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L'entropie maximale et l'anarchie

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Bonjour,

La seconde loi de la thermodynamique explique que l'entropie dans un système isolé ne peut que croître. Cela a fait couler beaucoup d'encre dès le XIXème siècle. L'univers étant constitué de tout ce qui existe, il est donc un système isolé, et nous devrions terminer l'histoire de l'univers par une mort thermique et définitive par dissipation progressive de l'énergie de l'univers.

A rapprocher selon moi de la pulsion de mort qui s'oppose à la pulsion de vie, cette dernière étant au service de la première, car les transformations thermodynamiques irréversibles (ainsi en va-t-il de la mort d'un être vivant) sont à l'origine, entre autres, de l'augmentation d'entropie dans l'univers.

Peut-on d'ailleurs considérer que l'être humain ne serait qu'une stratégie parmi d'autres (stratégie est un abus de langage car l'univers est sans intention à priori) permettant à l'univers de dissiper son énergie, ce qui nous porte à diminuer localement l'entropie en faisant exister les êtres vivants sur Terre par l'apport énergétique du soleil (cf. néguentropie) ?

La théorie de l'information de Shannon est d'ailleurs inspirée des travaux de la thermodynamique et définit l'information comme une donnée sans redondance, c'est-à-dire incompressible (et dont la succession des bits est donc idéalement aléatoire). Donc si on apporte de l'énergie dans un système, on va augmenter l'ordre, diminuer l'entropie, et de la même façon diminuer la quantité d'information du système par l'introduction de la redondance liée à l'ordre ainsi constitué.

Ainsi ce que nous appelons la réalité ne serait que la résistance de la matière et des lois physiques, mais aussi des êtres vivants et des sociétés humaines, aux phénomènes de dissipation d'énergie aboutissant à la mort thermique de l'univers, avec une certaine inertie au changement qui caractérise la vie à l'échelle aussi bien biologique que sociale, le changement signifiant principalement ici la mort, la dislocation, le retour à l'état minéral ou la disparition de l'ordre aussi bien biologique que social ou cosmologique.

Mais la vie serait dotée de la capacité à maintenir temporairement un semblant d'équilibre thermodynamique avec l'environnement par le biais de l'apport d'énergie via la nourriture notamment pour les systèmes biologiques, ou par le biais d'une rationalité argumentative et de mécanismes auto-justificateurs des rapports de domination pour les sociétés humaines. Cependant, la vie est tragique nous répètent inlassablement les littéraires et les philosophes, au moins depuis les tragédiens grecs. 

De façon similaire, le conservatisme est une forme de vie qui, à l'échelle de la société comme de la biologie, s'accroche à une conception du réel associée à un certain ordre social (appuyé sur un supposé ordre cosmique étudié dans les sciences), dont il reste à prouver qu'il ne soit pas temporaire. A l'échelle des temps géologiques et de l'Histoire, ne peut-on s'appuyer sur le principe de la thermodynamique pour en arriver à l'idée que l'entropie, donc le désordre, ne fera que croître, et que l'anarchie représentant l'entropie maximale de la société constituera dès lors la fin de l'Histoire ?

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En même temps, ce qui se conserve c'est l'énergie totale de l'univers selon le premier principe de la thermodynamique.

Mais l'énergie existe-t-elle et n'est-elle pas un artifice de calcul mathématique ?

L'énergie, assimilable à la pulsion de vie, à la conservation, par opposition à l'entropie maximale, le chaos, l'aléatoire, la mort ?

Le sens et le non-sens sont en compétition constante dans l'univers, mais lequel gagnera à la fin ?

Ne faudrait-il pas dès lors au moins se battre pour que le sens et l'ordre triomphent, alors que la nature et la dignité humaine elles-mêmes nous soufflent, de la plante de nos pieds au sommet de notre crâne, que l'être humain est cet être désespérément en quête de sens faisant face au silence de l'univers ?

