Supplique polie mais ferme pour que le temps s'arrête d'ici peu et pour toujours, sans quoi je me verrai dans l'obligation de recourir à des moyens extrêmes pour parvenir à mes fins, allant jusqu'à la réitération de cette demande
Mais tu crois qu'il existe, ou c'est qu'une imposture ?
- Mes dabs ont un ami qui l'aurait rencontré,
Mais l'gus est un poivrot, fermenteur concentré,
Et vaut mieux pas se fier aux rumeurs d'un' biture.
- Y a des rumeurs qu'j'suis prêt à avaler d'travers,
J'ai entendu des trucs de fou, parait qu'le mieux
Dans le bonheur, je cit' : "c'est qu't'es pas malheureux" !
- Eh, pourquoi on s'est mis à discuter en vers ?
Vos gueules ! le bonheur c'est rien que de l'éther,
Pour te faire planer, il faut qu'il s'évapore
Et dès que ton air est de nouveau inodore,
Tu peux être certain que la liesse prend cher.
À l'heure où j'écris ça, tout ce dont j'ai rêvé
Avant d'être un peu plus que l'ombre d'une loque,
Putains de job, bagnole, appart et femme en cloque,
Risque bien de glisser de mon poing entravé
Par la peur lancinante au murmure perçant
Clamant que la proba que la drôle de bulle
N'éclate pas bientôt est pratiquement nulle,
Captive de mes doigts la serrant, l'enlaçant
Toujours, sans un arrêt pour la laisser souffler
Car après une vie aigre, triste, oisive
Comme un con à attendre abattu qu'elle arrive,
Ça me déglinguerait de la voir s'envoler.
Chronos, je t'en conjure, trompe ton sablier,
Fige à jamais l'instant parfait mais éphémère,
Lui qui encore hier n'était qu'une chimère
Et qui risque demain de se faire oublier.
Pour répondre au comment, je te laisse le choix,
Mais si tu es sujet à la fainéantise,
Mon conseil pour rester dans ton champ d'expertise :
Troque ton sable fin pour des gouttes de poix.
Mon sort entre tes mains, vieux, je compte sur toi,
Je n'veux pas même voir défiler les secondes,
J'ai déjà fracassé mes montre et micro-ondes
Par anticipation pour te prouver ma foi.
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