Aller au contenu

Existence, sens, direction, Vie/mort


Ambre Agorn

Messages recommandés

Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 169 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)

Bonjour @Jarlande

J'aimerai poster en public ton sujet, car je ne suis pas du tout apte à répondre convenablement pour un cadre de devoir philosophique. Je peux te donner des idées, mais ce sont forcément des idées qui n'ont jamais été confrontées au cadre scolaire (je n'ai jamais eu de cours de philosophie, ni n'ai été initiée au langage et au vocabulaire de celle-ci). J'utilise donc des concepts et des mots qui ont un sens particulier et éprouvé pour moi et qui ne sont pas forcément les mêmes que tu dois utiliser dans un cadre scolaire. A cause de cela, j'aimerai que ceux qui s'y connaissent un peu mieux puissent et répondre et corriger ce que je pourrai écrire, ou leur donner la forme adéquate à un devoir philosophique.

Voici ton devoir:

"L’existence a-t-elle un sens ?

Pistes:

Le mot "sens" a deux significations :

- 1° l'existence a-t-elle une signification ? A quoi ça sert de vivre.

- 2° l'existence a-t-elle une direction ? Toute vie se termine par la mort. Cette mort est-elle la fin définitive ou débouche-t-elle sur autre chose ?"

Voici donc ma réponse qui demande à être revue et corrigée!

à l’instant, Ambre Agorn a dit :

"L’existence a-t-elle un sens ?

Je sépare le mot existence du mot être. C’est à dire que je fais une différence entre exister et simplement vivre.

Etre ou vivre n’a ni sens, ni direction, ni qualificatif, c’est un état.

Exister sous-tend une projection abstraite de l’être ; projection qui crée un monde de concepts, d’images, de sens, de mots, etc.

L’existence, prise au sens différent de l’être, a donc un sens, même plusieurs sens. L’existence prend des sens différents selon chaque individu, même si l’époque, la société ou la religion semble regrouper beaucoup d’individus dans un seul ou plusieurs sens communs. (selon bibi bien sûr!)

il y a 2 minutes, Ambre Agorn a dit :

Le mot "sens" a deux significations :

- 1° l'existence a-t-elle une signification ? A quoi ça sert de vivre?

Tout dépend du point de vue. Si le point de vue est celui de l'existant, celui-ci aura toujours tendance à trouver une signification. Celui qui se contente de vivre ou d'être n'a pas besoin de trouver de signification, de sens. La vie ne sert que la vie. Vivre sert juste à vivre. Chercher un sens à la vie, dénature l'élément de l'être. Vivre n'a aucun sens. Chercher un sens à la vie, c'est créer une existence. Créer une existence, c'est partir de rien et créer de l'abstrait.

il y a 2 minutes, Ambre Agorn a dit :

- 2° l'existence a-t-elle une direction ? Toute vie se termine par la mort. Cette mort est-elle la fin définitive ou débouche-t-elle sur autre chose ?"

L'existence a forcément une direction.

"Toute vie se termine par la mort". Ceci est une hypothèse. Toute hypothèse n'est jamais valide à 100%. Toute hypothèse doit être continuellement remise en question, et ce n'est pas parce que celui qui fait cette hypothèse n'a jamais constater autre chose que c'est forcément vrai. La vie peut se terminer par la mort, mais d'ici à affirmer que toute vie se termine par la mort est argument fallacieux.

La dernière question est incohérente: la fin définitive de quoi? Comment peut-elle déboucher sur autre chose s'il est affirmé au préalable qu'elle termine tout? On peut imaginer autre chose que la vie? un état qui ne serait pas la vie, qui aurait eu un début dans la mort qui a le pouvoir de tout terminer? Ca me paraît absurde.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
Jarlande Membre 17 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Merci de votre aide

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 004 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, Ambre Agorn a dit :

Bonjour @Jarlande

J'aimerai poster en public ton sujet, car je ne suis pas du tout apte à répondre convenablement pour un cadre de devoir philosophique. Je peux te donner des idées, mais ce sont forcément des idées qui n'ont jamais été confrontées au cadre scolaire (je n'ai jamais eu de cours de philosophie, ni n'ai été initiée au langage et au vocabulaire de celle-ci). J'utilise donc des concepts et des mots qui ont un sens particulier et éprouvé pour moi et qui ne sont pas forcément les mêmes que tu dois utiliser dans un cadre scolaire. A cause de cela, j'aimerai que ceux qui s'y connaissent un peu mieux puissent et répondre et corriger ce que je pourrai écrire, ou leur donner la forme adéquate à un devoir philosophique.

