Trouble alimentaire

Recracher un aliment que je n'estime pas assez utile ou bon pour que j'ingère les calories.

Penser pendant 40 minutes non stop si oui ou non je prendrai une part de quiche.

Être affamée et se remplir des aliments les moins caloriques mais denses.

Être affamée, manger comme un ogre avant de brûler ma gorge avec deux doigts dans la bouche. Pourvu que tout ressorte.

Se convaincre qu'un café noir et une clope feront passer l'envie.

Se convaincre que c'est chic, un ventre vide, qui gronde, rempli de café sans sucre, sans lait, sans douceur.

Vomir au moindre faux pas.

Compter inlassablement les calories ingérées "300 environ ce midi, 400 vers 18h, je dois avoir de quoi manger un peu ce soir sans dépasser 1300 calories maximum"

"si seulement je pouvais ne plus jamais rien mettre dans ma bouche".

"si seulement j'étais plus mince, plus mince que ça, encore plus mince".

"je me dégoute"

Se cacher dans les toilettes pour prendre un snack au travail. Se cacher pour manger. Comme si on volait la nourriture. Se sentir dégoutante de manger plus que les autres.

Les kilos, les calories.

Les kilos, les calories sont entrain de détruire ma vie.

Les médecins n'y peuvent rien, pourtant je suis dans une équipe spécialisée à l’hôpital. Il n'y a rien à faire, je serai toujours prisonnière de mon image. Je me limiterai toujours à un corps, un objet, je n'ai rien d'autre que ça de toute façon.

Je me déteste.

Le diagnostic, c'est anorexie. Désolé, je suis passé par là à une époque de ma vie. Sauf que je me détestais pas, alors. Au contraire, j'adorais les remarques des gens genre : vous avez l'air malade (pas de tu à l'époque, parce que bon mes proches savaient, m'approuvaient pas, mais après la période boulimique -sur plusieurs années hein...)

Ce qu'il y a c'est que mon corps a pris le dessus. En fait, en réalité ça été encore plus sympa. Au début en plus de l'anorexie je faisais du sport. Ensuite, là où j'ai été faire mes études, bizarrement j'ai totalement changé d'ambiance, plus question pour moi de faire du sport (je n'en faisais plus "pour moi" sinon, mais pour les autres, carrément quoi, je veu(x dire j'étais largué prenant bien conscience que si je mangeais pas mieux ça irait point mieux).

Donc me suis remis à manger, ... Mais et c'est là que c'est formidable, j'ai pas repris de poids. En fait aujourd'hui de cette période je conserve une vague souvenance d'un jour avant le jour où un jour j'étais "normal".

Mais je ne suis pas "normal", je ne fais en fait qu'obéir à mon corps que je connais mieux et qui me connaît mieux aussi. Quelque plus de vingt années que je n'éprouve même plus le besoin de me peser. Au début, si, et puis... Fondamentalement, ce qui est amusant c'est qu'au départ je voulais maigrir pour mieux séduire les filles. Résultat, zéro, ça marche pas mieux. Parce qu'il y a autre chose en moi qui m'empêche d'être aimé.

Des autres. Les autres ne m'aiment pas, ça va je sais.

N'empêche que moi, je m'aime bien.

Et mon corps aussi.

il y a 7 minutes, moi et pas moi a dit :

Le diagnostic, c'est anorexie. Désolé, je suis passé par là à une époque de ma vie. Sauf que je me détestais pas, alors. Au contraire, j'adorais les remarques des gens genre : vous avez l'air malade (pas de tu à l'époque, parce que bon mes proches savaient, m'approuvaient pas, mais après la période boulimique -sur plusieurs années hein...)

Ce qu'il y a c'est que mon corps a pris le dessus. En fait, en réalité ça été encore plus sympa. Au début en plus de l'anorexie je faisais du sport. Ensuite, là où j'ai été faire mes études, bizarrement j'ai totalement changé d'ambiance, plus question pour moi de faire du sport (je n'en faisais plus "pour moi" sinon, mais pour les autres, carrément quoi, je veu(x dire j'étais largué prenant bien conscience que si je mangeais pas mieux ça irait point mieux).

Donc me suis remis à manger, ... Mais et c'est là que c'est formidable, j'ai pas repris de poids. En fait aujourd'hui de cette période je conserve une vague souvenance d'un jour avant le jour où un jour j'étais "normal".

