La création de la terre

Mont Olympe, un salon. Les Dieux sont assis autour d'une table de jeux. Au centre de cette table, un plateau et des cartes. Devant chaque Dieu, une bille de couleur différente.

Jupiter, dieu des Dieux, jette une bille marron strié de jaune. La bille roule sur le plateau mais s'arrête à une certaine distance du centre, représenté par une boule lumineuse. Jupiter prend 4 cartes, les observe longuement en fronçant ses épais sourcils. Il ne prononce pas un mot. A ses côtés, Mercure s'impatiente. Il se trémousse sur sa chaise, les ailes frémissantes :

-       Alors, c'est bon Jupiter ? Tu as assez réfléchi ?

Et sans même attendre sa réponse, Mercure lance une bille jaune avec un geste rapide et précis. La bille s'immobilise à côté de la boule centrale. La bille tourne encore sur elle-même que mercure tire 6 cartes.

-        J'espère Mercure, que tu n'as pas encore triché ! l'avertie la belle Vénus, dont les multiples voiles soulignent ses formes parfaites.

-      Je ne triche jamais, rétorque Mercure.

-      Comment le saurions nous, toi, dont les mots sont trompeurs, lui répond Venus, adoucissant ses propos d'un sourire charmeur.

A son tour, elle lance une bille orange qui glisse majestueusement pour s'arrêter derrière celle de Mercure. Elle tire également 6 cartes. Mercure, qui s'apprêtait à relancer la dispute avec Vénus, voit la foudre dans les yeux de Jupiter et se contente d'un :

-      A toi Mars.

Le fougueux Mars, lance une bille rouge. Celle-ci s'arrête à une grande distance de celle de Vénus. Rageusement, il tire 4 cartes. C'est au tour de Saturne, mais il prend son temps, soupèse sa bille jaune, s'apprête à la lancer mais se retient au dernier moment. Le pressé Mercure, lui, ne peut se contenir plus :

-      C'est à toi, Saturne.

-      Je le sais bien, mais j'hésite

-      Qui a-t 'il donc à hésiter ? demande Mars, qui n'a qu'une envie : piquer les côtes de son voisin avec son glaive. On ne va pas t'attendre jusqu'à la fin des temps !

-      Et pourquoi pas ? Je réfléchis !

-      Mais il n'y a pas à réfléchir, s'agace Mercure, tu lances, tu tires et au suivant.

Saturne observe les joueurs. Il cherche un soutien mais n'en trouve aucun, même pas auprès de Tellus. Alors, comme à contre-cœur, il lance sa bille ocre, qui roule sur elle-même, hésitante pour s'immobilise loin de la boule jaune, loin derrière Jupiter. D'un air résigné, il tire 4 cartes :

-      Si vous m'aviez laissé réfléchir, j'aurais fait beaucoup mieux, oui beaucoup mieux.

Tellus lui tapote le bras dans un geste de réconfort, et lance sa bille bleue et verte. Celui-ci se place adroitement entre celles de Mars et Venus. Tellus tire 6 cartes. Pluton prend le relai. Dans cette assemblée pittoresque, où chacun cherche la gloire, le petit Pluton semble invisible et c'est timidement qu'il lance sa bille gris marron. Uranus lui tend 2 cartes. Grand, froid, aquilin, Uranus lance sa bille turquoise qui va se poser derrière celle de Saturne et prend 2 cartes. Reste Neptune qui lance sa bille bleu foncé si maladroitement qu'elle ne dépasse celle de Pluton que de quelques centimètres. Lui aussi n'a droit qu'à 2 cartes.