Voici ton devoir:

"L’existence a-t-elle un sens ?

Pistes:

Le mot "sens" a deux significations :

- 1° l'existence a-t-elle une signification ? A quoi ça sert de vivre.

- 2° l'existence a-t-elle une direction ? Toute vie se termine par la mort. Cette mort est-elle la fin définitive ou débouche-t-elle sur autre chose ?"

Voici donc ma réponse qui demande à être revue et corrigée!

Je sépare le mot existence du mot être. C’est à dire que je fais une différence entre exister et simplement vivre.

Etre ou vivre n’a ni sens, ni direction, ni qualificatif, c’est un état.

Exister sous-tend une projection abstraite de l’être ; projection qui crée un monde de concepts, d’images, de sens, de mots, etc.

L’existence, prise au sens différent de l’être, a donc un sens, même plusieurs sens. L’existence prend des sens différents selon chaque individu, même si l’époque, la société ou la religion semble regrouper beaucoup d’individus dans un seul ou plusieurs sens communs. (selon bibi bien sûr!)

Tout dépend du point de vue. Si le point de vue est celui de l'existant, celui-ci aura toujours tendance à trouver une signification. Celui qui se contente de vivre ou d'être n'a pas besoin de trouver de signification, de sens. La vie ne sert que la vie. Vivre sert juste à vivre. Chercher un sens à la vie, dénature l'élément de l'être. Vivre n'a aucun sens. Chercher un sens à la vie, c'est créer une existence. Créer une existence, c'est partir de rien et créer de l'abstrait.

L'existence a forcément une direction.

"Toute vie se termine par la mort". Ceci est une hypothèse. Toute hypothèse n'est jamais valide à 100%. Toute hypothèse doit être continuellement remise en question, et ce n'est pas parce que celui qui fait cette hypothèse n'a jamais constater autre chose que c'est forcément vrai. La vie peut se terminer par la mort, mais d'ici à affirmer que toute vie se termine par la mort est argument fallacieux.

La dernière question est incohérente: la fin définitive de quoi? Comment peut-elle déboucher sur autre chose s'il est affirmé au préalable qu'elle termine tout? On peut imaginer autre chose que la vie? un état qui ne serait pas la vie, qui aurait eu un début dans la mort qui a le pouvoir de tout terminer? Ca me paraît absurde.

Bonjour,

La vie n'est pas une vie, mais un éveil.

La vie n'est qu'un sous-ordre de l'éveil, une immanence.

Cela signifie que notre dimensionnement, notre paramétrage naturel, est celui de l'éveil, et non celui d'un scénario objectif aliénant.

En effet, lorsque la vie transcende l'éveil, elle devient despotique, parce que cette position est indigne.

 

La conscience est notionnelle, ce n'est pas un "quoi" local ni objectivement analysable.

La prise mâle de la conscience, ce n'est pas le flux cérébral, mais l'évidence en tant que telle.

Cette évidence peut être rationnelle, perceptive, intuitive, avec toutes les combinaisons possibles.

En ce sens, la nature est susceptible de biaiser les cartes, en absolutisant l'évidence par la preuve, ou par la transcendance.

L'éveil est un scénario pédagogique libre, autosuggéré, et ses médias sont des mentalistes innés.

 

Votre interrogation porte sur le sens de la vie.

Je dirais que chacun voit midi à sa porte.

Il faudrait d'abord savoir si, pour vous, ce sens est endogène ou exogène :

Est-ce que votre devenir personnel prime sur votre inscription dans l'histoire ?

