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La révolution par la terre


Ambre Agorn

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Membre, 54ans Posté(e)
Greenouille Membre 1 764 messages
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Ce que je retiens dans ton exemple de la salade,  c'est le paradoxe constant de la vie qui oscille constamment entre héritage et adaptation. 

Peut-être y a t-il une transposition à faire sur les humains,  comme une écologie sociale qui expliquerait notre enracinement dans nos habitudes, notre héritage qui vient de  si loin,  et la nécessité de s'adapter,  d'être en mouvement,  en interaction perpétuelle...

Peut-être  ?

Quelques questions me viennent en te lisant :

- Visez-vous une autosuffisance alimentaire avec les produits tirés de votre sol ? Est-ce dans ce sens que tu parles de révolution ?

- Te considères-tu comme une pionnière,  une éveilleuse, en certaine distance avec la société "classique ", ou au contraire pionnière d'un monde qui ne pourra survivre qu'en effectuant ce retour à la terre,  en décroissance  ?

- Ce lien à la terre  t'apporte-t-il une réponse  existentielle,  comme un sens évident trouvé à ta vie ?

Ces belles journées chaudes doivent te procurer  beaucoup de travail  et peut-être des promesses de récoltes magnifiques. Porte toi bien  !

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Ambre Agorn Membre 2 168 messages
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Bonjour la Grenouille!

Le 30/05/2023 à 17:48, Greenouille a dit :

Ce que je retiens dans ton exemple de la salade,  c'est le paradoxe constant de la vie qui oscille constamment entre héritage et adaptation. 

Peut-être y a t-il une transposition à faire sur les humains,  comme une écologie sociale qui expliquerait notre enracinement dans nos habitudes, notre héritage qui vient de  si loin,  et la nécessité de s'adapter,  d'être en mouvement,  en interaction perpétuelle...

Peut-être  ?

Exact! Je ne sais pas si la vie oscille entre ces deux pôles, mais ce qui a l'air de se passer, c'est qu'il y a des paramètres qui nous déterminent et d'autres qui sont trop complexes pour être visibles ou préhensibles par nos propres capacités.

Ce que  je remarque aussi, c'est la quantité de choses qui se passent "sans nous". Je m'explique. J'ai remarqué un mouvement physique que tous mes frères et sœurs et moi-même, ma mère et sa fratrie reproduisent plusieurs fois par jour. Ce mouvement que je n'avais jamais remarqué avant, engendre une particularité physique, un trait de famille. Mon corps est façonné de ces mouvements vus, enregistrés, copiés et répétés des milliers de fois, et tout cela de façon totalement insoupçonnée par ce que j'ai coutume de penser comme étant "moi". Seulement, à partir du moment où j'ai vu ce mouvement, que j'ai repéré dans quelle circonstance ce geste se faisait sans que j'y prête attention, et bien je me retrouve à devoir choisir. Mais là encore, choisir est-il le bon terme? J'ai concrètement plus de moyens pour agir sur ce détail que ceux de ma famille, pour autant est-ce vraiment un choix qui se présente à moi? A mes yeux, ponctuellement, un choix se présente: est-ce que je trouve ce geste bon ou mauvais; ce qui va amener à: est-ce que j'investis de l'énergie pour changer ce qui est inscrit dans mon héritage (dans le cas où j'aurai jugé ce geste mauvais)? Et plus particulièrement: ai-je les moyens de changer un geste ancré dans mon héritage qui est à l'origine même de la structure de mon corps, d'un trait familial particulier? N'est-ce pas déjà parce que j'ai une "bâtardise" par rapport aux autres membres de ma famille si n'arrive pas à me plier, sans heurt et dépense d'énergie, à quelque chose qui a fait ses preuves et qui fonctionne? Si ce geste est à l'origine d'un trait familial reconnaissable, c'est qu'il "fonctionne", qu'il a été validé par plusieurs générations, répété parce qu'il est "juste". Pourtant il est revenu sur le devant de ma scène comme s'il était remonté à la surface. C'est qu'il est peut-être à ré-étudier, peut-être à modifier parce qu'il ne fonctionne plus aussi bien. En tout cas, il est venu à mon attention. Est-ce un prémisse de changement, ou la preuve que quelque chose a déjà changé, ou les deux? Y a-t-il vraiment eu continuité dans ce geste répétitif, ou toujours des modulations et que seulement quelques-unes sont visibles ou préhensibles par nos capacités limités?

Je suis fascinée par la précision des détails et l'immensité de la lenteur du temps et des mouvements qui inscrivent leurs modulations dans les êtres organiques et la matière en général.

