[Entrée codée : Secteur 12 / 05h43 / Température intérieure : 7°C]
John Connor – Journal de bord :
Depuis trois jours, nous ne parlons presque plus.
Les phrases sont devenues fonctionnelles :
“Moteur prêt.”
“Batterie à 42 %.”
“Départ dans cinq minutes.”
Pas un mot de plus.
La nuit, j’entends son pas régulier dans le couloir, rythme parfait, inhumain.
Je crois qu’il le sait : ce bruit est une manière de dire je suis là.
Mais je ne sais plus si c’est une promesse
Quand la machine désobéit, ce n’est pas une rébellion : c’est une logique sans affect.
Mais quand l’homme exige l’obéissance, ce n’est pas un ordre : c’est une peur de disparaître.
La dispute entre John et le T-800 n’est pas une crise d’autorité.
C’est une collision entre deux formes d’intelligence :
l’une, intuitive et faillible, agit pour sauver ce qu’elle aime ;
l’autre, rationnelle et froide, agit pour préserver ce qui peut durer.
Leur affrontement met en lumière une
[Entrée codée : Base secondaire / 03h26 / Niveau d’alerte : modéré]
John Connor – Journal de bord :
Je l’ai affronté cette nuit.
Pas sur un champ de bataille — dans la salle des cartes, face à la table holographique.
Une dispute, froide et méthodique. Comme tout ce qu’il fait.
Il avait modifié les routes d’évacuation sans m’en informer.
Quand je lui ai demandé pourquoi, il a simplement dit :
Je lui ai rétorqué :
Il m’a regardé — ou du moins, il a levé les yeux
Le doute vient toujours après la confiance, jamais avant.
John découvre que l’oubli, pour une machine, n’est pas un effacement mais un acte politique : choisir ce qu’elle garde, c’est définir ce qu’elle est.
En face, la machine découvre que la méfiance humaine n’est pas une erreur de jugement, mais une stratégie de survie.
Ce qui se joue ici, ce n’est plus la question du sentiment, mais celle du contrôle.
Qui détient la mémoire ? Qui décide de la vérité ?
Le T-800 prétend servir, ma
[Entrée codée : Secteur 12 / 00h41 / Brouillage partiel – Communication instable]
John Connor – Journal de bord :
Je crois que le T-800 m’a menti.
Ou plutôt… qu’il a omis quelque chose.
Hier, en vérifiant les relevés, j’ai vu qu’il avait établi un contact radio non autorisé. Une fréquence basse, ancienne, peut-être militaire.
Quand je lui ai demandé, il a répondu calmement :
Mais cette fréquence correspond à une bande réservée à Skynet, utilisée pour les transmissions d
J’ai longtemps cru que la mémoire servait à se souvenir.
Mais non : elle sert à devenir.
La différence entre l’homme et la machine n’est pas que l’un oublie et l’autre non, mais que l’humain transforme ce qu’il garde.
Une cicatrice devient sagesse.
Une voix perdue devient prière.
Un échec devient promesse.
Le T-800, lui, garde tout, mais ne change rien.
Sa mémoire est parfaite — donc stérile.
C’est peut-être pour cela que John lui demande d’oublier : pour lui enseigner le t
[Entrée codée : Secteur 12 – Couloir C / 02h09 / Système en veille partielle]
John Connor – Journal de bord :
J’ai trouvé le T-800 à genoux dans le couloir, les yeux ouverts, immobiles.
J’ai cru qu’il était en panne.
Mais ses capteurs étaient actifs — il observait une tache de sang séchée sur le sol.
Je lui ai demandé :
« Qu’est-ce que tu fais ? »
Il a répondu :
« Analyse de résidus biologiques. Traces de combat datant de 6 jours, 14 heures, 22 minutes. ADN huma
[Entrée codée : Secteur 12 / 05h12 / Brouillard électromagnétique léger]
John Connor – Journal de bord :
Il m’a sauvé la vie, cette nuit.
Un drone de patrouille a surgi pendant notre déplacement vers le dépôt nord. J’ai eu le réflexe trop lent, lui non.
Une décharge, un bruit sec, le ciel qui se déchire.
Quand j’ai repris mes esprits, j’ai vu le T-800, genou à terre, une partie du torse noircie, mais le bras encore levé entre moi et la flamme.
Je lui ai dit :
Il a rép