J'ai passé quelques mois avec un connard. Il ne me manque pas. Ce qui me manque c'est cette présence au quotidien. La tendresse, l'attention...
Début des hostilités
Je le voyais régulièrement, travaillant au même endroit que lui. Quelque chose m'attirait chez lui, sans doute ce côté mystérieux. Il n'était pas très bavard à propos de lui même s'il échangeait volontiers sur de nombreux sujets et blaguait facilement. Je voulais briser cette carapace, connaitre ses secrets, entrer dans son intimité. Au début, c'était un jeu de séduction mais ça s'arrêtait là. Je ne voulais pas lui offrir ce que lui cherchait. Nous avons quand même continué à discuter, échanger, se taquiner, sortir avec nos amis et passer de bons moments.
Le mensonge de l'amour
Un jour, il a craqué. Inversion des rôles : c'était moi qui résistait. Et bizarrement, une fois que j'avais obtenu ce que je voulais, l'objet de mes désirs perdit tout intérêt. J'ai tenu bon quelques semaines puis à force de belles paroles, de fausses (mais ça je ne l'ai su qu'après) déclarations et de démonstrations de bonne volonté, j'ai fini par me laisser tenter. En m'engageant dans cette relation, je savais pertinemment que ça ne fonctionnerait pas. En tous cas, pas sur le long terme.
Quelques mois de semblant de couple
Durant les quelques mois qui suivirent, nous ne nous sommes pas beaucoup vu. Nous avions tout deux un horaire et un agenda bien chargés. Mais notre semblant de couple ne s'en portait pas mal. J'ai vu sa maison un jour : surprise. Une petite maison de campagne, très coquette. Seul hic : les maisons de présentation dans les catalogues des constructeurs ou les pièces aménagées dans les magasins de meubles auraient eu de quoi complexer. Tout était parfaitement rangé, accordé et propre. Une maison sans vie. Comme si on ne déplaçait jamais de chaises, ne faisait jamais de repas en famille, ne riait jamais devant un bon film. Vide de vie. Seules traces de présence dans la maison, quelques photos de sa soeur sur un meuble. Quelle tristesse qu'une si jolie maison soit à la fois si laide. Cela m'a également permis de me rendre compte que nous n'étions pas du même monde. Ma maison est régulièrement bruyante et désordonnée, ornée de photos de famille. Il vivait dans son mutisme émotionnel car c'était comme ça que sa famille vivait. Il ne parle jamais de ses parents, ne sait pas les études que fait sa soeur, ne parle jamais de lui. Il ne s'énerve pas souvent non plus ou alors il garde ses états d'âmes pour lui, préférant faire comme si ça allait pour ne pas faire trop de remous. Qu'est-ce que c'est ennuyeux un gars qui préfère baisser les armes quand votre avis diverge du sien...
La curiosité est un vilain défaut
Fin de service, je me change. Son iPhone tombe de la poche de son gilet, l'écran s'allume. "Mon amour [...]". Deux messages s'affichent à l'écran. Deux messages provenant de cette même ex qui, soi-disant, n'était plus rien pour lui. Le peu de contenu qui s'afficha à l'écran me suffit pour comprendre que quelque chose clochait. Prise de tête, explications douteuses et pardon. On continue. Je n'ai plus confiance. Durant les quelques semaines qui suivirent, des informations distillées par nos collègues ou amis de sortie me mirent la puce à l'oreille mais je n'ai pas cherché plus loin. Je m'en fichais, je savais que ça ne durerait pas.
Silence radio
Période d'examens, on échange par sms mais on ne se voit plus, préférant chacun nous concentrer sur nos cours. Les examens se terminent et les jours passent sans qu'aucune nouvelle ne soit donnée. On reprend notre petit boulot, je le croise : pas un signe, pas une parole, pas une explication.
Fin de l'histoire.
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