En quoi la tristesse peut-elle être véritablement agréable?

Le 13/05/2020 à 19:35, lolalicot a dit :

la tristesse semble pour moi une période de transition.. Pour imager cela: imaginez un orage, nous savons pertinemment que le beau temps renaîtra après. Prenons ensuite un ciel nuageux : que peut ressortir de ce ciel à part du désespoir ? la tristesse est pour moi semblable au ciel d'orage: si on a conscience de cette dernière elle permet de réaliser ses émotions, puis sans doute, plus tard ,de passer autre chose. La tristesse a un terme. On peut opposer à cela la rage ou le désespoir: ces émotions donnent l'impression qu'il n'y a pas d'issue. La tristesse en revanche qui peut se substituer à la mélancolie laisse déjà entrevoir une issue : c'est l'instant d'acceptation, où on peut pleurer par exemple. Elle est positive car elle annonce la fin de quelque chose, et le début d'autre chose.

donc différent de la déprime?

il y a 25 minutes, cry baby a dit :

donc différent de la déprime?

oui on se morfond dans la déprime, et c'est plus révélateur d'un état global d'ennui je dirais, fatigue de vivre. La tristesse elle touche pour moi à quelque chose en particulier, à un événement douloureux, à quelque chose qu'on ne supporte plus mais de précis. C'est la réalisation de sa douleur.

Le 07/05/2020 à 22:14, sirielle a dit :

Quels attraits réussissez-vous à accorder à la tristesse? (Ceci dit sans ironie.)

Il ne s'agit donc pas de la tristesse à proprement parler.

Mais du "comment être triste", ou du "à cause de quoi".

Comment ? De la façon qui envisage un lendemain plus gai.

À cause de quoi ? D'une réalisation profonde, celle de notre insuffisance en tous points.

Bien sûr il faut bien différencier la tristesse conséquente de sa cause (à cibler correctement). Et le cliché de l'"imbécile heureux" est célèbre. La tristesse construit le positivisme fort prisé en se basant sur la négativité. Car elle demande à être dépassée par des solutions, voire des réponses. Alors qu'une complaisance outrancière fait obstacle au progrès. Cette complaisance contre-nature constitue une perte de nombreux repères moraux par conditionnement mental à la diabolisation des émotions négatives. Or si lorsqu'on chasse le naturel il revient au galop, sans suffisamment de maîtrise, d'apprivoisement y compris de ses aspects "sombres", il peut alors s'avérer particulièrement dangereux.