La ligne de fuite

La ligne de fuite. 

Je suis bien là dans la rue. Je fume une clope sur le trottoir, une bière fraiche et fruitée mangue m'attend dans le bar. Il y a une musique qui tourne ,du bop! D' aujourd'hui le bop, avec le son numérique mais les arrangements de  l'époque . 

Moi, je retourne à mon époque et c'est seul que j'entreprend le voyage.

C'est quoi l'époque? Et c quoi être seul? C déjà trainer dans ce bar, ne pas avoir d'heure, personne qui vous atttends, s'inquiète pour vous. C déjà ça. Je viens de me séparer. Une relation de 30 ans. Une vie. Mais restons en là pour ce sujet . Retournons à la rue, la musique et l'époque. Je pense avec kerouak, rousseau, baudelaire, Balzac, zola, Nietzsche, rutebeuf, Brassens.... je pense souvent avec les morts commme tout amoureux d'époques révolues. C'est un peu le bordel tout ça mais il y a du lien. Enfin, moi je développe tranquille un truc.

Après quelques considérations ce que je remarque c'est le temps que j'ai . Démesuré. Même le temps de travail rentre dans cette continuité. Nulle part je m'impatiente, nulle part je me sens en décalage avec quelque chose d'autre que j'aurais dû faire ou penser au même moment. Je passe du travail au loisirs sans sas de décompression. Pas de temps flottant. Une humeur égale. Ça va me crever ce rythme là, faut que je fasse gaffe!
L'abrutissement ou l'excitation des fin de journée de travail ne me manque pas mais cela a quand même du bon.
Pour l'abrutissement ça peut t'envoyer au lit direct. Moi j'aime bien ça de temps en temps. Complètement vidé , limite angoissé. Un bon gros dodo et au petit-déjeuner café clopes tartines café clopes ; la récolte des idées du matin, souvent une synthèse positive et enfumée !
Pour l'excitation, voilà, tu sors du boulot et en ce moment tu es vachement concerné. Merde, tu fais chier tout le monde avec des idées qui te sortent commme un feu d'artifice. Tout le monde acquiesce , mais tu sens bien que quelques uns te fermerais bien ta grande gueule. A la sortie tu es une pile varta façon lapin fou. Alors là, pour moi c'est sport! Courir-roulé - porté jusqu'à ce que je demande grâce. Mais j'aime bien. C'est dans ces périodes que je suis , sans me vanter, redoutable dans mon boulot et que je me muscle.

Aujourd'hui j'ai besoin de rien , la stabilité. Il y a un arrière-goût de" je m'en fout" quand même, mais ca ne gâte rien ,bien au contraire, de mon hyper présence du moment. Hyperprésence? c'est le mot qui me viens. Je suis dans l'instant présent comme les gros cons disent en découvrant le fil à couper le beurre!

J'ai lu par ailleurs... Tu sais ce qu'est un whisky dans un verre ? Une ombre.... 

Une ombre !

Mais quelle ombrelle pour la raison ! Une raison propre à elle-même, mais zut quoi, tant que t'appelles pas "S.A.M" pour te ramener chez toi, on peut dire que ça va...

N.B : attention, désormais, les communes, avec les poivrots, c'est comme les pompiers avec les chats coincés dans les arbres, c'est plus gratuit !

enfin je dis ça, après on fait ce qu'on veut, moi j'évite les forêts quand je longe les cimetières.

@narcejo tu as pas tort en même temps j 'y comprend rien.A ta santé ! 