Parce que votre moi est également une évidence :

Vous n'êtes pas vous-même, mais l'évidence de vous-même, ce qui laisse peu de place aux accidents ineptes, indignes et non représentatifs de vous-même.

 

L'un des sens de ma vie est métaphysique, car c'est là que se décide le vrai combat : celui de la récursivité.

La récursivité, c'est un peu comme un ensemble de machines capables de se construire les unes les autres.

C'est aussi un peu comme un dictionnaire dont les mots se définissent les uns les autres.

Trois entités sont candidates à la récursivité : le Big Bang, le théisme, et la conscience.

C'est un jeu de chaises musicales sans pitié.

Cordialement, Fraction

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 169 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)

Bonjour @Fraction

Donc la mort n'est pas une mort, mais un sous-ordre de l'éveil?

Alors la question se pose: qu'y a-t-il après la mort. Selon vous ce serait encore l'éveil? Une sorte de conscience bouclée dans sa boucle?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Doctor feel good, 60ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
60ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)

Sans rentrer dans un cadre "psy" on peut qu'en même dire que le sens de la vie va dans le sens de la fuite. Si la vérité est l'effroi, cette fuite est la fuite de l'effroi. L'existence est là pour alimenter notre moteur. Pour réconcilier l'existentialisme  de J.P. Sartre et le mythe de Sisyphe  d'A.Camus qui conçoit Sisyphe en enfer heureux de monter et remonter sa pierre le long de la montagne chaque jour faisant, l'existence est là pour s'accomplir dans notre tâche quotidien.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 004 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, Ambre Agorn a dit :

Bonjour @Fraction

Donc la mort n'est pas une mort, mais un sous-ordre de l'éveil?

Alors la question se pose: qu'y a-t-il après la mort. Selon vous ce serait encore l'éveil? Une sorte de conscience bouclée dans sa boucle?

Je vous parle d'évidences, je ne vous parle pas de ce qui est hors du champ de la raison.

La mort est improuvable, parce qu'elle n'est qu'absence absolue.

L'éternité est improuvable, puisque l'infini n'est pas un réel, mais une notion.

Ainsi, que la mort soit nécessaire ou impossible, nulle créature réelle ne peut le savoir.

Bien que je penche intuitivement pour la deuxième solution.

 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Doctor feel good, 60ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
60ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)
il y a 49 minutes, Fraction a dit :

Je vous parle d'évidences, je ne vous parle pas de ce qui est hors du champ de la raison.

La mort est improuvable, parce qu'elle n'est qu'absence absolue.

L'éternité est improuvable, puisque l'infini n'est pas un réel, mais une notion.

Ainsi, que la mort soit nécessaire ou impossible, nulle créature réelle ne peut le savoir.

Bien que je penche intuitivement pour la deuxième solution.

 

 

 

Beaucoup prennent la mort comme l'épreuve ultime de la vie sans même avoir considéré toutes les dimensions que nous donne la vie. C'est bien par notre emprise sur la vie que l'on peut considérer la mort. Or peut t-on considérer la vie comme la mort par la seule lucarne de la raison ?!

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 004 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 39 minutes, brooder a dit :

Beaucoup prennent la mort comme l'épreuve ultime de la vie sans même avoir considéré toutes les dimensions que nous donne la vie. C'est bien par notre emprise sur la vie que l'on peut considérer la mort. Or peut t-on considérer la vie comme la mort par la seule lucarne de la raison ?!

 

La vie offre une illusion de générosité naturelle, par son infinité de dimensions et de combinaisons.

Mais c'est un leurre, car ce délicieux chocolat n'existe pas à l'état naturel.

Ce n'est que la dérivation extrapolée d'une nécessité existentielle des plus austères.

Le crédible est plus généreux que le possible, et bénis soient les simples d'esprit, car leur ingénuité fait force d'invocation et de suggestion collective.

 

La mort est absence absolue, absence de notions notamment.

Ce qui signifie qu'elle est amorale, inepte, et apragmatique.

