Te voilà qui arrive, arrogante et fière sur ton nuage noir,
Ton outil à la main qui ma tête tranchera. Viens voir.
Viens voir les Dieux que je vénère, plein de panache
Encore, dans le dernier souffle que tu m'arraches...
Note bien, divine faucheuse, impatiente dramatique,
Dans le creux de ta mémoire, mes dernières rondes.
Ah tu voudrais entendre de tristes musiques,
Quand enfin mon corps restera en ce monde
Cependant que mon âme fugue, discrète Toccata ?
Mais non, je veux des Adieux au
I. La Mandragore
La Lune, Rousse, éclaire majestueusement la campagne des environs. Une chouette ulule seul affront au calme qui règne depuis longtemps déjà. Glissés sous les chuchotements du vent caressant l'herbe et le feuillage, quelques pas feutrés, étouffés s'approchent.
C'est une horrible vieille, petite, courbée, ployée, rabougrie, estropiée, boitant, sale et odorante, qui marche à reculons avec un rictus infâme. Si elle ne s'aidait pas d'une canne, sans doute s'écroulerait-elle contre
La nuit était claire. On se serait cru en plein jour. Un jour grisonnant, certes, légèrement argenté même. Mais cette lumière à demi teinte offrait à la campagne un manteau original, un maquillage étrange digne des plus mythiques contes. Il imaginait déjà les chevaliers chassant les sorcières à l'orée du bois, là bas des elfes nocturnes dansaient autour d'un feu blanchâtre dans leurs légers voilages blancs, tout en souplesse et volupté, des farfadets plus loin charmés par ce spectacle tombaient
C’est un endroit fantastique
Qui pourtant a toujours existé
Le moment où la plume artistique
Lancée telle une épée
Au blanc vierge de la toile
Etire les traits d’un geste frénétique
On dirait des lueurs d’étoiles
Qui naissent aux éclats féeriques
Brisent les lignes étroites, et meurent
Dans l’infini d’une ligne de fuite
Quand la folie des ardeurs
S’éteint avec elle.
Alors,
Ne touchant plus guère
A la parfaite imperfection
Nous laissons’échapper l’air
Reprenons notre respiration
Sur la table, une dizaine de flacons ouverts.
Les étiquettes, un peu effacées par le temps,
Eurent révélé certains de ces secrets sous verre,
Si la vue n'était bridée par un noir enivrant.
Dans les oreilles, des bouchons solidement ancrés
Bloquant ces microscopiques vibrations aériennes.
Entre le Marteau et l'Enclume, pas une persienne.
Les pieds bien encrés dans l'Étrier.
Sous la langue, une pastille d'un puissant
Anesthésique, local. Cela fait maintenant
Longtemps qu'aucun goût n
J’ai encore sur les lèvres, le goût de ta peau,
Les frissons caressants d’une pénombre plus claire
Que la transparence de tes sourires. Dans mon dos
Tes ongles se plantent, me piquent et me lacèrent.
J’ai encore sur les lèvres, le goût des tiennes,
Offertes en sacrifice aux plaisirs facétieux
Des douceurs transpirantes d’amours pérennes.
Elles brilleront toujours au fond de tes cieux.
J’ai encore sur les lèvres, le goût de ton sang
La couleur du soir, dans les matins, vacillant,
D’étra
C'est dans le pinceau lumineux
D’une porte restée entrouverte
Que je vis, mouvement silencieux,
Un sommeil plein de découvertes.
On devinait le sourire, posé
En fine plume sur tes lèvres
A peine sèches. Une envie réprimée
De t’embrasser, plein de fièvre.
Recouvrantes, les âmes volages
De tes rêves calmes, libéraient
La pièce toute entière de sa cage.
Ta présence rayonnait dans l'obscurité.
Oui, dans cette pénombre,
Tu avais une force certaine.
Unique merveille de mon monde,
Con
Te souviens tu, aujourd'hui, de ces jeux,
Imaginaires perdus des enfants
Pays des rêves qui nous rendit heureux
Et que n'estompe pas le présent ?
Te souviens tu, ici, de ces voyages
De ces tromperies à la vérité
Que nous pardonnaient nos jeunes ages
Aventuriers rêveurs de nos pensées ?
Te souviens tu, de si loin, avant le Nous
Du toi et du moi ? Là, juste avant
Que nous quittions ces mondes fous
Et que les distances ne rallongent le temps ?
En panne au bord de la vie, je m'en souvie
Ma récurence de thèmes m’attriste
Pourquoi une chaise en plastique
Ne pourrait elle pas, elle aussi
Avoir sa Grande Poésie ?
Est elle laide, indigne de nous
Qui l’avons enfantée ?
Et s’il était, pour l’aimer, un fou
Au regard enflammé ?
Le poète veut s’aventurer
Dans de complexes idées
Sonder l’âme, le sentiment
Et s’oublier dans le courant
Mais se peut il qu’un jour,
Une plume maitrisée
S’arrête à l’entour
De la simplicité
Y découvre les sens
Les recouvre d'essence
Les enfla