Pépé raconte-moi encore tes histoires ! (3)

plus tard, c'est parti tout seul !

Voilà, cette fois c'est la bonne !

Pépé raconte-moi encore tes histoires ! (3)

Quand je suis rentré en sixième, c'était la dernière année que le lycée n'était pas mixte. Il ne l'est devenu que l'année suivante quand je suis rentré en cinquième. Et pour toutes les classes.

Ce qui veut dire que dans ma classe de sixième, 35 élèves, il n"y avait que des garçons ! On n'était pas en uniforme, mais la blouse grise était obligatoire. Ça faisait encore un peu XIX ème siècle ! La plupart des profs étaient des hommes. Je t'ai déjà parlé de "Banane" en maths ?

– Oui !

– En histoire on avait un vieux bonhomme grand mince vraiment infirme qui marchait tout de travers avec une canne. Il avait une jambe toute tordue. Son nom ? Pinochet ! On l'avait surnommé "Pinôche". Le prof d'anglais lui, qu'on avait surnommé Williams se la jouait à l'américaine ! Très décontracté, il avait un sourire de côté à la Kennedy et mettait les pieds sur le bureau... Mais il y avait des profs femmes aussi ! La prof de musique qui arrivait avec son guide chant à la main comme une valise. Elle le posait sur le bureau et elle pompait d'une main, comme les Shadoks ! Elle nous faisait chanter la gamme do, ré, mi, fa, sol, la , si, do, mais en prononçant : "Bua ! Bua ! Bua ! Bua !... Et donc on  l'avait surnommée ?

-- "Bua" ?

-- Gagné ! Elle était grande, maigre, raide, Bua et toujours en pantalons... Mais la prof de dessin, elle, c'était une autre affaire ! Déjà elle était en jupe... et des jupes pas très longues ! C'était une artiste, elle. Donc un autre type de femme... Et quand elle montait s'installer sur l'estrade, bien visible de toute la classe, et qu'elle s'asseyait au bureau du professeur, qui n'avait pas de devant... ELLE FAISAIT... MASTÉGUER !

-- C'est quoi ?

-- C'est qu'on pouvait voir ses jambes, des fois ses cuisses ! Le bruit courrait que certaines profs qui « faisaient mastéguer », faisaient même voir leur culotte ! Chaque fois qu'elles changeaient les jambes de côté, toute la classe inclinait la tête du même côté !

-- Elle le faisait exprès ?

-- Je ne pense pas !  Mais elles devait bien comprendre qu'il se passait quelque chose de bizarre dans la classe. Quand elle se rendait compte de quelque chose, elle se levait, et passait dans les rangées pour voir notre travail. Et pour moi c’était encore pire !

– Pourquoi ?

– Parce que comme j’étais le premier de la liste par ordre alphabétique, et qu’en plus je dessinais bien, elle m’avait repéré…

Elle s’approche et me donne des conseils genre « Emmanuel, vous devriez faire plutôt comme ça… ! » Aussitôt toute la classe qui se met à hurler « HOU ! HOU ! HOU ! LE CHOUCHOU ! HOU ! HOU !»

– Pourquoi ?

– Parce qu’à cette époque, au lycée, personne ne s’appelait par son prénom ! Ni les profs ni entre nous ! C’était uniquement par les noms de famille qu’on s’appelait ! Mes copains, c’étaient, Landes, Berrut, Proriol, jamais Gérard, Michel ni Roland ! Alors là avec l’ « Emmanuel », de la prof de dessin, j’étais catalogué son « chouchou » ! Je savais plus où me mettre ! Quoi que être le chouchou d’une prof « artiste » qui faisait mastéguer, c’était pas si ridicule, limite une place enviable !