Ainsi, le spectre de la raison est incapable d'en cerner l'essence, le spectre moral est illégitime à en dénoncer le manque à gagner, et le spectre objectif ne peut évidemment ni la localiser ni la décrire.

La mort n'est pas invocable, car son état ne peut pas rétroagir.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Doctor feel good, 60ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
60ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)
il y a 34 minutes, Fraction a dit :

La vie offre une illusion de générosité naturelle, par son infinité de dimensions et de combinaisons.

Mais c'est un leurre, car ce délicieux chocolat n'existe pas à l'état naturel.

Ce n'est que la dérivation extrapolée d'une nécessité existentielle des plus austères.

Le crédible est plus généreux que le possible, et bénis soient les simples d'esprit, car leur ingénuité fait force d'invocation et de suggestion collective.

 

La mort est absence absolue, absence de notions notamment.

Ce qui signifie qu'elle est amorale, inepte, et apragmatique.

Ainsi, le spectre de la raison est incapable d'en cerner l'essence, le spectre moral est illégitime à en dénoncer le manque à gagner, et le spectre objectif ne peut évidemment ni la localiser ni la décrire.

La mort n'est pas invocable, car son état ne peut pas rétroagir.

 

... c'est en cela que l'esprit humain devrait ne prendre en considération que les faits vitaux. Et même s'il en projette une illusion post-mortem cela reste une force vitale !

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 004 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
il y a 20 minutes, brooder a dit :

... c'est en cela que l'esprit humain devrait ne prendre en considération que les faits vitaux. Et même s'il en projette une illusion post-mortem cela reste une force vitale !

 

C'est à chacun de choisir la pilule bleue ou la rouge.

L'immersion naïve est riche de nombreuses possibilités.

Mais je ne crois pas aux cadeaux, surtout pas de la part d'un transcendantal.

Parce que le tribut à payer est prohibitif.

Ce prix c'est sa propre liberté, notamment de jugement et de décision.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Doctor feel good, 60ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
60ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)
il y a 4 minutes, Fraction a dit :

C'est à chacun de choisir la pilule bleue ou la rouge.

L'immersion naïve est riche de nombreuses possibilités.

Mais je ne crois pas aux cadeaux, surtout pas de la part d'un transcendantal.

Parce que le tribut à payer est prohibitif.

Ce prix c'est sa propre liberté, notamment de jugement et de décision.

 

Il ne faut pas rejeter l'aide du coté obscur.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 48ans Posté(e)
Fraction Membre 7 004 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
Posté(e)
à l’instant, brooder a dit :

Il ne faut pas rejeter l'aide du coté obscur.

 

Le côté obscur n'est pas moins naïf qu'une Miss France bienveillante.

Non, la guerre et la maladie ne sont pas des régulateurs démographiques et comportementaux.

Certes, la transgression morale et intellectuelle offre une liberté intéressante et féconde.

Interdire les frites, c'est offrir un boulevard à la mafia belge.

Mais les sentiers de la transgression spirituelle conduisent à l'aliénation.

 

Le fantasme impérial est un infantilisme perçu comme une tumeur maligne par son altérité.

Il n'y a pas de place pour un empire, car la vie n'est qu'une goutte d'eau superplastique.

Si la schizophrénie vous a promis un empire, sachez qu'elle se moque de vous.

Le salut est dans l'équilibre symbiotique, le cycle différentiel stable.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Doctor feel good, 60ans Posté(e)
brooder Membre 5 285 messages
60ans‚ Doctor feel good,
Posté(e)
il y a 1 minute, Fraction a dit :

Le côté obscur n'est pas moins naïf qu'une Miss France bienveillante.

Non, la guerre et la maladie ne sont pas des régulateurs démographiques et comportementaux.

Certes, la transgression morale et intellectuelle offre une liberté intéressante et féconde.

Interdire les frites, c'est offrir un boulevard à la mafia belge.

Mais les sentiers de la transgression spirituelle conduisent à l'aliénation.

