Le taoîsme pour les nuls

Bonjour à toutes et tous,

j'ai été très fortement intéressé par ce débat sur la conscience. Je pense qu'en Occident notre conception de la conscience nous éloigne de la juste compréhension du taoïsme. La difficulté que nous avons en Occident, lié à notre tradition philosophique, est de systématiquement dissocier le corps et l'esprit. C'est à dire que notre vision de la conscience est coupée du corps, désincarnée. Elle nous éloigne de la voie du Tao qui est un état d'harmonie avec l'ordre naturel des choses. Je pense que la notion de conscience nous fait souvent faire fausse route. Je préfère personnellement le terme de présence pour désigner l'éveil. C'est le philosophe et éditeur Fabrice Midal qui emploie ce terme. Je le trouve beaucoup plus inspirant pour cheminer sur la voie du Tao. J'ai trouvé cet article très intéressant afin d'approfondir ses connaissances sur le taoïsme: https://medecinechine.com/12-regles-de-vie-tirees-du-taoisme/

Le problème que nous avons dans cette compréhension du taoïsme est cet immense écart culturel. En Occident nous avons développés une pensée rationaliste qui a mené à la découverte du cogito par Descartes ("Je pense donc je suis"), c'est à dire une forme de conscience réflexive. La pensée taoïste est radicalement différente dans le sens où elle offre la possibilité d'une symbiose avec la nature. Enfin, c'est un sujet passionnant....

Le 26/01/2020 à 18:40, sera-angel a dit :

Exact !

Le mieux c est d observer les chats..se sont des maîtres dans l art du Tao.. dans leur manière de bouger. Avec fluidité et grâce . Cultiver l art de la lenteur et agir sans émotions.

Dans le Tao c est la petitesse qui fait la grandeur..

C est pour cela que je n aime pas l associer à la religion parce que les freins à l intuitif sont l éducation..la religion..les croyances.. et le Tao c'est le relâchement total pour céder à ce qui vient. Ne plus lutter , épurer, accepter de perdre.

Bonjour Sera Angel, bisous

La religion c'est relier , relier des hommes entre eux quelque que soit le moyen, c'est relier aussi des hommes à leurs milieu, tant physique, émotifs, intellectuels, spirituel et autres transcendances, elle s’appuie aussi sur le mythe qui est à mon goût, appréciation par trop dénigré, car c'est aussi un trésor qui offre d'autres regards d'autres perceptions en permettant des approfondissements à la réflexion, à la raison. Les dieux ne sont que des constante immortelle à l'humanité, par exemple la justice, l'amour, l'honneur, jusqu'à être des partie d'un tout devenant le Dieu unique. Le gros problème qui affecte la religion c'est son dogmatisme, son manque d'ouverture c'est son affirmation d'un fini, qui la fait fondre dans des perversions, la trahissant elle même ou la elle perd son âme en devenant une idole, puis sombrant encore plus bas dans la superstition, en imposant le respect elle clame qu'elle à perdu tout respect. Car ce qui est respectable, n'impose absolument rien, le respect est naturel comme la lumière au feu. Dans notre monde occidental, mais ayant des racines au proche orient, la religion montra ses failles, ce qui fit que des hommes voulurent s'affranchir de ses carcans et continuer à garder l'esprit libre, et d'être dans le droit chemin, ce qui créa la philosophie, ne dit on pas qu'un philosophe est un prêtre qui s'avance masqué, pendant des millénaires la philosophie s'appuya sur la théologie. Toute les grande faculté d'Europe avaient leur chaire de théologie, et tout philosophe devait passer par cette case. Il en était de même pour le moyen orient, on assiste au même phénomène aux Indes. L'un ne vas pas sans l'autre, et chaque discipline comme elle est humaine est liè aussi à ses faiblesse l'amenant a leur pertes.

Pour l'Empire du milieu, il en fut un peu de même quand on lit le Tao, on s’imprègne du Tao avec l'esprit philosophique, en faisant des exercices spirituel comme on faisait dans l'antiquité, et remis à l'ordre du jour par Pierre Adot https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Hadot

Quand on est ou essaye d'être un honnête homme, on se rends très vite compte que le Taoïsme est très profond et qui prends assise, sur une culture chamanique, avec une manière de penser chamanique, mais c'est une philosophie, on retrouve dedans beaucoup d'éléments de la pensée antique hellénique tant présocratique que post, simplement exprimé d'une autre façon ( Relire le Bourgeois gentilhomme de Molière ) avec une autre sensibilité, qui si elle est reconnu accepté va enrichir la notre, par le façon de penser des Hans, ça va nous ouvrir des fenêtres en percevant mieux les choses.  Après certain vont se buter, sur les paradoxes, mais la vie n'est que paradoxe, il y en a partout, suffit de regarder et d'accepter le paradoxe c'est ce qui nous rends la vie merveilleuse , magique.

Après sachant que tu aimes les choses mystérieuse, je te conseille de lire, relire encore et encore le YI KING, puis tu reprend le Tao te King,  et tu recommence. Si tu as fait des exercices spirituel avant.

