La réalité est un prétexte

Bonjour,

La réalité est la matrice conceptuelle de toutes les raisons d'agir de ce monde. Elle est une construction sociale mais pas que. Une construction psychologique surtout.

La réalité est l'histoire qu'on se raconte à soi-même comme aux autres, le récit individuel disent les psychiatres ou les anthropologues, pour survivre croit-on, mais cela reste un prétexte. Au fond de soi, nul ne se persuade de sa propre mort (comme l'a vu Freud). Donc même la mort est une excuse, un prétexte. Un prétexte pour agir.

C'est pourquoi l'illusion est constitutive du psychisme humain, et la mort comme le temps qui passent sont des prétextes. La science est l'étude de la réalité, donc l'étude de la somme des prétextes que l'homme peut se donner à lui-même pour agir.

C'est pourquoi nos contemporains s'agitent dans tous les sens en permanence, se racontent à eux-mêmes ainsi qu'aux autres qu'ils sont occupés et n'ont pas le temps (c'est l'excuse en or de nos jours) : car ainsi ils conjurent l'angoisse de mort au fond d'eux et rentrent dans les normes, et ils sont récompensés pour cela par le système.

" Il faut en profiter avant de mourir. "

Quel lieu commun ! Quelle ironie que les hommes doivent mourir sans y croire eux-mêmes et se servent de cela pour avancer. La réalité est le prétexte qu'on se donne pour assouvir ses pulsions, mais comme le disent les experts du psychisme humain, il n'y a pas de hasard chez l'être humain. On se donne à nous-mêmes les excuses en or qui nous permettront de nous justifier, tant vis-à-vis de nous-mêmes que vis-à-vis des autres. Ces excuses sont le réel.

Et le temps ou la mort sont les excuses/prétextes ultimes.

De la femme qui utilise la recherche de confort, et donc la domination économique de l'homme, comme prétexte pour rester dans son couple, au violeur en série qui se justifie par ses pulsions trop fortes, au patron qui utilise les sciences et la recherche de l'optimisation, toujours relative, pour valoriser les uns au détriment des autres.

L'optimisation est un mensonge omniprésent dans le milieu professionnel. Elle consisterait à résoudre le dilemme exploration/exploitation de manière optimale. Mais toutes les méthodes sont les bonnes. Elles ne prennent pas le même chemin c'est tout, donc certaines sont plus longues que d'autres. Nous finissons tous par comprendre.

Et si on préfère en général la méthode la plus rapide c'est parce qu'elle nous donne une meilleure excuse pour continuer à agir et assouvir nos pulsions. Le réel est une excuse, un prétexte, et elle n'est que cela en notre fors intérieur. La vie est un jeu en ce sens. Bas les masques !

Le problème du schizophrène c'est qu'il le sent et est coincé. Comment agir dans le monde si il faut croire à son prétexte, croire à la réalité, alors qu'on a compris que ce n'est qu'un prétexte et donc qu'on ne peut plus y croire ? Il rejette donc le réel et se complaît dans la satisfaction délirante de ses pulsions, mais autrement, sur un autre mode. Il a compris que le réel et le symbolique ne font plus qu'un, et que la séparation des deux, introduite par l'élément tiers, est un délire en temps que tel, une histoire qui se raconte et à laquelle les autres croient.

Elle est là la force des normo-pensants : ils partagent la même réalité. Et ils l'imposent aux autres sans savoir que c'est une excuse. Ils sont nombreux à se tromper, mais se trompent quand même. C'est très drôle quand on y pense, cette mauvaise foi, dont parlait déjà Sartre, et qui est générale chez l'être humain. Le réel en soit témoin ! La réification comme excuse ultime.

Les gens sont victimes de leurs propres prétextes, en quelque sorte, et ceux qui ont la lucidité pour le voir et le dire sont exclus, stigmatisés et ont du mal à trouver les prétextes auxquels croire. Et sont diagnostiqués schizophrènes.

Le schizophrène ayant compris que la réalité n'est que le prétexte de l'humain pour assouvir ses pulsions, il fabrique sa propre réalité pour assouvir les siennes. Mais il ne le sait pas. Il le sent, en quelque sorte. Il est dupe de son délire comme les gens dans la norme sont dupes de ce qu'ils appellent le réel. Ils y croient. Ils y croient les cons.

C'est tout le problème en l'occurrence.

Comment y croire ?

C'est un jeu auquel l'homme joue en permanence.

