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Toute action résulte-t-elle de la volonté de celui qui l'accomplit?


sirielle

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sirielle Membre 9 635 messages
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Le 27/10/2022 à 00:17, Passiflore a dit :

 

En cas d'ivresse ou sous l'emprise de drogues par exemple, on agit effectivement sans que l'action découle d'une réflexion.

Réflexion et volonté diffèrent. D'autre part la volonté inconsciente existe (voire peut-être désinhibée entre autres par certaines substances) ainsi que la volonté instinctive, telle que celle de se nourrir par exemple, qui est, parmi d'autres, une volonté produisible par le corps, une volonté corporelle. 

(J'ajoute que bien souvent (et non pas systématiquement) la spontanéité résulte en réalité d'une réflexion construite antérieurement. Une phrase par exemple, peut constituer une réponse spontanée à une question posée, tout en étant quand-même le résultat d'un apprentissage de la langue dans divers domaines précis, le fruit d'un travail intellectuel spécifique, devenu spontanéissable de par sa construction antérieure.) Ainsi on peut se créer des réflexes volontaires, tels que par exemple, comme illustration simple, dire bonjour spontanément, sans donc y réfléchir à chaque fois, tout en restant dans le cadre d'une volonté de politesse relationnelle.

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Passiflore Membre 22 833 messages
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il y a 6 minutes, sirielle a dit :

(...) dire bonjour sans y réfléchir à chaque fois.

 

Mon "bonjour" est pensé à chaque fois que je l'offre.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 635 messages
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il y a 10 minutes, Passiflore a dit :

 

Mon "bonjour" est pensé à chaque fois que je l'offre.

Penser et réfléchir sont différents. Quoi qu'il en soit ton bonjour ne serait-il donc jamais "spontané"? As-tu donc toujours besoin d'y réfléchir avant de le prononcer? C'est possible dans certains cas mais c'est loin d'être toujours le cas de tout le monde, bien au contraire. Heureusement d'ailleurs car si la réflexion demande du temps, l'orienter sur des questions approfondies, sans trop remettre en question les bases des savoir-faire relationnels, permet d'avancer intellectuellement bien plus rapidement et vastement.

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Passiflore Membre 22 833 messages
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à l’instant, sirielle a dit :

Penser et réfléchir sont différents.

 

Mon "bonjour" est pensé mais non-mûrement réfléchi, ce salut ne se prêtant pas à une réflexion approfondie sauf évidemment si je me tâte, hésite: dis-je bonjour ou refuse-je de le dire ?

 

à l’instant, sirielle a dit :

Quoi qu'il en soit ton bonjour ne serait-il donc jamais "spontané"? As-tu donc toujours besoin d'y réfléchir avant de le prononcer?

 

Si, de loin, je vois une personne à qui je sais que je vais dire bonjour avec grand plaisir, joyeuse de cette rencontre, mon "bonjour" sera alors spontané car cri du coeur et profondément pensé !

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 635 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Le 25/10/2022 à 21:25, dbm27 a dit :

Non en justice la notion de volonté est essentielle ( voir le rôle de la préméditation ou du discernement au moment de l'acte : tout cela donne un rôle varié à la volonté  de l'auteur).

Certes un réflexe est l'exemple d'un acte qui semble s'être affranchi de la volonté mais un sujet peut avoir acquis un réflexe par un répétition volontaire préalable. A l'inverse certaines actions complexes peuvent être le produit d'un délire qui a aboli la volonté.

Je n'ai pas prétendu que la volonté de l'accusé(e) n'entrait pas en ligne de compte mais qu'elle était mesurée par rapport aux conséquences de ses actes (entre autres) plus qu'à son agissement en lui-même. Par exemple si un homme assène un coup de couteau on ne remet normalement pas en question sa volonté de manier son couteau (quand-bien même il serait influencé), mais d'avoir ou pas calculé les conséquences de son maniement, tels que le décès d'une victime par exemple ou autres blessures. Et on analyse également potentiellement sa légitimité ou illégitimité comportementale au regard des circonstances (éventuel(le)s pression extérieure, état psychiatrique, circonstances de défense, comportement risqué de la victime, etc...). De même que si l'on dit des mots blessants on ne remettra pas en question sa volonté de les avoir prononcés (acte), mais plutôt l'intention derrière (plus ou moins importante, réfléchie) de blesser ou non, effrayer, etc... (conséquences), et dans quelles circonstances.