Le 30/05/2023 à 17:48, Greenouille a dit :

Quelques questions me viennent en te lisant :

- Visez-vous une autosuffisance alimentaire avec les produits tirés de votre sol ? Est-ce dans ce sens que tu parles de révolution ?

Non, je ne vise pas une autosuffisance alimentaire (nous ne visons pas...). Bien que je vise une meilleure gestion de notre nourriture, je préfère avoir affaire à mes voisins pour tout ce dont j'ai besoin et qui n'est pas possible pour moi de produire.

 

Le 30/05/2023 à 17:48, Greenouille a dit :

- Te considères-tu comme une pionnière,  une éveilleuse, en certaine distance avec la société "classique ", ou au contraire pionnière d'un monde qui ne pourra survivre qu'en effectuant ce retour à la terre,  en décroissance  ?

Je pense qu'il y a toujours des "pionniers". Un pionnier, c'est celui qui a déjà fait le voyage que tu t’apprêtes à faire, quand tout le monde veut rester à la fête et profiter d'être sur place. Alors je suis sans doute une pionnière, mais je fais aussi le voyage que des pionniers ont déjà fait.

Je ne conçois pas de décroissance ou de retour à la terre. Bien que ces idées aient motivé certaines de mes actions et l'ouverture de ce fil, je pense aujourd'hui que pour concevoir une décroissance il faut concevoir une croissance, comme il faut concevoir avoir quitté la terre pour concevoir un retour vers celle-ci. J'ai juste quitté ces idées, ces représentations, ces réalités, ces mondes. L'homme n'a jamais quitté la terre. Parce que ce qu'il conçoit comme un éloignement de la terre n'est que superficiel et soumis à une vision limitante et rentable de ce qu'est la terre, n'est qu'une idée de ce qu'est la terre. Une fois passé cette discrimination de ce qu'est la terre, alors il apparaît qu'il n'y a jamais eu que dans nos esprits un éloignement de la terre et donc un retour nécessaire.

Le 30/05/2023 à 17:48, Greenouille a dit :

- Ce lien à la terre  t'apporte-t-il une réponse  existentielle,  comme un sens évident trouvé à ta vie ?

Je ne crois pas avoir de quoi répondre à ces questions existentielles qui refont surface régulièrement.

Ce lien à la terre est plutôt comme le geste dont je parlais plus haut: c'est ancré en moi, j'en ai juste pris conscience. C'est en explorant ce qu'est ce lien que je pourrai peut-être discerner des choses bonnes ou mauvaises. Peut-être alors arriverai-je à être plus sereine et apaisée.

Je précise tout de même qu'à un moment, j'avais une relation épistolaire avec laquelle nous parlions du système technicien selon Ellul. Je ne pouvais pas comprendre: rien de ce qu'il disait ne s'inscrivait ou prenait racine dans ma réalité, dans ma conception du monde, ne percutait mon conscient. Cependant, un moment, j'ai cru discerner un raie de lumière, et un début de compréhension. Et il m'a paru évident que l'humain perdait petit à petit les repères organiques. Par exemple, le cycle jour/nuit est presque totalement perdu et dirigé par nos réveils, la lumière, les volets, la nécessité économique qui engendra la décision de l'horaire d'été et d'hiver, etc. Ressentir une baisse d'activité en hiver est maintenant considéré plutôt comme un problème technique, un prétexte à consommation d'énergisant, qu'un rappel de notre nature organique.

A ce moment, donc, je pensais qu'un retour vers la terre et ses leçons concrètes et brutes, était un premier pas nécessaire vers un peu plus de bon sens. Mais, depuis, j'ai compris qu'on ne peut pas vouloir pour les autres. Ce que je trouve nécessaire et pertinent ne l'est pas pour un autre, voire même pour beaucoup d'autres. Je ne suis pas à part parce que je veux être à part. Je le suis parce que je ne peux pas faire comme si je ne savais pas, alors je n'agis pas comme la plupart et je suis considérée par eux comme étant à part. Ca ne me dérange pas. Parce que ne me considérant pas ainsi (différente et à part), je me sens concernée et impliquée par la totalité de la société et ses agissements. Ce n'est pas pour autant que j'approuve ou agis comme elle.

Le 30/05/2023 à 17:48, Greenouille a dit :

Ces belles journées chaudes doivent te procurer  beaucoup de travail  et peut-être des promesses de récoltes magnifiques. Porte toi bien  !

J'ai toujours autant de problèmes avec les rongeurs!!!

Cordialement!

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