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son pseudo était le n'haricot


kinobunika joy

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Membre, Posté(e)
kinobunika joy Membre 3 851 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

avant de "m'installer " sur Forum.fr je participai à un forum que certains nommaient "l'agrume" il y avait un forumeur très actif, et très courtois, qui ne manquait jamais de répondre lorsqu'on se posait sur ses fils, il  racontait des histoires, je ne sais si il en était l'auteur, mais je les lisai toujours avec plaisir, aussi avant qu'elles disparaissent j'en avais c/c quelques unes, j'espère ne pas me mettre dans "l'illégalité foromique" en vous faisant partager celle ci et j 'espère que si il passe par ici il ne trouvera pas ma démarche trop cavalière.

Belle après midi à tous.

auteur date 
Le n'haricot
Posté le 06/01/2008 à 20:19 Il faut dire que j’ai le sentiment de l’avoir toujours connue, vieille…Ca fait toujours ça quand un enfant regarde un adulte…Elle est née en 1899 et se prénomme Augustine…

Cette personne était très connue dans ma région et même au-delà…

C’était une personne simple, comme il en existe encore beaucoup…Elle n’a fréquenté l’école que jusqu’à ses huit ans car à cette époque, les enfants stoppaient fréquemment les études pour travailler dans le but d’aider aux besoins financiers de la famille (nous sommes en 1907)…Elle a quand même pu apprendre à lire, à écrire et à compter…En fait, ce qu’il fallait pour se débrouiller dans la vie courante…

Elle a vécu les deux guerres et les a traversées sans trop d’encombre…En fait, sa vie de jeune fille s’est résumée à travailler…puis travailler…puis à se marier et faire cinq enfants…Son mari décéda en chutant d’un arbre.... Sa vie de veuve a continué sans grande métamorphose...Une vie banale…

Quand j’allais chez elle…Il y avait toujours à un moment ou un autre, une visite impromptue qui venait perturber notre rencontre…Augustine se levait et accueillait ces étrangers sans faire de façon…Elle avait un don. En Normandie, on disait d’elle qu’elle était "guérisseuse" et plus précisément "toucheuse"…Parfois les gens venaient de loin …Le bouche à oreille faisait son chemin…et plus le temps passait, plus elle recevait de visites…Il y avait parfois jusqu’à trois ou quatre voitures dans sa cour…

Les maladies concernant la peau étaient sa spécialité : Toutes les dermatites, Eczéma, verrues, zona, brûlures, panaris, acné…On venait même la chercher pour soigner des animaux d’élevages des fermes environnantes…Une vraie dermatologue ambulante mais sans diplôme…

J’ai maintes fois assisté à des "consultations bizarroïdes" : Augustine semblait marmonner des mots étranges à voix basse, des incantations ou des prières puis elle effleurait ou touchait les lésions avec sa main gauche (celle du cœur me confia-t-elle plus tard)...En fin de consultation, elle donnait des indications à suivre :
-"Mettez de l’huile une fois par jour pendant trois jours puis les trois jours suivants, mettez de l’eau trois fois par jour sur la zone et laissez sécher…"
Ou encore :
-"Prenez une pomme, coupez-là en quatre et passez les huit faces intérieures sur votre verrue et laissez sécher…Ensuite, reconstituez la pomme en rassemblant les quatre quartiers et allez l’enterrer dans un endroit où vous êtes sûr que personne n’ira creuser…Quand la pomme sera pourrie, votre verrue aura disparu"…

Pas d’honoraires car Augustine n’a aucune compétence médicale et donc pas de reconnaissance de l’ordre des médecins…Les "patients" lui donnent ce qu’ils jugent être la bonne somme (selon leur envie de guérir, je présume)…

Ca laisse pantois !!!

Ce que je sais par contre, c’est que sans ce don et les rentrées d’argent qui l’accompagnaient, Augustine aurait été très pauvre…

Augustine a soigné les gens jusqu’à ses quatre-vingt-dix ans à peu près…

Le poids des ans faisait son œuvre…et il lui venait difficile de se déplacer…Par chance, l’un de ses fils était ce qu’on appelle un "vieux garçon" et il a toujours vécu chez elle. Son fils a assumé Augustine au quotidien pour qu’elle puisse rester chez elle jusqu’à la fin…

La dernière fois que je l’ai vue, c’était en 1994…Augustine ne pouvait plus parler…Elle respirait difficilement dans son lit…Nos regards se sont croisés et je lui ai pris la main…On n’a échangé aucune parole mais je vous assure qu’on s’est tout dit…Nous n’étions que tous les deux et j’ai fait un dernier baiser à ma grand-mère maternelle avant de partir…

En juin de la même année, je la revis allongée sereinement sur son lit de mort…Elle avait le visage rempli d’eczéma mais elle était belle.

