Funeste rentrée.

Il y a 9 heures, Kaliste a dit :

Enseigner après 60 ans, c'est n'importe quoi. Tu parles de 62 ans mais dans les faits combien doivent tirer jusqu'à 64, 65 ou 67 ans car les 42 annuités ? On ne peut pas commencer à 23 ans et finir à 62.

Les élèves et le métier, les tâches et ses conditions d'exercice, ont évolué... Et c'est un job qui demande une énergie et une "fraîcheur" qu'on n'a plus à ces âges là, pour la plupart en tout cas. Je ne connais qu'une enseignante partie à 63 ans : elle a fait ses dernières années sous cachets, absente régulièrement et malmenée par les collégiens qui l'appelaient Mamie 

Dommage de terminer comme ça mais au moins elle s'est remise depuis.

J'ai fait d'autres métiers, encore au service des enfants dès l'âge de seize ans. Et je suis tombée du bon côté de la réforme. J'ai été recrutée très jeune. (19 ans).Je suis donc dans la catégorie dite active.

Il y a cinquante ans de cela on recrutait les jeunes qui avaient la "vocation" juste après le BEPC et ils passaient le BAC à l'école normale. Donc ils pouvaient se permettre de partir jeunes à la retraite.  Pour ma part j'ai BAC plus trois et une autre année réussie passée en fac et quelques années de conservatoire de musique. Ensuite il y a eu le recrutement au dEUG +2, puis  à la licence et au master avec une formation express...En outre, beaucoup de recrutés ne font actuellement pas de vieux os et présentent leur démission dans les deux ans.

 Dans l'histoire , le statut d'instituteur a perdu tous ses avantages (logement de fonction dans l'école, formation rémunérée contre 10 ans de contrat obligatoire ce qui permettait aux académies d'envoyer les débutants au casse-pipes dans les ZEP... soit tu passes soit tu casses! ) et a récolté d'autres dont l'intégration d'élèves handicapés, et d'autres matières à enseigner !(anglais, et informatique!) contre un titre bien ronflant. 

Il y a 9 heures, Kaliste a dit :

Enseigner après 60 ans, c'est n'importe quoi. Tu parles de 62 ans mais dans les faits combien doivent tirer jusqu'à 64, 65 ou 67 ans car les 42 annuités ? On ne peut pas commencer à 23 ans et finir à 62.

 

Les économistes n'ont pitié de personne ni de rien: quand tu as été une femme (majorité des enseignants) et si tu t'es mariée et as eu des enfants  et  que tu t'es chargée de ton foyer, de tes enfants, de ta carrière et d'un mari, à cet âge là tu es fatiguée et crevée ou alors tu as une pathologie grave (beaucoup de cancers dans ma promotion). Tenir jusqu'à soixante sept ans? Il ne faut pas rêver!

Il y a 10 heures, querida13 a dit :

 

Parce que j'ai appris, ce matin, qu'une collègue est décédée à 57 ans d'un arrêt cardiaque le jour de la rentrée scolaire, devant sa classe de maternelle d'une école du 6 eme arrondissement de Marseille et qu'il me vient à l'esprit que si l'on avait conservé le statut d'autrefois, elle n'aurait pas cotisé pour les autres et pour rien, sans bénéficier d' un seul jour de repos  d'une retraite sans doute amplement méritée.

 

Trois psychologues ont été dépêchés pour assurer une cellule de soutien aux enfants et aux enseignants de l'école des Bergers. Quelque article que je lise, le nom de la personne n'apparait nulle part. Peut-être l'avais-je croisée?

Il y a 11 heures, Kaliste a dit :

C'est celaaaa oui... Heureusement ce genre de discours est de plus en plus rare. La plupart des gens qui savent comment sont les gamins sont bien conscients que les fameuses vacances sont juste indispensables, ne serait ce que nerveusement !

Mais bon, continuons avec ce genre de clichés, y'a qu'à voir comme le métier attire les jeunes : plus assez de candidats. Bizarre hein, pour un job où on est tout le temps en vacances...

Bref, je n' irai pas plus loin dans cette voie là 

Je parle des enseignants , pas des élèves et faut quand même le reconnaître un peu , c'est une priorité dans le choix de ce métier , ceux là disent , "les vacances " , après les problèmes c'est pour eux ; surtout quand on voit la tournure que ça prend , mais ça chacun voit midi  à sa porte , faut pas venir se plaindre après .

