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L'Intuition logique


Le Chevalier noir

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 749 messages
If you don't want, you Kant...,
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il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

L'intuitionnisme logique (je ne sais pas si ce terme existe, mais il me semble approprié pour la position que je défends) n'est pas vraiment un solipsisme dans la mesure où dans le solipsisme est avancé l'idée que seul le sujet existe.

J'avoue avoir quelques peines à comprendre où se situe exactement la problématique du Topic, mais ce n'est pas la première fois que ça arrive, je suppose que c'est frustrant pour nous deux.

À ma connaissance il n'existe pas d'intuitionnisme logique, même Brouwer, Hadamard et Poincaré qui étaient intuitionnistes et mathématiciens n'ont pas jugés bon d'y adjoindre cet épithète.

 

il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Or, remarquez que l'intuitionnisme logique ne propose aucunement de postuler l'existence a priori de quoi que ce soit, jusqu'au sujet pensant lui-même et de son identité.

Sans doute, mais en ce cas, cela rejoint ce que j'ai dit dès le début, sur la formation de notre fonctionnement cérébral depuis notre plus tendre enfance, l'intuition grosso-modo ça se travaille ! Et il faut une grande expérience dans un domaine pour pouvoir s'appuyer ensuite sur son intuition, c'est-à-dire que notre cerveau réfléchit d'une manière inconsciente, par associations d'idées, un peu comme dans les rêves mais à l'état éveillé et sans que l'on puisse suivre le déroulement du processus, si cette connaissance préalable n'est pas assez conséquente on a plus de chance dans ce cas de faire preuve d'imagination ou de créativité, plutôt que d'intuition à proprement parler.

Si il faut 10 000 heures pour devenir compétent dans un domaine quelconque, on peut donc supposer que l'intuition dans ce même secteur a besoin de tout autant d'heures d'entrainement pour faire son œuvre, on est donc très loin d'être vierge de savoir au moment où l'insight ou l'eureka se produit !

 

il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Finalement l'intuitionnisme reconnaît d'une certaine manière toute notre approche phénoménologique comme relevant de la foi (pas vraiment d'un acte, puisqu'elle s'impose à nous).

Je ne sais pas si on parle vraiment de l'intuition ou plutôt de l'induction !? J'ai peur qu'il y ait confusion dans les termes usités.

Ceci dit au passage, la logique formelle n'est pas un acte de foi, mais au contraire une activité on ne peut plus rationnelle, il faut juste accepter les premiers axiomes.

 

il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Ainsi, je suis d'accord pour souligner l'impossibilité de s'extraire de cette intuition car si toute notre notre rationalité est intuitive alors l'introspection intuitive, "l'intuition aux yeux de l'intuition", nous conduit à penser que nous ne pouvons porter d'autres regards sur notre intuition qu'un regard à travers lequel l'intuition elle-même "semble être".

Toute notre rationalité n'est pas le fruit de l'intuition, et même si elle l'était, rien ne nous oblige à en rester à ce stade, on peut bien sûr confronter notre résultat à la réalité telle que relevée par des mesures quantitatives ou des observations qualitatives.

L'introspection est une activité difficile, qui bien souvent conduit effectivement dans une impasse, la partie aveugle de notre cognition est aveugle à cette partie aveugle, nous sommes d'accord. Toutefois, grâce à deux qualités, on peut " transcender " cette limitation qui touche en général les individus qui s'y exercent ( C.f.: E. Pronin ), la première c'est faire preuve d'honnêteté au moins avec soi-même ( ce n'est pas si facile que cela en a l'air ), et d'autre part, faire preuve de métacognition, c'est-à-dire d'être capable de prendre du recul sur ses propres pensées ( comme celui qui ne se contenterait pas de voir ou de regarder, mais de se regarderait aussi dans un miroir en même temps ). Et puis, même si nous n'étions pas capable de voir en nous-même, il a été montré que nous étions particulièrement doués pour voir les travers d'autrui, ce qui peut méliorativement nous aider, il suffit de demander à une tierce personne de jouer les " décilleurs " ( celui qui décille ) à notre encontre.