 

Le fantasme impérial est un infantilisme perçu comme une tumeur maligne par son altérité.

Il n'y a pas de place pour un empire, car la vie n'est qu'une goutte d'eau superplastique.

Si la schizophrénie vous a promis un empire, sachez qu'elle se moque de vous.

Le salut est dans l'équilibre symbiotique, le cycle différentiel stable.

Seul les poètes savent compter fleurette, pour les autres les pilules sont plus désignées !

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)

Seul l'être se pose la question du sens de l'existence, a tel point que se pourrait être une définition de l'être.

Etre c'est partir a la recherche du sens, c'est aussi participer a l'existence, agir, laisser son empreinte sur le réel...

Voir la célèbre phrase d' Hamlet :  "être ou ne pas être, telle est la question ", dont on peut donner plusieurs interprétations, mais dont la plus plausible selon moi est la question sur l'agir ( doit-il venger son père ): oui si l'existence a un sens et donc si la notion de devoir a un sens, et non si tout se résume a l'absurde.

Camus dans "il faut imaginer Sisyphe heureux" et  dans " l'homme révolté" voit dans la révolte et la lutte se qui peut contrecarrer l'absurde, l'homme a raison de l'absurde en se révoltant, c'est par la qu'il crée le sens.

C'est a rapprocher de ce que dit Pascal:

"L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
"

Alors que dans "l'étranger" Camus défend la thèse inverse :

Meursault vit comme un zombie ( ou du moins un homme étranger aux choses et aux etres" ) mais dans son cachot alors qu'il doit être exécuté il a la révélation qu'il a vécu conformément a l'univers, c'est a dire de manière absurde, et donc de la seule manière sensée dans une existence fondamentalement absurde. 

"J'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison. J'avais vécu de telle façon et j'aurais pu vivre de telle autre. J'avais fait ceci et je n'avais pas fait cela. Je n'avais pas fait telle chose alors que j'avais fait cette autre. Et après ? C'était comme si j'avais attendu pendant tout le temps cette minute et cette petite aube où je serais justifié. Rien, rien n'avait d'importance et je savais bien pourquoi. Lui aussi savait pourquoi. Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n'étaient pas encore venues et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu'on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais. Que m'importaient la mort des autres, l'amour d'une mère, que m'importaient son Dieu, les vies qu'on choisit, les destins qu'on élit, puisqu'un seul destin devait m'élire moi-même et avec moi des milliards de privilégiés qui, comme lui, se disaient mes frères. Comprenait-il, comprenait-il donc ? Tout le monde était privilégié. Il n'y avait que des privilégiés. Les autres aussi, on les condamnerait un jour. Lui aussi, on le condamnerait. Qu'importait si, accusé de meurtre, il était exécuté pour n'avoir pas pleuré à l'enterrement de sa mère ? Le chien de Salamano valait autant que sa femme. La petite femme automatique était aussi coupable que la Parisienne que Masson avait épousée ou que Marie qui avait envie que je l'épouse. Qu'importait que Raymond fût mon copain autant que Céleste qui valait mieux que lui ? Qu'importait que Marie donnât aujourd'hui sa bouche à un nouveau Meursault ? Comprenait-il donc, ce condamné, et que du fond de mon avenir... J'étouffais en criant tout ceci. Mais, déjà, on m'arrachait l'aumônier des mains et les gardiens me menaçaient. Lui, cependant, les a calmés et m'a regardé un moment en silence. Il avait les yeux pleins de larmes. Il s'est détourné et il a disparu.
      Lui parti, j'ai retrouvé le calme. J'étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. Je crois que j'ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu'à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. À ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pensé à maman. Il m'a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d'une vie elle avait pris un « fiancé », pourquoi elle avait joué à recommencer. Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s'éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique. Si près de la mort, maman devait s'y sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n'avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde.
De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine."

Qu'ils l'accueillent avec des cris de haine parce que le contraire, la compréhension et l'amour, donnerait un sens a l'existence et donc prouverait qu'il s'est trompé et qu'il n'a pas vécu conformément a l'univers.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×