J'ai vu son sourire au téléphone.
Un drôle de fil! La dépêche est tombée. "Il a perdu et pourtant il a gagné." Personne ne comprenait rien. Pourtant c'était devant mes yeux à l'encre imprimé et je lui lisais lentement tout son contenu. Bon, il y a eu un silence. Long le silence, songeur introspectif. De l'autre bout du fil il est venu me prendre la main. "Bon c'est bien" il a dit. Moi j'avais des frissons dans tout le corps, je l'aime bien. "Cela est donc possible" a t-il ajouté. Là, je sentais bien qu'il voulait y croire. "Je te vois demain? Tu aimes toujours la bière arôme mangue?" J'hésitais a lui répondre. Je l'aime bien mais il est un peu fou. Pas dangereux pour les autres ni pour lui même, mais un authentique dingue. Il ne me fait pas peur, bien au contraire, mais les bières mango et lui c' est comment dire? , une fête sans fin et sans limite. Oh ne vous imaginez pas des choses trop salaces , cela est très cérébrale. Cela n'empêche pas les conséquences. Bien au contraire. Il baise avant tout cérébrale si je puis dire. Et des fois ça va loin! Pourtant lui il ne tourne qu'au café noisette. Un excité!

Au final, j'ai repoussé les choses au vendredi. Trois jours, c'est polie et chochotte. J'aime ça. Et puis le "qui perd gagne" ça ce réfléchit un peu. Je le voulais bon. A volonté ! Ça allait me coûter peut être , mais pas nécessairement , bonbon ,mais je prenais ce risque. Cette dépêche était tombé à point, dans ce climat d' insurrection cela réchauffé le coeur.


J'ai relu le papier. Moi aussi je voyais là quelque chose d'incroyablement excitant et dangereux. Rassurant aussi. Le pouvoir disait la dépêche , a vraiment tout fait pour que la nouvelle n'éclate pas au grand jour. Mais les faits sont là et à chaque strate de la hiéarchie étatique un mailllon à fait descendre l'info jusqu'à nous. Demain ça sera dans tout les médias. Le président va comme d'habitube ne rien dire et le premier ministre dire sans rien dire. Ça va créer un doute. Les médias officiels vont faire le reste. Mais il le savent, va y avoir des poches de résistances. Ils n'en sortirons jamais de ces groupes revendicatifs bruyants. Ils vont reprendre ça pendant des années et narguer le pouvoir.
Mais l'essentiel n'est peut-être pas là. C'est au niveau des individus que ça va le plus secouer, comme ça me secoue et secoue l'autre fou. Tant mieux si ça lève un peu la chape de plombs.
Moi je suis d'un caractère plutôt joueur sauf si je pense qu'on me marche sur les pieds. Tout ce qui est hors normes chez les hommes m'intéresse. Hommes je dis bien, les femmes ne m'intéresse plus. Elle ne me gêne pas mais depuis quelque temps je n'ai plus rien à leur dire. J'ai eu de bons trips avec elles mais au final trop compliqués, énergivores. J'ai plus vingt ans peut-être? Non moi ma vraie passion c'est les bonhommes. Ils sont cons que s'en est un malheur! Mais tellement attendrissants. Je n'ai que peu dragué les femmes, je n'aime pas séduire je préfère être séduit. Je suis beau sans excès, longiligne. Parfois je porte une fine barbe souvent non. J'accorde de l'importance aux vêtements, à l'entretien soigneux de mon corps, aux choix culturels que je consomme. Je me branle peu mais par petites périodes beaucoup. J' ai des relations occasionnels avec deux bons amis et depuis quelques temps avec l'autre fou mais lui c'est pas toujours le cas, souvent on y pense même pas. Ce que j'aime avec les hommes c'est être séduit je l'ai déjà dit et faire la chochotte, je l'ai déjà dit aussi. C'est que cela à son importance. J'aime les discours qui me pénètre l'âme et jamais une femme ne ma offert cela. Dans la gente féminine je n'attire pas les intellos.

Je suis trés réceptif aux discours qui me plaisent. Un vrai buvard! Alors , j'ai lu et relu tout ce qui existait sur ce principe qui venait de s'étaler sur la place publique pendant les jours me séparant de la rencontre et de la mise en pratique. Ça m'excitais au plus haut point. Le principe du qui "perd gagne" est très simple, à la base c dire qu'il n'y a jamais de perdants. De quoi nous rendre enfin tous heureux!