Nous ne sommes donc pas complètement sans défense, sans ressource ou à la merci de notre fonctionnement cognitif imparfait.

 

il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Le terme d'intuition est un concept comme les autres, fruit de l'intuition. Si vous avancez qu'il faut prendre une position plutôt qu'une autre car il s'agit de vouloir "en rester à la vraisemblance", vous admettez, peut-être malgré vous, que votre choix rationnel est fondamentalement intuitif (j'en avais déjà parlé d'ailleurs dans un message plus haut).

Pas tout-à-fait, car je sais que même en Mathématique, il faut partir d'axiomes, tout comme en Physique on part de postulats, il y a nécessairement un moment où il faut bien poser sa première brique de construction quelque part, sur des fondations, certes on peut en changer si besoin est, ou en construire de plus solides en-dessous des premières si nécessaire ou au pire tout reconstruire de zéro si il le faut. Néanmoins, il est absolument nécessaire d'avoir une base de départ pour élaborer n'importe quels modèle, démonstration, explication ou théorie, c'est inévitable.

Cette base première n'est jamais complètement certaine ou définitive, ni démontrable par définition, d'où la prudence, le reste tient essentiellement grâce à ce premier appui, mais comme aujourd'hui les connaissances sont de plus en plus interconnectées ou interdisciplinaires, il parait de moins en moins plausible d'avoir loisir de tout chambouler, cet immense réseau de connaissances est devenu très résilient, avec une certaine auto-stabilité comme le sont les " culbutos ", puisqu'il faudrait tout renverser en même temps pour y parvenir, ce qui est peu probable.

 

il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Je ne comprends pas très bien l'argument sur la douleur, je serais curieux que vous le développiez. Je vois difficilement le lien entre l'expérience sensorielle et la preuve d'une existence métaphysique.

C'était deux points différents, l'un stipulait que l'on peut difficilement ou même pas du tout douter que l'on ressente une douleur intense, et donc que l'on pouvait construire toutes nos premières représentations sur nos sensations primaires, puis par extensions d'autres plus évoluées, comme l'histoire des Sciences nous l'enseigne finalement, et non la Philosophie. L'autre point était réservé à l'induction, qui est en l'état un concept métaphysique, puisqu'il ne peut être prouvé, uniquement utilisé et de constater encore une fois qu'il n'a jamais été pris en défaut, pas plus que la gravitation ne s'est un jour inversée, et que l'on considère à raison qu'il en ira toujours ainsi.

 

 

il y a 56 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Je crois aussi en l'efficacité des sciences, mais cette foi imposée par la vraisemblance est intuitive. Toutefois, je ne pense pas que le questionnement épistémologique risquerait de paralyser le progrès de la science et de l'innovation, ce serait supposer que l'humanité ne progresse que par un désir pieux de rationalité totalement fondée. En vérité, la science progresse d'avantage pour résoudre des problèmes multiples, de la vertueuse curiosité d'un chercheur à la plus vile cupidité financière.

Je dirais plus volontiers qu'elle - la Science - est efficiente, et c'est parce que la techno-science a permis entre autres les outils que nous utilisons pour communiquer en ce moment, qu'elle a le statut qu'elle possède aujourd'hui, contrairement aux Religions qui ne permettent aucunement d'agir ou d'interagir avec le monde Physique ou de construire quoi que ce soit de tangible ( Les Religions n'ont qu'un rôle social ou sociétal du vivre-ensemble ou encore servent de béquille psychologique ) ! Ce ne sont donc absolument pas les mêmes types de " croyances " qui sont en jeu in fine. Bien que les compétences sociales quant à elles peuvent bien sûr se retrouver en toute activité humaine qu'elle soit spirituelle, technique ou scientifique ou encore fraternelle ou économique, la curiosité et la cupidité n'étant pas l'apanage des chercheurs, loin de là majoritairement.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 707 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
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Le 24/04/2022 à 12:01, Le Chevalier noir a dit :

Il faut distinguer deux approches.