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A+
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Membre, 56ans Posté(e)
Bounty067 Membre 1 568 messages
Forumeur forcené ‚ 56ans‚
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Bonjour, et merci pour ce rappel.

Oui j'ai aussi fréquenté ce forum "agrume" jusqu'à sa fermeture, et je me souviens du N'haricot...

Aucune nouvelle depuis.

 

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Membre, Pépé fada , râleur , et clairvoyant ., 78ans Posté(e)
Maurice Clampin Membre 10 953 messages
78ans‚ Pépé fada , râleur , et clairvoyant .,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Bounty067 a dit :

Bonjour, et merci pour ce rappel.

Oui j'ai aussi fréquenté ce forum "agrume" jusqu'à sa fermeture, et je me souviens du N'haricot...

Aucune nouvelle depuis.

 

:pap:  Oui ....

Je me souviens bien du N'haricot ..... Il avait une assez jolie plume .

Je lui ai même répondu une ou deux fois sous le pseudo le N'iroquois (on pouvait facilement changer de pseudo au gré des interlocuteur ou des sujets ) .

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
kinobunika joy Membre 3 851 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

pour l'Ours5785 - Pascou- Bounty067-et Maurice clampin:

Bonjour,

Puisque vous êtes passez par ici il y a quelques, vous repasserez bien par là.......

Belle après midi à vous.

 

MAURICE, LE JOURNALIER... De : Le n'haricot Posté le 10/02/2008 à 18:18:11 
Maurice est un homme banal, tellement banal que ceux qui n’aiment pas les banalités feraient mieux de décrocher de mon histoire tout de suite. 

Je le connais depuis mon enfance et j’ai toujours pensé qu’il était muet ou presque…A sa décharge, je pense également que peu de personnes dans son entourage lui demande son avis. Tout le monde sait que Maurice n’est pas allé très longtemps à l’école et de plus, le peu de temps où il a fréquenté les bancs scolaires, il n’était pas parmi les meilleurs élèves. 

Maurice a découvert le monde du travail à l’âge de onze ans, en 1938. Par hasard, il est devenu journalier agricole suite à un placement d’office de ses parents dans les fermes environnantes. Avec le début de la deuxième guerre mondiale, les bras virils vinrent à manquer et le travail du jeune Maurice s’amplifia, ce qui lui permit d’apprendre son métier... 
Il faut savoir que les journaliers agricoles sont payés à la journée à un tarif précis suivant les tâches effectuées, un peu comme les dockers qui chargent ou déchargent les marchandises des navires sur les quais… 

Jamais des idées de changer de travail, de s’instruire, de s’élever dans la société ne lui vinrent à l’esprit…Il gagnait peu et était probablement affecté aux travaux les plus pénibles et les moins valorisants sur les fermes avec certainement des heures non rémunérées qu’il ne réclamait jamais…Je ne peux faire que des suppositions car il n’est pas homme à confier ce genre de détails. 

La seule chose certaine que je connais de son travail est la suivante : Départ au travail vers 06h00 et retour suivant les saisons entre 19h00 et 21h00. Je le sais, car je l’ai croisé à maintes reprises, par tous les temps, sur son vélo mal éclairé. 

Sa vie professionnelle s’est passée…Il a vieilli et ses longues journées devaient être plus difficiles à assumer. Jamais d’arrêt de travail, jamais de plaintes, jamais de commentaires sur son travail…Il a toujours réussi à avoir du travail, comme par miracle malgré la révolution et l’industrialisation du monde agricole. 

Maintenant, Maurice est à la retraite. Il vit seul et à 81ans. Il mène une vie de solitaire dans un petit hameau et doit passer certaines journées sans parler, sans voir âme qui vive. Son squelette est usé, fourbu d’arthrose et sa santé est très moyenne. Je sais qu’il ne se plaint jamais et il m’arrive quand je passe dans le coin de m’arrêter, juste pour voir s’il va bien…Il me vouvoie alors qu’il m’a vu en couche culotte…Un respect secret nous lie…On boit un café et on discute de banalités pendant un quart d’heure…J’ai appris progressivement quelques bribes de sa vie, à force de lui poser des questions…Je lui fais une consultation à l’œil et il remplit avec fierté mon coffre de produits venant de son petit jardin…Un marché gagnant-gagnant ! 

Je viens de taper ce billet en "live", parce qu’aujourd’hui même, j’ai appris par un de mes confrère que Maurice n’était plus…Il s’est éteint comme il a vécu, sans bruit… 

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  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
kinobunika joy Membre 3 851 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Bonjour, 
 
toujours du même auteur, encore un souvenir d'enfance..................
 
Belle après midi à tous..
 

