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sirielle

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 633 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Il y a 21 heures, Crabe_fantome a dit :

La politesse reste de la forme mais une gifle accompagnée de fleurs reste une gifle. Après c'est quelque chose qui me dérange profondément, cette technique de politesse avec une intonation agressive. Et si le climat n'est pas serein, si à table je veux plus de pain ou pas, je peux monter le ton parce que j'aurais entendu qu'on veut me mettre un pain. 

 

Donc non, je serais plutôt opposé, dans un cadre familial, à utiliser la politesse avant d'avoir résolu un problème. 

A mes yeux il s'agit de règles censées rappeler régulièrement (et non pas constamment) une part d'essentiel. La considération que l'on a pour autrui même malgré sa peine ou ses divergences d'opinion. L'impolitesse cède la place à l'irrespect, à la grossièreté, encore faut-il qu'ils en vaillent la peine si c'est volontaire. Les règles de politesse au cas par cas peuvent quand-même en effet nécessiter d'être filtrées. Et celles qui sont plus particulièrement facultatives varient d'autant plus en fonction de la qualité de la relation. Ainsi que de sa nature, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes dans un cadre professionnel que dans d'autres par exemple. Quoi qu'il en soit certaines formes de politesse, lorsqu'elles sont adoptées, adhèrent alors aussi au mode de pensée.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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il y a 11 minutes, sirielle a dit :

A mes yeux il s'agit de règles censées rappeler régulièrement (et non pas constamment) une part d'essentiel. La considération que l'on a pour autrui même malgré sa peine ou ses divergences d'opinion. L'impolitesse cède la place à l'irrespect, à la grossièreté, encore faut-il qu'ils en vaillent la peine si c'est volontaire. Les règles de politesse au cas par cas peuvent quand-même en effet nécessiter d'être filtrées. Et celles qui sont plus particulièrement facultatives varient d'autant plus en fonction de la qualité de la relation. Ainsi que de sa nature, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes dans un cadre professionnel que dans d'autres par exemple. Quoi qu'il en soit certaines formes de politesse, lorsqu'elles sont adoptées, adhèrent alors aussi au mode de pensée et de réflexion.

Pas pour moi... Je pense qu'on peut dire merde à ses parents et les aimer quand même. C'est encore plus vrai dans un couple en colère... comme l'illustre ce dessin qui nous parlera à tous. 

50d760d3b41f9095212645cfde186702.jpg

 

L'impolitesse est une absence de politesse mais pas forcément une grossièreté. Dire "merde" ce n'est pas insulter l'autre, c'est lui dire qu'à ce moment là, il l'emmerde.

 

On pourrait se dire "et pourquoi ne pas adhérer à un système de type Montessori et canaliser notre colère du moment"... Mais quel poids!!! On aurait l'impression de vivre avec un(e) psy robotisé(e) qui n'a aucune émotion... On se sentirait infantilisé et nos émotions qui avaient besoin de s'exprimer sont alors étouffées au fond de soi. Je ne dis pas qu'il faille exprimer ses frustrations de manière sauvage, je dis qu'il faut les exprimer sur le même mode affectif... Faire du sport, défoncer du bois mort, monter le son de l'ampli... n'importe quoi qui puisse défoulé et être socialement acceptable. Exprimer une frustration par la raison me parait douloureux.

 

"Tu sais, je me suis senti peiné et en colère que tu aies préféré passé la soirée à discuter avec Jean Christophe... Ah ça m'a fait du bien de parler avec toi!" Alors que "Allez c'est bon je me casse à la salle de sport et si je croise ce putain de connard de Jean Christophe je lui dirais qu'il a beau être plus beau et plus riche que moi, il restera toujours le numéro 2... Là ça m'a fait du bien de parler avec toi!

 

 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 633 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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il y a 28 minutes, Crabe_fantome a dit :

Pas pour moi... Je pense qu'on peut dire merde à ses parents et les aimer quand même. C'est encore plus vrai dans un couple en colère... comme l'illustre ce dessin qui nous parlera à tous. 

50d760d3b41f9095212645cfde186702.jpg

 

L'impolitesse est une absence de politesse mais pas forcément une grossièreté. Dire "merde" ce n'est pas insulter l'autre, c'est lui dire qu'à ce moment là, il l'emmerde.

 

On pourrait se dire "et pourquoi ne pas adhérer à un système de type Montessori et canaliser notre colère du moment"... Mais quel poids!!! On aurait l'impression de vivre avec un(e) psy robotisé(e) qui n'a aucune émotion... On se sentirait infantilisé et nos émotions qui avaient besoin de s'exprimer sont alors étouffées au fond de soi. Je ne dis pas qu'il faille exprimer ses frustrations de manière sauvage, je dis qu'il faut les exprimer sur le même mode affectif... Faire du sport, défoncer du bois mort, monter le son de l'ampli... n'importe quoi qui puisse défoulé et être socialement acceptable. Exprimer une frustration par la raison me parait douloureux.

