Comment les cellules embryonnaires communiquent pour s'organiser

« Depuis un siècle déjà, on sait que les cellules embryonnaires doivent communiquer entre elles pour arriver à un tel résultat, explique Patrick Lemaire, embryologiste au Centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier. Elles ne peuvent décider toutes seules du destin qui les attend… Et ce, même chez les ascidies, des organismes marins où l’embryogenèse précoce est si reproductible d’un individu à l’autre – on peut nommer une cellule et la retrouver exactement au même endroit chez tous les individus ! – que l’on avait initialement pensé que chaque cellule héritait d’une portion précise de l’œuf qui, contenant toutes les instructions pour le devenir de la cellule, l’affranchissait du besoin de se concerter avec ses voisines. »

Les signaux les plus étudiés pour la communication cellulaire sont les signaux chimiques, très bien conservés au cours de l’évolution. (...)

 « Les signaux qu’elles échangent, qu’on pourrait caractériser de cris, ont une longue portée, explique Patrick Lemaire. Dans cette communication à distance, c’est la concentration locale de la protéine qui va permettre aux cellules qui reçoivent le message de choisir leur destin – c’est-à-dire quel type de cellule elles vont devenir, pour former quel type de tissu. »

Communication par contact chez l'ascidie:

Pour savoir si cette communication à distance était un principe général de l'emryogénèse, les scientifiques se sont penchés sur les fameuses ascidies, qui présentent l’avantage de ne compter que quelques centaines de cellules aux stades embryonnaires précoces (contre quelques dizaines de milliers chez la mouche ou la souris, par exemple). 

 « Nous avons montré que les cellules embryonnaires des ascidies bougeaient très peu les unes par rapport aux autres, contrairement à ce que l’on peut observer chez les vertébrés, raconte Patrick Lemaire. Plus surprenant, cette immobilité s’accompagne d’une conservation quasi parfaite des surfaces de contact entre cellules voisines, la variation enregistrée d’un individu à l’autre étant inférieure à 20 %. » Statiques, les cellules embryonnaires ont opté pour un mode de communication à courte portée : les cellules se parlent en lisant la surface des cellules avec lesquelles elles sont en contact direct – elles « chuchotent », pour poursuivre l’analogie proposée par les chercheurs.

SOURCE

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Il est vrai que c'est époustouflant de constater qu'au fur et à mesure de la formation de nos cellules, elles savent à partie du corps elles sont destinées.

La nature ne cessera jamais de nous surprendre !

Et tellement d'inconnus encore .. 

Elles doivent continuer de chatter tout au long de notre vie