– C’était bizarre ça de s’appeler toujours par les noms de familles…

– C’était une vieille tradition provençale, il me semble. Chacun était tenu de représenter dignement toute sa famille. Peut-être que ça venait de l’antiquité, même ? Des romains ? Des grecs ? Maintenant, si tu remarques à la télé, quand on interviewe quelqu’un, un passant, on dit que son prénom ! Sauf si c’est quelqu’un de connu : là il a droit au respect on donne son nom de famille…

– Oui , c’est vrai ça !

– Dans la cour, quand ils avaient taillé les platanes, on avait de quoi jouer, avec toutes ces branches. On les taillait et on se faisait des échasses ! Je te montrerai !

– J’ai déjà marché avec des échasses !

– Oui ? C’est un coup à prendre, un équilibre, Hein ?

– Et c’était pas interdit ?

– Plus ou moins ! Il fallait pas trop se faire voir !

Avec des bâtons, on jouait aussi à la « Pimpé » On envoyait un petit bâton en l’air avec un plus grand et l’autre équipe devait le rattraper, pendant que les premiers courraient tout autour, de plot en plot… En fait c’était exactement le baseball... qu’on connaissait pas ! Mais avec des bâtons ! Ce nom de « pimpé » c’est un peu un mystère : ça veut dire « envoyer » en grec, ce qui correspond bien au jeu… Mais je doute qu’on y jouait depuis les grecs !

On jouait aussi à la pelote contre le mur du lycée et au « pitchat » !

– C’était quoi ?

– Un pompon ! Il fallait se fabriquer un pompon avec de la laine (je te montrerai comment on fait ) et on jouait avec les pieds. Comme le pompon est un peu gros mais léger, il va plus lentement, il reste plus longtemps en l’air et c’est plus facile pour s’entraîner !

Là, le nom doit venir de l’anglais « pitch  at» ? C’est « lancer, envoyer à »…

Mais le pire moment, c’est une année… je me souviens plus laquelle. La veille de rentrer chez nous pour les vacances de Noël… On devait partir le lendemain… Mais dans la nuit, il a plu, mais il a plu ! Et le matin, quand on s’est levé, on a regardé par les fenêtres, et le lycée, il était… au milieu de la mer !

– Mais y’a pas la mer à Brignoles ?!

– Non ! C’était le Caramy qui avait débordé ! Et le lycée c’était devenu une île, complètement isolée ! ON POUVAIT PLUS PARTIR !

– Et vous avez passé les vacances de Noël au lycée ?

– Non ! Les pompiers sont venu nous libérer ! Enfin, je veux dire « nous évacuer » ! Avec leurs gros camions. Ils nous ont menés jusqu’à la gare des cars qui était plus haute dans Brignoles et pas inondée. Après en passant par derrière, par la route des collines, Camps la Source, tout ça, en car on a pu rentrer à Néoules.

– C’était le car de Piccolo ?

– Non ! Lui, c’était que le car du matin ! Il était déjà reparti...

Cette année-là, avec ces pluies, le lac du Laoucien, de la Roque a débordé de plus de deux mètres de hauteur sur la route. On pouvait venir voir depuis la Roque et depuis Garéoult, mais on ne pouvait plus passer… Ça, je l’ai vu !

il y a 17 minutes, Blaquière a dit :

Voilà, cette fois c'est la bonne !

C’est marrant, cela me rappelle un tas de souvenirs du même ordre, notamment lorsque j’étais pensionnaire.

Concernant les mauvaises notes de discipline, (Il est vrai que je n’étais pas toujours conforme au moule) je trouvais absolument injuste que les pensionnaires soient sanctionnés par de mauvaises notes, alors que les demi-pensionnaires ne pouvaient pas l’être, puisque chez eux à leur domicile, donc absent pendant la période. 

il y a 16 minutes, Enchantant a dit :

C’est marrant, cela me rappelle un tas de souvenirs du même ordre, notamment lorsque j’étais pensionnaire.

Concernant les mauvaises notes de discipline, (Il est vrai que je n’étais pas toujours conforme au moule) je trouvais absolument injuste que les pensionnaires soient sanctionnés par de mauvaises notes, alors que les demi-pensionnaires ne pouvaient pas l’être, puisque chez eux à leur domicile, donc absent pendant la période. 