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LE MAT DE COCAGNE… De : Le n'haricot Posté le 13/01/2008 à 18:05:25 
Quand j’étais petit, une fête annuelle était organisée à l’occasion de la saint Pierre…Diverses festivités avaient lieu ce dimanche là pour vénérer le saint patron de la commune… 

A l’aube, la modeste fanfare communale se chargeait de réveiller les gens du bourg en essayant de ne pas trop commettre de "couacs"…L’essentiel était de faire sentir que cette journée serait particulière…et que la population ferait mieux de ne pas traîner au lit… 

Le matin, être présent à la grand-messe montrait que le côté festif de la journée qui s’annonçait ne vous empêchez nullement de vous recueillir et de faire pénitence pour tous les abus que vous risquiez de commettre dans la journée...Une "auto-absolution" anticipée en quelque sorte !!! De plus, il était toujours bon pour son image de marque d’être vu à l’église…D’après mon père, ça posait son homme et ça lui conférait de la respectabilité et de la crédibilité !!! Puis, beaucoup d’affaires commerciales commençaient sur le parvis de l’église et se concluaient au café de l’église juste en face, après quelques verres…Je crois sincèrement que c’était le but inavouable de mon père… 

Pour ma part, je subissais la matinée dans mes habits du dimanche et je piaffais d’impatience dans l’attente des réjouissances de l’après-midi… 

La rue principale du village était décorée par des fanions et il y a même une sono qui crachotait de la musique ou qui incitait les habitants à jouer à la tombola, à estimer le poids d’un filet garni ou à s’inscrire dans une équipe de tir à la corde… 

L’après-midi commençait par une petite course cycliste dont le tracé faisait une boucle à travers la commune. Nous avions donc la chance de voir passer les coureurs à maintes reprises…Le garde-champêtre et quelques gendarmes venus du chef-lieu de canton assuraient la sécurité à grands coups de sifflets…Dans l’attente d’une nouvelle apparition du peloton, les hommes se retrouvaient à la buvette avec des "connaissances" qu’ils semblaient ne pas avoir vu depuis une éternité…C’était l’occasion de boire deux "canons" et de refaire le monde…Ce jour là, il fallait mieux savoir gérer sa consommation d’alcool malgré les bonnes résolutions prises le matin, devant Dieu…Le fait de manger une galette/saucisse pouvaient leur donner l’impression d’aider à supporter les excès d’alcool… 
Les femmes se rencontraient également et certaines s’asseyaient en groupe le long d’un talus pour se raconter les derniers potins des environs…pour regarder les coureurs passer, à l’occasion…Puis, elles surveillaient les plus petits enfants et aussi les maris qui semblaient trop souvent près de la buvette…D’autres, plus pimpantes formaient des groupes de "m’as-tu vu" qu’on ne pouvait effectivement pas louper dans leurs plus beaux atours… 

Tous les habitants de la commune étaient dehors, impliqués et intégrés dans la fête… 

Les enfants entre cinq et dix ans attendaient autre chose…Ils n’avaient qu’une envie, tout comme moi : Décrocher l’un des cadeaux qui semblaient nous narguer au sommet du mât de cocagne, couronné, en son sommet, du drapeau français…Le poteau mesurait autour de quatre mètre de hauteur et était savonné depuis sa base…Il était donc très glissant et ça allait être une récompense bien méritée que d’aller frapper de la main l’un des paquets enveloppés dans du papier journal qui pendouillait au bout d’une ficelle autour d’un cerceau…Tout ça dans la bonne humeur et sans aucune mesure de sécurité….J’espérais avoir la chance de faire parti des heureux élus qui auraient l’occasion de tenter cette opération car dès que le dernier cadeau serait touché, le jeu s’arrêterait… 

Les enfants qui ne pourraient pas tenter le mât de cocagne auraient en compensation, le droit de participer à la partie de casse pots…Ce jeu consiste à bander les yeux d’un enfant puis de le faire tourner sur lui-même plusieurs fois pour le désorienter…puis à l’aide d’un maillet en bois, il doit détruire l’un des pots suspendus par des ficelles à un portique en suivant les indications données par le public...Chaque pot contenant évidemment un cadeau… 

Pour ma part, j’avais réussi à me glisser dans la sélection du mât de cocagne et j’étais tout fier de l’annoncer à mon père…Toute la commune observait l’épreuve et il n’était pas question d’échec dans ma tête, ni dans celles des autres enfants…Ca faisait déjà plusieurs jours qu’on tentait en groupe, la grimpette de la base du poteau et ce n’était pas évident…On ne savait pas si on aurait assez de force dans les bras, le jour "J" pour atteindre le cerceau…Et ses surprises tant convoitées… 

Mon père me demanda de l’accompagner quelques minutes à la maison avant l’épreuve, avec un clin d’œil…Je le savais assez rusé pour être convaincu de le suivre…On se dirigea vers le cellier et plus précisément vers le tonneau où il gratta le pourtour de l’avant du tonneau pour récupérer de la résine...Puis il m’en enduisit les mains qui soudainement devinrent très collantes…Il me dit qu’avec ça, je devrais y parvenir ! 

