Le Village Perdu

 

Le Village Perdu

 

Il y a moins d'une heure j'étais encore perdu dans ce village... Ce village perdu.

Où pouvait-il se trouver ce village ? 

Dans le Haut Var, le Gard ou le Vaucluse ? En Ardèche ? 

Ce qui est sûr c'est que je ne le connaissais pas.

Et que je voulais surtout rentrer chez moi.

A La Roque.

C'est là le cadre a priori de mon expérience nocturno-matinale...

Mais je devais me rendre à l'évidence : Qui la connait,  La Roque ? Me restait donc à demander la direction d'une bourgade plus conséquente... Plus universellement connue...

Brignoles par exemple !

LA CAPITALE DU CENTRE VAR !

Car en effet : qui ne connait pas Brignoles ? 

J'arpentais donc les rues de ce village en quête de renseignements sur une route qui me conduirait à Brignoles.

[Sans doute étais-je venu dans ce village en voiture ? Cette voiture étant comme il se doit ma vieille 203 Grise !

Celle que ma mère avait voulu m'acheter chez Raymond Merlic, dit l'Emir qui vendait ses voitures d'occasion près de la gare à Toulon. Une 203 à la place de la 4 Chevaux que je demandais ! Mais tout le monde avait trouvé que j'étais trop grand pour rentrer dans une 4 chevaux ! Et qu'il aurait fallu que je m'y plie aussi en 4 ! 4 fois 4 = 16 ! (1)

Ce qui était parfaitement faux puisque le père Bouvier. qui mesurait aussi 1 mètre 84 tout comme moi y entrait bien, lui ! Et avec sa femme, sa fille plus un gros chien ! ]

Certes, il me faudrait en tout premier la retrouver cette voiture ? Vers le bas du village par exemple ? Pour filer vers Brignoles.

Puis, après, une fois à Brignoles, je saurais bien me débrouiller...

J'arpentais donc les rues... De belles petites rues en calades, toutes empierrées de neuf et bordées de maisons pressées les unes contre les autres. Des "maisons de pauvres" devenues "de riches" et désormais en pierres apparentes (plus de crépis !) :  La "Provence Walt Disney" qui n'a jamais existé mais comme l'aiment les touristes de l'Europe du Nord qui viennent s'y installer pour passer l'été...

Les gens que je croisais avaient plutôt tendance à me tourner le dos quand je m'avançais...

Mais j'ai fini par trouver des habitants accueillants.  Ils m'ont invité chez eux...

Les Philosophes...

Vous le savez, mon problème était avant tout de trouver la route de Brignoles. Mais "on n'est pas de sauvages" ! Rien n'empêchait de faire un peu connaissance... De quoi avons-nous parlé ? Je ne suis pas sûr... Peut-être de ma famille ? J'ai pu dire que ma mère m'aimait trop et que mon père était poète ? Et que subséquemment je m'étais retrouvé bien innocent pour affronter la vie... Or d'un autre côté j'étais pressé... ce qui me faisait aller vite ! Trop vite ! Je voulais en arriver le plus rapidement possible au chemin de Brignoles, moi ! Du coup mes hôtes en ont conclu que j'était d'un caractère autoritaire ! Autrement dit, un "pète sec" ! Ils ont sous entendu et même dit clairement que chez moi je devait être un peu comme un tyran ! Qu'est-ce qu'ils devaient en baver les miens, ceux qui m'entouraient ! Et vous ne savez pas le pire ? Je les ai crus ! C'est dire à quel point je suis influençable ! Et me voilà me reprochant mon propre autoritarisme, culpabilisant "à fond à fond" !  Moi qui suis on ne peut plus libéral et qui n'interviens jamais, au grand jamais dans la vie de ceux qui m'entourent ! Un comble !

Je suis donc sorti de chez eux penaud, coupable et contrit mais toujours sans rien savoir du chemin de Brignoles !

Le Jardinier...

J'ai descendu une ruelle...

Le côté gauche en était en contre haut à hauteur du visage... De mon visage que j'ai senti soudain... brumisé ! Eclaboussé ! C'était un jardinier qui arrosait son jardin. Je lui ai demandé pour Brignoles. Mais il a fait exactement comme si je n'existait pas ! Il continuait à marmonner, à pester au sujet de son eau, et de son arrosage. Et qu'il n'y en avait pas assez et que ça marchait mal... Peut-être ne m'a-t-il même pas vu ? Vu que j'étais en contre bas dans la ruelle ?

Les trois femmes...

Vers le bas du village j'ai encore été accueilli aimablement (tout comme par les philosophes précédents) mais cette fois par trois femmes, ma foi fort sympathiques...

Je leur ai demandé :

-- Mais comment s'appelle ce village ?

Leur réponse m'a sidéré :

-- INFERIEUR !

Quel drôle de nom !

Et là, elles ont toutes trois éclaté de rire ! Comme si elles découvraient ce nom bizarre en même temps que moi !

Mais moi, vous me connaissez ? Ou peut-être pas ? Opportuniste (2) comme pas un , j'ai sauté sur l'occasion !

-- C'est DONC le bon moment pour vous de passer au niveau SUPERIEUR ! Et le niveau supérieur, c'est

LA ROUTE DE BRIGNOLES !

