Albert Camus

Il y a 5 heures, Blaquière a dit :

Oui ! Sans parler des  idées en elles -mêmes, je pensais surtout au déroulement de la  pensée,  tu vois ce que je veux dire....

Nietzsche aussi je le trouve  particulièrement génial. Et lui, m^e  m e s ' il passe  du coq  à l' âne,  ça  passe ! Peut -être qu'il  y a un bon moment de la vie où on est réceptif  à ceci ou a cela. La naissance de la tragédie de Nietzsche... je l' ai tra^iné  dans ma valise pendant des années sans rien y comprendre, et puis un jour, je l'ai pris et je l'ai  dévoré  ! J 'étais mur pour  ça ! 

 Maintenant, cha que f ois que je lis une  page de N i e t zsche je su is s ur le cul !

J'apprécie le nom de Nietzsche pour ma part, plus pour ce qu'on m'en a enseigné.

Il semble controversé, et très, très intéressant. 

Il y a 11 heures, Mite_Railleuse a dit :

Comment juger de la pertinence de quelqu'un concernant un sujet particulier, si l'on a pas la même matière première pour en débattre ?

La droiture (ou son contraire) chacun peut en avoir sa définition et donc juger en son âme et conscience si untel est pertinent quand il accuse un autre d'en manquer.

Personne ne fait jamais l'unanimité, il y aura toujours des gens pour critiquer ce qui n'est pas critiquable ou inversement.

Celui qui juge doit accepter d'être jugé car sinon comment évaluer son impartialité et sa sagesse ?

Moi je veux bien que l'on dise qu'une personne n'est pas droite, mais il faut dire pourquoi et en quoi, m'est avis que les avis en seraient trés partagés suivant le degré d'intelligence, de maturité, d'équilibre psychique, d'élévation spirituelle...

Il y a 23 heures, January a dit :

A mon tour : il faut argumenter pour dire que tel ou tel était un "homme droit". Alors, les arguments ? Qu'a-t-il fait, qu'a-t-il été pour être si droit ?

Pourtant, quand on lit Lettres à un ami allemand, on est saisi par la droiture de sa position, la fermeté de sa position.

Il y a 18 heures, Naluue a dit :

Freud qui me laisse, du peu que j'en sais, septique.

tant que t'arrives à sortir de la fosse...

il y a 41 minutes, Crève a dit :

Pourtant, quand on lit Lettres à un ami allemand, on est saisi par la droiture de sa position, la fermeté de sa position.

Oui, je suis d'accord avec ta formule "la fermeté de sa position". Mais tu le sais comme moi, entre les paroles et les actes, tout le monde a sa part non assumée (celle des actes le plus souvent). 

En immense toile de fond chez Albert Camus, il y a une espèce de fragilité, de doute non assumé, d'impossibilité de s'affranchir de ce qu'autrui voulait voir en lui, voulait de lui. La politique et son milieu est sévère, il n'y a pas survécu. tu parles de "lettres à un ami allemand" : il n'a pas mis en pratique ce qu'il défendait avec fougue, il a abandonné avant d'avoir commencé. Et ça n'en fait pas forcément quelqu'un de bien ou mauvais, tout dépend de quel point de vue on se place, peut être aurait-il pu faire bouger les lignes... 

Et c'est là où réside l'homme "honnête", il a "joué" entre ombre et lumière, il faut le saisir Albert Camus, au moment où il ne joue pas une pièce de théâtre, au moment où il est vrai. C'est difficile. J'ai la conviction justement que cet homme avait des dispositions particulières qu'il n'a pas eu la force d'exploiter, affaibli qu'il était par sa nature "humaine" (largement enfouie sous ses ennuis médicaux, bien réels ceux-là). Je crois qu'il en était conscient, mais il en a joué.

Est-ce que tu as lu ses cahiers ? "Albert Camus à Combat" ? Je te le recommande si tu as envie d'approcher d'un peu plus près le personnage, tu verras des analogies dans ses romans, et des avis diamétralement opposés assez étrangement, d'un exercice à l'autre. 

Il y a 19 heures, January a dit :

Juger de ma pertinence ? 

Mais voyons, Maître, la moindre des choses est d'abord de s'appuyer sur les mêmes, peu ou prou, sources que les miennes (ce sont celles de tous les amateurs de littérature, quel que soit l'artiste).

Je n'ai pas rebondi la première fois pour argumenter l'avis que j'ai donné dans la foulée, non (il faut suivre la conversation), mais pour justifier ma réaction à la sortie de Pila. Et ça s'arrête là.

Il y a 19 heures, January a dit :

Juger de ma pertinence ? 

Mais voyons, Maître, la moindre des choses est d'abord de s'appuyer sur les mêmes, peu ou prou, sources que les miennes (ce sont celles de tous les amateurs de littérature, quel que soit l'artiste).

Je n'ai pas rebondi la première fois pour argumenter l'avis que j'ai donné dans la foulée, non (il faut suivre la conversation), mais pour justifier ma réaction à la sortie de Pila. Et ça s'arrête là.

Ah mais dire d'une personne que ce n'est pas un homme droit c'est une insulte, voir une accusation, ça n'a rien d'anodin.

Donc vaut mieux être capable d'étayer son jugement.

il y a 1 minute, hell-spawn a dit :

Ah mais dire d'une personne que ce n'est pas un homme droit c'est une insulte, voir une accusation, ça n'a rien d'anodin.

Une insulte v'la aut'chose...   Tu es en littérature là Hell, tiens-en compte un minimum.

Non mais les gens voient des insultes partout, je ne sais pas ça doit être dans l'air du temps, dans l'air de cette victimisation automatique qui nous pourrit le cerveau. Tu ne fais pas exception quoi, tristesse..