Tous les participants ont jeté leur bille qui détermine leur position dans le jeu. Ainsi, Mercure, dont la bille est la plus proche de la boule jaune, jette sur la table 2 cartes puis vient le tour de Venus qui en jette 3 pour en prendre une qu'a abandonné Mercure. Tous sont concentrés sur la partie. Il y a bien des débuts de conversations, des rumeurs sont même lâchées mais plus le jeu avance, plus les joueurs s'appliquent. Venus essaie de déstabiliser ses adversaires par son charme. Mercure a bien essayé de tricher et ses doigts portent encore les marques de brûlures que Jupiter lui a infligé. Tellus fait diversion en proposant mets et boissons. Mars, faisant cliqueter ses armes lorsque le silence se fait concentration. Uranus, de son regard de glace, essaie d'analyser la gestuelle des joueurs quant à Neptune, il a l'air noyé dans ses cartes. Seuls le discret Pluton et le patient Saturne semblent détachés de la partie.

Ainsi se passe le jeu. Tour après tour, les cartes changent de mains. La tension monte. La victoire est proche. Mais qui va finalement remporter la partie ? Ce sera Venus, la lumineuse, qui la première étalera devant elle un nombre de cartes aux couleurs différentes. Les participants même Jupiter, le dieu des Dieux, s'inclinent devant la déesse de l'amour. Les conversations redeviennent cordiales. Mars va jusqu'à baiser les doigts diaphanes de la belle Venus. De petits groupes se forment, s'éloignent, disparaissent. Bientôt le salon redevient silencieux. La table de jeu n'est pas débarrassée et la boule centrale diffuse sa lumière dorée.

Et puis des chuchotements, des rires discrets d'enfants qui savent qu'ils entrent dans une pièce qui leur est interdite. Ils sont deux, un garçon et une fille, des jumeaux. Le garçon pousse la lourde porte :

-    Il n'y a personne. Viens.

Et il attrape sa sœur par la main. Toujours main dans la main, ils longent les murs lorsque la petite fille s’exclame :

-       Oh regarde Apollon, comme ça brille sur la table. Qu'est-ce que ç'est d'après toi ?

-       chuuuuut, parle plus bas. Il ne faut pas que père nous trouve ici !

-       Mais tu vois bien qu'il n'y a plus personne. Il n'y a aucun bruit, tout est éteint. Sauf cette boule jaune qui lance des flammes, sur la table. Tu n'es pas curieux ? Moi si ! J'y vais.

Et Artémis traverse la pièce sombre jusqu'à la table, suivi par son frère. Ils sont hypnotisés par les billes aux différentes couleurs qui brillent doucement sous la lumière de la boule centrale. Apollon souffle doucement sur les billes qui se mettent à tourner. Artémis, qui ne veut pas être en reste, veut souffler mais ne réussit à atteindre que la 3e bille, celle bleue aux taches vertes. C'est alors qu'entre Neptune :

-      Que faites-vous ici tous les deux. Allez ouste. Et du bout de son trident, il fait sortir les jumeaux.

Depuis ce jour, sur la table de jeu, les billes continuent de tourner autour de la boule jaune. Mais le plus incroyable, c'est que la bille de Tellus, celle sur laquelle Artémis a soufflé, semble se modifier, devenir autonome. Vivante ?

Mais je ne suis qu'un simple observateur qui retourne dans le néant… jusqu'à la prochaine partie.

Le livre que je viens de finir m'a fait penser à ce texte que j'avais écrit cet hiver....

Il y a 3 heures, koadeg a dit :

Mont Olympe, un salon. Les Dieux sont assis autour d'une table de jeux. Au centre de cette table, un plateau et des cartes. Devant chaque Dieu, une bille de couleur différente.

 

Jupiter, dieu des Dieux, jette une bille marron strié de jaune. La bille roule sur le plateau mais s'arrête à une certaine distance du centre, représenté par une boule lumineuse. Jupiter prend 4 cartes, les observe longuement en fronçant ses épais sourcils. Il ne prononce pas un mot. A ses côtés, Mercure s'impatiente. Il se trémousse sur sa chaise, les ailes frémissantes :

 

-       Alors, c'est bon Jupiter ? Tu as assez réfléchi ?

 

Et sans même attendre sa réponse, Mercure lance une bille jaune avec un geste rapide et précis. La bille s'immobilise à côté de la boule centrale. La bille tourne encore sur elle-même que mercure tire 6 cartes.