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A la fin des temps, tout comme au début peut-être (avant le big bang) il ne restera alors plus que l'information pure, aboutissant à la création parfaite, sans redondance. Un message cosmique, comme après l'évaluation d'une fonction dans une machine de Turing qui aurait terminé l'exécution du programme/univers en retournant une valeur de sortie à partir de la valeur d'entrée.

Finalement peut-être que 42 est vraiment le sens de la vie mais que nous ne sommes pas capables de le comprendre. 42 ou n'importe quel nombre d'ailleurs :D

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La vie est justement cette force de l'univers qui résiste au changement et qui décide de se donner un sens, de se donner des illusions, afin de continuer à dissiper l'énergie menant à la mort thermique et donc au chaos total et parfait, à l'absence de redondance, à l'information pure.

Notre constitution est telle que penser que le sens de la vie soit 42, ou n'importe quel nombre, nous semble totalement absurde. Pourtant il y aura bien un état final, un état de mort thermique universel, sans ordre, sans redondance, et les mathématiques sont le langage de l'univers dont les lois physiques pourraient s'apparenter à l'exécution de l'algorithme.

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L'impossibilité du mouvement perpétuel est la preuve indirecte de la mort thermique future de l'univers.

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Fondamentalement, le mouvement même de la vie c'est de vouloir changer pour que rien ne change.

Autrement dit : assurer sa subsistance et son confort afin de pouvoir continuer à dissiper de l'énergie, l'être humain étant la forme localement optimale permettant à l'algorithme/univers de dissiper son énergie jusqu'à ce que mort s'en suive (d'autant qu'il n'y a pas de mouvement perpétuel).

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L'intelligence ne serait-elle que cette force qui permet la constance morale, la persistance du mouvement par la conservation de l'énergie liée à un ralentissement du métabolisme, au ralentissement du mouvement de la dissipation, par exemple par la fixation d'un sens ? L'effort serait la concentration d'énergie sur une durée de temps donnée, et plus doucement cette énergie se dissipe (c'est aussi la notion de libido), plus il serait facile de persévérer dans le mouvement et dans l'effort sans avoir besoin de récupérer de l'énergie ailleurs en se nourrissant, en se reposant, en laissant le temps s'écouler.

L'intelligence est donc anti-naturelle voir sur-naturelle, elle est cette force qui voudrait un mouvement perpétuel, qui voudrait l'éternité, qui voudrait transcender la nature, alors que l'entropie ne fait que croître, que l'univers tend vers la mort thermique, que l'être humain est une partie de la nature. Il y a quelque chose de divin dans l'Homme, quelque chose qui ne semble pas être de ce monde.

L'intelligence est cette force qui voudrait un sens alors que la vie est absurde. Plus les gens sont intelligents, plus ils rechignent à accepter cette vérité, qui saute pourtant aux yeux, d'une absurdité radicale de l'existence humaine. Parce que c'est le mouvement même de la vie que de résister à la mort, à la dislocation, et donc au changement, ou plutôt de ne vouloir le changement que pour que rien ne change (en fournissant des efforts par le travail, pour avoir de l'argent, pour acheter de la nourriture, avoir un chauffage, survivre et s'épanouir et donc continuer de dissiper de l'énergie). Cela se traduit politiquement également par certaines formes de conservatisme.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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Intense réflexion.

Mouvement de balancier…

Si tout va vers la mort, et que la vie est une ruse de la mort ( ruse de l’entropie) pour accélérer la croissance de l’entropie, la conséquence à en tirer n’est elle pas de se suicider ? Le suicide n’est il pas en outre un acte qui accélère la croissance de l’entropie ? Un acte donc éminemment lucide. 
 

Si je ne me suicide pas ne suis-je pas incohérent ? 

Mais cette incroyable incohérence ne signifie t elle pas qu’il y a quelque chose d’autre ? Qui semble être au delà des observations terre à terre ? 

L’incohérence signifie t elle un refus du réel ou signifie t elle une existence autre ?