Un peu de sérieux, il n'y a aucune insulte à dire que quelqu'un n'est pas "droit", il y a un constat, en aucun cas ça veut dire que c'est une personne fourbe d'ailleurs, ce que j'ai par ailleurs expliqué, et je te laisse y penser et revenir au sujet qui n'est pas "January", mais bel et bien Albert Camus et son oeuvre, par extrapolation, ce qu'on peut déduire de sa pensée et de sa personne. 

Nous sommes quelques-un.e.s à discuter de ça depuis un moment, pourquoi pas toi ? 

Il y a 1 heure, January a dit :

Est-ce que tu as lu ses cahiers ? "Albert Camus à Combat" ?

Non. J'ai lu L'étranger, La Peste, La Chute, La Mort heureuse, L'été, Lettres à un ami Allemand, Le discours de Suède, Le Malentendu, La pièce de théâtre Les possédés (admirateur de Dosto.), Caligula, Le Mythe de Sisyphe (très obscur pour moi), son commentaire de Lautréamont (que je ne partage pas), et sa correspondance avec Francis Ponge. Je ne connais pas sa vie privée.

Ca fait déjà une sacrée matière sur le sujet !  

Dans les cahiers il s'agirait plutôt d'Albert Camus le militant et plus "légèrement" d'Albert Camus et son regard sur le monde qui l'entoure. 

Pour sa vie privée, tu peux lire sa correspondance avec Maria Casarès, c'est assez riche quoique parfois un peu redondant. On sent bien dans cette correspondance comme il a l'art d'enchaîner des dizaines de mots alors qu'il ne dit rien, rien du tout,  et laisse toute la place à la suggestion/compréhension du lecteur, ça, c'est absolument étonnant. Et comme il s'agit de correspondance et qu'on retrouve ce "style" dans ses livres (une espèce de divagation), on peut en déduire que ça, c'était "vrai" ? 

il y a une heure, January a dit :

Une insulte v'la aut'chose...   Tu es en littérature là Hell, tiens-en compte un minimum.

Non mais les gens voient des insultes partout, je ne sais pas ça doit être dans l'air du temps, dans l'air de cette victimisation automatique qui nous pourrit le cerveau. Tu ne fais pas exception quoi, tristesse..

Un peu de sérieux, il n'y a aucune insulte à dire que quelqu'un n'est pas "droit", il y a un constat, en aucun cas ça veut dire que c'est une personne fourbe d'ailleurs, ce que j'ai par ailleurs expliqué, et je te laisse y penser et revenir au sujet qui n'est pas "January", mais bel et bien Albert Camus et son oeuvre, par extrapolation, ce qu'on peut déduire de sa pensée et de sa personne. 

Nous sommes quelques-un.e.s à discuter de ça depuis un moment, pourquoi pas toi ? 

 

En littérature comme ailleurs je maintiens que dire d'une personne que ce n'est pas un homme droit c'est au minimum une insulte, c'est synonyme de fourberie en effet, de malhonneteté, d'homme louche, faux, pas fiable...

Et je ne vois vraiment pas pourquoi vous avez choisi Camus pour parler d'homme peu recommandable, il y en aurait bien d'autres parmi les célébrités qui mériteraient bien davantage votre critique.

Mais je n'ai pas choisi Camus, @Naluue a choisi de parler de Camus  

Pourquoi n'exposes-tu pas ta vision d'Albert Camus ? 

il y a une heure, January a dit :

Ca fait déjà une sacrée matière sur le sujet !  

Dans les cahiers il s'agirait plutôt d'Albert Camus le militant et plus "légèrement" d'Albert Camus et son regard sur le monde qui l'entoure. 

Pour sa vie privée, tu peux lire sa correspondance avec Maria Casarès, c'est assez riche quoique parfois un peu redondant. On sent bien dans cette correspondance comme il a l'art d'enchaîner des dizaines de mots alors qu'il ne dit rien, rien du tout,  et laisse toute la place à la suggestion/compréhension du lecteur, ça, c'est absolument étonnant. Et comme il s'agit de correspondance et qu'on retrouve ce "style" dans ses livres (une espèce de divagation), on peut en déduire que ça, c'était "vrai" ? 

 

Je ne sais ce qui est le plus vrai dans une vie ; à un moment, il faut juger sur les actes : il a accepté le Nobel de litt, il s'est engagé.

Je suis adepte de la théorie qu'on est jamais plus vrai que quand on joue (sur scène) et qu'on est jamais plus faux que quand on veut se montrer tel qu'on est. J'en déduis que le véritable Albert Camus est dans ses fictions : il est Étranger au monde comme Meursault, il ressent le nazisme comme la Peste, il accueille la Mort de façon Heureuse, le suicide l'a tourmenté comme si ça allait être La Chute de sa vie. Ses romans disent de l'homme le fonds, son âme. Je préfère la fiction produite plutôt que le journal intime, souvent décevant. ça vaut aussi pour les esprits malades.

il y a 3 minutes, Crève a dit :

J'en déduis que le véritable Albert Camus est dans ses fictions : il est Étranger au monde comme Meursault, il ressent le nazisme comme la Peste, il accueille la Mort de façon Heureuse, le suicide l'a tourmenté comme si ça allait être La Chute de sa vie.

J'aime beaucoup ton analyse   Je pense qu'il y a de petits bouts éparpillés un peu partout, mais je te suis avec plaisir dans ton raisonnement, puisque dans un journal, une correspondance, on se regarde plus le nombril qu'autre chose, alors que l'écriture d'une fiction serait un don, sans qu'on s'en aperçoive forcément. Merci à toi pour cet ajout d'angle de vue !