La première, c'est la démarche explicative. Celle-ci repose sur les moyens de la science, c'est à dire sur des méthodes basées sur l'expérience ainsi que sur l'inférence logique. Sur ce plan, il va de soi que s'il appartenait jadis à la philosophie de tenter d'expliquer les mécanismes par lesquels surgissaient l'ensemble de nos jugements, la psychologie et les sciences cognitives l'ont de loin dépassée aujourd'hui.

La seconde, c'est la réflexion épistémologique. C'est la discipline, comme vous le savez, qui consiste à fonder rationnellement la source de la connaissance humaine. Ainsi, la science elle-même (et donc sa démarche explicative) est le résultat d'une réflexion préalable sur les principes d'établissement de la connaissance. Par conséquent, il est impossible d'expliquer notre épistémologie par la science.

Prenons un exemple : Admettons que nous possédions un modèle scientifique absolument complet de notre cerveau. Serait-il alors possible d'expliquer de manière définitive la démarche épistémologique ? Eh bien... pas vraiment. Oui, nous aurions des explications quant aux processus cognitifs relevant de la construction exhaustive de nos connaissances. Cependant, les moyens par lesquels nous aurions eu ces informations concernant le système cérébral dépendent préalablement d'une adhésion au système rationnel qui permet de faire confiance à la science, ici les sciences cognitives dans le cas de cet objet d'analyse. Cela impliquerait une logique circulaire, où les sciences reposeraient sur l'épistémologie et l'épistémologie sur la science.

Par hasard mais en pensant à ce sujet, j'ai lu un article qui présente une nouvelle carte cognitive dans le cerveau : il apparait à partir d'IRMF, un continuum entre des zones neuronales traitant la perception sensorielle et des zones neuronales sémantiques ou traitant le langage notamment spécialisé en notions perceptives (des concepts visuels ou spatiaux par exemple). Cela pourrait induire cérébralement une évolution continue entre la perception et des notions abstraites nées de cette perception.

Alors nous pourrions ainsi voir une génése entre la "phénoménologie" et la science.

Il ne s'agit pas d'imaginer une intuition logique préalable mais d'envisager un continuum entre la perception et une certaine abstraction notamment alimentée par la culture qui, certes, ne permettrait pas d'accéder à un absolu, mais qui expliquerait le lien entre une phénoménologie et une objectivation de notre environnement.

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, CAL26 a dit :

Par hasard mais en pensant à ce sujet, j'ai lu un article qui présente une nouvelle carte cognitive dans le cerveau : il apparait à partir d'IRMF, un continuum entre des zones neuronales traitant la perception sensorielle et des zones neuronales sémantiques ou traitant le langage notamment spécialisé en notions perceptives (des concepts visuels ou spatiaux par exemple). Cela pourrait induire cérébralement une évolution continue entre la perception et des notions abstraites nées de cette perception.

Alors nous pourrions ainsi voir une génése entre la "phénoménologie" et la science.

Il ne s'agit pas d'imaginer une intuition logique préalable mais d'envisager un continuum entre la perception et une certaine abstraction notamment alimentée par la culture qui, certes, ne permettrait pas d'accéder à un absolu, mais qui expliquerait le lien entre une phénoménologie et une objectivation de notre environnement.

Merci pour l'info :)

Je risque de vous paraître un peu opiniâtre, mais j'ai l'impression que vous ne réalisez peut-être pas tout à fait encore l'étendue de la thèse de l'intuition logique, si par cette étude vous pensiez y opposer un contre-argument. Car comme je l'ai expliqué dans l'exemple que vous venez vous-même de citer, une étude scientifique, parce qu'elle est explicative ne peut apporter de réponse épistémologique sans rentrer dans une logique circulaire.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 707 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 7 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Merci pour l'info :)

Je risque de vous paraître un peu opiniâtre, mais j'ai l'impression que vous ne réalisez peut-être pas tout à fait encore l'étendue de la thèse de l'intuition logique, si par cette étude vous pensiez y opposer un contre-argument. Car comme je l'ai expliqué dans l'exemple que vous venez vous-même de citer, une étude scientifique, parce qu'elle est explicative ne peut apporter de réponse épistémologique sans rentrer dans une logique circulaire.