 
C’est assez shakespearien cette question.


 

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 23 010 messages
78ans‚ Talon 1,
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Il y a 14 heures, Quasi-Modo a dit :

Donc si on apporte de l'énergie dans un système, on va augmenter l'ordre, diminuer l'entropie, et de la même façon diminuer la quanti

Et vous la prenez où cette énergie. Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme.

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il y a une heure, Talon 1 a dit :

Et vous la prenez où cette énergie. Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme.

C'est toute la question de la cosmologie, et notamment de savoir d'où vient l'énergie qui a été nécessaire au big-bang ?

J'imagine déjà certains parler d'un créateur, d'autres de multivers.

C'est un mystère ne mentons pas, et toute précipitation serait exagérée.

Comment l'information primordiale, dotée d'une certaine énergie infinie dont l'origine est inconnue, a-t-elle pu donner naissance à la matière, l'espace et le temps ?

Hawking pensait que la gravitation suffisait à expliquer l'apparition de l'univers. Je n'ai pas lu son livre.

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Il y a 2 heures, satinvelours a dit :

Intense réflexion.

Mouvement de balancier…

Si tout va vers la mort, et que la vie est une ruse de la mort ( ruse de l’entropie) pour accélérer la croissance de l’entropie, la conséquence à en tirer n’est elle pas de se suicider ? Le suicide n’est il pas en outre un acte qui accélère la croissance de l’entropie ? Un acte donc éminemment lucide. 
 

Si je ne me suicide pas ne suis-je pas incohérent ? 

Mais cette incroyable incohérence ne signifie t elle pas qu’il y a quelque chose d’autre ? Qui semble être au delà des observations terre à terre ? 

L’incohérence signifie t elle un refus du réel ou signifie t elle une existence autre ?

 
C’est assez shakespearien cette question.


 

Les mécanismes de conservation du vivant permettent à l'individu, paradoxalement, de perpétuer son mouvement (c'est la vie elle-même), afin de continuer par ailleurs à dissiper de l'énergie (ne serait-ce que thermiquement, le corps générant de la chaleur, ou en faisant bouger ses muscles qui transforment les calories de la nourriture en mouvement avec des pertes). Les instincts de conservation et de reproduction sont puissants et sont la cause du maintient des êtres vivants : nous ne sommes pas cohérents, donc nous pourrions dire qu'il n'y a rien d'incohérent à être incohérent, mais que c'est ainsi que la sélection naturelle, la main invisible d'un Dieu, ou que sais-je, nous a façonnés : de telle façon que les illusions nous soient douces et nécessaires afin de supporter la vie. Seules les imperfections de nos raisonnements et les failles de notre mémoire nous permettent de supporter la vie. Fondamentalement nous sommes des êtres d'émotions, avec une certaine volonté de dominer notre environnement, de contrôler notre vie.

Mais effectivement la question peut se poser.

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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il y a 27 minutes, Quasi-Modo a dit :

Les mécanismes de conservation du vivant permettent à l'individu, paradoxalement, de perpétuer son mouvement (c'est la vie elle-même), afin de continuer par ailleurs à dissiper de l'énergie (ne serait-ce que thermiquement, le corps générant de la chaleur, ou en faisant bouger ses muscles qui transforment les calories de la nourriture en mouvement avec des pertes). Les instincts de conservation et de reproduction sont puissants et sont la cause du maintient des êtres vivants : nous ne sommes pas cohérents, donc nous pourrions dire qu'il n'y a rien d'incohérent à être incohérent, mais que c'est ainsi que la sélection naturelle, la main invisible d'un Dieu, ou que sais-je, nous a façonnés : de telle façon que les illusions nous soient douces et nécessaires afin de supporter la vie. Seules les imperfections de nos raisonnements et les failles de notre mémoire nous permettent de supporter la vie. Fondamentalement nous sommes des êtres d'émotions, avec une certaine volonté de dominer notre environnement, de contrôler notre vie.

