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Le besoin de sens


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Bonjour,

D'où provient selon vous le besoin de sens ?

Peut-on déconstruire le besoin de sens ?

Quelles en sont ses conséquences sur les êtres humains ?

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Axo lotl Membre 19 195 messages
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L'être humain a besoin de comprendre son environnement pour le maitriser. Pour le comprendre il a besoin de mettre du sens, de la rationalité sur ce qu'il voit et vit.

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il y a 32 minutes, Axo lotl a dit :

L'être humain a besoin de comprendre son environnement pour le maitriser. Pour le comprendre il a besoin de mettre du sens, de la rationalité sur ce qu'il voit et vit.

Tout comme toi, je suis à peu près convaincu qu'on ne peut pas déconstruire le besoin de sens, ou plutôt que quand bien même nous exhiberions les besoins et intérêts à l'origine de certaines conceptions du sens, les individus continueront d'y croire car c'est un besoin physiologique.

Le nourrisson après la naissance possède principalement deux instincts (en dehors de la respiration et la défécation) : la succion et l'imitation (neurones miroirs). La naissance étant un traumatisme, elle génère chez le nouveau-né une angoisse de mort dont il ne sait pas, dans un premier temps, se protéger, croyant qu'il ne fait qu'un avec sa mère dans un sentiment de fusion qui correspond, dans l'utérus maternel, à l'extase bien connue de tous les mystiques car tous ses besoins y sont comblés instantanément par le cordon ombilical (c'est l'image du paradis ou du jardin d'Eden précédent la chute).

Le nouveau né oscille donc entre amour et haine pour le sein maternel (appelé objet partiel dans la théorie de Mélanie Klein), en fonction de sa présence ou de son absence, en particulier lorsqu'il a faim, et c'est en réalité aussi de l'amour et de la haine de soi en miroir, car il ne fait pas la différence entre lui et sa mère. Les nouveau nés qui n'ont pas de soins retournent cette haine de soi, ou pulsion de mort, contre eux-mêmes, comme cela s'est vu dans les orphelinats roumains où les enfants, livrés à eux-mêmes, se sont retrouvés pour beaucoup d'entre eux à s'automutiler, se mordre eux-mêmes, se cogner la tête contre les murs, etc.

Le père, qui a coupé le cordon ombilical, fait office de séparateur ou d'élément tiers, et introduit la fonction symbolique qui est préprogrammée dans le cerveau du nourrisson. Ainsi, le besoin de sens commence à cet instant précis : lorsque pris dans l'angoisse de mort liée au traumatisme de la naissance, à la faim et au besoin de survivre dans un monde encore inconnu, l'absence du sein maternel poussera le bébé à " nommer " les absences de sa mère et à comprendre qu'ils sont deux individus distincts. De cette façon, il calme son angoisse, dissipe la pulsion de mort qui dans le cas contraire se retournerait contre lui, et peut attendre patiemment et différer son plaisir sans pleurer tandis que le temps passe en apprenant à différencier son corps de son environnement et de sa mère (conscience de son corps) puis en prenant conscience des autres qu'il distingue des objets (la fourchette ne répond pas lorsqu'on lui sourit, contrairement à papa ou maman), puis enfin en ayant conscience de sa propre conscience de comprendre l'existence de l'angoisse de mort et d'entrer dans le recherche active de sens qui lui permet de lutter contre sa pulsion de mort.

Les enfants qui, pour une raison ou une autre, n'accèdent pas correctement à la fonction symbolique, comme certaines formes d'autisme très profondes, développent des troubles obsessionnels compulsifs (TOCs) dans lesquels les enfants vont simuler l'interaction avec leur mère et répéter des rituels comme allumer/éteindre la lumière, ouvrir/fermer une porte, etc. (compulsion de répétition liée au principe de plaisir / à la libido) de façon à calmer leur angoisse de mort. Il y a une analogie à faire ici avec les rituels religieux, effectués à intervalle régulier dans les lieux de culte, la répétition collective de gestes et de paroles (comportement mimétique) de façon monotone permettant de conjurer l'angoisse de mort par l'appel à la fonction symbolique appelée Dieu le Père ou Allah (par exemple), tout comme le nourrisson répète et imite les mots de ses parents jusqu'à ce qu'il accède au langage qui lui permet de lutter contre son angoisse de mort et d'accéder au sens collectif.

