Le vide humain

     Je suis partie, j'ai fui vers une vie marginale et imaginaire, je les ai tous laissé derrière, ça n'a plus d'importance, bien que je les aimais. J'apparais dans une maison vieille comme le monde, surpassée par les mauvaises herbes, que d'ailleurs, je ne trouve pas mauvaises. J'y vois des fourmis, j'en suis envahie. L'hiver je grelotte au gré des nuits, l'été je câline la pierre fraîche des murs. Je m'y ennuie follement, je n'ai rien d'autre à remuer que de m'asseoir dès l'aube sur le palier de ma porte d'entrée qui ne cache pas ses rides, et dont le bois laisse aux insectes des crevasses confortables et humides. Mes pieds se sont accoutumés à la terre, à la poussière, aux résidus du sol, et apprécient l'eau comme la boue, quand je baisse le regard sur eux, je les juge authentiques.

     Quand mon palier me lasse, je m'allonge dans la terre, tant mieux si en me levant, je me secoue dans tous les sens pour libérer feuilles, bestioles et minéraux. Peu importe où je pose mon derrière, j'écoute un monde vivant, perdu. C'est un silence doré. Un calme mystique et astral qui ne se pose pas seulement sur mes épaules, mais coule jusque dans mes veines. Pour la première fois de ma vie, je sais ce que c'est que d'être calme. Dans ma maison marginale je ne veux plus parler, je veux me taire ; j'écoute le ciel jusqu'à l'herbe, je regarde le vent et ses couleurs. J'y apprendrai le sifflotement de la mésange, naturellement, à force de l'entendre. Aucune goutte de pluie n'aura à être nettoyée.

     Sur mon palier fondu, on ne me considère plus, je ne suis plus humaine, je suis sauvage, et depuis lors, a fui le sentiment perpétuel d'agression qui avait crû en moi. Ce monde-là m'achève, c'est un combat sans fin dont je ne sors jamais gagnante. Je ne veux plus être là, le bon ne vaut plus le mauvais, c'est pourquoi, de mes chaussures cirées, je retire mes pieds, je lève mon chapeau, et m'en vais.

Il y a 1 heure, Naluue a dit :

     Je suis partie, j'ai fui vers une vie marginale et imaginaire, je les ai tous laissé derrière, ça n'a plus d'importance, bien que je les aimais. J'apparais dans une maison vieille comme le monde, surpassée par les mauvaises herbes, que d'ailleurs, je ne trouve pas mauvaises. J'y vois des fourmis, j'en suis envahie. L'hiver je grelotte au gré des nuits, l'été je câline la pierre fraîche des murs. Je m'y ennuie follement, je n'ai rien d'autre à remuer que de m'asseoir dès l'aube sur le palier de ma porte d'entrée qui ne cache pas ses rides, et dont le bois laisse aux insectes des crevasses confortables et humides. Mes pieds se sont accoutumés à la terre, à la poussière, aux résidus du sol, et apprécient l'eau comme la boue, quand je baisse le regard sur eux, je les juge authentiques.

     Quand mon palier me lasse, je m'allonge dans la terre, tant mieux si en me levant, je me secoue dans tous les sens pour libérer feuilles, bestioles et minéraux. Peu importe où je pose mon derrière, j'écoute un monde vivant, perdu. C'est un silence doré. Un calme mystique et astral qui ne se pose pas seulement sur mes épaules, mais coule jusque dans mes veines. Pour la première fois de ma vie, je sais ce que c'est que d'être calme. Dans ma maison marginale je ne veux plus parler, je veux me taire ; j'écoute le ciel jusqu'à l'herbe, je regarde le vent et ses couleurs. J'y apprendrai le sifflotement de la mésange, naturellement, à force de l'entendre. Aucune goutte de pluie n'aura à être nettoyée.

     Sur mon palier fondu, on ne me considère plus, je ne suis plus humaine, je suis sauvage, et depuis lors, a fui le sentiment perpétuel d'agression qui avait crû en moi. Ce monde-là m'achève, c'est un combat sans fin dont je ne sors jamais gagnante. Je ne veux plus être là, le bon ne vaut plus le mauvais, c'est pourquoi, de mes chaussures cirées, je retire mes pieds, je lève mon chapeau, et m'en vais.

 

C'est beau ! Tu me fais penser à la métamorphose de Kafka mais c'est bien de toi ! tu devrais essayer de continuer voir où ça te conduit !

Vous avez lu "Vendredi ou les limbes du Pacifique" de Michel Tournier ?

Il y a 19 heures, Blaquière a dit :

C'est beau ! Tu me fais penser à la métamorphose de Kafka mais c'est bien de toi ! tu devrais essayer de continuer voir où ça te conduit !

C'est curieux ! De quelle façon ? 

Il y a 8 heures, Talon 1 a dit :

Vous avez lu "Vendredi ou les limbes du Pacifique" de Michel Tournier ?

Pas du tout ! Pourquoi ?

Il y a 16 heures, Naluue a dit :

Pas du tout ! Pourquoi ?

Parce que ça ressemble à vous. C'est votre histoire.