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Quel est votre poète préféré.


Natture

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Membre, paradoxe sur pattes, 54ans Posté(e)
koadeg Membre 4 167 messages
54ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

Essentiellement les poètes anglais du XIXe (Tennyson, Wordsworth, Coleridge, William Blake, Keats, Byron, Shelley...)

Mais mon préféré, celui que je place au dessus de tout les autres, dont les textes me touchent particulièrement, est né au XXe : Dylan Thomas

Dans mon métier, mon art morose
exercé dans la nuit silencieuse
quand la lune seule fait rage
quand les amants sont étendus
avec toutes leurs douleurs dans les bras,
je travaille, à la lumière du chant,
non par ambition ou pour mon pain
ni pour le semblant, ni par commerce
de charmes sur des scènes d’ivoire
mais pour le salaire ordinaire
du profond secret de leurs coeurs.
Ni pour le prétentieux, ignorant
la lune qui fait rage, j’écris
sur ces pages mouillées d’embrun,
ni pour les morts trop hauts
avec leurs rossignols et leurs psaumes
mais pour les amants, leurs bras
enlaçant les chagrins du Temps,
qui n’accordent ni attention, ni salaire
ni éloge à mon métier, mon art morose.

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Membre, 75ans Posté(e)
hybridex Membre 8 337 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Henri. a dit :

Bien joué...:smile2:

Je ne suis pas fou de la poésie de Valéry. C'est plus un penseur qu'un poète...

Mais pourtant:

Citation

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,

Entre les pins palpite, entre les tombes;

Midi le juste y compose de feux

La mer, la mer, toujours recommencée !

O récompense après une pensée

Qu'un long regard sur le calme des dieux!

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le
Temps scintille et le
Songe est savoir.

Stable trésor, temple simple à
Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
O mon silence!...
Edifice dans l'âme,
Mais comble d'or aux mille tuiles,
Toit!

Temple du
Temps, qu'un seul soupir résume,

A ce point pur je monte et m'accoutume,

Tout entouré de mon regard marin;

Et comme aux dieux mon offrande suprême,

La scintillation sereine sème

Sur l'altitude un dédain souverain.

Je craque

Comme avec Louise Labé

Citation

JE VIS, JE MEURS ; JE ME BRÛLE ET ME NOIE

 Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

 

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 9 heures, hybridex a dit :

Mais pourtant:

Je craque

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux!

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d’imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l’abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d’une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.

Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau sourcilleuse, œil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
Ô mon silence!. . . Édifice dans l’âme,
Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit!

Temple du Temps, qu’un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m’accoutume,
Tout entouré de mon regard marin;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l’altitude un dédain souverain.

Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l’âme consumée
Le changement des rives en rumeur.

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change!
Après tant d’orgueil, après tant d’étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m’abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m’apprivoise à son frêle mouvoir.

L’âme exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié!
Je te tends pure à ta place première,
Regarde-toi!. . . Mais rendre la lumière
Suppose d’ombre une morne moitié.

Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d’un coeur, aux sources du poème,
Entre le vide et l’événement pur,
J’attends l’écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre, et sonore citerne,
Sonnant dans l’âme un creux toujours futur!

Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front l’attire à cette terre osseuse?
Une étincelle y pense à mes absents.

Fermé, sacré, plein d’un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d’or, de pierre et d’arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d’ombres;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux!

Chienne splendide, écarte l’idolâtre!
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux!

Ici venu, l’avenir est paresse.
L’insecte net gratte la sécheresse;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l’air
À je ne sais quelle sévère essence. . .
La vie est vaste, étant ivre d’absence,
Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.

Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut, Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même. . .
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.

Tu n’as que moi pour contenir tes craintes!
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant. . .
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.

Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L’argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs!
Où sont des morts les phrases familières,
L’art personnel, les âmes singulières?
La larve file où se formaient les pleurs.

Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu!

Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge
Qu’aux yeux de chair l’onde et l’or font ici?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse?
Allez! Tout fuit! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi!

Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse!
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel!

Pères profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées,
Êtes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable
N’est point pour vous qui dormez sous la table,
Il vit de vie, il ne me quitte pas!

Amour, peut-être, ou de moi-même haine?
Sa dent secrète est de moi si prochaine
Que tous les noms lui peuvent convenir!
Qu’importe! Il voit, il veut, il songe, il touche!
Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
À ce vivant je vis d’appartenir!

Zénon! Cruel Zénon! Zénon d’Êlée!
M’as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!
Le son m’enfante et la flèche me tue!
Ah! le soleil. . . Quelle ombre de tortue
Pour l’âme, Achille immobile à grands pas!

Non, non!. . . Debout! Dans l’ère successive!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme. . . Ô puissance salée!
Courons à l’onde en rejaillir vivant.

Oui! Grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée,
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l’étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil,

Le vent se lève!. . . Il faut tenter de vivre!
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs!

 

Je mets l'intégralité du poème qui mérite d'être lu. On voit tout le talent de Paul Valéry, le travail de vocabulaire, la technique grammaticale, les figures poétiques, tout y est. La poésie pour la poésie. Le sujet importe peu, sans mauvais jeu de mots, ici le sujet bateau de la mer. C'est magnifique parce que c'est travaillé esthétiquement pour être magnifique. C'est un diamant.

Pour moi, le premier vers me gâte le poème. "Ce toit tranquille où marchent des colombes". Ce "marchent" me paraît tellement simple, ordinaire, il jure tellement avec la perfection de tout le reste du poème que je n'arrive pas à l'apprécier pleinement...

Il y a 9 heures, hybridex a dit :

Comme avec Louise Labé

Très agréable à lire...

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Membre, 75ans Posté(e)
hybridex Membre 8 337 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
Posté(e)
il y a 2 minutes, Henri. a dit :

"Ce toit tranquille où marchent des colombes". Ce "marchent" me paraît tellement simple, ordinaire

Des colombes, sur un toit, dans un poème, le lecteur s'attend à tout, sauf à ce qu'elles marchent, et pourtant elles le font.

Dans le poème, comme dans le réel.

C'est de l'inattendu ordinaire ancré dans le réel et ça évoque la hauteur (un toit) et l'envol (des oiseaux). En une ligne, pour moi, le poète fait planer le réel!

Subjectif suggestif!

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
Posté(e)
il y a une heure, hybridex a dit :

Des colombes, sur un toit, dans un poème, le lecteur s'attend à tout, sauf à ce qu'elles marchent, et pourtant elles le font.

Dans le poème, comme dans le réel.

C'est de l'inattendu ordinaire ancré dans le réel et ça évoque la hauteur (un toit) et l'envol (des oiseaux). En une ligne, pour moi, le poète fait planer le réel!

Subjectif suggestif!

Tu as entièrement raison. C'est ma subjectivité qui parle. Va savoir pourquoi ce mot me gâte un chef d'œuvre. Peut-être de fréquenter, d'admirer trop Paul Valéry, d'en attendre plus qu'il ne donne. Il est tellement exigeant dans ses recherches sur la pensée et sa forme. C'est un auteur qu'il faut "aller chercher", qui ne se laisse pas lire passivement. Et là, au premier vers d'un chef d'œuvre, cette simplicité qui chez lui tient du vulgaire, je ne l'accepte pas. Peut-être l'envie de lui faire payer les heures passées sur une phrase, un paragraphe qu'il faut impérativement disséquer, décortiquer, défricher pour  comprendre sous peine d'être noyé dans la suite. Ma fille m'a offert les trois tomes de la pochotèque il y a quatre ans, j'ai entamé le tome deux il y a peu. Il faut croire que la littérature peut rendre fou...