Vous pouvez me dire où elle se trouve ?"

 

(1) Ne cherchez pas ça veut rien dire !

(2) Si peu ! 

Modifié le 2 octobre 2024 par Engardin

Il y a 1 heure, Engardin a dit :

LA ROUTE DE BRIGNOLES !

On appelle conteur ou conteuse, sans support autre que ses connaissances, son imaginaire et ses talents d'improvisation. Engardin, tu as vraiment cette faconde propre aux gens du midi de la France

J’aime bien ta façon de construire des historiettes, de plus comme nous avons à peu près, le même âge, des multiples anecdotes de l’époque me reviennent  également en mémoire.

Lorsque mon père a acheté sa première voiture d’occasion, c’était une 4CV, il avait fallu attendre 6 mois pour la réceptionner. J’avais moins de dix ans, mais comme j’étais grand, la première fois que je suis monté à l’arrière de la voiture, la sensation de petitesse, d'étroitesse de l’habitacle, les genoux plaqués contre le siège avant, était immédiatement perceptible.

Puis l’anecdote de mon père passant le volant à ma mère pour faire une virée, nous traversons un village, un chat traverse la route, ma mère de s’écrier dans la voiture : Qu’est ce je fais ? »

Mon père à ses côtés de répondre imperturbable : « T’en occupe pas ! »

Le chat passant sous la voiture le barouf infernal de cette pauvre bête roulant boulant sous la carrosserie, puis me retournant pour voir celui que je pensais écrasé, courant comme une fusée la queue en l'air, pour fuir le moment tragique !

ouf ! 

Le village perdu  ;     en France ,on dit  un  bled         

Il y a 2 heures, Enchantant a dit :

On appelle conteur ou conteuse, sans support autre que ses connaissances, son imaginaire et ses talents d'improvisation. Engardin, tu as vraiment cette faconde propre aux gens du midi de la France

J’aime bien ta façon de construire des historiettes, de plus comme nous avons à peu près, le même âge, des multiples anecdotes de l’époque me reviennent  également en mémoire.

Lorsque mon père a acheté sa première voiture d’occasion, c’était une 4CV, il avait fallu attendre 6 mois pour la réceptionner. J’avais moins de dix ans, mais comme j’étais grand, la première fois que je suis monté à l’arrière de la voiture, la sensation de petitesse, d'étroitesse de l’habitacle, les genoux plaqués contre le siège avant, était immédiatement perceptible.

Puis l’anecdote de mon père passant le volant à ma mère pour faire une virée, nous traversons un village, un chat traverse la route, ma mère de s’écrier dans la voiture : Qu’est ce je fais ? »

Mon père à ses côtés de répondre imperturbable : « T’en occupe pas ! »

Le chat passant sous la voiture le barouf infernal de cette pauvre bête roulant boulant sous la carrosserie, puis me retournant pour voir celui que je pensais écrasé, courant comme une fusée la queue en l'air, pour fuir le moment tragique !

ouf ! 

Génial ! Je suis déjà récompensé de mon histoire ! 

"T'en occupe pas " ! J'ai éclaté de rire ! Je l'ai imaginé ton père, je l'ai VU !  En "Maître à bord" ! En plus ça finit bien ! 

C'est vrai que sur les premières 4 chevaux y'avait pas de freins ! 

(Je rigole ! @Enchantant)

Modifié le 2 octobre 2024 par Engardin

Il y a 1 heure, G2LLOQ a dit :

Le village perdu  ;     en France ,on dit  un  bled         

Ici on dit souvent aussi à "Cucuron les Olivettes" ou à "Pampérigouste" !

il y a 9 minutes, Engardin a dit :

Ici on dit souvent aussi à "Cucuron les Olivettes" ou à "Pampérigouste" !

&  Cucugnan  ?     

il y a 1 minute, G2LLOQ a dit :

&  Cucugnan  ?     

ça c'est le pays des curés !

Il y a 4 heures, Engardin a dit :

C'est vrai que sur les premières 4 chevaux y'avait pas de freins !

Pour l'énumération complémentaires des petits souvenirs...

Non seulement les freins, mais le moteur à l’arrière de la 4CV permettait d’alléger l’avant du véhicule, ce qui facilitait la conduite, en tournant le volant avec un seul doigt, procurant une facilité déconcertante au conducteur, mais je me souviens de mon père, mettant un sac de sable dans le coffre avant pour donner de la stabilité en cours de conduite, car nous avions toujours l’impression que cette 4CV Renault flottait au dessus de la route, lorsque nous étions en voiture !  

Il y a 14 heures, Enchantant a dit :

Pour l'énumération complémentaires des petits souvenirs...

Non seulement les freins, mais le moteur à l’arrière de la 4CV permettait d’alléger l’avant du véhicule, ce qui facilitait la conduite, en tournant le volant avec un seul doigt, procurant une facilité déconcertante au conducteur, mais je me souviens de mon père, mettant un sac de sable dans le coffre avant pour donner de la stabilité en cours de conduite, car nous avions toujours l’impression que cette 4CV Renault flottait au dessus de la route, lorsque nous étions en voiture !  

 

Oui le sac de sable ! Et la Simca 1000 aussi un sac de sable dans le coffre avant !