Mais il y a une particularité dans l'étude scientifique du cerveau : elle est à la fois science et épistémologie.

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
Posté(e)
Il y a 21 heures, deja-utilise a dit :

J'avoue avoir quelques peines à comprendre où se situe exactement la problématique du Topic, mais ce n'est pas la première fois que ça arrive, je suppose que c'est frustrant pour nous deux.

À ma connaissance il n'existe pas d'intuitionnisme logique, même Brouwer, Hadamard et Poincaré qui étaient intuitionnistes et mathématiciens n'ont pas jugés bon d'y adjoindre cet épithète.

 

Sans doute, mais en ce cas, cela rejoint ce que j'ai dit dès le début, sur la formation de notre fonctionnement cérébral depuis notre plus tendre enfance, l'intuition grosso-modo ça se travaille ! Et il faut une grande expérience dans un domaine pour pouvoir s'appuyer ensuite sur son intuition, c'est-à-dire que notre cerveau réfléchit d'une manière inconsciente, par associations d'idées, un peu comme dans les rêves mais à l'état éveillé et sans que l'on puisse suivre le déroulement du processus, si cette connaissance préalable n'est pas assez conséquente on a plus de chance dans ce cas de faire preuve d'imagination ou de créativité, plutôt que d'intuition à proprement parler.

Si il faut 10 000 heures pour devenir compétent dans un domaine quelconque, on peut donc supposer que l'intuition dans ce même secteur a besoin de tout autant d'heures d'entrainement pour faire son œuvre, on est donc très loin d'être vierge de savoir au moment où l'insight ou l'eureka se produit !

 

Je ne sais pas si on parle vraiment de l'intuition ou plutôt de l'induction !? J'ai peur qu'il y ait confusion dans les termes usités.

Ceci dit au passage, la logique formelle n'est pas un acte de foi, mais au contraire une activité on ne peut plus rationnelle, il faut juste accepter les premiers axiomes.

 

Toute notre rationalité n'est pas le fruit de l'intuition, et même si elle l'était, rien ne nous oblige à en rester à ce stade, on peut bien sûr confronter notre résultat à la réalité telle que relevée par des mesures quantitatives ou des observations qualitatives.

L'introspection est une activité difficile, qui bien souvent conduit effectivement dans une impasse, la partie aveugle de notre cognition est aveugle à cette partie aveugle, nous sommes d'accord. Toutefois, grâce à deux qualités, on peut " transcender " cette limitation qui touche en général les individus qui s'y exercent ( C.f.: E. Pronin ), la première c'est faire preuve d'honnêteté au moins avec soi-même ( ce n'est pas si facile que cela en a l'air ), et d'autre part, faire preuve de métacognition, c'est-à-dire d'être capable de prendre du recul sur ses propres pensées ( comme celui qui ne se contenterait pas de voir ou de regarder, mais de se regarderait aussi dans un miroir en même temps ). Et puis, même si nous n'étions pas capable de voir en nous-même, il a été montré que nous étions particulièrement doués pour voir les travers d'autrui, ce qui peut méliorativement nous aider, il suffit de demander à une tierce personne de jouer les " décilleurs " ( celui qui décille ) à notre encontre.

Nous ne sommes donc pas complètement sans défense, sans ressource ou à la merci de notre fonctionnement cognitif imparfait.

 

Pas tout-à-fait, car je sais que même en Mathématique, il faut partir d'axiomes, tout comme en Physique on part de postulats, il y a nécessairement un moment où il faut bien poser sa première brique de construction quelque part, sur des fondations, certes on peut en changer si besoin est, ou en construire de plus solides en-dessous des premières si nécessaire ou au pire tout reconstruire de zéro si il le faut. Néanmoins, il est absolument nécessaire d'avoir une base de départ pour élaborer n'importe quels modèle, démonstration, explication ou théorie, c'est inévitable.