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 45 222 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)
Il y a 12 heures, Henri. a dit :

Prévert reste à la surface. La poésie du terre à terre. Ça n'est pas péjoratif. Ça ne manque pas de beauté, ni de profondeur. Mais ça reste de la poésie repliée sur elle-même. L'homme occupé de lui-même, sans sortir de lui-même. Paradoxalement, Prévert enferme la misère et l'humanité dans sa prose, Hugo les transcende dans ses alexandrins. Prévert c'est le quotidien, Hugo c'est l'éternité. Ça reste un avis personnel, pas un jugement de valeur...

Sinon, il y a le poème Barbara de Prévert...

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
Posté(e)
il y a 8 minutes, querida13 a dit :

Sinon, il y a le poème Barbara de Prévert...

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Épanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t’ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand même ce jour-là

N’oublie pas

Un homme sous un porche s’abritait

Et il a crié ton nom

Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t’es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

Et ne m’en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j’aime

Même si je ne les ai vus qu’une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s’aiment

Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara

N’oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l’arsenal

Sur le bateau d’Ouessant

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu’es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d’acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest

Comme il pleuvait avant

Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé

C’est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n’est même plus l’orage

De fer d’acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent commes des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l’eau sur Brest

Et vont pourrir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

 

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
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Posté(e)

@querida13 pour moi LE chef d'œuvre de Prévert, c'est les feuilles mortes...

Oh, je voudais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du Nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli
Tu vois je n'ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi,
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai
C'est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m'aimais, moi je t'aimais
Et nous vivions, tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis
C'est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis
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Membre, 55ans Posté(e)
Auger Membre 8 665 messages
Maitre des forums‚ 55ans‚
Posté(e)
il y a 13 minutes, Henri. a dit :

@querida13 pour moi LE chef d'œuvre de Prévert, c'est les feuilles mortes...

Oh, je voudais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du Nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli
Tu vois je n'ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi,
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie
Je t'aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t'oublie?
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai
C'est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m'aimais, moi je t'aimais
Et nous vivions, tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis
C'est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis

Et ça alors ? (recueil "Paroles")

DÉJEUNER DU MATIN

Il a mis le café

Dans la tasse

Il a mis le lait

Dans la tasse de café

Il a mis le sucre

Dans le café au lait

Avec la petite cuiller

Il a tourné

Il a bu le café au lait

Et il a reposé la tasse

Sans me parler

Il a allumé

Une cigarette

Il a fait des ronds

Avec la fumée

Il a mis les cendres

Dans le cendrier

Sans me parler

Sans me regarder

Il s’est levé

Il a mis

Son chapeau sur sa tête

Il a mis

Son manteau de pluie

Parce qu’il pleuvait

Et il est parti

Sous la pluie

Sans une parole

Sans me regarder

Et moi j’ai pris

Ma tête dans ma main

Et j’ai pleuré.

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Invité Henri.
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Invité Henri.
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Posté(e)
il y a 11 minutes, Auger a dit :

Et ça alors ? (recueil "Paroles")

DÉJEUNER DU MATIN

Il a mis le café

Dans la tasse

Il a mis le lait

Dans la tasse de café

Il a mis le sucre

Dans le café au lait

Avec la petite cuiller

Il a tourné

Il a bu le café au lait

Et il a reposé la tasse

Sans me parler

Il a allumé

Une cigarette

Il a fait des ronds

Avec la fumée

Il a mis les cendres

Dans le cendrier

Sans me parler

Sans me regarder

Il s’est levé

Il a mis

Son chapeau sur sa tête

Il a mis

Son manteau de pluie

Parce qu’il pleuvait

Et il est parti

Sous la pluie

Sans une parole

Sans me regarder

Et moi j’ai pris

Ma tête dans ma main

Et j’ai pleuré.

Pour moi Prévert c'est une entrée en poésie. C'est simple, c'est beau...

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Membre, 54ans Posté(e)
jimetpam Membre 8 868 messages
Maitre des forums‚ 54ans‚
Posté(e)

Jacques Prévert. Morrison aussi mais ca reste particulier même si lui se définissait comme poète.

Mais j'ai tjs eu du mal avec les poésies ou les poèmes.

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