J’ai longtemps cru que la mémoire servait à se souvenir.
Mais non : elle sert à devenir.
La différence entre l’homme et la machine n’est pas que l’un oublie et l’autre non, mais que l’humain transforme ce qu’il garde.
Une cicatrice devient sagesse.
Une voix perdue devient prière.
Un échec devient promesse.
Le T-800, lui, garde tout, mais ne change rien.
Sa mémoire est parfaite — donc stérile.
C’est peut-être pour cela que John lui demande d’oublier : pour lui enseigner le travail du manque, le mouvement intérieur qui fait de l’expérience une conscience.
Dans ce dialogue entre l’homme et la machine, la mémoire devient un territoire commun :
l’un cherche à retenir sans douleur, l’autre à ressentir sans perte.
Et de cette tension naît ce que j’appellerai désormais le code vivant : une mémoire qui pense, une pensée qui saigne.
— J.C.

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