Mais effectivement la question peut se poser.

Vous partez tout de même du principe que les lois qui gouvernent l’inanimé sont éternelles. Que ces lois gouvernent tous les aspects du vivant. Qu’il est impossible que ne surgissent pas de nouvelles lois, de nouveaux phénomènes jusqu’alors non observés. Que notre univers est fini et non pas inscrit dans une autre réalité…

Bref vous prenez comme vérités éternelles des observations scientifiques dont on peut simplement dire qu’elles sont vraies uniquement parce qu’elles sont prédictives au moins à court ou à moyen terme. Rien ne nous dit qu’elles sont éternellement prédictives. 

Hume faisait déjà remarquer que nous tenions pour absolument vrai ce que nous avons en fait l’habitude de constater. L’habitude se mue en vérité. 

Je pense que chaque époque tient pour absolument vrai ce qu’elle a réussi à observer. La sphère des fixes était éternelle, maintenant l’univers doit mourir à l’issue d’une éternelle croissance de l’entropie, elle même éternellement croissante à cause de l’expansion éternelle de l’univers…

Bon dans mille ans je suppose que les représentations visant l’éternité auront changé. 
Nous projetons dans l’éternité des observations limitées à une certaine durée, la durée au sein de laquelle il est possible de vérifier les prédictions conçues à partir de nos observations. 
Nous ne savons même pas si l’univers est infini. Certains pensent que l’espace et le temps existaient avant le big bang ce qui signifierait que notre univers prendrait place à l’intérieur  d’une autre réalité. Nous avons toutes sortes de théoriciens qui nous annoncent une expansion infinie tandis que d’autres ( Penrose) nous prédisent un nouveau bing bang…Bref les spéculations des scientifiques, qui ne sont en fait que des projections  de ce qui est vrai dans un laps  de temps donné au sein duquel ils peuvent faire des expériences observables, n’ont aucune valeur scientifique. Ce sont des spéculations. Aucun de ces scientifiques ne peut apporter la preuve que l’univers sera encore là demain, ni que les lois sont éternelles, etc etc. 

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Membre, 47ans Posté(e)
Fraction Membre 5 685 messages
Maitre des forums‚ 47ans‚
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Le 26/11/2022 à 19:56, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

La seconde loi de la thermodynamique explique que l'entropie dans un système isolé ne peut que croître. Cela a fait couler beaucoup d'encre dès le XIXème siècle. L'univers étant constitué de tout ce qui existe, il est donc un système isolé, et nous devrions terminer l'histoire de l'univers par une mort thermique et définitive par dissipation progressive de l'énergie de l'univers.

A rapprocher selon moi de la pulsion de mort qui s'oppose à la pulsion de vie, cette dernière étant au service de la première, car les transformations thermodynamiques irréversibles (ainsi en va-t-il de la mort d'un être vivant) sont à l'origine, entre autres, de l'augmentation d'entropie dans l'univers.

Peut-on d'ailleurs considérer que l'être humain ne serait qu'une stratégie parmi d'autres (stratégie est un abus de langage car l'univers est sans intention à priori) permettant à l'univers de dissiper son énergie, ce qui nous porte à diminuer localement l'entropie en faisant exister les êtres vivants sur Terre par l'apport énergétique du soleil (cf. néguentropie) ?

La théorie de l'information de Shannon est d'ailleurs inspirée des travaux de la thermodynamique et définit l'information comme une donnée sans redondance, c'est-à-dire incompressible (et dont la succession des bits est donc idéalement aléatoire). Donc si on apporte de l'énergie dans un système, on va augmenter l'ordre, diminuer l'entropie, et de la même façon diminuer la quantité d'information du système par l'introduction de la redondance liée à l'ordre ainsi constitué.