 

"Tu sais, je me suis senti peiné et en colère que tu aies préféré passé la soirée à discuter avec Jean Christophe... Ah ça m'a fait du bien de parler avec toi!" Alors que "Allez c'est bon je me casse à la salle de sport et si je croise ce putain de connard de Jean Christophe je lui dirais qu'il a beau être plus beau et plus riche que moi, il restera toujours le numéro 2... Là ça m'a fait du bien de parler avec toi!

 

 

Politesse, galanterie et registre de langues sont trois concepts partiellement différents. Encore une fois je crois que désaccords assumés, conflits, et politesse, peuvent éventuellement s'accorder correctement. Parce qu'une relation comporte de nombreuses facettes. Les unes n'empêchent pas forcément les autres, dans un sens comme dans l'autre. Et idem concernant le langage familier ou vulgaire, il peut dans certains contextes mieux s'accorder à la politesse qu'un langage courant ou soutenu. (Cela dit grossièreté n'est pas forcément insulte, et quoi qu'il en soit je ne condamne pas radicalement la grossièreté.) De la même façon un comportement souriant et attentionné peut s'avérer plus impoli qu'un comportement fermé. Ainsi nous avons simplement une façon différente de nous représenter la politesse. De ce fait c'est alors une question de sémantique avant tout.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
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il y a 4 minutes, sirielle a dit :

Politesse, galanterie et registre de langues sont trois concepts partiellement différents. Encore une fois je crois que désaccords assumés, conflits, et politesse, peuvent éventuellement s'accorder correctement. Parce qu'une relation comporte de nombreuses facettes. Les unes n'empêchent pas forcément les autres, dans un sens comme dans l'autre. Et idem concernant le langage familier ou vulgaire, il peut dans certains contextes mieux s'accorder à la politesse qu'un langage courant ou soutenu. (Cela dit grossièreté n'est pas forcément insulte, et quoi qu'il en soit je ne condamne pas radicalement la grossièreté.) De la même façon un comportement souriant et attentionné peut s'avérer plus impoli qu'un comportement fermé. Ainsi nous avons simplement une façon différente de nous représenter la politesse. De ce fait c'est alors une question de sémantique avant tout.

Il y avait cette devinette amusante pour différencier le tact de la politesse. 

Lorsqu'un homme pousse la porte de la salle de bain et tombe sur une femme sous la douche, dire "oh pardon madame" c'est de la politesse... dire "oh pardon monsieur" c'est du tact. 

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 42ans Posté(e)
sovenka Membre 8 448 messages
42ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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Le 18/04/2020 à 07:00, Groenland a dit :

Quand j'entends "Politesse" je ne peux pas m'empêcher de penser à "Politique". J'ai pourtant regardé au niveau étymologique les deux mots n'ont rien en commun. Quelqu'un d'autre voit un lien entre la politesse et la politique ??

Peut-être penses-tu alors à ce que l'on appelle le politiquement correct qui consiste à policer l'expression et modifier certaines formulations pour ne pas heurter certaines catégories de personnes. Cela peut en devenir absurde tel que lorsqu'on dit "non voyant" au lieu de aveugle comme si "aveugle" était une insulte. Du coup la modification qui se voulait respectueuse des aveugles ne fait que les insulter en sous-entendant qu'être aveugle infériorise quand ce n'est pas le cas. N'oublions pas que c'est surtout la société qui fait le handicap et qu'à compter du moment où elle fait tout pour inclure vraiment les individus avec leurs différences, leurs particularités, l'handicapé devient quelqu'un comme tout le monde.

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 42ans Posté(e)
sovenka Membre 8 448 messages
42ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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Le 17/04/2020 à 23:41, sirielle a dit :

La politesse vous parait-elle applicable aussi en son for intérieur?

Politesse et franchise peuvent-elles s'accorder à votre avis?

Je commence par la fin et termine par le début:

Oui politesse et franchise peuvent s'accorder: on peut tout dire poliment. Inversement des individus peuvent être vulgaires mais pas francs et, le pire c'est qu'ils cherchent volontiers à faire passer leur vulgarité pour de la franchise, alors que ce n'est rien d'autre que de la vulgarité. En fait l'hypocrisie peut-être polie ou vulgaire.

Oui la politesse est applicable en son for intérieur, histoire de ne pas être de ceux qui ramènent tout vers le bas. Parce qu'il existe des gens qui pensent vulgaire, même s'ils ne vont pas forcément être verbalement impolis. Ne dit-on pas d'ailleurs que la vraie politesse est celle du cœur ? Quelqu'un à l'écoute de son cœur ne peut être vulgaire. 

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 633 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
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Le 18/04/2020 à 15:14, Niti a dit :

Gros mot et la politesse sort de la messe

La politesse   j ai un besoin urgent à faire

Gros mot     va la bas je te couvre

Et gros pour passer le temps insulte les passant

L un d eux l'interpelle  et la politesse alors mon petit gars 

Elle en train de chier derrière l église 

Deux personnages respectivement précieux.