De l'employé insatisfait de sa situation qui, comme par hasard, tombe malade et développe réellement des symptômes (il se rend malade en réalité, c'est la conséquence de son psychisme), à la femme de ménage qui, comme par hasard, oublie les clés qu'on lui a confiées pour ne pas entrer dans les bureaux (et elle croit oublier de bonne foi), au patron qui raconte à l'employé qu'il déteste ou dont il déteste le travail qu'il n'a pas le temps (et en est persuadé en son fors intérieur), etc.

L'homme ne sait pas faire autrement que jouer à ce jeu, jouer son rôle en quelque sorte. Mais en réalité il est toujours à une décision de totalement changer de vie. Et il se raconte qu'il subit.

Et mourir est toujours un choix possible à chaque instant. Surtout lorsqu'on a compris cela.

Vivre libre ou mourir disaient les anarchistes, parce qu'ils avaient compris cela, et que selon eux, celui qui ne lâche rien, qui cesse de consentir à obéir, comme le dit La Boétie, est juste libre, et il fait la révolution en faisant sa révolution intérieure et en élevant les autres à ce degré de conscience.

La réalité est d'ailleurs le prétexte évoqué sans cesse par la droite, c'est à dire par les dominants, car le système leur permet d'assouvir leurs pulsions de domination. Le contraire du réel c'est la liberté, et certains parlent de wokisme par exemple et de déni du réel de la part de la gauche, dont moi à certains moments. Pour oublier. Pour oublier ce que je sais en quelque sorte. Ce que je sais et qui me fait peur, car c'est la menace de mort pour moi : le réel n'existe pas et n'est qu'un prétexte. Je ne peux pas l'oublier. Pourtant j'ai essayé mais cela ne marche pas.

"La réalité est un prétexte..." Mais oui. Bien sûr. Vous m'en mettrez trois caisses! 

d'accord, un prétexte pour vous mettre trois caisses, la question est de quelle réalité s'agit-il ? un prétexte pour trois caisses ok, mais quelle réalité vous a amené a demander 3 caisses ? c'est une vrai question .

La matière contraint l'esprit mais l'esprit domine la matière.

Spinoza, avec son déterminisme, avait compris que la matière contraint l'esprit. Il fait de l'homme une sorte de robot sophistiqué.

Sartre le corrige par certains aspects en expliquant que l'esprit domine la matière. Même la psychanalyse le dit et le sait.

C'est pourquoi les personnes qui croient au déterminisme au sens spinozien, trichent davantage que les autres (c'est prouvé), car elles ont le prétexte en or massif.

La matière contraint et ne détermine pas l'esprit. C'est bien l'esprit qui domine la matière et non l'inverse.

il y a 47 minutes, Gouderien a dit :

"La réalité est un prétexte..." Mais oui. Bien sûr. Vous m'en mettrez trois caisses! 

Chut ! Je crois que c'est comme.pour les somnambules : faut pas les réveiller. 

Matrix, chef d'œuvre de cinéma soit dit en passant, n'est que l'allégorie de l'homme moderne, incarné par un développeur, qui apprend que l'esprit domine la matière.

La matrice c'est le réel, l'agent Smith est la norme sociale, et chacun peut se transformer en agent Smith et dégainer son pistolet, comme à l'instant.

La balle du pistolet de l'agent Smith : tout un symbole. Dans la discussion avec Morpheus, il lui demande si une fois éveillé il saura éviter les balles. Morpheus lui répond non : Tu ne les sentiras plus.

C'est exactement pareil pour les critiques et insultes conditionnées qui me visent à cet instant et sur ce forum en particulier. Je ne les sens pas. J'ai d'abord essayé de les " éviter ", voir d'y répondre. Mais je ne les sens pas.

La matière contraint mais ne domine pas l'esprit. C'est pourquoi la camisole chimique des schizophrènes fonctionne chez certains mais pas chez d'autres, qui resteront délirants malgré leurs médicaments à dose de cheval.

Cette camisole ramène le schizophrène dans la matrice, dans la " réalité ", et l'aide à se donner les prétextes qui lui permettront de vivre sa vie quand même. Il a perdu le sens commun parce qu'il était dans un sarcophage social : enterré vivant par les autres.

Cela lui a procuré une lucidité hors norme sur les acteurs de son environnement, les excuses que chacun se donne, etc. et il a perdu le contact avec la réalité pour ça. Parce qu'il est seul et que personne ne le comprend. Donc il s'excuse,  en quelque sorte, en délirant. En inventant des histoires auxquelles croire pour qu'on s'intéresse à lui. Parce qu'il ne peut admettre la vérité au fond de lui : le réel est une illusion. Donc il souffre et il délire.