 

-        J'espère Mercure, que tu n'as pas encore triché ! l'avertie la belle Vénus, dont les multiples voiles soulignent ses formes parfaites.

 

-      Je ne triche jamais, rétorque Mercure.

 

-      Comment le saurions nous, toi, dont les mots sont trompeurs, lui répond Venus, adoucissant ses propos d'un sourire charmeur.

 

A son tour, elle lance une bille orange qui glisse majestueusement pour s'arrêter derrière celle de Mercure. Elle tire également 6 cartes. Mercure, qui s'apprêtait à relancer la dispute avec Vénus, voit la foudre dans les yeux de Jupiter et se contente d'un :

 

-      A toi Mars.

 

Le fougueux Mars, lance une bille rouge. Celle-ci s'arrête à une grande distance de celle de Vénus. Rageusement, il tire 4 cartes. C'est au tour de Saturne, mais il prend son temps, soupèse sa bille jaune, s'apprête à la lancer mais se retient au dernier moment. Le pressé Mercure, lui, ne peut se contenir plus :

 

-      C'est à toi, Saturne.

 

-      Je le sais bien, mais j'hésite

 

-      Qui a-t 'il donc à hésiter ? demande Mars, qui n'a qu'une envie : piquer les côtes de son voisin avec son glaive. On ne va pas t'attendre jusqu'à la fin des temps !

 

-      Et pourquoi pas ? Je réfléchis !

 

-      Mais il n'y a pas à réfléchir, s'agace Mercure, tu lances, tu tires et au suivant.

 

Saturne observe les joueurs. Il cherche un soutien mais n'en trouve aucun, même pas auprès de Tellus. Alors, comme à contre-cœur, il lance sa bille ocre, qui roule sur elle-même, hésitante pour s'immobilise loin de la boule jaune, loin derrière Jupiter. D'un air résigné, il tire 4 cartes :

 

-      Si vous m'aviez laissé réfléchir, j'aurais fait beaucoup mieux, oui beaucoup mieux.

 

Tellus lui tapote le bras dans un geste de réconfort, et lance sa bille bleue et verte. Celui-ci se place adroitement entre celles de Mars et Venus. Tellus tire 6 cartes. Pluton prend le relai. Dans cette assemblée pittoresque, où chacun cherche la gloire, le petit Pluton semble invisible et c'est timidement qu'il lance sa bille gris marron. Uranus lui tend 2 cartes. Grand, froid, aquilin, Uranus lance sa bille turquoise qui va se poser derrière celle de Saturne et prend 2 cartes. Reste Neptune qui lance sa bille bleu foncé si maladroitement qu'elle ne dépasse celle de Pluton que de quelques centimètres. Lui aussi n'a droit qu'à 2 cartes.

 

Tous les participants ont jeté leur bille qui détermine leur position dans le jeu. Ainsi, Mercure, dont la bille est la plus proche de la boule jaune, jette sur la table 2 cartes puis vient le tour de Venus qui en jette 3 pour en prendre une qu'a abandonné Mercure. Tous sont concentrés sur la partie. Il y a bien des débuts de conversations, des rumeurs sont même lâchées mais plus le jeu avance, plus les joueurs s'appliquent. Venus essaie de déstabiliser ses adversaires par son charme. Mercure a bien essayé de tricher et ses doigts portent encore les marques de brûlures que Jupiter lui a infligé. Tellus fait diversion en proposant mets et boissons. Mars, faisant cliqueter ses armes lorsque le silence se fait concentration. Uranus, de son regard de glace, essaie d'analyser la gestuelle des joueurs quant à Neptune, il a l'air noyé dans ses cartes. Seuls le discret Pluton et le patient Saturne semblent détachés de la partie.

