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Les français de la belle époque #5

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Exo7

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Membre, 101ans Posté(e)
Exo7 Membre 796 messages
Mentor‚ 101ans‚
Posté(e)

Aristocratie, Bourgeoisie : Tenir et maintenir son rang.

 

 

L'éducation était un souci prioritaire dans ces milieux et les élites y consacraient une part importante de leur budget, presque 10 % en moyenne. Elle commençait au sein de la famille. On confiait le bébé à une nourrice, puis à une Nanny, une gouvernante souvent anglaise  ou allemande, qui veillait sur lui en permanence. 

Ainsi Barrès, tout nationaliste qu'il se déclarât, confiait-il son fils à une Fraülein. Plus tard, un précepteur prenait le relais, souvent un ecclésiastique ou un séminariste dans les familles nobles. La bourgeoisie plus modeste chargeait la mère de ce rôle. 

Un enfant "bien élevé" devait avoir appris les bonnes manières, les codes sociaux, les façons de parler, de se tenir, de manger ; cela comptait plus que les diplômes. Les femmes s'attachaient à ces apprentissages de tous les instants, notamment les grands-mères, plus disponibles que les mères accaparées par leur travail de sociabilité.

 

Les garçons entraient ensuite au lycée ou dans un collège privé, soit après être passés par un petit cours, soit directement de leur famille, et leur scolarité se prolongeait au moins jusqu'au baccalauréat. 

Les filles suivaient un cursus voisin, mais elles l'arrêtaient plus tôt, car le diplôme n'avait pas pour elles la même importance. "Laissez donc ce souci à celles qui ont besoin de gagner leur vie", dit en 1910 à Louise Weiss sa professeure.

Rare sont celles qui allaient jusqu'au baccalauréat ; le diplôme spécifique qui sanctionnait l'enseignement féminin était peu recherché et le brevet supérieur plus utile à celles qui devaient un jour travailler.

Par ailleurs, les filles demeuraient plus longtemps que les garçons dans l'enclos familial, et l'on ne peut guère apprécier la formation qu'elles y recevaient. La comtesse de Pange, élevée dans une famille très traditionnelle, mais très éduquée - son frère est le prix Nobel Louis de Broglie et elle-même fera une thèse -, se montre sévère.

Visitant avec sa mère une école privée financée par sa famille, elle s'est découverte, à sa honte, "incapable à douze ans de résoudre un problème au tableau que les petites paysannes de sept ou huit ans débrouillaient facilement grâce à la règle de trois dont j'ignorais le premier mot".

Une femme de chambre s'étant toujours occupée d'elle, à 15 ans elle ne savait ni se coiffer ni s'habiller seule. Même exceptionnel, que ce cas soit possible reste éloquent.

 

Les jeunes filles de bonnes familles passaient ensuite quelques années en pension dans une institution privée. Très récent et peu développé, l'enseignement public recevait  surtout des externes. 

Les Ursulines ou les sœurs du Sacré-Cœur dispensaient à leurs pensionnaires une éducation adaptée à leur rôle social. Son coût, autour de 1000 francs par an, était considérable, l'équivalent d'un mois de traitement d'un colonel. 

La loi de 1904 interdisant aux congréganistes d'enseigner secoue ces institutions, qui renaissent laïcisées, et qui relèvent leur niveau avec la création d'une Ecole normale catholique, en 1906, puis  l'ouverture en 1908 par Mme Daniélou, la mère du cardinal, de l'Ecole normale libre. 

La formation littéraire de ces jeunes filles semble moins superficielle que ses détracteurs ne le prétendaient : elles connaissaient les auteurs classiques, Bossuet, Mme de Sévigné, Lamartine ou Sully Prudhomme ; elles s'exprimaient avec élégance, comme l'atteste leur correspondance. Elles apprenaient aussi la musique, le chant et le piano, le dessin et l'aquarelle.

Puis venait le moment de faire leur entrée dans le monde : elles revenaient alors auprès de leur mère et participaient à son travail de sociabilité, en attendant vers 16 ans leur premier bal et leur première robe décolletée, blanche comme il se doit... 

 

 

Antoine Prost.  

Modifié par Exo7
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Membre, 67ans Posté(e)
pic et repic Membre 12 988 messages
Maitre des forums‚ 67ans‚
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bonjour,

la belle époque ... mais si j'en juge par mes origines , c'est dans la mine, au champs  ou à l'usine que je me serai retrouvé et ce dès mes 14 ans !

bonne journée ...finalement , le progrès ( social ) n'a pas que des désavantages !

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Membre, Talon 1, 77ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 001 messages
77ans‚ Talon 1,
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Aristocratie ou noblesse ? Ne pas confondre.

Dans les écoles pour enfants de nobles, il est advenu que des enfants de bourgeois soient reçus. Dans le registre de l'école, on écrivait dans la colonne "origine" : s.nob. (sans noblesse).

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Membre, 63ans Posté(e)
K-sos Membre 2 885 messages
Maitre des forums‚ 63ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Talon 1 a dit :

Aristocratie ou noblesse ? Ne pas confondre.

 

Quelle est la différence ?

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Membre, Talon 1, 77ans Posté(e)
Talon 1 Membre 22 001 messages
77ans‚ Talon 1,
Posté(e)
Il y a 1 heure, K-sos a dit :

Quelle est la différence ?

Démocratie et aristocratie sont des systèmes de gouvernement. Ploutocratie idem. L'aristocratie est le gouvernement des nobles.

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