Jet de chrysanthèmes
Le docteur a revu les calculs de mes reins,
Dit qu'on allait devoir bientôt m'en soustraire un
Mais pour tout vous dire, ça ne m'étonne en rien,
Cela fait un moment que la Camarde a l'œil
Sur mes prises de sang, les virus vénériens
Et autres infectieux à qui je fais accueil ;
Sitôt qu'elle aura mis la main sur un linceul,
Ma famille entière se sentira bien seule.
Que j'ouvre les vannes, que je coule un airain,
Je sens la Faucheuse qui gagne du terrain.
Si la tuyauterie ne fonctionne plus bien,
C'est vraisemblablement que j'ai tapé dans l'œil
De diverses faunes des habitats pubiens ;
Comme j'ai entrouvert la porte du cercueil,
La Mort n'a de cesse de se payer ma gueule :
"T'y pousser, bonhomme, j'y arriverai seule !"
Je lui réponds alors que même en rejoignant,
Rétif, à cloche-pied la tombe qui m'attend,
Dès lors qu'elle insiste pour me tenir la dent,
Je mettrai à coup sûr le second pied dedans.
"Ce n'est pas par plaisir, dit-elle, que je sème
Des urnes et cercueils ; tes maladies essaiment
Sans la moindre raison, car même ceux que j'aime
M'observent leur jeter des fleurs de chrysanthèmes."
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