essence et existence

Deuxième lecture :

Je repense à "l'imaginaire" de Sartre où j'étais étonné de la voir presque cantonner l'imaginaire à la notion d'image, de "fabriquer des images." ou "jouer sur les images". Alors que le plus souvent nous entendons par imaginaire, l'invention. Là les deux se rejoignent Comme si se souvenir, puiser dans notre réserve d'images enregistrée c'était les réinventer.

 Le vais voir sur "l'imaginaire radical" que tu indiques.(Castoriadis) S'il s'agit ou non de notre capacité d'imaginer, de la fonction imaginative...

Je lis sur wiki :

Citation

S'il y a pour Castoriadis une dimension chaotique de l'Être, c'est en tant que celui-ci n'est pas achevé, mais participe d'une dynamique dans et par laquelle il y a création (et destruction). En liant ces deux notions, il confère à la notion de création un sens radical : est création ce qui est radicalement nouveau, c'est-à-dire qui n'est pas dérivable de ce dont il procède, qui n'est pas exhaustivement déterminé par ce qui le précède. Ce concept de création marque ainsi l'opposition franche de Castoriadis aux théories déterministes ou mécanistes.

Ca me fait l'effet d'un grand "espoir", d'une grande bouffée d'air frais !...

De là à dire que chacune de nos pensées relève d'une création radicale... je voudrais bien !

Modérons notre enthousiasme :

Citation

Pour autant, avec les notions de chaos et de création, Castoriadis n'entend pas nier purement et simplement tout déterminisme, comme s'il n'y avait aucune loi ni détermination dans l'agencement du monde. « La création, explique-t-il, veut dire précisément la position de nouvelles déterminations – l'émergence de nouvelles formes et donc ipso facto l'émergence de nouvelles lois ». Ou encore : « La non-détermination de ce qui est n’est pas simple «  indétermination » au sens privatif et finalement trivial. Elle est création, à savoir émergence de déterminations autres, de nouvelles lois, de nouveaux domaines de légalité… ». Et cette précision : « aucun état de l’être n’est tel qu’il rende impossible l’émergence d’autres déterminations que celles déjà existantes. »

mais enthousiasme quand même !

Je me retrouve bien, là :

Citation

des "règles" de comportement, en d’autres termes des déterminations instinctives, grâce auxquelles ils peuvent survivre dans leur environnement (dont au minimum les phénomènes de répulsion/attraction, absorption/rejet, suffisant par exemple pour ce qui concerne un organisme unicellulaire)

Je disais : inclure/exclure comme fondement de toutes les pulsions...

Il y a 4 heures, Blaquière a dit :

De là à dire que chacune de nos pensées relève d'une création radicale... je voudrais bien !

En effet ce n'est pas l'idée. J'ai pensé à Castoriadis aussi parce que je crois savoir que la psychanalyse t'es familière. Et tu fais bien à mon avis de relever qu'il ne s'agit pas non plus d'un "tout est libre et indéterminé" ; mais c'est une ouverture indéniablement ; et qui ne sera pas refermée de si tôt.

Dans Recueil j'ai posté le texte issu du fameux film Blade Runner, des "larmes dans la pluie". Tu connais peut-être ce film ? en fait ces mots sont ceux d'un humanoïde créé par l'homme pour faire des travaux dans l'espace ; mais il s'est échappé des colonies pour partir à la recherche de son créateur, sur terre.

Que disent ces mots ? Que désignent-ils ? J'ai vu tant de choses, que vous, humains, ne pourriez pas croire... De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion, j'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la Porte de Tannhaüser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir.

Il est indéniable que ce personnage existe et a conscience d'exister, ou bien on pourrait dire : est présent à l'être. Par lui, quelque chose se "fait être" de nouveau, de singulier, une qualité de l'être qu'il n'avait pas déjà par lui-même. Mais Tous ces moments se perdront dans l'oubli : les grands navires en feu, les rayons fabuleux, l'ombre de la porte, ne cesseront pas et jamais d'avoir été ; ils se perdront dans l'oubli.

Il y a 3 heures, Loufiat a dit :

En effet ce n'est pas l'idée. J'ai pensé à Castoriadis aussi parce que je crois savoir que la psychanalyse t'es familière. Et tu fais bien à mon avis de relever qu'il ne s'agit pas non plus d'un "tout est libre et indéterminé" ; mais c'est une ouverture indéniablement ; et qui ne sera pas refermée de si tôt.