Il y a 19 heures, stephh06 a dit :

Donc, pour toutes les personnes qui décédaient à 55 ans le problème était le même.

Ainsi va la vie ou tu tiens ou tu crèves...Mais depuis quelques temps des garde-fous ont été mis en place: prise en compte du burn out, souffrance au travail....Il faut aussi savoir tenir compte de ses limites et être à l'écoute de son corps quand il crie sa détresse!

En ce qui concerne la collègue , elle n'a pas dû sentir venir la crise cardiaque ou  bien en a ignoré les symptômes.

Il y en a six!

1) grande fatigue accompagnée ou non  de sueurs (mais qui ne sue pas en Provence avec cette fiche canicule qui dure depuis un mois?)

2) Douleurs thoraciques, ou bien projetées dans le bras (classiquement le bras gauche), la mâchoire, le dos ou l'épaule.

3)Pâleur du visage.

4)Nausées et vomissements.

5) Grande anxiété (mais qui n'est pas anxieux à l'idée de faire une rentrée?)

6) Sensation vague d'inconfort  dans la poitrine.

Il y a 22 heures, querida13 a dit :

'il me vient à l'esprit que si l'on avait conservé le statut d'autrefois, elle n'aurait pas cotisé pour les autres et pour rien, sans bénéficier d' un seul jour de repos  d'une retraite sans doute amplement méritée.

bonjour,

il n'y a pas qu'elle dans ce cas de figure ... je pourrai vous citer pas mal d'exemple de personnes ayant travailler toute leur vie et qui sont mortes sans avoir pu bénéficier de la retraite ( et ceci tout au cours de leur carrière ) ;

la première qui m'avait touché est celle du pompiste de la station où j'allais faire le plein ( à cette époque, pas de "libre service " )  ... je savais qu'il n'était pas bien jeune et un jour ( c'était il y a bien longtemps ) il m'annonce qu'à la fin du mois, il sera parti ( en retraite ) et ceci avec un grand sourire !

je le "félicite" et lui espère une longue retraite ... qu'elle ne fut pas ma surprise de voir son avis de décès dans la rubrique adéquate de mon quotidien  à peine 3 mois plus tard . Connaissant quelques relations communes , je me suis enquis de la raison : cancer du pancréas foudroyant ( la tête ) !

à cette époque, je n'avais pas encore vu beaucoup de personne "partir" et cela m'a touché .

depuis, j'ai dû ... faire avec un bon nombre de fois !

bonne journée ... c'est pour cela que je profite au maximum de mon état de retraité !

P.-S : si on m'annonce ce genre de "mauvaise nouvelle" ( cancer de la tête du pancréas ) ... je pars pour un tour du monde ( que j'ai toutes les chances de ne pas finir )

re P.-S : cela me revient en mémoire ... une ex relation de travail de mon épouse ( une bonne relation puisqu'elles étaient en contact presque tous les jours ) , a été retrouvée morte à son bureau ( c'était il y a quelques mois ) .. ce n’était "qu'une fonctionnaire territoriale" et la presse n'en a pas fait écho ( elle devait partir en retraite dans peu de temps .... ) .

Un professeur des écoles, fait sa rentrée dans l'école d'un village de Mayenne. Il a une classe à 5 niveaux avec 19 élèves. Constatant qu'à 55 ans, il ne tient plus le coup, il envisage de quitter la profession sans avoir toutes ses annuités. C'est aussi ça la réalité de l'éducation nationale. 

Il y a 2 heures, Dessinateur a dit :

Un professeur des écoles, fait sa rentrée dans l'école d'un village de Mayenne. Il a une classe à 5 niveaux avec 19 élèves. Constatant qu'à 55 ans, il ne tient plus le coup, il envisage de quitter la profession sans avoir toutes ses annuités. C'est aussi ça la réalité de l'éducation nationale. 

Quand on a un  dossier médical faisant état de pathologies diverses, il faut envisager d'aller voir la médecine du travail. Idem si des opérations se sont avérées mutilantes ou  infligeant des séquelles.