 

Il portait les cheveux longs. Pour un homme de son âge et avec le peu de soin qu'il leurs accordés c'était plutôt moche. Mais ça façon de regarder les gens et les choses , une sorte de curiosité pénétrante, m'a tout de suite séduit. La première fois que je l'ai rencontré c 'était à l'occasion d'un "vide maison" d' un couple d'amis qui partait à l'étranger. Ils vendaient tout ce qu'ils ne pouvaient emmené avec eux. J'y ai acheté le fauteuil que j'occupais chroniquement à chaque fois que je passais chez eux. Lui , il avait vu l'affiche sur la porte d'entrée de l'immeuble qui invitait à monté au deuxième étage appartement 26 pour cette brocante privée. Il à surpris tout le monde avec ses cheveux hirsutes et ses yeux scructateurs. Il regarda longuement le fauteuil dont on venait de s'entendre sur le prix avec la femme du couple et fût désolé d'apprendre que je venais de l'acheter. Il se consola très vite et demanda a la maitresse de maison les raisons de ce départ. Mon amie lui donna brievement les raisons et rejoigna une personne qui s'intéressait au splendide tapis persan du séjour . Du coup on se retrouva , seul, presque face à face, sans trop savoir quoi se dire. Il m'a regardait à sa façon et moi comme un con je restais gêné par son regard , dandinant mes hanches comme une petite fille intimidée. Il a sourit. Je lui rendit ce sourire et pour retrouver un peu de contenance je me laissait tombé dans le fauteuil. Je m'installais les jambes croisées, droit ,les bras bien calés sur les accoudoirs. Il fit mine de s'interrresser à un bibelot quelconque , puis à une petite table aux pieds en fer forgés, formant par don parcours un cercle autour de moi. La vente arrivait à sa fin. Tout ou presque était vendu et les derniers visiteurs s'en allaient. A ce moment il rompit le cercle est me rejoigna en diagonale. "Vraiment accueillant ce fauteuil" dit il. Je lui répondit aussitôt que c'était un fauteuil pour inviter, qu'il permettait à celui qui recevait d'être certain du bonne aise de son invité. " De nouveau il a sourrit. De nouveau il m'accorda un regard perçant. Le couples d' amis qui venaient de faire leur adieux dans le hall d'entrée aux derniers acheteurs me rejoignérent et semblaient surpris que mon dessineur de cercle et diagonale fut encore là. Mon attitude et l'atmosphère que nous avions créé dans le salon les mis un peu dans l'embarras et l'homme du couple comme à son habitude dans des situations délicates et à cette heure proposa un apéritif. "Bon ,toi je te demande pas, bière mango comme d'hab! " j'acquiesais d'un petit mouvement de tête et d'un rictus satisfait. Mon ami demanda à l'homme géométrique ce qui pourait lui faire plaisir et enumera tout les alcools de son bar. " un petit café noisette me ferais plaisir mais je ne veux pas m'imposer." Mon ami me regarda puis répondit. "Vous imposer? Mais non , on vous réclame il me semble." Sa femme ne put s'empêchait de rire.
 

Il m'attendait à la terrasse d'un café à deux pas de la madeleine. Il affichait un large sourire prometteur et sensuel. Il avait fait un peu couper ses cheveux. Il avait soigné sa tenue. Il voulait me plaire. On ne s'embrassa pas, on se serra fortement. Une étreinte réconfortante et étouffante tout à la fois. Le qui perd gagne avait gagné du chemin.
L' amoureux savait le prix de l'amour comme le besogneux la valeur de son aigreur, le pauvre la valeur de sa rancoeur et le riche sa vanité. Plus de compétition. Mais déjà un étrange goût, l'époque.


Cette sorte de mal pour un bien ( ou le contraire) avait gagné mon amoureux et j 'étais je crois moi-même bien atteint.