Je pense donc que c'est si constitutif du psychisme humain que nul ne peut déconstruire le besoin de sens, et que nous pouvons considérer qu'il fait partie de notre nature (c'est le besoin de métaphysique), ce qui correspond toujours, y compris dans le passage à l'action lui-même, à un besoin de différer son plaisir, d'être dans la maîtrise de soi, de gérer ses frustrations et devenir autonome en formulant des projets de long terme. Les traumatismes sont comme de petites morts, ils poussent à la régression ultime du psychisme dans une forme de réification et donc, en l'absence de formulation ou de verbalisation conséquente, au retournement de la pulsion de mort contre soi, exactement comme les enfants des orphelinats roumains. C'est pourquoi les troubles psychiques liés aux traumatismes vont toujours avec l'absence de soin de soi, le manque d'estime, l'autodestruction dans la prise de drogues ou d'alcool, parfois des TOCs, etc.

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al-flamel Membre 1 054 messages
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il y a 50 minutes, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

D'où provient selon vous le besoin de sens ?

Peut-on déconstruire le besoin de sens ?

Quelles en sont ses conséquences sur les êtres humains ?

Le besoin de trouver un sens à nos actions, à nos désirs, à notre vie est sans doute liée au besoin de vivre en collectivité. On se rend compte de l'absurdité d'une situation, d'un geste, d'un désir, d'un souhait que parce qu'elle parait absurde aux yeux des autres. Elle n'est pas en phase avec leurs affects du moment, quand bien même ils peuvent être amené à agir de la même façon et ressentir les mêmes choses à un autre moment.

Le besoin de sens dans notre vie implique entre autre de nourrir une dualité entre ce qui a du sens et ce qui n'en a pas. Or, existe t'il une chose dans ce monde qui est absolument insensée ? À l'inverse existe t'il une chose dans ce monde qui est absolument sensée ? La déconstruction du besoin de sens se fait à partir de la déconstruction de toute quête d'absolu. L'expérience de l'existence humaine est limitée dans le temps et l'espace, limitée même dans ses affects, et dans ses volitions.

Mais l'existence n'a pour objet de trouver du sens. Elle n'a pas d'objet en soi, elle est et fait le sens.

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A la rigueur nous pourrions dire que le besoin de sens correspond au besoin de disposer d'une image de soi valorisante.

Donc en ce sens il est lié au collectif.

L'Homme croit au récit collectif qui donne sens à sa vie parce qu'il a besoin de croire qu'il a de la valeur, et donc de se positionner par rapport à ce que la société valorise ou dévalorise dans les prescriptions des structures du sens.

Mais je pense que le besoin de sens ne s'y réduit pas.

En effet, les effets Pygmalion négatifs ou les effets autoréalisateurs des étiquettes, tout comme le sacrifice de soi entre autres, sont la démonstration du fait que disposer d'une bonne image sociale est moins important que le sens lui-même, même si bien entendu cela en fait partie.

L'Homme croit en Dieu parce que cela lui confère une place privilégiée, et qu'ainsi il peut croire qu'il a un rôle à jouer dans l'univers et au sein de la collectivité.

C'est pourquoi Copernic/Galilée ainsi que Darwin et Freud ont été des traumatismes, des blessures narcissiques pour l'humanité.

Certains croyants ne s'en sont toujours pas remis et vont contre l'évolutionnisme de Darwin, et sont ambivalents à l'égard de Freud. En revanche je ne crois pas que Galilée soit critiqué de nos jours. Quoique avec les réseaux sociaux, la post-vérité et les platistes !

Je pense qu'il y aura un retour du géocentrisme avec l'apparition de la post-vérité.

Les gens vont, pour certains d'entre eux, vouloir se mettre à croire ce qui leur donne une place privilégiée.

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Il est dans la nature humaine de donner de son existence un récit valorisant qui explique d'où on vient.

Et ce n'est pas un jeu auquel joue l'individu : il y croit vraiment, son esprit adhère à 100% à ce récit.

Cela lui permet de constituer son identité d'individu adulte, de découvrir ses valeurs et de construire des projets d'avenir.

Résoudre ses traumatismes c'est comme une deuxième naissance.

Il faut tout reprendre du début et reconstruire sa vie et sa pensée pour repartir de plus belle.

Avant même d'agir, les êtres humains choisissent le récit qu'ils vont raconter aux autres afin de justifier leurs actes, et ce choix de récit puise sa source dans les structures du sens des récits collectifs.

Ce récit est choisi à priori de façon à se sentir important, valorisé.

C'est ce qui permet de trouver sa place au sein de la communauté, de développer une certaine estime pour soi.

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Mais en même temps personne n'est vraiment à 100% dans les prescriptions des récits collectifs.

Il y a toujours un endroit où ça coince. Et où il ne faut pas trop aller mettre les doigts sinon la personne en face de vous va se fâcher et vous prendre en grippe parfois à vie.