Oui ! en plus pour une consigne, un demi pensionnaire ou un externe, il venait le dimanche faire sa consigne deux heures et il rentrait chez lui !

 Interne, tu rentrais pas chez toi de tout le week-end, pour seulement deux heures de consigne le dimanche !

Et je crois qu c'est pas compté pour la... retraite !

Je n'ai pas expliqué cette expression absolument mythique en parlant d'une Prof (ou d'une pionne) :

ELLE FAIT "MASTÉGUER" ! 

Ça vient du provençal ; Mastéguer (mastegar) = mâcher...

Mais il y a une différence avec le français "mâcher". Dans "mastégar", il y a une nuance figurée "d'envier". 'Tiens, mastègue!" = ça te fait envie, mais tu l'as pas !

J'ai demandé à ma femme "comment il faudrait dire en français" !!! elle, elle est vraiment française !!!

Elle m'a dit ! "Saliver" ! Elle a raison ! C'est l'expression correspondante.

Ça fait penser au loup de Tex Avery ! Qui salive devant la jolie fille !

Moi j'opterais plutôt pour "mâchouiller" ou "mâchonner"... Parce que j'ai le "mastégar" dans la tête...

Il doit bien y avoir d'anciens potaches du nord de la France qui pourront dire comment ils disaient ?

Le noooorddddd ?

Ils diraient : heiiiiiinnnnn ?

"tu viens à l' ducasse babache"

"Je t appelle et je te dis koua biloute" 

"Mais fais gaffe à la drache sinon tu seras fraique" 

et pour répondre à ta question ils diraient que la prof les a ESBAUBIS .

Enfin...faudrait leur demander de traduire tout ça aux chtimis .. moi c est juste pour avoir vu le film " les ch'tis" que je connais les expressions 

mais le problème ne se serait pas posé dans le noooordddd, parce que des jupes les femmes n en portent pas , elles portent l'maronne et le paletot. 

il y a 22 minutes, sera-angel a dit :

Le noooorddddd ?

Ils diraient : heiiiiiinnnnn ?

"tu viens à l' ducasse babache"

"Je t appelle et je te dis koua biloute" 

"Mais fais gaffe à la drache sinon tu seras fraique" 

et pour répondre à ta question ils diraient que la prof les a ESBAUBIS .

 

Enfin...faudrait leur demander de traduire tout ça aux chtimis .. moi c est juste pour avoir vu le film " les ch'tis" que je connais les expressions 

mais le problème ne se serait pas posé dans le noooordddd, parce que des jupes les femmes n en portent pas , elles portent l'maronne et le paletot. 

 

 

Mince ! Dans le Nord ils sont encore moins français que nous !

Li ai rèn coumprès !

Il y a 1 heure, Léna-Postrof a dit :

 

Il parle aussi des profs qui font mastéguer, le père castor ?

Citation

 

Cette année-là, avec ces pluies, le lac du Laoucien, de la Roque a débordé de plus de deux mètres de hauteur sur la route. On pouvait venir voir depuis la Roque et depuis Garéoult, mais on ne pouvait plus passer… Ça, je l’ai vu ! (1)

 

(1) Oui ! Le lac qui débordait sur la route, je l’ai bien vu, lui ! En revanche, ce n’est pas moi qui ai été évacué par le pompiers ! J’AI MENTI !… J’étais parti la veille ! C’est des copains qui étaient restés un jour de plus avant de partir en vacances de la Noël parce qu’ils habitaient plus loin qui nous l’on raconté. Eux, ils ont vraiment été évacués par les pompiers…

– Des fois, Pépé c'est un menteur !

Le prochain épisode, ce sera :

 Pépé raconte-moi (4) : les filles et le sexe !

Je vais m'y mettre...

