Le réveil
J'étais endormie, anesthésiée, recroquevillée, rigidifiée, l'ombre de moi-même.
Je me sentais inutile, maladroite, à côté de la plaque, inadaptée au monde, incapable d'y trouver mon bonheur.
Je ne trouvais pas de sens à cette existence qu'on me décrivait, succession subie de dos d'âne à amortir tant bien que mal, pour terminer dans un cul de sac...?
Je culpabilisais de ne pas parvenir à rentrer dans la norme, à me fondre dans la masse.
J'écoutais les conseils des gens bien intentionnés, qui me disaient de me conformer, de mettre mes rêves de côté, de supporter la laideur du monde, inévitable. De simplement souhaiter m'y adapter, grappiller ce que je pouvais, m’agripper au peu que j'avais, et d'oublier mes élans "mégalos", "naïfs", "enfantins".
Je me laissais maintenir dans un cauchemar, je me laissais injecter à petit feu le venin du pessimisme, du renoncement, de l'indifférence, de la haine de soi et de l'autre.
Mais au fond, j'attendais, un peu honteuse d'y croire, une révélation. Un mot, un geste, une rencontre, quelque chose qui illuminerai ma vie, me redonnerai le droit de croire en tous les possibles. De sortir la tête de l'eau pour enfin respirer à pleins poumons.
Et je crois bien que, parce que je l'ai attendu, c'est arrivé. Oh, pas de façon stupéfiante, nette, tranchée, paranormale... pas de quoi pondre un livre de sciences-fiction ni passer sur M6.
Mais c'est arrivé, et c'est tout ce qui compte à mes yeux.
Aujourd'hui, je crois du fond du coeur que la vie est un rêve, dont nous sommes les créateurs. Si nous pouvons en faire un cauchemar, nous pouvons aussi en faire la plus belle, la plus douce, la plus passionnée des histoires. Nous sommes bien plus libres que ce que nous imaginons.
Tout est affaire de conscience : si j'ai conscience que je suis la seule à fixer les règles et les limites de ma vie, je ne trouverai plus aucun sens à laisser aux autres le soin de me les dicter.
A présent, c'est le désir, et non plus la peur, qui est aux commandes.
3 Commentaires
Commentaires recommandés