Parce que certains individus bâtissent leur vie entière sur le choix pour un récit qui les valorise et justifie leur existence même au sein de la collectivité.

Remettre en cause ce récit (et il y a toujours un endroit où ça ne colle pas, où quelque chose cloche), c'est représenter une menace pour la construction psychique de l'individu.

Donc l'individu se défend par la haine et l'agressivité, même inconsciente, envers celui qui n'adhère pas au récit qu'il raconte.

Celui qui, en début de carrière, va remettre en question la façon de procéder d'une autre personne en fin de carrière, et qui arrive à faire mieux alors que ce dernier a construit toute son image sociale et sa valorisation personnelle et sa carrière sur des choix désormais dépassés, pourra, par exemple se montrer hostile envers lui (exemple vécu).

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Le besoin de sens ne peut pas se réduire au besoin d'une image de soi valorisante toutefois.

Les intouchables en Inde défendent le système de castes, alors qu'ils sont dévalorisés par le récit collectif hindou.

Tout comme les moujiks Russes de l'époque, etc.

Il en va quasiment de la physiologie.

C'est en quoi la déconstruction et le néolibéralisme mondialiste ne peut pas gagner la partie.

Et que partout sur la planète des mouvements rétrogrades au sens d'un retour aux traditions, aux racines, aux valeurs, travaillent toutes les sociétés humaines.

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Etant dans l'impossibilité de réconcilier les récits collectifs musulmans, avec une apparente tolérance pour l'Autre mais dans le fond un véritable rejet de l'Autre sous toutes ses formes, et le récit collectif chrétien, fondé sur l'humanisme, la seule option pour la France est l'assimilation (mais c'est peut-être déjà trop tard) ou le néolibéralisme mondialiste que nous serons les seuls à défendre avec l'appui des américains, avec leur mythologie du "born again" et de repartir à zéro (étant donné que le continent appartenait aux amérindiens mais qu'ils les ont colonisés et exterminés pour bâtir un pays en partant de rien).

Entre le respect inconditionnel des droits de l'Homme, l'amour et l'acceptation sans condition de l'Autre, issus du récit collectif chrétien et catholique, et le respect pour la culture de l'Autre dont le récit collectif le pousse au rejet de l'Autre, il y a la question cruciale : faut-il tolérer les intolérants, ou peut-on, au prétexte que ce soit une culture différente, autoriser des traditions, des façons de penser et des pratiques allant manifestement contre le respect de l'Autre du récit collectif dominant ? N'est-ce pas un abus de langage ou une déformation de la loi de parler de discrimination ou d'absence de tolérance envers les intolérants ?

Ce paradoxe impossible à résoudre nous entraîne vers le conflit de civilisation entre Orient et Occident, avec une perte de nos valeurs dans le déni de soi pour laisser une place à l'autre, avec une hausse de l'islamisme, du rejet, de l'intolérance partout sur le territoire. Il faut juste être lucide. Les gens de bonne volonté pourront toujours s'entendre. Mais surtout ceux qui savent faire un pas vers l'autre, c'est-à-dire opter pour une assimilation que nul ne leur a demandé et qu'il est devenu interdit d'exiger.

Résultat : une américanisation de la société française, avec des communautés qui s'entrechoquent, se font des procès, élisent des représentants qui se font des guéguerres dans les médias, où être différent va devenir effectivement de plus en plus difficile, et où la dimension économique et sociale sera de plus en plus violemment niée par les politiques publiques.

Tout cela est très cohérent. Ceux qui ont essayé de sauver la France ont échoué. Donc nous allons devenir des américains, et probablement élire un Trump français.

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@al-flamel Cette analyse me pousse à penser que tu n'avais pas tort de dire que le néolibéralisme était la vérité du libéralisme. A tout le moins en France il est probable que nous allions vers cela.

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C'est en fait la société occidentale et le récit collectif libéral qui nous pousse à confondre besoin de sens et besoin d'une image sociale valorisante. Dans les sociétés hindoues ou russes par exemple, le besoin de sens précède manifestement le besoin de reconnaissance sociale et d'estime (et la pyramide de Maslow fait elle-même cette différence).

Sinon les intouchables ou les moujiks ne continueraient pas à prendre la défense du système en dépit de l'oppression qu'ils subissent. Les femmes voilées de même, ne porteraient pas le voile islamique qui nuit à leur image d'elles-mêmes, à l'image de leur corps, à leur bien être au quotidien.

En cela, l'Occident, qui avait perdu de vue les récits collectifs et avait refoulé l'importance du religieux et du sens ne l'avait pas perçu. Il y eût l'illusion du positivisme suite à la révolution. L'illusion que nous pourrions oublier le pourquoi dans le comment.