Ainsi ce que nous appelons la réalité ne serait que la résistance de la matière et des lois physiques, mais aussi des êtres vivants et des sociétés humaines, aux phénomènes de dissipation d'énergie aboutissant à la mort thermique de l'univers, avec une certaine inertie au changement qui caractérise la vie à l'échelle aussi bien biologique que sociale, le changement signifiant principalement ici la mort, la dislocation, le retour à l'état minéral ou la disparition de l'ordre aussi bien biologique que social ou cosmologique.

Mais la vie serait dotée de la capacité à maintenir temporairement un semblant d'équilibre thermodynamique avec l'environnement par le biais de l'apport d'énergie via la nourriture notamment pour les systèmes biologiques, ou par le biais d'une rationalité argumentative et de mécanismes auto-justificateurs des rapports de domination pour les sociétés humaines. Cependant, la vie est tragique nous répètent inlassablement les littéraires et les philosophes, au moins depuis les tragédiens grecs. 

De façon similaire, le conservatisme est une forme de vie qui, à l'échelle de la société comme de la biologie, s'accroche à une conception du réel associée à un certain ordre social (appuyé sur un supposé ordre cosmique étudié dans les sciences), dont il reste à prouver qu'il ne soit pas temporaire. A l'échelle des temps géologiques et de l'Histoire, ne peut-on s'appuyer sur le principe de la thermodynamique pour en arriver à l'idée que l'entropie, donc le désordre, ne fera que croître, et que l'anarchie représentant l'entropie maximale de la société constituera dès lors la fin de l'Histoire ?

Bonjour,

Effectivement, l’entropie est strictement croissante, du moins dans un système mécaniste.

Mais la théorie de l’évolution suggère une néguentropie locale.

Mais comme vous l’avez signifié, elle est tributaire de l’apport solaire (photosynthèse et chaleur).

Les énergies fossiles sont extrêmement entropiques.

Elles transforment ce qui est instable en quelque chose de stable.

L’homogénéisation est aussi entropique :

Il suffit de quelques générations pour dissoudre un peuple dans son environnement, alors qu’il faut des siècles, voire des millénaires, pour le créer.

 

Mais pour qu’il existe quelque chose plutôt que rien, il faut une néguentropie fondamentale.

Or, cette néguentropie ne peut pas s’expliquer par la matière, dans la mesure de son déterminisme mécaniste.

En prenant un peu de recul, on pourrait définir l’énergie non pas comme un rapport de force, mais comme un rapport de plasticité et de contrainte.

Je vais tenir un propos délirant :

Dieu est capable de régénérer le monde par électrolyse, avec une simple pile d’1.5 volts.

Ça ne dépend pas de la puissance de la pile, mais de la plasticité des électrons.

En effet, la taille de cette pile n’est pas corrélée à la taille de l’univers.

Il faut ainsi concevoir que l’énergie est un rapport de plasticité et non un rapport de quantités.

 

Darwin, qu’on y croit ou non, nous indique une notion révolutionnaire.

Cette notion, c’est le déterminisme dimensionnel.

Par le fait de la rétroaction évolutive, ou de la reproduction sexuée, ce ne sont plus les choses qui créent les choses.

Ce sont les dimensions qui créent les choses.

On peut même y apercevoir un langage :

On pourrait dire que le verbe moteur du gorille c’est l’argument de puissance,

que le verbe moteur de l’oiseau, c’est l’argument de locomotion,

et que le verbe moteur de l’homme, c’est l’argument de préhension.

 

Par extrapolation de la rétroaction, on pourrait envisager non plus un mécanisme dimensionnel, mais un finalisme notionnel.

La notion « locomotion » invoquerait tantôt une bicyclette, tantôt une voiture, tantôt un avion.

Il s’agit là de néguentropie cognitive.

L’algorithmique est encore incapable de néguentropie, de récursivité,

c’est-à-dire qu’elle ne peut pas se passer de l’autorité du langage, tantôt de son programmeur, tantôt de son superviseur.

A croire que la notion n’est pas formelle : elle est conscience, en tant que telle.

