Lou Consèu dé Révisien (Le Conseil de Révision) --le quart d'heure Provençalo-Occitan--

De cooups l'a de cavos que ti révènon ensin senso sacher perqué ni como...

On se souvient parfois de choses sans comprendre ni pourquoi ni comment...

A-dé-matin ero 'quo : lo Consèu dé Revisièn !...

Ce matin, c'était ça : le Conseil de Révision !...

ço que m'es revèngut en proumier es uno cansoun...

Ce qui m'est revenu en premier c'est une chanson...

La canson qu'erian tenguts, qu'erian quasimènt ooublijats, nautré lei "coscrits", de cantar !

La chanson que nous étions tenus et même quasiment obligés de chanter, nous "les jeunes conscrits" !

"Sian de la classo !

Sian de la classo

Si foutèn pas mau dau mestier !

Sian de la classo !

sian de la classo !

S'èn foutèn pas maou !"

 

On est de la classe !

On est de la classe ! 

On se fout pas mal du métier !

On est de la classe !

on est de la classe !

On s'en fout pas mal ! (1)

 

Mai Suzano uno vieilho grand qu'ai coneissudo l'a de tems,

mais Suzano, une vieille grand mère que j'ai connue il y a longtemps,

quand sièu arrivat eici aou vilagé,

Quand je suis arrivé ici au village,

m'èn avié cantat uno autro dé canson

M'en avait chanté une autre  de chanson

Uno dei counscrichs de soun tems quand ero joeino :

Une des conscrits de son temps quand elle était jeune :

Qué cantavoun davant la poarto dei filhos

Qu'ils chantaient devant la porte des filles

Per si la far doarbir, qué li paguessé la gouto :

Pour se faire ouvrir et qu'elle leur payât à boire :

 

"Misè Catin boundjou' ! Bounsoar !

Pago la gouto,

pago la gouto !

Misè Catin Bonjour bonsoar !

pago la gouto an'aquelei poarcs !"

(Foèço rafinat !)

 

"Mam'selle Catin bonjour bonsoir ! 

Paye la goutte !

Paye la goutte !

Mam'selle Catin bonjour bonsoir ! 

paye la goutte à ces gros cochons !"

(Particulièrement raffiné ! )

 

Maï es un faceto révelado dé la réalitat :

Mais c'est une facette révélée de la réalité :

Lei "Coscrits" buvoun foeço... An sé dé longo !

Un Conscrit ça boit beaucoup.... Ils ont toujours soif ! 

Es uno tradicièn !

C'est une tradition !

E l'ai pas mancado la tradicien, iéu ! Oc ! Iéu voestré umblé servitour ! O qué nani !

Et je l'ai pas ratée la tradition, moi votre humble serviteur ! Oh que non !

Ti n'ai aganta uno dé ganaro !

Je te vous ai attrapé une sacrée cuite !

Dé pataclets !

Au pastis !

A n'èn racar lei tripos !

A en vomir les tripes !

N'èn sièu restat mai de quaranto ans dé n'èn siblar soulamènt un !

J'en suis resté plus de quarante ans d'en siffler un seul de pastis !

Mai aro siéu garit !

mais maintenant je suis guéri !

Mi fa plus rèn : Es aïsat... ti buvi un pataclet coumo s' ero d'aïgo ! 

Ca ne me fait plus rien : C'est simple... je te vous bois un pastis comme si c'était de l'eau claire ! 

 

à suivre peut-être...

 

 

(1) Comment comprendre ça si non comme la preuve que les jeunes gens "apprentis" jusque là, étaient particulièrement exploités voire maltraités par leurs patrons

et que le service militaire, la conscription leur était alors vendus comme une.. libération ?! 

 

Modifié le 10 janvier par Engardin

Moi, mes trois jours je les ai fait dans une ville du nord (Valenciennes ? Je ne me souviens plus...)

Pas de cuite...le seul souvenir qu'il m'en reste est qu'on nous avait projeté un film éducatif nous mettant en garde avec moultes détails et images bien crues (pour l'ado puceau que j'étais dont les seules images osées de la gens féminine que je connaissais auparavant étaient les pages de sous-vêtements féminins des catalogues de la Redoute ou des Trois-Suisses) sur les dangers des maladies vénériennes... des trucs pareils, ça vous marque pour le restant de vos jours.

Mouco aqui la suèito !

Et puis Voilà la suite !

Coumo v'aï dich lei cavos ti révénuon moucèu a moucèu...

Comme je l'ai dit les choses te reviennent morceau par morceau...

D'abord qu'aou Cantoun li sian pas anats a ped, ni maï èn voaturo...

Et d'abord qu'au Chef Lieu de Canton, on n'y est pas allés ni a pied ni en voiture...

Vous va douni en milo !

Je vous le donne en mille !

Li sian anats èn "Char à bancs" ! ( Carri dé bancs ?)

On y est allés en char à bancs !

Lou char a bancs dé Tountoun Camilho.

Le char à banc de Tonton Camille.

Et per tout vous diré li es toujour au found dé la rémiso !

Et pour tout vous dire il y est toujours au fond de la remise !

Es Aquo ün "char à bancs" :

C'est ça un char à bancs :

Imagina' vous un paouc coume érian fiers aqui dessuto !

Imaginez-vous un peu comme nous étions fiers là dessus !

la réputacien dé pas jamaïs rèn faïré coumo leï autrés es estado respeitado !

La réputation de ne jamais rien faire comme les autres a été respectée !

A faougut qué quaucun nous prestessé un tchivaou, ségur...

Bien sûr, il a fallu que quelqu'un nous prête (pretât) un cheval...

Maï lou Cantoun èro a mèns de Cïnq Kiloumètrés...

Mais le Chef Lieu était à moins de 5 kilomètres...

Ero pas tant maïsat !

C'était pas si difficile !

E n'en restavo encar quanqueïs uns dé chivaus aou vilage...

Et il en restait encore quelques uns de chevaux au village...

Encuèï sérié pus poussiblé...

Aujourd'hui ça ne serait plus possible...

Maï franc d'aquo, franc d'aquesto ouriginalitat, e franc de ma ganaro ... 

Mais à part ça, à part cette originalité et à part ma "cuite"...

Cé qui mi rapèli es qu'ai boufat dins un Tuba douei jours a-dé-rèng !

Ce dont je me souviens c'est que j'ai soufflé dans un Tuba... deux jours d'affilée !

é n'aï la pruvo !

Et j'en ai la preuve :

A la fïn sabiou quasimènt jougar !

A la fin je savais quasiment jouer !

Maï la mitat dé meï socis, eleï, eroun sus lou pounch dé vénir sourds, crèsi !

Mais  la moitié de mes copains, eux, étaient sur le point de devenir sourds, je crois !

Modifié le 11 janvier par Engardin

il y a une heure, Phylou a dit :

Moi, mes trois jours je les ai fait dans une ville du nord (Valenciennes ? Je ne me souviens plus...)

Pas de cuite...le seul souvenir qu'il m'en reste est qu'on nous avait projeté un film éducatif nous mettant en garde avec moultes détails et images bien crues (pour l'ado puceau que j'étais dont les seules images osées de la gens féminine que je connaissais auparavant étaient les pages de sous-vêtements féminins des catalogues de la Redoute ou des Trois-Suisses) sur les dangers des maladies vénériennes... des trucs pareils, ça vous marque pour le restant de vos jours.

Je me souviens, tu te souviens, nous nous souvenons : c'est le but de l'opération ! Merci !