 

Ainsi se passe le jeu. Tour après tour, les cartes changent de mains. La tension monte. La victoire est proche. Mais qui va finalement remporter la partie ? Ce sera Venus, la lumineuse, qui la première étalera devant elle un nombre de cartes aux couleurs différentes. Les participants même Jupiter, le dieu des Dieux, s'inclinent devant la déesse de l'amour. Les conversations redeviennent cordiales. Mars va jusqu'à baiser les doigts diaphanes de la belle Venus. De petits groupes se forment, s'éloignent, disparaissent. Bientôt le salon redevient silencieux. La table de jeu n'est pas débarrassée et la boule centrale diffuse sa lumière dorée.

 

Et puis des chuchotements, des rires discrets d'enfants qui savent qu'ils entrent dans une pièce qui leur est interdite. Ils sont deux, un garçon et une fille, des jumeaux. Le garçon pousse la lourde porte :

 

-    Il n'y a personne. Viens.

 

Et il attrape sa sœur par la main. Toujours main dans la main, ils longent les murs lorsque la petite fille s’exclame :

 

-       Oh regarde Apollon, comme ça brille sur la table. Qu'est-ce que ç'est d'après toi ?

 

-       chuuuuut, parle plus bas. Il ne faut pas que père nous trouve ici !

 

-       Mais tu vois bien qu'il n'y a plus personne. Il n'y a aucun bruit, tout est éteint. Sauf cette boule jaune qui lance des flammes, sur la table. Tu n'es pas curieux ? Moi si ! J'y vais.

 

Et Artémis traverse la pièce sombre jusqu'à la table, suivi par son frère. Ils sont hypnotisés par les billes aux différentes couleurs qui brillent doucement sous la lumière de la boule centrale. Apollon souffle doucement sur les billes qui se mettent à tourner. Artémis, qui ne veut pas être en reste, veut souffler mais ne réussit à atteindre que la 3e bille, celle bleue aux taches vertes. C'est alors qu'entre Neptune :

 

-      Que faites-vous ici tous les deux. Allez ouste. Et du bout de son trident, il fait sortir les jumeaux.

 

Depuis ce jour, sur la table de jeu, les billes continuent de tourner autour de la boule jaune. Mais le plus incroyable, c'est que la bille de Tellus, celle sur laquelle Artémis a soufflé, semble se modifier, devenir autonome. Vivante ?

 

Mais je ne suis qu'un simple observateur qui retourne dans le néant… jusqu'à la prochaine partie.

 

 

 

 

Le livre que je viens de finir m'a fait penser à ce texte que j'avais écrit cet hiver....

Bonjour,

 la façon dont est écrit ce récit me fait penser au "Cycle des dieux" de Bernard Werber....?! 

il y a 6 minutes, jeffkore a dit :

Bonjour,

 la façon dont est écrit ce récit me fait penser au "Cycle des dieux" de Bernard Werber....?! 

Peux pas dire. Je n’ai jamais lu Werber. 
C’est plutôt Tim Robbins qui m’a rappelé ce texte. 

Il y a 16 heures, koadeg a dit :

Tous les participants ont jeté leur bille qui détermine leur position dans le jeu.

bonjour,

et Éris, Cérés,Hauméa sans oublier Makémaké .... ils (elles  ? ) regardent le "jeu" ?

et toutes les "petites", les timides ( Quaoar, Ixion, Lempo ( et son compagnon ) , Sedna .....qui ne se révèlent pas à nos yeux ..... )?

Dieux , que le système Solaire est complexe et quand les Dieux s"en mêlent ...

M James Watt ... révolutionnera-t-il notre façon de le voir ( ou d'y jouer ) ?

bonne journée.

il y a une heure, pic et repic a dit :

bonjour,

et Éris, Cérés,Hauméa sans oublier Makémaké .... ils (elles  ? ) regardent le "jeu" ?

et toutes les "petites", les timides ( Quaoar, Ixion, Lempo ( et son compagnon ) , Sedna .....qui ne se révèlent pas à nos yeux ..... )?

Dieux , que le système Solaire est complexe et quand les Dieux s"en mêlent ...

M James Watt ... révolutionnera-t-il notre façon de le voir ( ou d'y jouer ) ?

bonne journée.

Bonjour,

Disons, qu'ils (qu'elles ) seront présent(e)s lors des prochaines parties