L’épreuve commença…et tous les enfants réussissaient…incroyable ! Mon tour vint et ce fut sans trop de problème que je frappais un paquet tout en haut de ce poteau…Un adulte descendait le cerceau, à l’aide d’une corde pour récupérer les "trésors" cachés…Quand un enfant peinait un peu et suivant son âge, l’adulte abaissait parfois le cerceau d’un mètre pour que le môme puisse ne pas repartir bredouille… 

En fait, tous les enfants comparaient leurs trophées et je remarquais que mes petits camarades avaient les mains bizarrement sales et collantes…A la buvette, je crois que les papas avaient échangé des verres et quelques astuces qui venaient peut-être déjà de leur passé... 

La soirée se terminait par un bal très populaire où la convivialité était le maître-mot… 

Aujourd’hui, la Saint Pierre, fêtée le 29 juin existe toujours…Mais la commune n’organise plus qu’un petit bal qui en général finit mal…Les moyens financiers et les bonnes volontés semblent avoir disparus…En même temps que la population devient vieillissante…Il ne suffirait pourtant qu’une étincelle pour revoir la flamme briller au moins un jour par an dans les yeux des habitants…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
kinobunika joy Membre 3 851 messages
Maitre des forums‚
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Bonjour,

encore une petite histoire.....

Belle après midi à ceux qui passeront par ici......

 
LE PETIT SARRAZIN… De : Le n'haricot Posté le 09/12/2007 à 18:29:10 
Depuis mon plus lointain souvenir, je vois sa frêle silhouette courbée, vêtu d’un bleu de travail noir, d’un béret noir et de bottes en caoutchouc, passer sur la route, toujours à pied, avec une pouche* sur le dos, à moitié remplie de choses invisibles et informes…Tout le monde le connaît sous l’appellation de : "Le petit Sarrazin" … 

Quelle que soit la saison, sa tenue est immuable…Ce qui rend la silhouette du petit bonhomme reconnaissable parmi toutes, lors des ses périples dans la commune…. 

Je pense qu’à force de porter sa pouche, son squelette s’est modifié et a prit une courbe "ergonomique" pour qu’il puisse porter son sac à longueur d’années sans souffrir… 

On peut le croiser, lors d’une sortie familiale, à dix ou à vingt kilomètres de sa bicoque, toujours portant son sac mystérieux…J’ai vu mon père s’arrêter et lui demander de monter en voiture pour le ramener mais celui-ci refuse tout autre moyen de transport que ses bottes… 

Le bonhomme est connu des habitants et tous les adultes le respectent…Il s’est construit une bicoque assez primaire sur un terrain délaissé par la commune, à l’aide de quelques planches, quelques couvercles de boites à conserves et des tôles pour faire l’étanchéité, des plaques de toiles goudronnées…Un bric à brac de matériaux de récupération qui donne un aspect très particulier à sa demeure…La commune ayant fermé les yeux, notre gus s’est fait un jardin qui semble bien entretenu et tout près de celui-ci s’empile un fatras sans nom qui doit correspondre à un butin. Un trésor transporté dans sa pouche au fil des années qu’il doit juger utile de garder...On ne sait jamais, ça pourrait servir un jour ! 

Le petit Sarrazin suit son bonhomme de chemin, sans parler…Il ne parle qu’en cas de stricte nécessité…Pour ma part, je n’ai jamais entendu le son de sa voix…Il passe dans les rues sans s’arrêter comme si, sa course était chronométrée. On pourrait penser que quelqu’un lui a confié une mission vitale et que c’est son unique raison de vivre… 

Sa cabane n’étant pas très loin de l’école primaire, j’ai parfois, avec quelques petits camarades à la fin des cours, lancé quelques cailloux en direction de son toit pour les entendre rebondir et tonner avant de retomber dans le seul but de le voir sortir de sa tanière…de le voir furibond…peut-être même d’essayer de nous courser…mais surtout de savoir s’il savait sortir de ses gonds…et parler…et crier... ! 

En fait, j’ai compris bien plus tard en grandissant, qu’il était un précurseur…Il vivait du recyclage en récupérant les déchets et restes des autres concitoyens... 