L'illusion de fin de la métaphysique alors que celle-ci fait son grand retour et est indispensable à l'équilibre d'un individu. Tout comme son rapport au sens.

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Durant le Moyen-Âge occidental, nous nous étions concentrés sur le pourquoi au détriment du comment.

La révolution scientifique est venue changer tout cela.

Puis nous nous sommes concentrés sur le comment au détriment du pourquoi. Avec la volonté de fin de la métaphysique, de déconstruction, de fin des traditions.

Puis nous allons apprendre à concilier le pourquoi et le comment dans un troisième temps.

C'est la dialectique hégelienne dans toute sa splendeur.

L'enfant demande pourquoi, puis il apprend comment, puis il constitue son identité d'adulte.

Qui dit fin de l'Histoire dit que nous allons atteindre l'apocalypse, qui contrairement aux croyances populaires, ne signifie pas la destruction du monde mais la révélation de la vérité.

Cette vérité c'est celle de l'unité primordiale du genre humain dans l'inconscient collectif, les archétypes jungiens étant transculturels, l'inconscient archaïque le plus fondamental aussi appelé unus mundus, étant à la fois absolument incommunicable, origine de la dignité humaine (valeur identique, intrinsèque, absolue et inaliénable de la personne humaine). Cette vérité c'est que l'erreur n'existe pas mais que nous sommes des algorithmes sophistiqués dont les propos et les actes ne sont jamais que le comportement optimal de notre algorithme individuel dans la situation actuelle, avec les informations dont nous disposons, avec notre état émotionnel, etc.

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D'ailleurs si on prend en compte les différents stades du développement de l'enfant, on découvre que les rituels religieux ne sont qu'une simulation de l'accès à la fonction symbolique. Il y a l'oralité dans l'incorporation de l'hostie dont la croyance veut qu'elle soit réellement constituée du corps du Christ, l'utilisation de l'eau bénite comme rituel de purification (associé à la propreté dont à la mère), puis la répétition/imitation de paroles et gestes permettant de réconcilier la communauté dans l'établissement du sens et de la fonction symbolique en la personne de Dieu le Père.

C'est un peu la même chose dans le rituel musulman : les gens se lavent les mains, les pieds, avant de se tourner vers la Mecque, tous dans la même direction, de faire les même gestes et prononcer les mêmes paroles simultanément, dans un mécanisme mimétique (durant lequel il est d'ailleurs démontré, fait curieux, que les coeurs des croyants battent à l'unisson avec le même tempo de façon synchronisée), afin de restaurer la conception unitaire du sens au sein de la communauté.

On retrouve ces éléments dans tous les cultes d'une façon ou d'une autre. Les rituels et les cérémonies sont juste des reconstitutions symboliques de l'accès à la fonction symbolique du jeune enfant qui apprend à parler.

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La différence clé entre le rite chrétien et le rite musulman reste que le corps du Christ incarné par l'hostie rappelle le cannibalisme et donc le sacrifice primordial de la victime-émissaire, présentée effectivement comme une victime en la personne de Jésus crucifié. La victime n'est pas vraiment présente dans l'islam, son existence est niée à proprement parler au point de vue symbolique, ce qui démontre que c'est une culture qui nie l'intolérance qu'elle suscite mais qui ne reconnaît pas les différences en tant que telles.

La victime est la victime du meurtre primordial de la horde primitive liée à la violence mimétique. C'est un phénomène constant dans l'humanité qui est à l'origine de toutes les sociétés humaines, dont le sacrifice de la victime émissaire (bouc émissaire) permet de créer une atmosphère de paix.

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Cette paix sociale que le rite religieux vient reconstruire par la répétition de l'établissement du sens collectif. C'est une question de survie pour le groupe. Le secret de l'humanité c'est qu'à ses origines le groupe devait faire des sacrifices humains pour permettre la survie de l'espèce.

Cela a évolué jusqu'à donner naissance aux religions monothéistes.

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Dans le christianisme, le trinité, qui correspond à Dieu le Père, Dieu le fils (le Christ) et l'esprit saint, correspondent respectivement à l'accès à la fonction symbolique, la victime-émissaire, et l'esprit de groupe, l'esprit collectif.

Dans l'islam il n'y a pas d'élément tiers, la divinité de Jésus est niée, donc la victime est niée, et quiconque associe autre chose à Allah est considéré comme un associateur, un polythéiste. Or l'élément tiers induit la reconnaissance de la victime, le dynamisme (le changement), la reconnaissance de l'Autre. Il n'y a que l'oumma (équivalent chrétien de l'esprit saint) et Allah (équivalent de Dieu le père).

