraction
14 Commentaires
Commentaires recommandés