Jusqu’au jour où des autorités bien pensantes ont considéré que le bonhomme serait mieux dans une maison de retraite…La mairie a fait le nécessaire pour récupérer le terrain et a mis notre homme manu militari à l’hospice de la commune… 

Il s’est retrouvé avec un aspect physique et un mode vie très différent : Rasé de frais par aide-soignante…Béret supprimé…Pantoufles presque toute la journée (plus de bottes en caoutchouc)…Pyjama à rayures…Attablés avec d’autres à 17h30 pour prendre son dîner…Vision "obligatoire" de l’émission "Des chiffres et des lettres" avant d’être couché à 19h00 dans un lit trop "moelleux" pour pouvoir s’endormir malgré l’alèse plastifiée obligatoire… 

Le petit Sarrazin n’est plus, il a tenu quatre mois…Puis, il s’en est allé sans bruit…comme il avait vécu ! 

Aujourd’hui…Trente ans plus tard, plus personne ne se souvient de lui…Sa bicoque a été rasée…Toutes les traces de son passage sont effacées…A sa place, on trouve un joli pavillon avec une pelouse bien entretenue... 

Il y a peu, alors que je me rendais au cimetière et le hasard m’a fait passé devant sa tombe, dans le quartier des indigents…Il semblerait que quelques personnes aient gardés son souvenir et le perpétuent…tout comme moi…Quelques fleurs étaient là, posées par un(e) anonyme… 

Sur sa tombe, une petite plaque indique que cette place est occupée par Daniel Sarrazin… 

Que la paix soit avec toi Daniel… 

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A+ 
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* Pouche : sac en toile de jute, en patois normand. 
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  • 1 mois après...
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kinobunika joy Membre 3 851 messages
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Bonjour et belle après midi si vous passez par là...

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CHEVEUX DE NEIGE... De : Le n'haricot Posté le 08/06/2009 à 18:30:50 
La sonnerie du réveil matin le fit sursauter. 
Thomas émergeait d’un lourd sommeil, trempé de sueur, cheveux collés au front et les paupières cotonneuses. 

La lumière du jour entrait par la fenêtre et plongeait la chambre dans un clair-obscur diffus, propice à un éveil heureux. 
Le cocorico d’un coq paresseux le tira de sa torpeur et révéla à son esprit encore embrumé de rêves dissous, la réalité. 

Il était en Ardèche pour les vacances et se réveillait au terme de la première nuit, dans une maison de lui, inconnue. 

Dehors, c’était la nature avec le chant des cigales, petites voix du sud. Thomas rit en pensant à tout cela. 
Il se souvint qu’il n’était pas venu seul. 

Il se leva, enfila un short et quitta la chambre, laissant le soleil pénétrer dans la pièce et jouer avec les objets, en une grâce infinie. 

L’odeur puissante du café le saisit aussitôt et il entra dans la cuisine. 
Laura, assise devant un bol vide, écouteurs vissés aux oreilles, sursauta et sourit à l’intrusion du nouvel arrivant. 
-"Bonjour papa. J’ai préparé le petit-déjeuner. Dis, tes nuits sont bien longues ! Il est déjà 09h30." 

Thomas embrassa sa fille et trembla, traversé d’un frisson. La différence de température était sensible entre la chambre et la cuisine, pièce plus fraîche, dont la seule ouverture était la porte, donnant sur une cour ombragée. 
Autour de la table, des objets inhabituels. Une vieille horloge à balancier, un buffet au bois savamment patiné par le temps, une cafetière de fer émaillé. Le sol aussi était étranger, dalle de pierre sombre et froide. 
-"Qu’écoutes-tu demanda Thomas à Laura qui battait la mesure avec son pied." 
-"The Neville Brothers, un groupe américain de soul et de jazz, tu connais ?" répondit avec malice sa fille, en relevant une mèche rebelle de sa chevelure blonde. 
Thomas se souvenait très bien du célèbre morceau "Yellow moon" et répondit à Laura par un haussement d’épaules, une moue prononcée. Puis se saisissant de sa main, il dit : 
-"Bien sur que je le connais ton groupe, ma p’tite fille ! Je ne suis pas aussi ringard que j’en ai l’air et tu oublies que je t’ai initié à la musique" 
Le rire éclata conjointement, rompant l’espace, prémices de liaisons invisibles, d’un réseau secret de connivences, aurore d’une complicité à naître. 

Thomas regarda sa fille, drapée uniquement d’un très ample tee-shirt imprimé d’un motif coloré. 
Elle aurait quinze ans dans une semaine et il n’avait pas partagé plus de quatre ans de son existence avec elle. 
Histoire classique. 
Marié à vingt-deux ans, un enfant était arrivé rapidement. 
Thomas adorait sa fille. Et puis, la vie les avait séparés – Cris, pleurs, silence enfin avaient ponctué la petite enfance de Laura. 
Le divorce survint alors qu’elle n’avait pas encore cinq ans. La mère conserva la garde de l’enfant. 
D’ailleurs, Thomas ne s’était jamais révolté contre cette décision qui éloignait de lui un petit être aux yeux immenses et bleu océan, remplis d’incompréhension quand il lui fut annoncé qu’elle ne verrait désormais son père que de temps en temps. 