Bon après en philo, je m'exprime comme un cynique , je suis disciple d'Antistène, faut pas me demander des élucubrations de l'esprit. La Métaphysique c'est uniquement dans ma plus profonde solitude. Pour moi ça doit être pratique pour que chacun connaisse l'ataraxie. Et je prend pour moi la formule d'Esope, pense comme un savant exprime toi comme un homme du peuple afin d'être compris de tous.

Le 21/01/2020 à 13:42, tison2feu a dit :

Merci pour cet extrait/fiction philosophique de Tchouang-tseu qui demeure tout à fait d'actualité. Néanmoins, je crois qu'il faut garder en tête que Confucius, en dépit de ses échecs répétés, a eu le mérite d'avoir été le premier philosophe en Chine (ses écrits étant antérieurs au Tchouang-tseu, et même au Lao-tseu) à poser - et à mettre en pratique - la question de savoir si, au sein d’un Etat corrompu, l’homme de bonne volonté doit tenter par tous les moyens de redresser la situation en s’investissant dans la vie publique. Confucius n'en demeure pas moins une bien belle âme.

Et puis, se garder aussi d'opposer trop abruptement Taoïsme et Confucianisme, quand on sait désormais qu'il existe aussi une certaine continuité entre ces deux courants de pensée. A bien des égards, Tchouang-tseu a approfondi la pensée de Confucius. Par exemple, Tchouang-tseu va découvrir que ce qui vaut pour le geste rituel - thème majeur chez Confucius - vaut pour tous nos gestes (Etudes sur Tchouang-tseu, p. 191, J.-F. Billeter). 

Pour une brève rencontre entre Confucius et Lao-tzi, ci-dessous quelques éléments de réflexion apportés, durant 15 minutes, par l'excellente sinologue et pédagogue Anne Cheng (quelle diction parfaite !) :

 

 

Bonjour Tison2feu, poigne de mains

Évidemment  le Daïmon d'un Socrate au XXI e siécle t'anime, j'ai toujours grand plaisir à te lire, même si je te suis pas toujours, j'aime ce que tu dis. Et je te vois manier la maïeutique avec ta personnalité. C'est succulent, et bien tu as raison, faut faire bouger les esprits, faut les emmener à réfléchir à sortir d'eux même d'un certain conformisme, des sentiers battus.

Merci pour ce que tu es.

Au fait si je dis des conneries, je peux en dire, reprends moi,  si c'est pas pour moi que tu le fais au moins par respect des autres que j'aurai induit en erreurs.

Il y a 6 heures, Promethee_Hades a dit :

Bonjour Tison2feu, poigne de mains

Évidemment  le Daïmon d'un Socrate au XXI e siécle t'anime, j'ai toujours grand plaisir à te lire, même si je te suis pas toujours, j'aime ce que tu dis. Et je te vois manier la maïeutique avec ta personnalité. C'est succulent, et bien tu as raison, faut faire bouger les esprits, faut les emmener à réfléchir à sortir d'eux même d'un certain conformisme, des sentiers battus.

Merci pour ce que tu es.

Au fait si je dis des conneries, je peux en dire, reprends moi,  si c'est pas pour moi que tu le fais au moins par respect des autres que j'aurai induit en erreurs.

Salut Promethee_Hades,

Je n'avais pas encore lu ton post précédent. A propos du Yi Jing, le "Livre (Jing) des changements (Yi)", nous avons en plus la chance d'avoir la remarquable traduction de Cyrille J.-D. Javary (2002). Ce texte fondateur de la civilisation chinoise peut devenir un outil d'enrichissement culturel pour notre action quotidienne.

A cela viennent s'ajouter nos expériences personnelles accumulées au cours de notre vie. Par exemple, ayant séjourné 5 ans en Nouvelle Calédonie, cela m'a éclairé sur le mode de vie en communauté, avec son sens inébranlable de la responsabilté collective, lequel est porté disparu dans nos sociétés individualistes. Dans le lycée où je me trouvais (tous les élèves étaient mélanésiens, sauf un caldoche), si un seul élève mélanésien commettait une faute (alcool...), c'est l'ensemble des élèves mélanésiens qui étaient punis. Car, dans la société mélanésienne, chacun est responsable des actes commis par l'ensemble du groupe. 

Si je donne cet exemple, cela n'est pas anodin. Confidence pour confidence, j'ai toujours éprouvé un certain malaise à venir poster sur ce forum généraliste. Parce que, à l'instar d'un kanak, je me sens RESPONSABLE de tout ce qui peut se dire dans les sections philo, religion, science... Or ici, seule fonctionne la responsabilité - ou l'irresponsabilité ! - individuelle, il n'y a pas de communauté soudée, pratiquement aucunes structures culturelles. Sans règles ni repères, la liberté n'est qu'un leurre.

Je crois bien que tu fais partie, Promethee, de cette ancienne génération, qui avait tant à nous apprendre.

Avec tout mon respect.

(Je m'étais accordé un "break" jusqu'à la fin février ! Il est temps de me sauver à nouveau, partisan de toujours casser la routine !!)