Je me serrais plus fort. Ses lèvres se déposèrent sur mon cou. J'étais transporté, enivré. Il me tenait dans la paume de sa main. Son étreinte virile voulait entièrement me posséder et moi je disparaissais, presque engloutie.

Au loin on entendait le bruit d'une manifestation. Certainement la fin , le moment de dispersion des troupes, là où les manifestants rejoignent une bouche de métro lointaine mais ouverte ou bien le car affrété pour l'occasion. Une odeur de fumigènes accompagnée toujours ces révoltés.
Mon amoureux relacha son étreinte et son regard se mêla au mien. Je devais, je pense, avoir le regard du désir, le sien à ce moment là n'exprimait que le dégoût.
Des sirènes de police hurlaient près de nous, des voitures grises et noires banalisée avec des gyrophares passèrent devant la terrasse. "L'éternité" je lui ai dit "méprise cette agitation. " Jai rajouté  "je ni suis pour rien. Pourtant, ton amour s'échappe et je deviens un monstre. Malgré tout ,ce soir, tes yeux me couvrirons de délices car c'est moi qui, possède la malice." Je finissais par un " Pense à l'instant présent." Mon dieu ! je donnais tout!

Vers les 21 heures on avaient faim. On allaient à " la cantine" un de nos restaurants préférés vers place Clichy. C'était pas si loin que ça mais on a comme même pris le métro. Le calme était revenu dans la rue. Quelques manifestants coiffés de la révolte, sorte de chapeau orange entre le béret et le calot, s'attardés encore dans l'avenue et les rues adjacentes. Les terrasses des cafés retrouvaient leur tranquillité. Avant de partir pour le restaurant et après notre corps à corps de retrouvaille, j'entamais la conservation sur le sujet de notre rencontre. Je lui faisais part de mes trouvailles et lui de temps en temps émettait un petit commentaire.
" Il est bien trop tard pour que l'état s'oppose à quoique ce soit. Ils ne peuvent plus nier le droit au bonheur pour tous. Ils restent gagnants dans la limite qu'impose le droit au bonheur de tous. A tout les niveaux de la société ce devoir s'impose ! "Et l'amour "interrogea t-il ? "Peut on perdre l'amour pour ensuite le gagner? "

Qui est cet homme cité dans la dépêche qui par son "qui perd gagne "personnel avait mis le feu aux poudres ? L' époque jusqu'à là célébrait les vainqueurs et se souciait peu des perdants. Les perdants étaient la variable d'ajustement de la société. Entre le dedain et la bonne conscience charitable. La solution c'était les vainqueurs mais depuis déjà longtemps un doute grossissait. Et si les vainqueurs prenaient aux autres quelque chose qui ne leur appartient pas?

 

...doublon

Le 10/01/2020 à 11:57, landbourg a dit :

 

Putain, dès la deuxième phrase, tu m'as fait fondre en pleurs !

Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

Putain, dès la deuxième phrase, tu m'as fait fondre en pleurs !

Castafiore de salle de bain j'ai des souvenirs plein les reins! Merci mon lapin. Mais fallait pas pleurer! Quelle sensiblerie alors! 

Ses yeux étaient verts noisette et ses cheveux bruns. Sur la photo on le voyait jusqu'à la taille. Ses mains s'engouffraient dans ses poches . Il riait. Pourtant femme, enfants, il avait tout misé par la force des choses au qui perd- gagne. Jeu de l'époque faisant plus de ravage que les jeux d'argent. On y jouait sa vie, celle des autres, emportait dans un mouvement que plus rien ne semblait pouvoir arrêter. Lui il avait découvert l' amour , pas celui qui dure toujours, non, mais celui qui est humain. Tout le monde semblait avoir grandi autour de lui. Le monde avait tellement changé. C'etait lui, c'était nous. Des barricades s'étaient érigées. Pas de celles qu'on voit , mais de celles qu'on ressent. La photo, son portrait respirait, projetait cela. Même les dormeurs, les somnanbules s'éveillaient. Un miracle? Non, plus personne n'attendait un sauveur.