Les années avaient passé, paisiblement, loin de lui et Laura adolescente avait ressenti une grande joie quand sa mère lui avait dit qu’elle partirait avec son père tout le mois de juillet dans un petit village, où il avait des amis. 
-"Bois ton café, il va refroidir !" lança-t-elle à Thomas, songeur, qui détaillé le beau visage de sa fille, transformé loin de lui par la sève montante de l’adolescence, alchimie de la nature, miracle de la vie renouvelée, faite de chair, de sang, de rêves et d’émotions. 

Laura signala qu’elle avait trouvé la maison vide à son lever. L’hôte, l’oncle des amis de Thomas devait être au travail depuis le point du jour, ainsi qu’il en était les règles dans ce monde rural depuis le commencement des temps. Thomas ne connaissait "l’oncle", hormis de parole et ne l’avait même pas vu la veille car ils étaient arrivés fort tard en soirée de Paris. 

Ils décidèrent d’attendre qu’une présence humaine se manifestât. 

Au loin, leur parvenait le bêlement de quelques chèvres. 

Père et fille se turent, goûtant un indicible plaisir, fait de bruits nouveaux, de sensations troublantes, de regards attendris furtivement échangés. 
Laura avait posé les écouteurs de son MP3 sur le plan de l’antique table de chêne, et paraissait très attentive au mouvement régulier du balancier de l’horloge. 

Par la porte ouverte sur la cour, parut bientôt une ombre mouvante qui précédait la grâce animale et fière d’un des maîtres de céans, un superbe chat au poil anthracite, à la robe moirée d’éclats intenses, franges luminescences d’un rayon du soleil de juillet. Le félin, un instant surpris, ignora les deux personnages incongrus et se dirigea avec majesté vers le pied ombragé d’un vieux châtaignier, auprès duquel il s’allongea en étirant ses pattes et son cou sublime. 
Il versa alors dans une de ces siestes dont seuls, les chats détiennent le secret, subtile image d’une nature paisible qui semble immobile, mais d’où sourd le bruit intense du bouillonnement de la vie, ne feignant que pour mieux surgir. 

Ils demeurèrent ainsi, silencieux pendant un long moment, essayant de deviner l’altération de leur espace intérieur délicatement modifié par la présence de l’autre. 
Thomas observait la lumière qui dessinait en artiste, des ombres mauves et bleutées sur le visage de Laura, frêle ovale rappelant la perfection magnifique d’un Raphaël ou d’un Botticelli. 

Bientôt, elle lui échapperait. L’enchantement serait détruit et les sortilèges se seraient enfuis. Il y aurait des mots, des larmes et du silence. 
Alors, il serait temps de fouiller son âme. Chercher et trouver. 

Il Songea à un ami de Paris, aquarelliste, qui possédait chez lui, dans son atelier, une collection obsédante de portraits de femmes, éléments d’un puzzle idéal qu’hébergeaient de façon étriquée ses rêves et ses secrets. 
Obéissant à quelques pulsions intérieures, Laura esquissa un geste de la main. Cette fine arabesque, trace dans l’azur, rompit l’équilibre précaire, osmose confinant à l’immobilité, déchira la toile de cette fraction espace-temps fixé, permettant ainsi au réel de s’engouffrer par cette fissure et de jaillir à nouveau, résurgence incongrue. 
-"Je lave les bols et ensuite, j’aimerais me rendre au village." 

L’horloge délivra les coups teintés et réguliers des onze heures. Thomas décida qu’il était temps de se manifester chez ses amis. 
Ils avaient élu résidence plus haut, sur la colline, au pied de laquelle était bâtie la maison de l’oncle, comme un fortin, un poste avancé qui dominait la route sinueuse et étroite, mal entretenue, reliant les bourgs éparpillés au hasard de la géographie mouvementée du pays. 

Thomas et Laura empruntèrent le chemin de terre, dessiné de deux longs lacets. 
Une vue aérienne l’eût représenté en une fine esquisse, imparfaite, timide hésitation de lignes multiples se chevauchant, imprécises à la façon de ces repentirs des croquis de Michel-Ange et Delacroix, où l’idée de régularité dans le mouvement, de grâce ineffable, était moins affirmée qu’insinuée, dissimulant dans l’inextricable imbroglio l’épure idéale qu’il convenait de donner au modèle. 
Taillé au bulldozer, ce sillon permettait ainsi à des véhicules d’atteindre la maison des amis, qui siégeait sur une terrasse artificielle. On y avait par bonheur, préservé les cerisiers et quelques pommiers. 
Au milieu de la terrasse, un énorme châtaignier cerclé de fer imposait sa haute stature et sa noblesse d’essence. Il prodiguait à cette heure de la journée, une grosse tache d’ombre et la fraîcheur nécessaire au repos. 