En sixième, je l'ai dit, on n'était que des garçons. Des "professeures" faisaient mastéguer, certes ! Mais c'était pas tout ! Au fond de la classe, il y en avait de rudes. Comme ce Pepino ou ce Zarzozo, dernier de la liste évidemment, par ordre alphabétique (mais pas que) qui se distrayaient comme ils pouvaient. Par exemple en se faisant aspirer un testicule dans le capuchon transparent de de leur stylo encre après en avoir fait le vide d'air...

Une sorte d'expérience sur la pression atmosphérique...

Ça mettait une certaine ambiance dans la classe...

.....

il y a 5 minutes, Blaquière a dit :

Par exemple en se faisant aspirer un testicule dans le capuchon transparent de de leur stylo encre après en avoir fait le vide d'air...

P'taing cela doit faire mâle ! 

il y a 12 minutes, Enchantant a dit :

P'taing cela doit faire mâle ! 

Peut-être mais je dis que la vérité ! Perso, j'ai pas... test...é !

Le 07/01/2020 à 17:44, Blaquière a dit :

Il parle aussi des profs qui font mastéguer, le père castor ?

Je ne saurais dire. J'ai loupé les saisons 3 et 4 de PC. 

Il y a 5 heures, Blaquière a dit :

Le prochain épisode, ce sera :

 Pépé raconte-moi (4) : les filles et le sexe !

Je vais m'y mettre...

 

En sixième, je l'ai dit, on n'était que des garçons. Des "professeures" faisaient mastéguer, certes ! Mais c'était pas tout ! Au fond de la classe, il y en avait de rudes. Comme ce Pepino ou ce Zarzozo, dernier de la liste évidemment, par ordre alphabétique (mais pas que) qui se distrayaient comme ils pouvaient. Par exemple en se faisant aspirer un testicule dans le capuchon transparent de de leur stylo encre après en avoir fait le vide d'air...

Une sorte d'expérience sur la pression atmosphérique...

Ça mettait une certaine ambiance dans la classe...

.....

Se faire aspirer le testicule dans le capuchon transparent ? Original. 

Nous nous contentions simplement de bavarder, à mon époque. Et nous devions aussi écouter les malheurs du prof d'anglais dépressif qui venait de se faire larguer par sa femme, et dont la chaudière l'avait aussi lâché. La loose. 

Il y a 5 heures, Léna-Postrof a dit :

Je ne saurais dire. J'ai loupé les saisons 3 et 4 de PC. 

Se faire aspirer le testicule dans le capuchon transparent ? Original. 

Nous nous contentions simplement de bavarder, à mon époque. Et nous devions aussi écouter les malheurs du prof d'anglais dépressif qui venait de se faire larguer par sa femme, et dont la chaudière l'avait aussi lâché. La loose. 

On aimerait bien en savoir plus...

Il y a 17 heures, Blaquière a dit :

On aimerait bien en savoir plus...

Eh dis donc monsieur, je ne suis pas en âge d'être une mémé. Même pas une mamie. 

Je vous lis. Poursuivez. 

*tirage de langue*

Le 08/01/2020 à 17:54, Léna-Postrof a dit :

Je ne saurais dire. J'ai loupé les saisons 3 et 4 de PC. 

Se faire aspirer le testicule dans le capuchon transparent ? Original. 

Nous nous contentions simplement de bavarder, à mon époque. Et nous devions aussi écouter les malheurs du prof d'anglais dépressif qui venait de se faire larguer par sa femme, et dont la chaudière l'avait aussi lâché. La loose. 

il y a une heure, Léna-Postrof a dit :

Eh dis donc monsieur, je ne suis pas en âge d'être une mémé. Même pas une mamie. 

Je vous lis. Poursuivez. 

*tirage de langue*

Là n'est pas le problème ! Je pensais au prof d'anglais dépressif et à sa chaudière :(je ne parle pas de sa femme!)

Pour ce qui est de poursuivre, c'est fait ! (Raconte-moi 4) et c'est de plus en plus chaud !