Aller au contenu

Le quatrième Dumas.


Gouderien

Messages recommandés

Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 271 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Il y a pas mal de temps, j'avais lu un livre d'André Maurois, "les Trois Dumas". Il s'agissait d'une biographie d'Alexandre Dumas père, Alexandre Dumas fils, et du général Dumas Davy de la Pailleterie, père de l'auteur des "Trois Mousquetaires". En fait il y avait un quatrième Dumas, ce que j'ai découvert avec surprise en lisant la notice consacrée à Dumas père dans la Wikipédia : Henry Bauër, critique de théâtre et écrivain bien connu de la fin du XIXe siècle et du début du XXe.

PORTRAIT XIXE HENRY Bauër Alexandre Dumas Commune de Paris Communard EUR  19,99 - PicClick FR

 

Né en 1851, Bauër était un fils naturel du célèbre écrivain (tout comme Dumas fils, d'ailleurs, la différence étant que ce dernier avait été reconnu par son géniteur; pas Bauër). Sa mère était une Allemande, Anna Bauër, qui vivait à Paris. Femme d'affaires avisée, elle éleva seule son enfant, après que son mari soit parti vivre en Australie. Henry Bauër tenait de son père son physique (il était grand et corpulent, et lui ressembla de plus en plus en prenant de l'âge), mais aussi son goût pour les lettres et son tempérament aventureux. Après des études de médecine avortées, il mena une existence bohême, puis se lança dans la politique en tant qu'opposant à Napoléon III; cela lui valut de se retrouver en prison, mais il fut libéré à la chute de l'Empire. Refusant la défaite, il devint officier dans l'armée de la Commune; arrêté après la répression de la Commune, il fut déporté pendant 7 ans en Nouvelle-Calédonie, où il devint l'ami de Louise Michel; sa mère vint le rejoindre durant 15 mois avant d'être expulsée.

Amnistié, il peut enfin rentrer en France. Assagi, il commence une carrière de critique théâtral au journal "l'Écho de Paris". Dès lors, et pendant plus d'une vingtaine d'années, il va devenir l'un des critiques les plus redoutés et influents de la capitale. Pourfendeur du théâtre traditionnel, il promeut le naturalisme, Richard Wagner (dont il est un admirateur passionné), le théâtre scandinave, Oscar Wilde, Sarah Bernhardt - dont il est l'amant pendant sept ans -, ou le "Pelléas et Mélisande" de Debussy. Ses prises de position de plus en plus "à gauche" finissent par le faire renvoyer de ce journal conservateur qu'est "l'Écho de Paris" : il défend notamment Dreyfus, Zola, mais aussi "Ubu roi" d'Alfred Jarry. Il a gagné beaucoup d'argent au cours de sa carrière, mais comme son père il est très dépensier, et la fin de sa vie sera marquée par des difficultés financières. Il meurt en 1915 à Paris, à l'âge de 64 ans.

Marié en 1880, il avait eu un fils, Gérard Bauër (1888-1967), comme lui écrivain et critique.

Voilà un personnage étonnant, à la vie tumultueuse, bien oublié aujourd'hui comme tant d'autres.

Henry Bauër — Wikipédia (wikipedia.org)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, Gouderien a dit :

 

Voilà un personnage étonnant, à la vie tumultueuse, bien oublié aujourd'hui comme tant d'autres.

 

Ballade des Seigneurs du temps jadis

François Villon

Qui plus ? Où est le tiers Calixte,
Dernier decedé de ce nom,
Qui quatre ans tint le Papaliste ?
Alphonse, le roy d’Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus, le duc de Bretaigne,
Et Charles septiesme, le Bon ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

Semblablement, le roy Scotiste,
Qui demy-face eut, ce dit-on,
Vermeille comme une amathiste
Depuys le front jusqu’au menton ?
Le roy de Chypre, de renom ;
Helas ! et le bon roy d’Espaigne,
Duquel je ne sçay pas le nom ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

D’en plus parler je me desiste ;
Ce n’est que toute abusion.
Il n’est qui contre mort resiste,
Ne qui treuve provision.
Encor fais une question :
Lancelot, le roy de Behaigne,
Où est-il ? Où est son tayon ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

ENVOI.

Où est Claquin, le bon Breton ?
Où le comte Daulphin d’Auvergne,
Et le bon feu duc d’Alençon ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

François Villon, 1461

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 271 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
Il y a 10 heures, Blaquière a dit :

Ballade des Seigneurs du temps jadis

François Villon

Qui plus ? Où est le tiers Calixte,
Dernier decedé de ce nom,
Qui quatre ans tint le Papaliste ?
Alphonse, le roy d’Aragon,
Le gracieux duc de Bourbon,
Et Artus, le duc de Bretaigne,
Et Charles septiesme, le Bon ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

Semblablement, le roy Scotiste,
Qui demy-face eut, ce dit-on,
Vermeille comme une amathiste
Depuys le front jusqu’au menton ?
Le roy de Chypre, de renom ;
Helas ! et le bon roy d’Espaigne,
Duquel je ne sçay pas le nom ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

D’en plus parler je me desiste ;
Ce n’est que toute abusion.
Il n’est qui contre mort resiste,
Ne qui treuve provision.
Encor fais une question :
Lancelot, le roy de Behaigne,
Où est-il ? Où est son tayon ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

ENVOI.

Où est Claquin, le bon Breton ?
Où le comte Daulphin d’Auvergne,
Et le bon feu duc d’Alençon ?…
Mais où est le preux Charlemaigne !

François Villon, 1461

Moins connue que la "Ballade des Dames du temps jadis", mise en musique par Brassens.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 14 heures, Gouderien a dit :

Moins connue que la "Ballade des Dames du temps jadis", mise en musique par Brassens.

 

Je suis totalement admiratif de cette chanson...

Il y a des années on m'avait invité à chanter pour une soirée Brassens... (J'étais réputé être un peu le Brassens du village...) Et puis je me suis dit  et si j'en inventais une de chanson de Brassens ! (pas complexé le mec !)

Je suis donc allé chercher chez Villon, et j'ai trouvé "les regrets de la belle heaumière" Même mètre que les dames du temps jadis...

Pour la musique, J'AI REFLECHI (!!!) Brassens pour "les belles dames" attaque par "Do, Mi, Sol" et si MOI j'attaquais par... "Sol, Mi, Do" !  Et c'était parti ! :laugh:

Loin de moi l'idée de me comparer au Maître, il faut voir ça comme un hommage...

(L'enregistrement n'est pas terrible mais c'est tout ce que j'ai :)

Le dernier couplet EST DE MOI !!!:laugh:

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 271 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)
il y a 22 minutes, Blaquière a dit :

Je suis totalement admiratif de cette chanson...

Il y a des années on m'avait invité à chanter pour une soirée Brassens... (J'étais réputé être un peu le Brassens du village...) Et puis le me suis dit  et si j'en inventais une de chanson de Brassens ! (pas complexé le mec !)

Je suis fonc allé chercher chez Villon, et j'ai trouvé "les regrets de la belle heaumière" Même mètre que les dames du temps jadis...

Pour la musique, J'AI REFLECHI (!!!) Brassens pour "les belles dames" attaque par "Do, Mi, Sol" et si MOI j'attaquais par... "Sol, Mi, Do" !  Et c'était parti ! :laugh:

Loin de moi l'idée de me comparer au Maître, il faut voir ça comme un hommage...

(L'enregistrement n'est pas terrible mais c'est tout ce que j'ai :)

Le dernier couplet EST DE MOI !!!:laugh:

 

 

Pas mal, surtout que ça ne doit pas être facile à chanter.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×