Quant aux réflexes, existent aussi les réflexes corporels innés, pouvant potentiellement appartenir à une forme ou une autre de volonté physique.

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Membre, 52ans Posté(e)
dbm27 Membre 1 449 messages
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Il y a 3 heures, sirielle a dit :

Je n'ai pas prétendu que la volonté de l'accusé(e) n'entrait pas en ligne de compte mais qu'elle était mesurée par rapport aux conséquences de ses actes (entre autres) plus qu'à son agissement en lui-même. Par exemple si un homme assène un coup de couteau on ne remet normalement pas en question sa volonté de manier son couteau (quand-bien même il serait influencé), mais d'avoir ou pas calculé les conséquences de son maniement, tels que le décès d'une victime par exemple ou autres blessures. Et on analyse également potentiellement sa légitimité ou illégitimité comportementale au regard des circonstances (éventuel(le)s pression extérieure, état psychiatrique, circonstances de défense, comportement risqué de la victime, etc...). De même que si l'on dit des mots blessants on ne remettra pas en question sa volonté de les avoir prononcés (acte), mais plutôt l'intention derrière (plus ou moins importante, réfléchie) de blesser ou non, effrayer, etc... (conséquences), et dans quelles circonstances.

Quant aux réflexes, existent aussi les réflexes corporels innés, pouvant potentiellement appartenir à une forme ou une autre de volonté physique.

En justice la volonté est jugée séparément des conséquences. Dans ta description tu confonds la volonté et la programmation motrice qui vient en bout de chaîne d'un processus plus ou moins délibéré et c'est cette délibération en amont qu'on peut nommer volonté. La programmation motrice en aval est plutôt un automatisme cérébral (c'est aussi le cas pour les mots prononcés ). 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 635 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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il y a une heure, dbm27 a dit :

En justice la volonté est jugée séparément des conséquences. Dans ta description tu confonds la volonté et la programmation motrice qui vient en bout de chaîne d'un processus plus ou moins délibéré et c'est cette délibération en amont qu'on peut nommer volonté.

Bien trop souvent actes et conséquences sont confondus. D'où la confusion menant à l'extension.

Dans son sens premier l'acte est volontaire car il est le prolongement de la personnalité, quand-bien même il est plus ou moins contraint. Car s'il choisit la contrainte il n'est pas que contrainte. Et s'il est tout à fait contraint (aucun autre choix possible pour lui donc) il fait seulement acte de soumission. De même que si l'on oblige totalement quelqu'un par la force à toucher la note d'un piano il ne s'agit plus pour lui d'activité mais de passivité. On la lui fait toucher plus qu'il ne la touche. S'il s'y oppose là est son action (efficace ou non), s'il concède, son action est dans l'acceptation, il ne s'agit donc plus de contrainte totale.

Et dans son second sens l'acte n'est pas seulement la mouvance individuelle mais ce qu'il provoque dans son environnement.

En clair, c'est la vulgarisation de ce qu'est l'acte qui confond acte et conséquence. 

L'enfant court car son cerf-volant lui a échappé (acte). Le parent est affolé par l'éloignement soudain de son enfant (conséquence). L'enfant affole son parent (conception vulgarisée du principe d'acte incluant ses conséquences).

Citation

acte

nom masculin

(latin actum, fait, action)

  • 1. Manifestation concrète de l'activité volontaire de quelqu'un, considérée en tant que fait objectif et accompli : Passer de la parole aux actes.
  • 2. Toute action humaine adaptée à une fin, de caractère volontaire ou involontaire, attitude ou disposition d'esprit à l'égard de quelqu'un, de quelque chose : Un acte d'inattention. Actes de vandalisme.
  • 3. Intervention, décision émanant d'un groupe de personnes investi d'une autorité, et prise en vertu de sa compétence : Un acte de l'autorité préfectorale.
  • Philosophie

    4. Chez Aristote, notion opposée à celle de puissance et qui consiste dans la réalisation d'une activité jusque-là restée potentielle.

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/acte/878

 

En justice lorsqu'il est question par exemple d'homicide volontaire ou involontaire, pour un même acte violent avéré, on juge de ce que l'on a attendu ou non de cet acte, ses conséquences donc.

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Membre, 52ans Posté(e)
dbm27 Membre 1 449 messages
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il y a 31 minutes, sirielle a dit :

Bien trop souvent actes et conséquences sont confondus. D'où la confusion menant à l'extension.