Dans Recueil j'ai posté le texte issu du fameux film Blade Runner, des "larmes dans la pluie". Tu connais peut-être ce film ? en fait ces mots sont ceux d'un humanoïde créé par l'homme pour faire des travaux dans l'espace ; mais il s'est échappé des colonies pour partir à la recherche de son créateur, sur terre.

Que disent ces mots ? Que désignent-ils ? J'ai vu tant de choses, que vous, humains, ne pourriez pas croire... De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion, j'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la Porte de Tannhaüser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir.

Il est indéniable que ce personnage existe et a conscience d'exister, ou bien on pourrait dire : est présent à l'être. Par lui, quelque chose se "fait être" de nouveau, de singulier, une qualité de l'être qu'il n'avait pas déjà par lui-même. Mais Tous ces moments se perdront dans l'oubli : les grands navires en feu, les rayons fabuleux, l'ombre de la porte, ne cesseront pas et jamais d'avoir été ; ils se perdront dans l'oubli.

TU m'as fait découvrir Castoriadis Merci ! Une grande richesse ! Et en effet c'est rare qu'un philosophe ne jette pas la psychanalyse avec l'eau du bain! (Il faut dire qu'il a "fini" (!) psychanalyste !)

Mais son idée de l'Être (humain) stratifié, multiple  (un peu comme Aristote finalement !) mais sur fond de chaos, de magma premier,  fait réfléchir.

Ainsi que sa conception de l'esprit comme indétermination, imaginaire, création/destruction; aussi.

Il essaie d'ouvrir un livre nouveau en se détachant des "structures" de pensée en donnant la primauté au temps qui est transformation, création permanente et non pas une répétition des semblables. Le temps c'est l'imprévisible l'inattendu, la création . (Alors que même le principe de causalité est une répétition du même : un présent qui serait entièrement compris dans le passé, ce qu'il refuse .) Si le temps existe c'est qu'il y a toujours du nouveau. (L'évolution déjà du vivant !) Le temps est création, une dynamique...

Bon, il faut que je digère tout ça !

Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

TU m'as fait découvrir Castoriadis Merci ! Une grande richesse ! Et en effet c'est rare qu'un philosophe ne jette pas la psychanalyse avec l'eau du bain! (Il faut dire qu'il a "fini" (!) psychanalyste !)

C'est sûr qu'avec ton bagage, Castoriadis devrait faire le café : psychanalyse, histoire, linguistique, métaphysique, société, autonomie et avenirs possibles... vous pourriez avoir des choses à vous dire ! Rien d'ailleurs à mon avis que tu découvres absolument, mais prit dans une langue serrée, exigeante mais toujours ouverte et habitée. Paraît-il d'ailleurs qu'il était un peu tyrannique.

Il y a 6 heures, Loufiat a dit :

C'est sûr qu'avec ton bagage, Castoriadis devrait faire le café : psychanalyse, histoire, linguistique, métaphysique, société, autonomie et avenirs possibles... vous pourriez avoir des choses à vous dire ! Rien d'ailleurs à mon avis que tu découvres absolument, mais prit dans une langue serrée, exigeante mais toujours ouverte et habitée. Paraît-il d'ailleurs qu'il était un peu tyrannique.

Tyrannique, c'est pas mon cas !

Mais pour ce qui est de mon bagage.... il se résumes à de vagues études de philo, et d'espagnol. Après ça reste très autodidacte. Un terme à proscrire si on veut briller. Mais briller auprès de qui ?.. la seule chose qui m'anime c'est surtout le désir de comprendre les choses...

Et justement "au début" pour moi l'intelligence se résumait un peu à la compréhension... Puis un beau jour j'ai réalisé que la création en était l'autre versant (de l'intelligence ou de la pensée). L'idée de Castoriadis qui fait de la compréhension elle-même une création ne manque pas d'intérêt...

Il y a 6 heures, Blaquière a dit :

Tyrannique, c'est pas mon cas !

Mais pour ce qui est de mon bagage.... il se résumes à de vagues études de philo, et d'espagnol. Après ça reste très autodidacte. Un terme à proscrire si on veut briller. Mais briller auprès de qui ?.. la seule chose qui m'anime c'est surtout le désir de comprendre les choses...

Et justement "au début" pour moi l'intelligence se résumait un peu à la compréhension... Puis un beau jour j'ai réalisé que la création en était l'autre versant (de l'intelligence ou de la pensée). L'idée de Castoriadis qui fait de la compréhension elle-même une création ne manque pas d'intérêt...

Oui et si nous disons par raccourci que l'être est aussi un "faire-être", c'est particulièrement dans l'art et dans l'institution qu'il apparaît comme tel.