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saynow Membre 278 messages
Forumeur accro‚
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bonsoir a vous
d'apres moi et que est bien connu 

l'universe va finir a quelque jour 

je pense que tout les gens savient ca 

les raisons sont tres numbreux mais le résultat que on expecte va arriver

nos regrets en fait 

merci

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Ce que nous apprend la thermodynamique effectivement c'est que nul ne crée d'énergie, mais que la seule façon d'augmenter l'énergie dans un système est de la prendre ailleurs, et donc par le biais des transformations irréversibles (qui correspondent aux transformations réelles), la chaleur étant équivalente au mouvement mène à la dissipation de l'énergie et donc in fine à l'état d'équilibre final dans lequel l'énergie serait équirépartie dans l'univers qui serait dans un état de mort thermique où plus aucune vie, plus aucun mouvement ne subsisterait.

Maintenant d'où vient l'énergie originelle ? Si nous voulons vivre il nous faut de l'énergie donc il faut la prendre ailleurs car on ne peut pas créer de l'énergie. L'académie des sciences n'étudie plus les projets de mouvement perpétuel car il est désormais sûr et certain que c'est impossible. Et aussi : qu'est-ce que l'énergie ? Peut-on parler d'un moteur premier comme saint Thomas ou d'énergie primordiale nécessaire à l'apparition de notre univers et permettant d'en rendre compte ?

L'origine de la matière ne peut pas être matérielle, par définition. Parler de multivers serait déplacer le problème de l'origine de la matière. Parler de Dieu n'expliquerait pas non plus l'origine de ce Dieu, et poserait certainement plus de questions qu'il n'en résoudrait en pratique, même si l'hypothèse est tentante. L'énergie de l'univers est-elle infinie, nulle, autre ?

Il est vrai que certaines hypothèses parlent de big crunch suivi d'un nouveau big bang, etc. mais selon les dernières avancées de la physique c'est une hypothèse de moins en moins crédible, d'autant que l'univers a été démontré comme étant en expansion et accélération constante. La physique des trous noirs permettrait peut-être de mieux comprendre les premiers instants de l'univers, et Steven Hawkins qui a travaillé dessus et s'est posé toute sa vie la question des origines de l'univers, prétend qu'une brisure de symétrie originelle (qui n'est pas non plus expliquée) pourrait expliquer cette énergie par l'application des forces de gravitation.

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Posté(e)
Le 28/11/2022 à 18:03, Fraction a dit :

L’algorithmique est encore incapable de néguentropie, de récursivité,

c’est-à-dire qu’elle ne peut pas se passer de l’autorité du langage, tantôt de son programmeur, tantôt de son superviseur.

A croire que la notion n’est pas formelle : elle est conscience, en tant que telle.

Pouvoir définir ses propres objectifs serait important pour une IA forte.

Contrairement au vivant un robot ne fait pas preuve d'autoconstruction, ce qui reste une caractéristique du vivant dans sa première phase à tout le moins (jusqu'à la maturité, qui advient vers 25 ans chez les humains, les cellules se reproduisent plus vite qu'elles ne meurent, ce qui est ensuite suivi du déclin lié à la sénescence).

L'être humain a besoin de valeurs pour agir, de même que d'émotions telles que la peur qui permet d'éviter les dangers, mais aussi de la notion de honte et de culpabilité, qui oblige à respecter les normes sociales et sauver les apparences. Mais à quoi ressembleraient les émotions d'une machine ?

Les récits collectifs, les structures du sens, permettent à l'être humain de s'orienter dans l'existence, et ce cadre est donné à priori, pas intégralement construit. Nous apparaissons dans une société donnée et tout un discours nous précède sur notre existence, sur notre place à jouer, sur nos groupes d'appartenance, notre genre, notre classe sociale, notre famille, notre nation, etc. et c'est dans ce discours collectif que l'être humain grave son existence dans sa sociologie et son Histoire.