 Just be kind.

Elle avait les lèvres bleues 

Et le sourire à  l'envers

Trop peu! trop peu!

J'ai regardé derrière. 

Et le temps a coulé 

Vers un futur - fusée 

Presque une noyade. 

Enfin, comme un Jésus dans la crèche ! 

J' avais traversé un moment de doute. Etait-il possible que quelque chose se tramait en arrière du qui perd gagne? Quelque chose de bien moins joyeux qui étalait sa toile en arrière plan? Une réponse négative à l'élan général.
J'avais beaucoup pleuré durant cette périodes immobile. Des regrets s'étaient insinués dans mes pensées. Puis je souffrais de solitude. Depuis le confinement je ne voyais plus mon amant et aucun discours ne venait troubler mes cogitations. J'étais reclus chez moi comme un ermite emmuré. Il y avait bien le net mais je n'avait aucun goût a m'y plonger. Seul mes idées m'intéressé. Idées que je ne maîtrisé pas. Idées qui me faisait errer d'une considération à une autre sans répit. Idées qui se résumées à une poignée de souvenirs dont je voulais arracher le sens et qui m'échappait comme de l'eau entre des doigts.
Qu'allais-je faire de moi?
Bien sûr de temps en temps me revenait le qui perd gagne. Mes postures de perdant me donné plein d'espoir et cet espoir me rendait gagnant donc perdant. C'était sans fin.

"On en est où de ce qui perd gagne ? Quelqu'un a des nouvelles? " Le marchand de journaux de mon quartier me regarda avec des yeux ahuris. Son masque chiurgicale bleu ne m'empêcha pas de deviner une mou dédaigneuse. Les yeux parlent plus que la bouche. "Plus rien à foutre de cette histoire, la pandémie a tout emportée." "Et le gars sur la photo?" "Aux dernières nouvelles tout allait bien pour lui. " "Ah oui ?" "Je crois bien que c'est un égoïste ce gars. " "heureux homme"
Je prenais quelques quotidiens et je retournais dans ma grotte. Moi je ne suis pas un égoïste c'est peut-être pour ça que je n'y comprend rien et que je ne sais pourquoi, je souffre.

... mais la souffrance et la solitude ne sont rien. Ce qui compte c'est un jour ce retrouver face à soi-même et se baigner dans l'eau de jouvence.

Qui perd gagne ? Perdre gagner... quelles drôles de prétention ou de soumission. 

Allez! Direction les étoiles. Elle s'appelle Brigitte !  

La revanche
En avalanche
Je fais la planche
Sur une eau calme
Au milieu du vacarme
Qu'on me désarme
Je n'ai plus de larme
Qu'on me noie
Je suis aux abois
Qu'on m'enterre
Je suis en enfer

