Les disparus de la tour de Londres

Le roi anglais Richard III a-t-il fait assassiner ses neveux en 1483 ?

 L’actrice allemande Florence Kasumba enquête sur de mystérieuses affaires criminelles qui ont marqué l’histoire.

À l’été 1483, les fils du roi défunt Édouard IV sont conduits à la tour de Londres, la forteresse la plus sûre d’Angleterre, en vue du couronnement de l’aîné, Édouard V.

Mais alors que la légitimité des héritiers est contestée par Robert Stillington, évêque de Bath et Wells, c’est Richard III, l’oncle et tuteur des garçons, qui monte finalement sur le trône. Édouard, 12 ans, et son frère Richard de Shrewsbury, 9 ans, disparaissent sans laisser de traces.

Richard III les a-t-il supprimés pour asseoir son pouvoir, comme l’affirmera celui qui l’a renversé en 1485, Henri Tudor, devenu le roi Henri VII ? Plus de cinq siècles après, le mystère demeure entier. Dans les années 1930, les squelettes de deux enfants, considérés comme les restes des princes et transférés à l’abbaye de Westminster au XVIIe siècle, ont été examinés par des scientifiques.

Si ces derniers ont relevé, sur l’une des mâchoires, une hypodontie congénitale (absence d’une dent) également observée chez la cousine d’Édouard et de Richard, leurs analyses n’ont pas permis d’établir avec certitude l’identité des défunts.

La découverte, en 2012, de la dépouille de Richard III a en revanche fait voler en éclats l’image de monstre difforme qu’il avait laissée à la postérité, notamment sous la plume de Shakespeare. 

C'est vrai que le visage reconstitué de Richard III n'a rien d'un monstre, il est même plutôt séduisant, avec un air juvénile. S'il a supprimé les enfants d'Edouard IV, c'est fort possible : on ne rigolait pas, à l'époque. Il est fort possible aussi qu'il n'en soit responsable en rien mais qu'un de ses féaux l'ait fait par zèle, parce que ça l'arrangeait que ce soit lui et pas un autre qui monte sur le trône, pour obtenir des avantages, être gratifié d'un poste important à la cour, etc. Triste histoire néanmoins que celle de ces enfants !

Richard III a fait les frais de l'adage, "ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire".