Le rire jaune est un rire d'oeuf
J'aime voyager. Voir tous ces animaux enfermés dans leurs habitudes se mouvoir chez eux, derrière les barreaux emmurés. Regardez bien ! Ne sont-ils pas mignons, à coasser et meugler ? Donc je me promène au gré des allées. Les refuges s'enchaînent et se ressembles tous. C'en devient monotone. Jusqu'au moment où l'un cherche à se démarquer, pensant là affirmer son rang : le voilà qu'il se lève, roucoulant plus fort que les autres.
Oui, vraiment, j'aime voyager. Cela permet de comprendre qu'on a beau en faire le tour dix fois ou mille, on parviendra toujours à trébucher sur une pierre qui traine là où il ne faut pas. C'est là une loi universelle. Franchement, je ne sais pas ce que je fous ici, ailleurs que chez moi. J'ai beau singer l'intérêt, je ne me convaincs pas.
Le prospectus me promettait même un dépaysement culturel ! Grand mal m'en a pris, j'y ai cru tant que ce n'était que des mots. Concrètement, voilà comment les choses se sont déroulées : je suis arrivé, je les ai vu, et j'ai compris. Nul besoin d'aller plus loin, l'affaire était pliée. Ils avaient beau mystifier leurs différences derrière des manières, ils ne faisaient rien de plus que bouffer, se démultiplier et mourir. Oh non, pas uniquement mourir d'ennui : ils tombaient à feindre la vie. Vous savez, comme les papillons qui, une fois sorti de leur isolement, se meurent peu après. C'est que la conscience a un prix, celui de comprendre qu'il n'y a rien à comprendre.
Glou glou ! Ola ! Ca existe encore, ça ? Et que ça glousse, et que ça pousse, et que ça t'en fait perdre la tête à en devenir chèvre.
Mais allons, je ne vais pas trainer, il me faut aller brouter. L'herbe est plus verte, là-bas, sur le pré d'à côté.
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