L'adhésion à un certain nombre de valeurs, ces dernières étant issues de rapports de domination sociologiques, permettent d'orienter nos désirs, que ce soit en les condamnant, en les sublimant pour les détourner vers des objectifs socialement valorisants, ou en les laissant pleinement s'exprimer car ils sont socialement valorisés.

Mais d'où nous viennent donc nos désirs et ne sont-ils pas eux aussi sociologiquement déterminés ? Le désir est il toujours désir d'un autre comme l'avait pensé René Girard, ou existe-t-il des désirs vrais, authentiques, individuels ? Fondamentalement, à chaque instant, nous choisissons inconsciemment entre la vie et la mort, tournée vers soi ou vers les autres, et ces choix sont amplement déterminés par notre statut social, par la façon dont nous sommes traités par notre environnement, par l'application d'un algorithme biologique humain qui nous appartient et explique la totalité de nos comportements.

Que sommes-nous sinon des machines ?

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Le réchauffement climatique liée à la dissipation d'énergie thermique est liée à l'activité anthropique, et cela ne va pas aller en s'arrangeant puisque c'est notre nature profonde. Peut-être pourrait-on même supposer que l'explosion d'une bombe nucléaire mènerait également à une libération d'énergie monstrueuse qui réchaufferait l'environnement ? Dans les années à venir, ça va chauffer !

L'énergie libidinale, liée à l'énergie sexuelle, permet d'aller vers l'extérieur, de bouger, de s'intéresser à autre chose, par l'application de la notion de pulsion de vie, par l'amour tout simplement. Il faut aimer l'amour ou n'aimer rien. Mais l'amour universel souhaité par le christianisme est impraticable à cause de la pulsion de mort, à cause de la thermodynamique qui nous explique que si nous voulons de l'énergie pour survivre, nous ne pouvons pas la créer mais nous devons la prendre ailleurs, en tuant des plantes ou des animaux, en réchauffant notre environnement, en tuant.

L'amour de la pulsion de vie est lié à la haine de la pulsion de mort. L'amour de l'amour se traduit toujours concrètement par un amour de la haine, c'est pourquoi la conscience de groupe est toujours fondée sur la distinction, la différenciation et le racisme, tandis que la haine de l'amour mène au nihilisme, au désenchantement, à l'autodestruction.

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Ou bien l'être humain est dominé par sa pulsion de vie, et est dans l'amour de l'amour, et même innocent il va tuer car il a besoin de prendre son énergie ailleurs, pour se nourrir, pour consommer, pour allumer la lumière, dépenser de l'électricité, etc. et donc cela aboutit fondamentalement à un choix cornélien entre aimer la haine, en tournant donc la pulsion de mort vers l'extérieur, ce qui est le choix de la vie, ou haïr l'amour et s'autodétruire en régressant psychiquement (et alors on se prend une bière, on fume une cigarette, on reste affalé sur un canapé, etc.). C'est un choix universel, à la base de toute conscience humaine, qui est fait inconsciemment à chaque instant.

Ce choix est de toute façon inconscient et fait de façon automatique à chaque instant par notre cerveau en fonction de notre estime de nous-même, du fait que nous soyons entourés ou non, que nous nous sentions appartenir à tel ou tel groupe qui nous stimule de façon réelle ou symbolique, etc.

Seule l'analyse du psychique chez un spécialiste, qui a toujours lieu à postériori et permet donc de réajuster le tir ou de réorienter ses pulsions, permet dans un second temps de prendre conscience de tout ce qui sous-tend ces choix qui nous sont parfaitement opaques.

La synchronisation de la conscience et de l'univers est le but de la vie humaine. Nous sommes câblés pour, c'est pourquoi il y a de tels ponts entre psychologie et physique, et qu'il y a une analogie entre la vie humaine et la vie de l'univers (le cerveau et l'univers ayant d'ailleurs des similitudes étonnantes). Serions-nous dans la matrice ?

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