Ils trouvèrent d’ailleurs une petite compagnie de quatre personnes sous le feuillage protecteur du grand arbre. 
Sourires, embrassades, rires, haussement de voix… 
Les amis de Thomas firent les présentations. 
Laura, seule à ne connaître personne, fut intimidée et se rapprocha de son père. 
-"Cette charmante demoiselle doit être Laura !" s’exclama Jean, l’ami. 
-"Si grande et si belle ! Tu nous l’avais bien cachée, dis" ! 

Laura rougit quand tous les regards convergèrent vers elle. Thomas sentait la fierté l’envelopper t se contenta d’expédier une bourrade à son ami. 
-"Vous n’avez pas vu l’oncle ?" demanda Marie, la femme de Jean. 
A la réponse négative de Thomas, elle dit : 
-"Il ne devrait plus tarder maintenant, le soleil commence à passer au cagnard, et puis c’est son heure, celle du pastis !" 
-"Ah l’oncle… Tu verras, Thomas, c’est un sacré personnage ! Un vrai sage…" 

Marie qui s’était éclipsée, revint avec la bouteille d’apéritif, les verres et un petit bol d’olives. La table blanche, fraîchement repeinte, sous le grand arbre, était une invite à la convivialité. 

Les "chabeillerons", très grosses guêpes, dansaient dans les jets de lumière qui coupaient la pinède derrière la maison. 
Au loin, les yeux jouissaient du très beau spectacle de l’Ardèche. Des collines couvertes de pins et une végétation jaunissante s’accordait au diapason à l’azur du ciel. 
On devinait de vieux mas sur les pentes escarpées et rocailleuses des versants les plus proches. 
La minéralité du paysage fascinait Laura. 
Plus loin, une combe dévoilait à l’œil exercé, le délicat tracé d’une petite rivière, ru subtil qui avait profité d’un enfoncement du terrain pour élargir quelque peu son lit étroit, et ainsi, offrait aux humains une merveilleuse piscine naturelle, fraîche et limpide. 

-"Notre petite Laura semble intriguée par la "Panseyre", dit Jean avec ce parlé d’Occitanie qui exige de prononcer le "y" succédant immédiatement aux voyelles "a", "e" et "o". 
-"Elle va à la propriété de l’oncle. L’abord y est difficile. Lui même n’y va plus depuis longtemps et le pont de bois qui y donne l’accès est en piteux état. Cela dit, l’eau est délicieuse", ajouta Marie. 
-"Voilà Finette, la chatte de l’oncle. Elle aussi connaît les habitudes, la coquine !" 

Thomas reconnut le fier animal qui se dirigea vers le pied du châtaignier, convergence de tous les mouvements. Laura pensa à l’Afrique et ses points d’eau où les animaux observant une trêve ancestrale, viennent s’épancher quelques instants. 

La silhouette d’un homme apparut au premier lacet du chemin. 
-"Voilà l’oncle. Il n’a pas besoin de montre. Le soleil lui suffit." 

L’homme progressait lentement, l’allure adaptée à la pente, évitant les ornières du chemin. 
Laura observa son ascension. 

Un chapeau de paille coiffait son chef. Il était vêtu simplement, d’un bleu de travail et d’un débardeur de coton blanc par lequel s’échappaient deux bras cuivrés. 
Comme il arrivait au niveau de la terrasse, Jean l’apostropha : 
-"Adieu, Bertou !" Suivi de quelques mots d’occitan que Thomas et Laura ne purent comprendre. 
L’oncle répondit en une courte phrase du même dialecte. 

Laura aima la musique des mots, qui, bien qu’étrangers à son intellect, s’adressaient directement à son âme. 

Résonance avec son être, ils étaient des petites caresses qui couraient sur les peaux, les oreilles et les cerveaux, avant de se dissoudre lentement dans le chant des cigales et le bruissement léger du feuillage. 
Le nouvel arrivant enleva poliment son chapeau, sourit et dit : 
-"Bonjour messieurs dames !" 