De plus, la soumission symbolique à Allah lors de la prosternation témoigne du processus de l'Oedipe durant lequel il y a le complexe d'infériorité qui, lors de l'accès à la fonction symbolique, pousse à la réalisation de soi par la compensation et la recherche de supériorité dans un autre domaine (d'où la fierté et l'héroïsme arabes).

On retrouve dans les rituels aussi bien chrétiens que musulmans, le rapport à l'oralité, aux mots/paroles, comme le rapport à la pureté/bénédiction soit la propreté et l'autonomie du stade anal, qui débouche à l'accès à la fonction du père, donc à résoudre son complexe d'Oedipe et restaurer le sens du groupe, la paix civile.

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Le meurtre du père/bouc-émissaire de la horde primitive est donc nié par l'islam tandis qu'il est pleinement reconnu en la personne de Jésus crucifié dans le christianisme.

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Membre, 28ans Posté(e)
al-flamel Membre 1 054 messages
Mentor‚ 28ans‚
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Si l'on ne se focalise pas sur les 50 dernières années. En matière de tolérance comme en matière d'intolérance religieuse, l'islam n'a rien à envier au christianisme. 

Les doctrines fondamentalistes et identitaires de l'islam qui ont cours en ce moment doivent largement leur succès à la situation de guerre, de crise politique et économique qui a lieu dans de nombreux foyers de culturels de l'islam, foyers d'où s'exportent par la suite ces doctrines religieuses et politiques. 

L'humanisme s'est construit tout au long de la renaissance contre une certaine conception de la foi chrétienne et de la religion. Le principe de l'humanisme, c'est de placer l'Homme au centre des préoccupations là où le christianisme comme tout théisme y place Dieu. C'est pour cette raison que de nombreux antimodernes et contre-révolutionnaires considèrent l'humanisme comme la matrice intellectuelle et morale de la décadence occidentale. Et c'est pour cette raison qu'il y a eu en occident et en France en particulier une lutte acharnée contre une certaine conception de la religion chrétienne qui n'est pas encore totalement finie d'ailleurs. 

 

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Membre, 55ans Posté(e)
Greenouille Membre 1 764 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Quasi-Modo a dit :

D'où provient selon vous le besoin de sens ?

Je n'ai malheureusement aucune base philosophique ni sociologique pour pouvoir débattre de cette question, de manière générale.

Néanmoins à cette question, j'ai une réponse toute simple, toute personnelle.

J'ai peur de la mort, cette touche du clavier qui supprime instantanément notre corps et le disloque, annihile nos souvenirs, nos sensations et nos expériences, tout ce que l'on a aimé, tout le faisceau de nos relations, ceux que l'on a côtoyé et aimé.

Clic !

Et je pense parfois à cette quasi liste de courses qu'a énuméré Boris Vian :

 

Je voudrais pas crever

Je voudrais pas crever

Avant d’avoir connu

Les chiens noirs du Mexique

Qui dorment sans rêver

Les singes à cul nu

Dévoreurs de tropiques

Les araignées d’argent

Au nid truffé de bulles

 

Je voudrais pas crever

Sans savoir si la lune

Sous son faux air de thune

A un côté pointu ...

Et ainsi il me faut vivre, depuis mes cinquante ans passés, cocher certaines cases qui se font plus pressantes.

J'ai pris mon billet d'avion pour Stockholm cet été, pour aller arpenter la Laponie à pied, pour aller vivre dehors et au grand air et aller contempler et témoigner de la beauté du monde.

Je sais, sans nul doute, que toute quête de sens prend sa source ... auprès des autres.

Je le sais, mais ne sais pas encore qu'en faire ...

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo
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Les chrétiens se prosternent devant Jésus qui est la victime-émissaire. D'où la vénération et le respect des victimes dans la culture judéo-chrétienne. Les musulmans se prosternent directement devant Dieu ou la Kaaba, mais la Kaaba, bien que sacrée, n'est pas divinisée. Elle représente le point focal vers lequel se tournent les croyants, la " maison de Dieu ".

L'absence de l'élément tiers dans les rituels de l'islam montre un problème dans le rapport aux victimes de l'oppression sociale, la négation des différences interindividuelles, le surinvestissement des rapports de domination, la mise en avant de la communauté au détriment des exceptions ou des minorités. Le meurtre du père de la horde primitive est tabou, et farouchement nié, de façon à permettre la cohésion du groupe des croyants. Il y a la négation de la faute primitive qui montre un rapport aux apparences singulier, une volonté de sauver la face quitte à se montrer hypocrite et à se cacher pour transgresser.

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