Ton ombre me suit
Ma colère tue
Je pleure sans bruit
Rigole des rues

Mon manque me dit
Jardin et silence
Égayent ma vie
Accordent mes sens

J'ai des souvenirs
L'incompréhension
L'amour devenir
Et nos désunions

Hier est partie
Enfoui sans soleil
Miettes de ma vie
Ciel sans éveil

Avenir troublé
Le temps sans issue
Rivière asséchée
Oui je suis vaincu

Reste le pourquoi
Ce désir vivant
Venu jusqu'à moi
Coule dans mon sang

Et l'amour "interrogea t-il ? "Peut on perdre l'amour pour ensuite le gagner? "
La question de mon amoureux me revenait comme une flèche qui se planta dans mon cœur. Je ne le voyait plus. Je ne sais quelle mission à l'étranger le retenait depuis 2 mois. On avait échangé quelques mails et le silence c imposé. J'avais retrouvé comme par miracle le goût des femmes et très vite deux prétendantes tournait autour de moi.
Elles sont bien cabossées mes princesses mais je leur trouve beaucoup de charmes. Des vies à bout de souffle remplies de doux et de terribles souvenirs. Je les écoutes plus que je parle, je les fais rires lorsqu'elles se réveillent de leurs longs monologues.
Elles ont perdus l'amour et cherchent à le reconquérir mais leur âge ne leur permet plus de rêver autant qu"elles le voudraient. Moins qu'un amoureux je suis un confident et je ne cherche pas à être plus que cela. A l'heure des baisers et des caresses, je m'enfuis, mais d' une certaine façon je les aimes. Au niveau sexuel pour moi c'est depuis le confinement le calme plat. Je pense à mon ex et à ma révolution personnelle. Mes prétendantes me prennent pour un gentleman qui sait prendre son temps mais moi je sais ce qui me retiens de les posséder quand elles se font câlines. Je pense à la femme avec qui j ai vécu 30 ans et cela me tourmente.

J'ai donc tout perdu mais je ne sais plus très bien pour quelle raison. J'ai gagné, je le sens, mais je ne sais pas quoi. J'affiche un sourire radieu mais je me sens régulièrement très en colère .
Depuis l'épidémie tout le monde à oublié le "qui perd gagne." Pourtant les perdants sont certainement encore plus nombreux aujourd'hui. La gagne n'est pas forcément évidente à ressentir. Et pourtant elle est là. J 'avais gagné deux copines qui me faisait comprendre combien la vie peut-être source de désolation et je passais pour un chanceux dans mon numéro d'équilibriste.

   Ce que je veux en fin de compte c revenir en arrière mais changé, transfiguré comme le gars sur la photo du journal qui lui semblait s'élancer en avant.

   Oh oui elles sont belles mes deux princesses cabossées, mes deux femmes chahutées par la vie.
L'une d 'elle est veuve et l'autre divorcée. Chacune porte en elle des années de douleurs et de solitudes. Elles ne demandent qu'à revivre, recommencer, reprendre part à la danse du bonheur. Moi ça me fait fondre. Je suis un grand sentimental. Midinette dans les bras d'un homme, lorsque je tiens une femme dans mes bras, c'est autre chose et quand elles me tiennent dans leurs bras c'est encore autre chose. Je ne tiens pas d'homme dans mes bras. Jamais. Un homme me protège, je ne protège pas les hommes.

    Pour les femmes , en prendre une dans mes bras est ressenti comme une offrande dont je ne me sens pas digne. C'est comme-ci on m'offrait quelque chose que je ne méritais pas. Je suis un grand romantique avec elles, je les adules, les vénères comme des déesses. Elles sont quasi pas vraiment humaines pour moi, elles sont plus, elles connaissent les mystères. Puis, à mon idée, c'est elles qui s'offrent et l'homme qui prend . Au jeu de séduction elles sont les maîtresses du jeu mais dès qu'elles s'abandonnent à leurs prétendants elles se fragilisent, s'exposent. Quand une femme s'abandonne à moi, surtout les premières fois, cela m'émeut au plus haut point, j ai même du mal à croire que je le vis vraiment. C'est comme un rêve.
Lorsque c moi qui suis dans leurs bras, qu'elles ressentent ma fragilité, je me sens comme un enfant. Je suis comme paralysé par une nostalgie sensuelle. Mes deux nouvelles conquêtes ont assez d âge et de déconvenues pour comprendre et aimer cette drôle de façon d' d'être un homme. La plupart des hommes de leur vie ont occasionné en elles des dommages presque irréparables. Un grand amour perdu au départ et ensuite de nombreuses années à chercher de nouveaux bras acceuillants et aimants. Les erreurs s' accumules dans leurs histoires et les regrets aussi. Mes princesses n'ont plus l' innocence, ni même un véritable respect pour elles même. Pour l' une d'entre elle les princes charmants se sont succédés sans jamais véritablement s'arrêter. Presqu'une femme pour tout le monde. C'est elle qui m'intéresse le plus, que je préfère. C'est la divorcée. Elle est très belle quoiqu'un peu forte. Mais dire cela c'est faire croire que la beauté ne serais que du côté des minces. Ceux qui pensent cela sont bien bêtes et bien obtus. Je l'ai été mais maintenant grâce à elle je sais que les rondeurs bien équilibrées sont une grâce. Elle est très sensuelle et je dirais aussi sexuelle. De plus elle à vraiment un esprit bien formé, cultivé, empathique. Un désir de joie de vivre très beau pour qui regarde par-dessus sa misère sentimentale et l' expression de ses jolie grand yeux bleus qui trahissent une profonde solitude. Mon dieu, elle me fait littéralement fondre. Je peux l' écouter pendant des heures , être avec elle de longs moments dans le silence et caresser sa main, effleurer inlassablement ses yeux de mon regard, l 'embrasser longuement, manger sa bouche, serrer dans mes mains ses seins gros et encore bien accrochés. Oui je crois bien que je l'aime et peux être bien comme un fou, avec une passion violente. Je me demande pourquoi tout ses amants sont parties. C'est elle que je posséderais un jour. Et je la garderais pour toujours.