Mais je ne suis pas "normal", je ne fais en fait qu'obéir à mon corps que je connais mieux et qui me connaît mieux aussi. Quelque plus de vingt années que je n'éprouve même plus le besoin de me peser. Au début, si, et puis... Fondamentalement, ce qui est amusant c'est qu'au départ je voulais maigrir pour mieux séduire les filles. Résultat, zéro, ça marche pas mieux. Parce qu'il y a autre chose en moi qui m'empêche d'être aimé.

Des autres. Les autres ne m'aiment pas, ça va je sais.

N'empêche que moi, je m'aime bien.

Et mon corps aussi.

Je suis aussi déjà passé par l'anorexie restrictive sévère il y a un an, c'est là que j'ai été prise en charge à l’hôpital... C'est tellement horrible d'être prisonnière. Mais la boulimie est tout aussi dure à vivre et dangereuse.

Merci du témoignage, tant que tu t'aimes, tout va bien.

Ah non à l'hôpital, j'y suis allé une fois, enfin je veux dire à cette époque. M'étais juste ouvert le crâne à cause d'une chute faite sur le vélo en raison justement de mon anorexie (c'était le sport que je pratiquais -en plus de l'anorexie). Eh bien, pourtant quand ils m'ont fait manger c'était délicieux, je me suis tout de suite fait la réflexion.

Mais y avait une sorte de pudeur du moins apparemment à cette époque.

Maintenant je pense que c'est la même, sauf que le médecins, pour lutter contre ça, je vois pas vraiment de traitements (il y a déjà des nutritionnistes, etc. Voire des psys). Pas facile, je pense pas que vous soyez concernée.

Sinon, ben bon courage. En tout cas, ça marque une vie, comme vous le constatez.

@Naluue Tu es si lucide. Et pourtant si impuissante. Je trouve ça terrible. Et injuste. Peut-être allons-nous découvrir un jour, que tout cela n’est qu’une histoire de chimie. De dysfonctionnements qui n’ont rien à voir avec la volonté, le désir forcené de lutter. Et que la culpabilité et le dégoût de soi n’ont aucune légitimité...

Il y a 2 heures, Naluue a dit :

Les médecins n'y peuvent rien, pourtant je suis dans une équipe spécialisée à l’hôpital. Il n'y a rien à faire, je serai toujours prisonnière de mon image.

Je ne connais pas grand chose dans ce type de trouble alimentaire, mais avec cette équipe spécialisée j'imagine que vous parler de cette detestation qui t'envahit et semble te ronger le moral, si ? 

Comme ceux qui veulent arrèter de fumer  , et n'y arrivent pas  = ils se rendent malades  !!

il y a 27 minutes, G2LLOQ a dit :

Comme ceux qui veulent arrèter de fumer  , et n'y arrivent pas  = ils se rendent malades  !!

Oui enfin, c’est un peu plus complexe que d’arrêter de fumer...

Il y a 3 heures, Naluue a dit :

Recracher un aliment que je n'estime pas assez utile ou bon pour que j'ingère les calories.

Penser pendant 40 minutes non stop si oui ou non je prendrai une part de quiche.

Être affamée et se remplir des aliments les moins caloriques mais denses.

Être affamée, manger comme un ogre avant de brûler ma gorge avec deux doigts dans la bouche. Pourvu que tout ressorte.

Se convaincre qu'un café noir et une clope feront passer l'envie.

Se convaincre que c'est chic, un ventre vide, qui gronde, rempli de café sans sucre, sans lait, sans douceur.

Vomir au moindre faux pas.

Compter inlassablement les calories ingérées "300 environ ce midi, 400 vers 18h, je dois avoir de quoi manger un peu ce soir sans dépasser 1300 calories maximum"

"si seulement je pouvais ne plus jamais rien mettre dans ma bouche".

"si seulement j'étais plus mince, plus mince que ça, encore plus mince".

"je me dégoute"

Se cacher dans les toilettes pour prendre un snack au travail. Se cacher pour manger. Comme si on volait la nourriture. Se sentir dégoutante de manger plus que les autres.

Les kilos, les calories.

Les kilos, les calories sont entrain de détruire ma vie.

 

Les médecins n'y peuvent rien, pourtant je suis dans une équipe spécialisée à l’hôpital. Il n'y a rien à faire, je serai toujours prisonnière de mon image. Je me limiterai toujours à un corps, un objet, je n'ai rien d'autre que ça de toute façon.

Je me déteste.

Je te souhaite de réussir a sortir ce cette image .. de cette maladie .

Sincèrement .

@Sittelle @Mite_Railleuse Tellement merci pour votre soutien… on se sent si seul, fou et incompris face à ce genre de maladie.