Le réel n'existe pas selon certains commentateurs de la physique quantique. C'est tout à fait cela. Le schizophrène le sait lui, intimement.

Regardez les messages de @Dattier par exemple. C'est ce qu'il essaye de vous dire à sa façon. En disant que la logique ne donne pas lieu à des conclusions définitives et objectives.

C'est sa pathologie mais il y a aussi une vérité plus profonde dessous.

Il l'a dit à d'autres moments. Il le sait tout comme moi. Et je prends le contre-pied. Comme tout le monde ici. Par défense intellectuelle. C'est de la survie au niveau inconscient.

Ce n'est pas un hasard non plus si mon déni paradoxal m'a poussé à parler de machine de Turing, d'algèbre booléenne, de binarité intrinsèque, qui opposerait vrai et faux, homme et femme, etc.

Les wokistes dénoncent d'ailleurs la binarité.

Les transsexuels en particulier.

Et tous les militants LGBTQ+

La binarité c'est la matrice.

Je dis ça parce que je me sens homme et que ça m'arrange inconsciemment.

Le réel est le prétexte de la police pour agir le plus souvent.

La légitime défense : toute une histoire.

Certaines cultures comme la culture hindoue sont plus ambiguës que la notre vis-à-vis de la légitime défense.

Elles considèrent que l'on a toujours le choix de se laisser tuer donc que l'agent de police en état de légitime défense choisit d'appuyer sur la détente et de tuer, ce qui en fait un criminel par procuration.

C'est la confrontation de deux réels : celui du bandit, de la racaille, rebus de la société (en quelque sorte), et celui du policier. Le système prend par défaut la défense du policier ou de l'agent Smith. C'est pourquoi les bœufs-carottes sont peu sollicités et que souvent l'enquête innocente leurs collègues.

La guerre fonctionne pareil.

On a deux conceptions du réel qui s'opposent, ce qui fait dire à Klausvitz que la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.

Les hauts gradés militaires le savent : une armée se délite et perd la bataille lorsque les soldats n'y croient plus. D'où la guerre de l'information ou chacun tente de se donner le beau rôle : celui du sauveur, et de donner à l'autre le mauvais rôle : celui du salop.

D'où l'importance des chants militaires entonnés en groupe, l'esprit de corps comme ils l'appellent, et les discours des généraux qui leur expliquent qu'ils sont des héros.

L'importance aussi du soutien des épouses ou de l'utilisation de prostituées sur le front, afin d'éviter les viols.

Il faudrait généraliser l'utilisation de prostituées sur le front russe. Ce serait une idée pour protéger les ukrainiennes.

Tout ce que fait le policier ayant tué un bandit en état de légitime défense revient à ce que font les militaires : exclure symboliquement la victime de la république, qui est le récit collectif, jusqu'à ne plus en faire un humain parfois.

Cela les protège psychologiquement de la souffrance. C'est juste une défense mentale.

Une défense mentale dont ils ont besoin pour se protéger et protéger les leurs.

Chez les hindous c'est une vraie question : comment prouver que le bandit aurait tiré si le policier ne l'avait pas fait, et n'a-t-il pas utilisé son libre-arbitre pour choisir de tuer (quitte à avoir eu peur de mourir, tandis qu'il aurait également pu choisir de mourir).

L'utilisation de prostituées ukrainiennes pour aborder et draguer les soldats russes les rendrait moins combatifs, cela les séparerait symboliquement de leurs épouses et leur mettrait le doute sur leur couple, certains pourraient même tomber amoureux et douter de la cause à défendre, et cela éviterait d'autres viols de masse sur des ukrainiennes lambda.

Le narratif russe n'est pas contre les ukrainiens, donc ça pourrait marcher.

Ils n'ont pas pour ordre de tirer à vue, et encore moins sur les femmes.

Sinon concernant la binarité, c'est en réalité un vieux débat entre Parménide (l'être est, le non-être n'est pas) et Héraclite (on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve).

Parménide va donner par son ontologie, naissance au principe de non contradiction (A et non A est toujours faux), et à toute la logique binaire qui est, quoiqu'on en dise, à la base des sciences.

La logique ternaire est différente. C'est celle des chinois (Yin, Yang) avec un peu de masculin dans le féminin, un peu de féminin dans le masculin, et l'union des deux qui forme l'élément tiers (l'enfant, la création !).

D'autres logiques, floues ou quaternaires existent, mais elles ne me semblent pas utiles. Que je me trompe si vous le voulez, mais je ne crois pas arriver à un seul résultat en logique non binaire, que je ne pourrais démontrer, en pratique, avec la bonne vieille logique binaire.