   La veuve c'est fait voler son amour par le destin. Je viens dans sa vie juste au moment où le chagrin s'éloigne enfin. Le moment où peut-être la vie pourrait recommencer.
Je vois bien qu'elle compare mon être à l'être aimé autrefois.
Cela ne me dérange pas. J'ai même parfois l 'impression que cet homme qu'elle a perdu me la confie. Il faut dire qu 'elle me parle beaucoup de lui, c 'est devenu presqu'un ami, cette amitié que l'on peut ressentir pour des personnages romanesque. Ce que j aime en elle , c'est aussi sa grande culture et ses anecdotes sur le milieu friqué et branché parisien qu'elle connait très bien. Nous déjeunons souvent au restaurant ensemble, elle se fait un plaisir à me raconter et visiter son Paris. Elle, elle est plutôt mince. Physiquement elle ne me dis rien. Son corps est muet pour moi. Mais je crois que si elle me le demandait comme un service je lui ferais revivre les bonheurs du sexe. Oui je le ferais à la manière d'un gentil infirmier voulant le bien de sa patiente. Son corps à elle je ne le connais pas, je ne connais que sa main , ses joues que j' embrasse de temps en temps. Je ne connais que ses regards timides et ses demandes silencieuses qu' elle-même semble ignorer.
     Mon ex quitte aujourd'hui mon esprit. Je ne l'aime et ne la hais plus. Elle a disparue.
Il est donc temps pour moi d 'honorer ma divorcée. Saisir à pleine main et tendrement ses bourrelets de chaire , l'aimer ardemment comme elle m 'a dit appréciée l'être. Et la garder auprès de moi. A ce jour c'est ce que je veux.
Ce qui me fait bizarre c'est que depuis ma séparation je ne rencontre que des femmes intelligentes. Chose qui,je l'ai avoué, n'existait pas avant, durant mon ancienne existence. Avant j attirai non pas des femmes stupides mais disons plutôt des femmes simples qui venaient me chercher là où j' étais. Quoique pour certaines et en particulier mon ex avec qui je suis resté 30 ans je peux je crois les qualifier de gentilles et belles idiotes. Il y a quelque chose qui à changé en moi, peut-être que je porte bien mon âge. Il faut dire que j ai la silhouette d un adolescent longiligne et musclé. Mon visage est sans rides. Seules des poches pafois importantes sous mes yeux et des tempes grisonnantes me trahissent. Je rappelle quelqu 'un ou quelques-uns à mes princesses, et à en croire leurs dires, avec un caractère plus aimable. Moi aussi j'ai de l'âge, j'ai appris.