Cette base première n'est jamais complètement certaine ou définitive, ni démontrable par définition, d'où la prudence, le reste tient essentiellement grâce à ce premier appui, mais comme aujourd'hui les connaissances sont de plus en plus interconnectées ou interdisciplinaires, il parait de moins en moins plausible d'avoir loisir de tout chambouler, cet immense réseau de connaissances est devenu très résilient, avec une certaine auto-stabilité comme le sont les " culbutos ", puisqu'il faudrait tout renverser en même temps pour y parvenir, ce qui est peu probable.

 

C'était deux points différents, l'un stipulait que l'on peut difficilement ou même pas du tout douter que l'on ressente une douleur intense, et donc que l'on pouvait construire toutes nos premières représentations sur nos sensations primaires, puis par extensions d'autres plus évoluées, comme l'histoire des Sciences nous l'enseigne finalement, et non la Philosophie. L'autre point était réservé à l'induction, qui est en l'état un concept métaphysique, puisqu'il ne peut être prouvé, uniquement utilisé et de constater encore une fois qu'il n'a jamais été pris en défaut, pas plus que la gravitation ne s'est un jour inversée, et que l'on considère à raison qu'il en ira toujours ainsi.

 

 

Je dirais plus volontiers qu'elle - la Science - est efficiente, et c'est parce que la techno-science a permis entre autres les outils que nous utilisons pour communiquer en ce moment, qu'elle a le statut qu'elle possède aujourd'hui, contrairement aux Religions qui ne permettent aucunement d'agir ou d'interagir avec le monde Physique ou de construire quoi que ce soit de tangible ( Les Religions n'ont qu'un rôle social ou sociétal du vivre-ensemble ou encore servent de béquille psychologique ) ! Ce ne sont donc absolument pas les mêmes types de " croyances " qui sont en jeu in fine. Bien que les compétences sociales quant à elles peuvent bien sûr se retrouver en toute activité humaine qu'elle soit spirituelle, technique ou scientifique ou encore fraternelle ou économique, la curiosité et la cupidité n'étant pas l'apanage des chercheurs, loin de là majoritairement.

Je n'ai pas le temps de répondre à tout et en détail je suis navré, mais j'en profite juste pour faire deux petites remarques :

- On ne peut critiquer le solipsisme par l'argument de l'éducation, il est explicatif et donc inadapté pour une question d'épistémologie.

- Je vous déconseille d'attaquer la thèse de l'intuition logique sous l'angle axiomatique : les axiomes sont la caricature de l'arbitraire intuitif.

 

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
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il y a 4 minutes, CAL26 a dit :

Mais il y a une particularité dans l'étude scientifique du cerveau : elle est à la fois science et épistémologie.

Justement non, là est le piège. Premièrement comme vous le savez, le cerveau recouvre bien d'autres fonctions neurologiques que celles portant sur l"évaluation des connaissances. Mais n'en tenons pas compte, au fond vous considérez que l'analyse du cerveau permet de résoudre les questions épistémologiques.

C'est vraiment dur à expliquer mais je vais essayer de clarifier encore ma thèse.

Imaginez que je me dise : "ah, enfin ! j'ai réussi à modéliser tout le fonctionnement interne du cerveau, je sais tout sur tout sur le traitement de l'information que nous percevons de la réalité. Ouf c'est bon je suis sauvé je peux fondé rationnelement la connaissance".

Sauf que là, je me dis : "D'accord, mais au fond, comment ai-je eu accès à toutes ces informations sur le cerveau ?" Je cogite et je me dis : "Ah eh bien c'est simple, c'est parce que mon cerveau fonctionne comme le modèle l'indique du coup." Et puis je continue à réfléchir et je me dis : "Très bien, mais avant d'aboutir à ces résultats, j'ai travaillé sur le cerveau sans connaître ce plan. Alors comment savoir si je n'ai pas totalement inventé ce modèle ? Eh bien parce que je pense m'être appuyé sur des connaissances et un raisonnement solide avant de concevoir ce modèle. Je ne l'ai donc pas inventé et je peux lui faire confiance." Je me sens de nouveau rassuré mais là je me demande : "Très bien, mais alors comment sais-je que ces raisonnements que j'ai tenus préalablement sont fiables ?" A ce stade, si j'explique que mon raisonnement est rationnel parce que mon modèle du cerveau me permet de m'informer que mon raisonnement est fiable, c'est littéralement renter dans un paradoxe : Si mon modèle est fiable c'est parce que mes jugements rationnels sont fiables, donc que mon modèle est fiable, donc que mes jugements rationnels sont fiables, etc... = c'est ça, la logique circulaire, et c'est pourquoi la démarche épistémologique ne peut être fondée par la science.