Son visage buriné était parcouru de rides profondes qui ravinaient tout au long de cette peau de parchemin. On y devinait l’existence, fière d’être nommée, quand tant d’autres s’évertuaient à en dissimuler les effets. Du regard étincelaient deux perles d’obsidienne, éclat d’une vieillesse magnifique. Une chevelure épaisse et soigneusement taillée en brosse coiffait avec superbe cette tête occitane. Un épi rebelle en jaillissait comme une truite d’un torrent de montagne. Le poil, parure de la blanche hermine, tache d’argent dans l’azur, éclaboussait le cuivre basané du visage où jouaient des incendies, reflets de joyaux allumés par la grâce d’un orfèvre, enluminures d’or du soleil de juillet. 

Thomas pensa à ce vers de Maïakovski, très beau, écrit il y a longtemps dans un autre pays et dans une autre langue, quand le siècle accouchait d’une révolution qui allait en tisser la trame. "Et vous apprendrez que les hommes peuvent être tendres comme l’amour grimpant sur un rayon vers une étoile". 

Laura s’approcha lentement de son père et murmura pour lui tout seul : 
-"Cheveux de neige"… 

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A+ 
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  • 1 mois après...
Membre, Posté(e)
kinobunika joy Membre 3 851 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour,

encore une....


MAM'ZELLE TRINCOT... De : Le n'haricot Posté le 25/02/2009 à 19:18:55 
On la nommait "mam’zelle Trincot" et tous les gens du village ne la connaissaient que sous cette appellation. Cette femme vivait à l’orée de la commune, le long de la départementale qui traversait le bourg, ce qui lui permettait de noter, bénévolement, les entrées et les sorties de la commune… 

Elle semblait sans âge, toujours parée de vêtements sombres et elle avait la particularité de porter en permanence un béret noir. Tous les mômes en se moquant, se demandaient ce que ce couvre-chef pouvait bien cacher et mêmes certains adultes misaient sur une tonsure plus imposante que celle du Père Monclard, le curé de la paroisse. 

Mam’zelle Trincot était une vieille fille et son passe-temps favori consistait à guetter derrière sa fenêtre le passage des hordes d’enfants afin de les gronder et de repousser leur terrain de jeux en dehors de son champ de vision. Sa vie était se résumait par l’obligation de ne surtout pas louper la messe matin afin de communier et de garder le titre très convoité de "première bigote" de la commune - "Dieu reconnaîtra les siens" - était son leitmotiv. Pour ma part, j’ai toujours pensé que sans son béret, je ne la reconnaîtrai pas…alors Dieu, je ne sais pas ! La confession était pour elle une rédemption qui lui permettait de replonger illico et à satiété dans les commérages avec une bénédiction divine assurée… 

Mam’zelle Trincot, les mains sur les hanches, dans sa position favorite, aimait aussi discuter avec les autres mégères du bourg afin de faire enfler les rumeurs et de colporter les ragots – "Il paraît que…" – était l’un de ses débuts de phrases favoris. 

Les occupations principales de mamz’elle Trincot se résumaient à cirer ses armoires normandes et à en faire briller les cuivres, à enlever les cailloux possédant un diamètre supérieur à cinq millimètres de sa cour, à arroser ses géraniums, à frotter sa porte immaculée, salie par de supposées tâches que des garnements faisaient en frappant rapidement à sa porte avant de s’éloigner prestement pour se moquer d’elle, en la voyant sortir sur le seuil de sa porte, prête à aboyer voire à mordre… 

Pour économiser l’eau courante et faire quelques économies, mad’moiselle Trincot allait au puits avec ses deux seaux et munie d’un balancier qui reposait sur ses frêles épaules afin de mieux répartir la charge, elle ramenait l’eau nécessaire à sa toilette quotidienne et arroser les légumes de son petit jardin. Bien souvent, avec mes petits copains, nous allions uriner dans le puits, en pensant à elle. 

Mam’zelle Trincot passa sa vie dans la solitude et elle mourut d’un infarctus, mortellement banal qui par chance, survint juste après une ultime confession dominicale. N’ayant point d’héritiers, ses quelques biens furent légués à la paroisse et le presbytère vit sa richesse augmenter de quelques meubles aux cuivres rutilants. 

Dans le cimetière communal, une petite tombe mal entretenue, surmontée d’une petite stèle anodine indique encore, quarante ans plus tard que mademoiselle Trincot se prénommait Henriette… Aujourd’hui, j’ai une petite pensée pour cette femme, dont les pots de fleurs ont connu les désastres de mon lance-pierres…Les salissures sur sa porte sont probablement partiellement les miennes, je courais vite et j’avais toujours les mains crasseuses. 

Il y a prescription, non ? Quoique… 

Sur sa tombe, au cas où sa rancune serait tenace, j’ai décidé de retirer les quelques petits cailloux d’un calibre supérieur à cinq millimètres. Je crois qu’elle aurait aimé qu’ils ne soient pas là… puis, ils pourront toujours servir à un nouveau "lance-pierreur" en herbe… 

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belle après midi.
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