Dans son sens premier l'acte est volontaire car il est le prolongement de la personnalité, quand-bien même il est plus ou moins contraint. Car s'il choisit la contrainte il n'est pas que contrainte. Et s'il est tout à fait contraint (aucun autre choix possible pour lui donc) il fait seulement acte de soumission. De même que si l'on oblige totalement quelqu'un par la force à toucher la note d'un piano il ne s'agit plus pour lui d'activité mais de passivité. On la lui fait toucher plus qu'il ne la touche. S'il s'y oppose là est son action (efficace ou non), s'il concède, son action est dans l'acceptation, il ne s'agit donc plus de contrainte totale.

Et dans son second sens l'acte n'est pas seulement la mouvance individuelle mais ce qu'il provoque dans son environnement.

En clair, c'est la vulgarisation de ce qu'est l'acte qui confond acte et conséquence. 

L'enfant court car son cerf-volant lui a échappé (acte). Le parent est affolé par l'éloignement soudain de son enfant (conséquence). L'enfant affole son parent (conception vulgarisée du principe d'acte incluant ses conséquences).

 

En justice lorsqu'il est question par exemple d'homicide volontaire ou involontaire, pour un même acte avéré, on juge de ce que l'on a attendu ou non de cet acte, ses conséquences donc.

Mais sans confondre acte et conséquences, la question se pose souvent en justice du discernement de l'auteur d'un acte. Certes un psychotique en état délirant caractérisé à d'évidence agi indépendamment de sa volonté. Mais est-ce si simple pour un psychopathe qui a tué en programmant son meurtre mais qui souffre d'un trouble chronique de la personnalité ?

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sirielle Membre 9 635 messages
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il y a une heure, dbm27 a dit :

Mais sans confondre acte et conséquences, la question se pose souvent en justice du discernement de l'auteur d'un acte. Certes un psychotique en état délirant caractérisé à d'évidence agi indépendamment de sa volonté. Mais est-ce si simple pour un psychopathe qui a tué en programmant son meurtre mais qui souffre d'un trouble chronique de la personnalité ?

Tout fautif mérite sanction voire dans certains cas doit être amené à remettre en question son comportement par un isolement contraint sécurisant pour la société. Aucune élucubration criminelle n'est réellement innocente du point de vue moral. (Et si un psychotique agit aussi en fonction de sa psychose, il n'en est pas pour autant totalement dénué de volonté (ni de conscience). Seulement sa volonté est influée par sa propre interprétation des circonstances.) Et aucun véritable criminel n'est tout à fait sain d'esprit au moment de son crime. Mais la camisole chimique peut finalement s'avérer pire que l'incarcération classique, au regard, entre autres, des effets secondaires des traitements, et de la durée indéfinie de la prise en charge. Cependant dans le cas d'un internement, en cas d'amélioration comportementale relativement rapide, l'individu, en cas de crime grave devrait être conduit en prison afin de purger la fin de sa peine. 

La justice française, plus qu'un simple "rouleau compresseur", relativement laxiste en cas d'homicide entre autres, telle qu'elle est réputée, est également adepte d'experts psychiatres aussi crédibles qu'opposés entre eux, et aimant naviguer dans le sens du vent. Les résultats d'expertises psychiatriques dépendent bien plus souvent grandement du choix de l'expert que de l'état du prévenu. Ainsi en cumulant les expertises on se trouve fréquement face à des contradictions importantes. La psychiatrie étant un domaine encore fortement tâtonnant.

https://journal.alternatives.ca/Le-rouleau-compresseur-de-la-justice

Citation

Il est frappant de constater la fréquence des expertises psychiatriques contradictoires. En analysant la littérature disponible sur ce sujet, on constate qu’il n’existe pas de bases scientifiques qui permettraient de définir une « abolition du discernement » et de la distinguer d’une « altération ». Une étude menée sur 600 expertises[1] montre que le principal point commun entre d’une part celles qui concluent à l’abolition et d’autre part celles qui concluent à l’altération du discernement réside dans la personne même de l’expert qui les réalise.

Dans le même sens, sont aussi très éclairantes et préoccupantes les études[2] qui démontrent que la tendance de nombreux juges est d’appeler comme experts, régulièrement, les mêmes personnalités dont ils connaissent les prismes d’analyse et de jugement.

https://kitunafam.fr/legislation-et-jurisprudence/la-procedure-penale-lexpertise-et-les-troubles-psychiques/lexpertise-de-responsabilite-penale-dite-expertise-psychiatrique/

 

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