Le raisonnement épistémologique est diabolique, ne le sous-estimez pas.

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Membre, 51ans Posté(e)
CAL26 Membre 6 707 messages
Maitre des forums‚ 51ans‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Le Chevalier noir a dit :

Justement non, là est le piège. Premièrement comme vous le savez, le cerveau recouvre bien d'autres fonctions neurologiques que celles portant sur l"évaluation des connaissances. Mais n'en tenons pas compte, au fond vous considérez que l'analyse du cerveau permet de résoudre les questions épistémologiques.

C'est vraiment dur à expliquer mais je vais essayer de clarifier encore ma thèse.

Imaginez que je me dise : "ah, enfin ! j'ai réussi à modéliser tout le fonctionnement interne du cerveau, je sais tout sur tout sur le traitement de l'information que nous percevons de la réalité. Ouf c'est bon je suis sauvé je peux fondé rationnelement la connaissance".

Sauf que là, je me dis : "D'accord, mais au fond, comment ai-je eu accès à toutes ces informations sur le cerveau ?" Je cogite et je me dis : "Ah eh bien c'est simple, c'est parce que mon cerveau fonctionne comme le modèle l'indique du coup." Et puis je continue à réfléchir et je me dis : "Très bien, mais avant d'aboutir à ces résultats, j'ai travaillé sur le cerveau sans connaître ce plan. Alors comment savoir si je n'ai pas totalement inventé ce modèle ? Eh bien parce que je pense m'être appuyé sur des connaissances et un raisonnement solide avant de concevoir ce modèle. Je ne l'ai donc pas inventé et je peux lui faire confiance." Je me sens de nouveau rassuré mais là je me demande : "Très bien, mais alors comment sais-je que ces raisonnements que j'ai tenus préalablement sont fiables ?" A ce stade, si j'explique que mon raisonnement est rationnel parce que mon modèle du cerveau me permet de m'informer que mon raisonnement est fiable, c'est littéralement renter dans un paradoxe : Si mon modèle est fiable c'est parce que mes jugements rationnels sont fiables, donc que mon modèle est fiable, donc que mes jugements rationnels sont fiables, etc... = c'est ça, la logique circulaire, et c'est pourquoi la démarche épistémologique ne peut être fondée par la science.

Le raisonnement épistémologique est diabolique, ne le sous-estimez pas.

Mais l'épistémologie pourrait aussi passer son temps à se demander comme elle-même raisonne et tournerait dans le vide ou finirait par s'enfermer elle-même.

La science qui étudie le cerveau sait entre autres objets qu'elle étudie comment elle étudie.

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Membre, 21ans Posté(e)
Le Chevalier noir Membre 28 messages
Forumeur balbutiant‚ 21ans‚
Posté(e)
à l’instant, CAL26 a dit :

Mais l'épistémologie pourrait aussi passer son temps à se demander comme elle-même raisonne et tournerait dans le vide ou finirait par s'enfermer elle-même.

La science qui étudie le cerveau sait entre autres objets qu'elle étudie comment elle étudie.

Exactement, vous touchez là le coeur de la tension épistémologique. Elle est considérée comme l'une des disciplines philosophiques les plus tordues mais c'est peut-être ce qui en rend les tentatives de réponses d'autant plus fascinantes. L'intuition logique est une tentative d'y répondre.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 749 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour

Il y a 19 heures, Le Chevalier noir a dit :

Je n'ai pas le temps de répondre à tout et en détail je suis navré, mais j'en profite juste pour faire deux petites remarques

Il n'y a aucun problème, puisque nous ne sommes soumis à aucune obligation de répondre à tout ou partie, ou même tout court !

