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Essais nucléaires en Polynésie : « Vu de Paris, ce n’était qu’un désert liquide »

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Doïna

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 136 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

Près de 30 ans après la fin des essais nucléaires en Polynésie, une commission parlementaire tente de faire reconnaître le préjudice des populations locales. Pour le chercheur Alexis Vrignon, « l’histoire n’est pas terminée ».

Pendant trente ans, entre 1966 et 1996, la France a effectué 193 essais nucléaires en Polynésie, sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa. Dans l’air, puis sous l’océan à partir de 1974. Près de 170 000 habitants auraient été exposés à des radiations. Les explosions atmosphériques ont dispersé des substances radioactives, notamment de l’iode, susceptible d’entraîner des cancers. D’après les recherches de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, entre 1998 et 2002, la Polynésie arrivait en tête du funeste classement du taux d’incidence du cancer de la thyroïde le plus élevé au monde.

Pour tenter de faire reconnaître le préjudice et de réparer les conséquences de ces essais, la députée de Polynésie Mereana Reid-Arbelot (Gauche démocrate et républicaine) a initié une commission d’enquête à l’Assemblée nationale. Stoppés par la dissolution en juin 2024, les travaux ont repris mardi 6 mai.

En filigrane, les auditions permettent de mettre en lumière la question du colonialisme et de ses survivances. Pour Alexis Vrignon, maître de conférences à l’université d’Orléans, coauteur de Des bombes en Polynésie, les essais nucléaires français dans le Pacifique (éd. Vendémiaire, 2022), cette commission d’enquête illustre la difficile « reconnaissance du fait nucléaire ».

(...)

Dans quel contexte la France a-t-elle démarré ces essais nucléaires en Polynésie ? Pourquoi ce territoire ?

AV Ils émergent dans le contexte historique de la décolonisation, puisque les premiers essais nucléaires français ont eu lieu dans l’Algérie encore colonie française, mais il était évident qu’à partir des accords d’Évian de 1962, cette solution ne pouvait durer et qu’il fallait un autre lieu. Plusieurs localisations ont dès lors été envisagées, certaines en France métropolitaine, notamment dans les Alpes et en Corse, avant d’être rapidement écartées, parfois pour des raisons géologiques, mais aussi et surtout, politiques. Dès lors, la France s’est rapidement tournée vers les outre-mer.

Les atolls de Moruroa et Fangataufa ont été choisis. Cette décision s’est prise au début des années 1960 dans un contexte particulier de réaffirmation impériale. En 1956, la loi-cadre Defferre avait permis aux outre-mer de bénéficier d’une plus grande autonomie. Sauf qu’à partir de l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958, les choses ont changé, il n’a plus été question d’aller vers l’autonomie totale des anciennes colonies africaines et des territoires d’outre-mer. La Polynésie fut alors choisie, sans consulter la population, ni les élites politiques locales.

À travers les archives militaires et locales, on constate que l’administration avait claironné à toute la Polynésie que les essais nucléaires allaient être propres et qu’il n’y aurait aucun problème. Après l’essai Aldébaran de 1966, qui a exposé les habitants des îles Gambier aux rayonnements ionisants et contaminé les citernes d’eau de pluie qu’ils buvaient, elle a été mise en porte-à-faux et c’est à partir de là qu’une culture du secret s’est développée.

Les autorités ont ensuite tenté de limiter les risques en déplaçant parfois des populations, mais les questions de sécurité n’étaient clairement pas leur priorité. Elles ont par exemple envoyé un avion dans un nuage radioactif afin d’effectuer des prélèvements. Il y avait aussi des bateaux militaires qui traversaient des zones sous le panache radioactif et à qui on ne disait pas grand-chose.

(...)

Article entier :

https://reporterre.net/Essais-nucleaires-en-Polynesie-Vu-de-Paris-ce-n-etait-qu-un-desert-liquide

 

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Maintenant
Membre, 25ans Posté(e)
Marcuse Membre 317 messages
Forumeur accro‚ 25ans‚
Posté(e)

"(...) la majorité d’entre eux ont été effectués sur l’atoll de Mururoa. Ces sites sont encore aujourd’hui étroitement monitorés, car les experts redoutent qu’une partie des atolls se décroche et entraîne un tsunami menaçant tout l’archipel, ou bien qu’ils s’ouvrent et libèrent des radio-éléments susceptibles de se disperser partout."

wow ils sont toujours pas à l'abri de nouvelles catastrophes ...

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