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Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 633 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, sovenka a dit :

Je commence par la fin et termine par le début:

Oui politesse et franchise peuvent s'accorder: on peut tout dire poliment. Inversement des individus peuvent être vulgaires mais pas francs et, le pire c'est qu'ils cherchent volontiers à faire passer leur vulgarité pour de la franchise, alors que ce n'est rien d'autre que de la vulgarité. En fait l'hypocrisie peut-être polie ou vulgaire.

Oui la politesse est applicable en son for intérieur, histoire de ne pas être de ceux qui ramènent tout vers le bas. Parce qu'il existe des gens qui pensent vulgaire, même s'ils ne vont pas forcément être verbalement impolis. Ne dit-on pas d'ailleurs que la vraie politesse est celle du cœur ? Quelqu'un à l'écoute de son cœur ne peut être vulgaire. 

La vulgarité me plaît beaucoup en tant que telle. Cependant il est vrai qu'elle sonne parfois faux.

La politesse n'est pas que mots. Elle peut concerner l'ensemble du comportement et des gestes, ainsi que la vulgarité. Cela dit elles ne sont pas tellement antonymes.

Finalement un développement constructif de la politesse en son for antérieur pourrait effectivement représenter une forme de progrès, pas uniquement de la part de soi-même, mais plus globalement du point de vue qualité relationnelle aux responsabilités respectives. Elle dépend en tout cas d'une certaine solidarité, et de la subtilité de cette dernière.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 005 messages
If you don't want, you Kant...,
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Je ne voyais pas trop où tu voulais en venir, ni les liens entre ces deux questions, mais à force de recherches, je pense avoir mis le doigt sur ce qui te turlupine et/ou ce qui se cachait derrière ces deux interrogations jumelées:

 

Le 17/04/2020 à 23:41, sirielle a dit :

La politesse vous parait-elle applicable aussi en son for intérieur?

Politesse et franchise peuvent-elles s'accorder à votre avis?

 

[...] la politesse au quotidien constitue un véritable garde-fou, dans tous les sens du mot. En dernière ligne, elle devient politesse envers soi-même, dignité. Quand bien même elle se donnerait pour du simple paraître, conventionnel et arbitraire, en son essence, elle oblige l’être humain à ne pas succomber à l’immédiateté bouillonnante de l’émotion. Elle soutient l’aptitude à se gouverner soi-même. On retrouve ici la double étymologie de politezza : polis, la Cité, étymologie discutable, et poli par opposition à rude, rugueux, mal dégrossi. Ces deux racines, en dépit de leur incertitude, se rejoignent dans le fait qu’on ne se dégrossit qu’en se frottant aux autres au sein de relations sociales qui, certes, iront en s’élargissant, mais qui commencent par l’acquisition de règles étroites de civilité.

 

[...]

 

La politesse formelle conserve donc une importance éducative considérable. En tant qu’elle désigne l’ensemble des conventions qui régissent les relations plus ou moins codifiées que les hommes entretiennent entre eux, les coutumes plus ou moins tacites auxquelles l’usage des contacts mondains a donné force de loi, elle reste un passage obligé à qui prétend vivre en société. Une existence sociale est impossible si on ignore les principes et le fonctionnement de ce qu’on appelle les usages. D’où la nécessité manifeste d’habituer précocement les enfants à en maîtriser les règles. La politesse est d’abord une propédeutique à la civilité entendue au sens large comme aptitude à vivre ensemble en dépit des différences, culturelles ou autres.

Il paraît désormais clair que la politesse, qu’il semblait bon de charger de toutes les insuffisances sociales et morales (hypocrisie, distance, distinction, stéréotypie, relativisme...), n’agit pas de manière si néfaste sur la régulation des relations interhumaines. Par delà l’aspect formel qu’elle peut revêtir et le côté arbitraire des règles concrètes qu’elle impose aux comportements, elle implique une attention à soi et aux autres qui agit directement sur le lien social.

Mais elle agit aussi, et peut-être surtout, au niveau individuel de la formation de soi par soi. Sorte de préalable humanisant régulateur, la politesse permet de mettre de l’ordre dans nos passions. Joseph Joubert, parlant de l’action que l’apprentissage de ces règles de civilité exerce sur notre être intime, évoque la « construction de l’esprit et du cœur » (Joubert, 1966, p. 151). Il y a une « vertu des apparences ». Quand bien même ces règles seraient variables, changeantes, passagères, diverses dans le temps comme dans l’espace, on se grandit en humanité par le travail de politesse que l’on opère sur soi-même.

Le respect des autres, imposé d’abord du dehors, conduit au respect de soi. Sans doute est-ce bien plus tard que la « politesse du cœur », loin de se moquer des formes, en choisira de plus subtiles et de mieux adaptés à chaque situation singulière. On passera alors de la courtoisie formelle à ce que La Bruyère appelle l’« esprit de politesse », cette « attention à faire que, par nos paroles et nos manières, les autres soient contents de nous et d’eux-mêmes» (La Bruyère, 1951, p. 161). Mais cela reste l’apprentissage de toute une vie.

 

http://espe.univ-reunion.fr/fileadmin/Fichiers/ESPE/bibliotheque/expression/19/Jolibert.pdf

 

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