 

Il y a 19 heures, Le Chevalier noir a dit :

- On ne peut critiquer le solipsisme par l'argument de l'éducation, il est explicatif et donc inadapté pour une question d'épistémologie.

Cette esquisse démontre qu'il y a un véritable problème communicationnel entre nous, en effet je n'ai pas tenu une telle possible imbrication ou explication, de mon point de vue, il y a un regrettable amalgame sur les explications que j'ai fournies. Mais ce n'est pas grave, cette partie ne me semble pas essentielle.

 

Il y a 19 heures, Le Chevalier noir a dit :

- Je vous déconseille d'attaquer la thèse de l'intuition logique sous l'angle axiomatique : les axiomes sont la caricature de l'arbitraire intuitif.

 

Ce rapprochement peut sans doute un peu plus m'éclairer, je vais me fier à mon intuition encore une fois pour cerner de quoi il retourne.

Prenons, une transitivité logique axiomatique telle que A>B et B>C, donc A>C, à partir de là, on va pouvoir avec d'autres axiomes construire des relations logiques, démontrer des théorèmes, etc... Tout cela sera parfaitement rationnel et l'intuition n'y aura que peu sa place, ou alors que de manière hypothétique dans un premier temps avant démonstration formelle. Cet axiome n'est absolument pas arbitraire, puisque nous avons de bonnes raisons de le choisir, lui plus qu'un autre, par exemple, par le fait qu'en Physique, les relations sur les dimensions les plus simples spatiales comme temporelles, vérifient toujours cette relation d'ordre, si A est plus grand que B et B, etc... ou si A est antérieur à B et B, etc... Tout comme de même, si on écrit 2+2=4, moyennant la convention scripturale des chiffres et la disposition des nombres, ce n'est pas arbitraire non plus, cela vient de l'expérience directe, que n'importe qui peut faire d'où qu'il soit, dans le temps ou l'espace encore une fois, c'était aussi vrai pour les hommes préhistoriques ( bien que eux c'était des rayures sur un support ) qu'aujourd'hui pour un indien, un moldave ou un ivoirien. On voit nettement que cela n'a rien de conventionnel ou consensuel, quelque chose d'extérieur à nous, nous l'impose, ce ne peut donc pas être arbitraire, bien que l'on puisse y voir malgré tout un choix, d'en faire usage ou non, de l'inclure ou non dans un Jeu de Règles, tout dépend de ce que l'on cherche à faire, en Mathématique et en Science cela n'est même plus de l'ordre du choix suivant ce que l'on cherche à faire, et que l'on tient en l'occurrence au principe de non-contradiction et au tiers-exclus par exemples. Mais encore une fois, tout repose sur l'Induction: ça a toujours fonctionné jusqu'à présent, on suppose ou on fait le pari qu'il en sera toujours ainsi. Notre Monde aurait très bien pu être régi par d'autres Lois, et donc effectivement un tel système - ou plutôt cet axiome - aurait pu être farfelu ou arbitraire dans ce monde-ci.

 

Néanmoins, je dois reconnaitre que les choses ne sont pas aussi simples malgré tout, en effet, cet axiome que j'ai introduit n'est pas toujours valable quelles que soient les conditions, il est même absurde dans un jeu comme celui qui se nomme Chifoumi ( Pierre-feuille-ciseau ), pire même, dans le Sport, on a régulièrement une équipe A qui gagne face à B, B qui gagne face à C, mais A qui perd face à C, et aussi dans le système électoral également avec les votes pour les candidats ( Problème de Condorcet, je crois ). Mais ceci concerne des évènements complexes et non simples, multidimensionnels ou multivariés, complexifiant drastiquement " la logique " que l'on peut en tirer, sauf pour le jeu cité supra, non transitif simplement, d'ailleurs rien n'empêche d'élaborer une structure mathématique qui ne vérifierait pas cet axiome de base, ce qui a était fait avec les Groupes ( cycliques ) justement, tout comme on peut développer une Logique non binaire ou à 2 états ( c'est-à-dire avec tiers-inclus ) : une Logique floue...  Mais à chaque fois, on a de bonnes raisons de le faire !

 

 

 

 

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