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La science économique entre flux et contre-flux


Docteur CAC

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Je l'admets encore une fois bien volontiers, le titre de mon article est fumeux ! comment convaincre le lecteur courageux de continuer à lire ce billet alors qu'il ne saisit même pas le sens de son titre ?

Posons les bases de ma réflexion : à force de réfléchir sur les théories économiques je me suis demandé comment la science économique avait bien pu se construire, y avait-il seulement une logique historique ? pour répondre a cette interrogation question je me suis interrogé sur les concepts économiques et leurs usages par l'ensemble de la société et constate qu'il est très facile de tomber, à mon sens, dans de béantes inexactitudes. Et oui, car après réflexion, j'ai pu tout de suite voir que les pensées étaient à relier à leur époque. Par exemple j’opère une distinction entre le libéralisme philosophique hérité des lumières et l'application qui en est faite en économique. C'est peut-être logique mais ... pas tant que cela dans le discours.

En gardant à l'esprit que l'économie est une science sociale qui admet de facto de pouvoir avoir plusieurs regards sur une question, il est alors bien compréhensible que l'on puisse adhérer aux principes des lumières sans être en accord avec la grille de lecture des libéraux au sens économique. En étudiant consciencieusement l'histoire de la pensée économique on peut observer que la notion même du libéralisme (comme celle du socialisme) a évolué en conservant des liens étroits mais qui n'en sont pas moins assez différents (parfois subtils...) en fonction des époques. Souvent les politiques consciemment ou non font fi des subtilités en ne contextualisant même plus les théories, "débordant" les propos de l'auteur formulant ces théories, en ne précisant pas toutes les conclusions de ce même auteur ou même en oubliant souvent les hypothèses de base, ce qui est rédhibitoire pour justement tenir un raisonnement économique. Reprenons l'exemple du libéralisme : il existe deux grandes familles (classique et néoclassique), elles sont écrites a des époques très différentes, ce qui influence beaucoup le concept du libéralisme : les classiques étant bien plus méfiants que les néoclassiques. Le libéralisme passe d'un libéralisme que je qualifierais de "libérateur" (cherche à appliquer les principes des lumières) à un libéralisme "modélisateur" (création de gros modèles mathématiques avec la volonté d'élever la science économique au même niveau que la physique).

Contextualiser est donc important et j'en reviens au titre de mon billet. En faisant ce travail, il me semble que l'on peut déceler un certain gout de la pensée économique à se positionner en rupture en fonction de l'analyse que l'on porte sur la société à une époque donnée. C'est assez déstabilisant puisque nous ne pouvons avoir qu'un temps de retard puisque l'analyse sous-entend de théoriser "après coup".

En regardant de plus près les grandes ruptures historiques on peut au débotté en sortir 3 exemples :

  • l'essor de la pensée libérale pendant le siècle des lumières,
  • l’essor de la pensée marxiste en réaction aux effets de la révolution industrielle,
  • l’essor de la pensée keynésienne après la seconde guerre mondiale.

Finalement je me pose une question : les ruptures dans la pensée économique ne traduisent-elles pas finalement les changements profonds qu'on subit nos sociétés ? le théoricien ne voulant que se mettre "au niveau" des changements ...

C'est pour moi à mettre au crédit de la science économique d'avoir cette capacité d'esprit critique, dommage qu’elle soit si mal comprise et utilisée pour finalement servir le dogmatisme et entrainer la méfiance "du tout à chacun" vis à vis de la pensée économique.

7 Commentaires


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Mais au final, elle n'est que l'instrumentaliste, et, le politique, l'instrument.

Reste que je ne comprends pas en quoi elle doit ouvrir la pensée, en fait. Enfin, la seule chose que j'ai compris grâce à mes cours d'économie, jusque là, c'est qu'on fait tourner un système complètement déphasé de la réalité dans le seul but d'être plus riche que l'autre.

Le simple reflet de ce qu'est l'homme, en quelque sorte, et qui le justifie pleinement, se croyant bon qu'à ça.

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